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Protocole de surveillance accrue des cas de grippe aviaire A(H5N1) chez les humains dans les fermes au Canada
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Le protocole de surveillance humaine renforcée de la grippe aviaire A(H5N1) dans les fermes au Canada a été conçu comme un outil proactif destiné à soutenir les autorités locales de santé publique en cas d'infection humaine ou de scénarios d'exposition inhabituels dans les fermes canadiennes dont le bétail est infecté. Cet outil est destiné à être utilisé pendant une période limitée et n'est pas conçu comme une pratique de routine. Ce protocole complète La prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA) et les Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada.
Les provinces, les territoires (PT) et les unités locales de santé publique peuvent choisir d'utiliser ce protocole pour améliorer les connaissances sur le risque et la transmission du virus A(H5N1) au Canada et pour éclairer la réponse.
Contexte
La grippe aviaire A(H5N1) est détectée depuis plusieurs années chez les oiseaux domestiques partout au monde. Quelques rares cas de transmission zoonotique à l'humain ont été signalés, mais il n'y a aucune preuve de transmission interhumaine à la date de publication du présent document. En juillet 2024, moins de 1 000 cas de grippe A(H5N1) chez les humains ont été signalés dans le monde depuis 2003, avec un taux de mortalité de 53 % Note de bas de page1. Le taux de maladie asymptomatique chez l'humain est inconnu; cependant, sur les 35 cas humains sporadiques de grippe A(H5N1) signalés dans le monde entre 2022 et le début du mois de juillet 2024 (y compris les clades : 2.3.4.4b HPAI A[H5N1], 2.3.2.1c HPAI A[H5N1], 2.3.2.1a HPAI A[H5N1]) 8 (23 %) étaient asymptomatiques, 11 ont signalé une maladie légère (31 %), 15 ont signalé une maladie grave (43 %) et 7 sont décédés (20 %) Note de bas de page2.
Depuis 2021, des virus d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) A(H5N1) appartenant de clade 2.3.4.4b ont été détectés dans le monde entier chez les oiseaux migrateurs (et d'autres espèces sauvages) (consulter le Tableau de bord sur la faune sauvage) et les oiseaux domestiques (consulter le Tableau de bord domestique), provoquant de grands événements épizootiques avec des taux de mortalité élevés. Le clade 2.3.4.4b de l'influenza aviaire A(H5N1) a également été de plus en plus signalé dans un ensemble élargi d'espèces de mammifères (mammifères marins, mammifères terrestres sauvages et domestiqués). À l'instar d'autres pays du monde, le Canada a connu plusieurs éclosions de ce virus dans des fermes d'oiseaux domestiques et quelques cas sporadiques chez des espèces de mammifères. Aux États-Unis au début de printemps et l'été 2024, plusieurs éclosions de grippe A(H5N1) ont été signalés chez des oiseaux et des bovins laitiers dans des exploitations agricoles, ainsi que plusieurs cas humains confirmés associés à ces exploitations (consultez la situation actuelle sur le virus A(H5N1) des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis pour les renseignements à jour sur l'éclosion aux États-Unis). Aucun éclosion n'avait été signalé auparavant chez les bovins ou dans les troupeaux laitiers.
Inversement, les cas humains signalés aux États-Unis en 2024 en lien avec l'exposition aux bovins laitiers et aux oiseaux domestiques atteints n'ont signalé que des symptômes bénins (p. ex. conjonctivite, fièvre, frissons, toux et mal de gorge, et écoulement nasal) et tous se sont rétablis Note de bas de page3. Au moment de la rédaction du protocole, les preuves de mutations associées à la transmission à l'homme étaient également limitées. Parmi les peu de cas humains ont été signalés avec le clade actuellement en circulation aux États-Unis (variant 2.3.4.4b de l'influenza aviaire A[H5N1]), un seul marqueur (PB2 E627K) ait été associé à l'adaptation du virus aux espèces de mammifères Note de bas de page4. Historiquement, la transmission du virus A(H5N1) des animaux aux humains a été documentée par contact direct avec des oiseaux infectés ou des environnements contaminés, principalement par l'exposition à des oiseaux infectés ou à leurs sécrétions, telles que la salive, les sécrétions nasales et les excréments, qui contiennent des charges virales élevées Note de bas de page5. Cependant, la grippe aviaire conserve la capacité potentielle de transmission et d'adaptation aux hôtes humains, ce qui peut constituer un risque de pandémie. Les voies de transmission aux humains travaillant avec des bovins laitiers ne sont pas claires, mais on croit que la transmission du bétail à l'humain s'effectue par contact direct ou indirect avec des animaux infectés, ou du lait cru ou non pasteurisé. En cas de contact permanent entre des animaux ou des humains infectés, il subsiste un risque de transmission et d'adaptation de l'influenza aviaire à des hôtes humains, ce qui peut constituer un risque de pandémie.
Les évaluations canadiennes et internationales des risques (OPS, FAO-OMS-OMSA) ont conclu que le risque pour les humains est actuellement faible, mais qu'il y a un risque accru d'événements de débordement chez les humains exposés à des animaux infectés, y compris les travailleurs agricoles (consultez l'analyse du scénario de risque pandémique pour les virus de l'influenza A(H5Nx) par l'ASPC et l'évaluation des risques pour la santé publique de la grippe aviaire A(H5N1) de l'Organisation panaméricaine de la santé). Dans une mise à jour récente de l'analyse du scénario de risque pandémique, l'ASPC a suggéré que « Les participants se sont entendus sur le fait que la situation s'est aggravée par rapport à l'année précédente [2023] en raison de l'augmentation du nombre d'infections chez les mammifères, ce qui crée une possibilité importante d'adaptation du virus orientée vers les mammifères. Les bovins pourraient également être un nouveau vecteur propice au réassortiment, avec des possibilités de réassortiment avec des virus grippaux de mammifères, bien qu'il subsiste une incertitude. » Note de bas de page6. Plus précisément, il est à craindre que l'infection des mammifères offre au virus la possibilité de se réassortir, ce qui pourrait lui d'acquérir des propriétés lui permettant de se transmettre plus efficacement entre les humains.
Compte tenu des lacunes dans les connaissances sur la transmission du virus A(H5N1), les scientifiques ont recommandé que les activités de surveillance accrue ciblent les personnes présentant un risque plus élevé d'exposition afin d'orienter les activités ultérieures d'évaluation des risques et d'améliorer la posture de préparation scientifique de l'ASPC en cas de pandémie. La surveillance continue existante est susceptible de capter les cas graves avec des expositions à haut risque qui visitent la santé publique Note de bas de page7. Toutefois, compte tenu de la récente augmentation des cas bénins observés aux États-Unis et des preuves de cas symptomatiques manqués dans les exploitations agricoles au Texas Note de bas de page8, il est nécessaire de définir un processus de recherche de cas sensibles dans le cas où une l'infection est détectée dans des fermes au Canada.
L'un des principaux avantages de l'élaboration des paramètres pour une surveillance humaine accrue avant la détection des cas humains de grippe A(H5N1) au Canada est de générer un consensus du point de vue d'Une Seule Santé. Les paramètres comprennent le moment où une enquête accrue sur la santé humaine devrait avoir lieu (critères de mise en œuvre), les raisons de réaliser une telle enquête (les éléments qui nous aideront à mieux comprendre le virus), et l'assurance d'une coordination avec les enquêtes à la ferme menées par d'autres partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux (FPT) de l'approche Une Seule Santé. Les protocoles de surveillance normalisés et adaptés au contexte canadien accélèrent également la mise en œuvre à l'échelle locale et favorisent la facilité de synthèse et d'interprétabilité nationale de résultats qui peuvent être générés à partir de plusieurs sites Note de bas de page9 à travers le Canada.
But et objectifs
Ce protocole décrit une enquête de santé publique à durée limitée dans les fermes canadiennes afin d'évaluer de manière plus complète et active le risque de transmission du virus A(H5N1) aux humains par des animaux infectés, d'étudier les voies d'exposition probables et de promouvoir la détection précoce des mutations du virus A(H5N1) qui pourraient poser un risque pour la santé humaine (p. ex., mutations associées à une transmissibilité accrue, à une plus grande gravité, à une diminution de l'efficacité antivirale). Les données probantes générées devraient alimenter les définitions de cas de surveillance, les conseils sur la prévention des cas (par exemple, les recommandations sur le port d'EPI), la gestion des cas et des contacts, les futures évaluations des risques, et les politiques de dépistage et de vaccination.
Remarque : Établissements dont l'activité principale est la culture agricole, l'élevage, la récolte du bois, la prise de poissons et d'autres animaux dans leur habitat naturel et l'offre de services connexes de soutien. Dans le présent document, une ferme ou une exploitation agricole s'entend d'une exploitation spécifiquement associée au bétail. Le terme bétail comprend : bovins laitiers et de boucherie (parcs d'engraissement compris), porcs, volailles et œufs (couvoirs compris), dindons et dindes, canards, oies, moutons, chèvres, chevaux et autres équidés, bisons, élans (wapitis), cerfs, lamas et alpagas, lapins, visons, abeilles et autres animaux Note de bas de page10.
Objectifs
Nous décrivons la recherche de cas humains actifs à durée limitée dans le cadre d'une enquête à la ferme basée sur des critères prédéfinis. Cette approche comprendrait les éléments suivants :
L'Agence de la santé publique du Canada recommande une surveillance humaine accrue et a élaboré ce protocole en consultation avec les partenaires FPT d'Une Seule Santé. La mise en œuvre de la surveillance devrait être déterminée en fonction des besoins des services de santé publique provinciaux et territoriaux. Ce protocole doit être interprété et appliqué conjointement avec d'autres lois et politiques provinciales ou territoriales (PT) et municipales pertinentes. Il ne vise pas à remplacer les activités d'intervention de santé publique locales, ni les conseils de santé publique personnalisés fournis aux individus ou aux groupes d'individus, fondés sur le jugement clinique des autorités de santé publique et des évaluations globales des risques qu'elles effectuent.
Contexte de mise en œuvre
L'amélioration de la surveillance humaine n'est qu'une composante d'une réponse plus large de l'initiative "Une seule santé" au virus A(H5N1) au Canada. Veuillez consulter la page Grippe aviaire A(H5N1) : Réponse du Canada pour obtenir des détails à jour sur les mesures plus générales de surveillance, de contrôle et de préparation. S'il advenait une éclosion de grippe A(H5N1) dans une ferme au Canada, en plus de l'approche de surveillance accrue proposée ici, des mesures et des interventions simultanées seraient probablement entreprises par d'autres partenaires, y compris l'autorité de santé publique compétente qui dirigera la gestion des cas humains et des contacts, et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), l'industrie et les partenaires de la santé animale qui mèneront des enquêtes à la ferme axées sur la santé animale.
Enquêtes simultanées à la ferme
L'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), y compris la grippe A(H5N1), est une maladie à déclaration obligatoire pour toutes les espèces Note de bas de page11. En date du 25 juillet 2024, la réponse de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) à l'IAHP A(H5N1) chez les bovins consiste principalement à fournir des conseils scientifiques, un soutien diagnostique et des rapports internationaux, plutôt que de d'assumer un rôle de premier plan comme avec la détection de l'IAHP A(H5N1) chez les oiseaux domestiques. L'ACIA collabore avec des partenaires provinciaux, territoriaux et de l'industrie pour recueillir des données, gérer la maladie et accentuer les mesures de biosécurité. En cas de détection positive chez une espèce de mammifère dans une ferme au Canada, l'ACIA, l'industrie, la santé animale, les autorités de santé publique ou d'autres partenaires locaux et régionaux réagiraient et mèneraient une enquête sur l'éclosion. L'ACIA a élaboré des versions approfondies du Questionnaire d'enquête sur les lieux (QEL) pour la grippe aviaire (spécifiques aux espèces aviaires et aux bovins), capturant des données sur les locaux, les contacts, les activités, les animaux, le site, les plans, les granges, les structures, la biosécurité, les mesures de sécurité, les aliments pour animaux, la litière, les sources d'introduction probables et les mesures d'intervention. Compte tenu des critères décrits ci-dessus, des enquêtes sur les animaux de ferme, la santé publique ou la santé au travail seraient probablement en cours lors de la mise en œuvre de ce protocole. Nous encourageons donc fortement la coordination et les accords potentiels d'échange de données pour compléter les activités en cours dans les fermes (par exemple, consulter la page Influenza aviaire hautement pathogène chez les bovins : directives à l'intention des vétérinaires de pratique privée).
Orientations existantes en matière de santé publique
L'approche de surveillance accrue décrite ici est complémentaire à la Prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA). Les lignes directrices sur la GCC IA fournissent des recommandations non spécifiques au sous-type ou à la souche pour la gestion des cas et des contacts de l'influenza aviaire au Canada. Les recommandations de santé publique sont formulées pour prendre en charge les cas humains de grippe aviaire — quelle que soit la source d'exposition — et leurs contacts humains. L'approche de surveillance accrue décrite dans ce protocole diffère en ce qu'elle recommande une recherche active et durée limitée des cas chez toutes les personnes exposées (aux cas humains et animaux), y compris les personnes asymptomatiques. Tout cas actif identifié dans le cadre d'activités de surveillance humaine accrue serait géré par la juridiction locale compétente conformément au protocole GCC IA.
L'Agence de la santé publique du Canada a également publié le document Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada, qui comprend des recommandations à l'intention des autorités de santé publique et d'autres partenaires participant à la gestion des problèmes réels et potentiels de santé humaine liés aux éclosions d'influenza aviaire chez les animaux. Les Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada comprennent des recommandations en matière de santé publique sur la prise en charge des individus après une exposition à un animal infecté et la prise en charge des personnes qui ont été exposées à la faune infectée (sauvage ou domestique) ou de leurs environnements et des personnes impliquées dans des situations d'éclosions animales.
Quand mettre en œuvre ce protocole
Les critères d'activation de ce protocole de surveillance accrue ont été proposés en se fondant sur les données actuelles et sur l'épidémiologie disponible à l'automne 2024. Il convient d'envisager la mise en œuvre d'une surveillance accrue lorsque l'un des quatre critères ci-dessous est rempli. Lorsque les critères de mise en œuvre sont remplis, nous recommandons des étapes pour vérifier comment les critères ont été remplis, la réalisation d'une évaluation préliminaire des risques et de la faisabilité, l'utilisation de mécanismes de gouvernance juridictionnels pour décider de poursuivre ou non la mise en œuvre, la confirmation des objectifs de surveillance accrue et la documentation de la justification et des avantages ou des interventions attendus en matière de santé publique. La mise en œuvre est également laissée à la discrétion de la juridiction; les critères ne sont pas destinés à être exclusifs; les juridictions peuvent envisager une mise en œuvre dans des situations ou des contextes où surviennent des événements nouveaux ou inattendus qui n'ont pas été définis ici.
Critères liés aux nouvelles introductions au Canada
Remarque : La surveillance accrue peut être interrompue après la réalisation d'une enquête sur 10 exploitations fermes touchées (voir les critères no 1 et no 2), selon leur taille.
Critères pour l'activation de la surveillance accrue une fois que le virus a déjà été établi dans les populations animales au Canada. Pour les deux critères, un test PCR positif chez un animal ou un humain infecté à la ferme serait également nécessaire.
Approche de dépistage
L'approche de surveillance accrue recommandée ici reconnaît la relation inconnue entre la première détection positive du virus A(H5N1) dans une ferme (et le début de la surveillance accrue) et le moment où les individus ont été exposés pour la première fois au virus A(H5N1). En outre, au moment de sa détection, le virus peut avoir été en circulation dans la ferme depuis un certain temps, ou être détecté dès le début de l'éclosion, ce qui signifie que l'exposition humaine n'a peut-être pas encore eu lieu. L'approche proposée vise à porter au maximum la probabilité de détecter les infections, le cas échéant, en sélectionnant des points de dépistage qui étendent au maximum la période d'exposition « couverte ».
D'après les informations disponibles sur la période d'incubation et la période d'excrétion virale du virus A(H5N1) Note de bas de page12Note de bas de page13, la technique de RT-PCR devrait permettre de détecter l'acide ribonucléique génomique du virus, s'il est présent, après une incubation de 1 à 4 jours, et jusqu'à environ 10 jours après l'infection. Par conséquent, l'intervalle médian entre la détection du matériel génomique du virus par RT-PCR est d'environ 2 à 7 jours après l'exposition. Si le jour 0 est considéré comme la date de début de la surveillance accrue, la collecte d'échantillons aux jours 0, 7, 14 et 21 couvre suffisamment la période d'exposition pour saisir les infections humaines actives causées par une exposition au début de l'événement ou après (caractérisée par la date d'apparition des symptômes ou la détection initiale positive par RT-PCR chez un animal ou un humain) (Figure 1). Si les ressources le permettent, les autorités peuvent envisager de répéter les tests RT-PCR (et les sérologies ultérieures) au-delà de 21 jours, en continuant par incréments de 7 jours jusqu'à 10 jours après que l'éclosion animal a été déclaré terminé ou que l'exposition a pris fin.
Les évaluations sérologiques au début (jour 0) et à la fin (jour 21) de la période de surveillance accrue saisiront les cas où l'exposition et l'infection se sont produites quelque temps avant le début de la surveillance accrue (indiqué par une détection sérologique positive au jour 0), ou pendant la période de surveillance mais en dehors de la période de détection médiane pour la RT-PCR (détection sérologique positive au jour 21), (Figure 1). En outre, des échantillons de sérum appariés sont nécessaires pour confirmer toute infection active découverte dans le cadre de la surveillance accrue. L'échantillon de sérum prélevé au jour 0 pour tous sera considéré comme l'échantillon aigu, un échantillon convalescent étant prélevé 21 jours après tout test RT-PCR positif. Figure 1 : Calendrier d'échantillonnage pour la surveillance accrue avec une date de début d'exposition inconnue
Figure 1 – Texte descriptif :
Critères d'admissibilité
Toute personne vivant, travaillant ou visitant dans une ferme d'un délai de 38 jours de l'identification confirmée en laboratoire d'un cas de virus A(H5N1) chez une espèce animale (par exemple, bovins laitières/boucherie, chèvres, porcs, visons, chiens, chats, souris) ou chez un humain dans ces locaux.
Remarque : Au 4 septembre 2024, la dureé observée des éclosions de H5N1 dans les fermes laitières était de moins de quatre semaines Note de bas de page14. Compte tenu de la recommandation actuelle des CDC de surveiller les symptômes et les maladies à partir de la date de la première exposition jusqu'à 10 jours après leur dernière exposition Note de bas de page15, nous évaluons la période de risque à 38 jours après l'identification du premier animal infecté.
Définitions de cas
Les définitions de cas suivantes proviennent de la prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA) et ont été définies aux fins de la classification et de la déclaration des cas à l'Agence de la santé publique du Canada. Elles sont fondées sur le niveau actuel de preuves épidémiologiques et d'incertitude et sont susceptibles de changer avec la surveillance continue et à mesure que la compréhension des caractéristiques de la grippe aviaire et des évaluations des risques évolue.
Cas probable
Une personne ayant des résultats d'influenza A qui suggèrent une souche de grippe non saisonnière en attente de résultats d'un test de confirmation par le laboratoire national de microbiologie (LNM) et/ou un laboratoire de santé publique provincial et territorial ET
Remarque : Un test positif de l'influenza non saisonnière est approprié lorsqu'il n'y a pas d'hypothèse étiologique de rechange. Par exemple, une personne qui satisfait aux critères d'exposition et/ou d'infection et qui teste positif pour l'influenza A et négatif pour A(H1) et A(H3) devrait être incluse dans cette définition d'un cas probable. Cependant, une personne qui teste positif pour l'influenza A et une infection H3 n'est pas un cas probable.
Remarque : Des efforts pour obtenir des spécimens supplémentaires afin de clarifier le statut des cas peuvent être justifiés.
Cas confirmé
Une personne ayant une confirmation en laboratoire de l'infection à l'influenza A(H5N1) au Laboratoire national de microbiologie (LNM) du Canada.
Remarque : Le LNM peut confirmer la détection du virus à l'aide de la chaîne par polymérase avec transcription inverse (RT-PCR) spécifique au H5N1 et/ou d'une analyse génétique plus approfondie.
Critères d'exposition
Exposition dans les dix (10) jours précédents à l'une des situations suivantes : contact étroit direct ou indirect (dans un rayon de 2 mètres) avec des oiseaux ou d'autres animaux infectés présumés ou confirmés (p. ex., visite d'un marché vivant, toucher ou manipuler des animaux infectés, des volailles ou des œufs insuffisamment ou non cuits.), contact étroit (dans un rayon de 2 mètres) avec une PSI, un cas humain probable ou confirmé, exposition non protégée à des matières biologiques (par exemple, échantillons cliniques primaires, isolats de culture de virus) connues pour contenir le virus de l'influenza aviaire en laboratoire, ou contact direct ou étroit non protégé (dans un rayon de 2 mètres) avec des environnements contaminés. L'exposition à des environnements contaminés comprend : contact direct avec des surfaces contaminées par des parties d'animaux (par exemple, carcasses, organes internes) ou des excréments provenant d'animaux infectés Note de bas de page16 par le virus A(H5N1) ou des milieux où il y a eu des décès massifs d'animaux au cours des six semaines précédentes en raison du virus A(H5N1) Note de bas de page17Note de bas de page18. Cette période est fondée sur des preuves limitées provenant d'études expérimentales Note de bas de page17Note de bas de page18. Il n'y a pas suffisamment de preuves concernant d'autres facteurs susceptibles d'affecter la survie du virus, tels que la température, le débit d'air, le type de matière de surface et la période de jachère.
Critères de maladie
Le début de la maladie est défini par le début le plus précoce de l'IRAS ou du syndrome grippal. Les symptômes de l'IRAS sont la fièvre (plus de 38 degrés Celsius) et un nouveau début de toux (ou d'exacerbation de la toux chronique) ou de difficulté respiratoire et des signes de progression d'infection sévère Note de bas de page17. Le syndrome grippal est défini comme un début aigu d'infection respiratoire avec fièvre et toux et une ou plusieurs des situations suivantes : maux de gorge, arthralgie, myalgie ou prostration, qui pourraient être causés par le virus de la grippe Note de bas de page19. Chez les enfants de moins de 5 ans, des symptômes gastro-intestinaux peuvent également se manifester. Chez les patients de moins de 5 ans ou de 65 ans et plus, la fièvre pourrait ne pas être importante. Si l'indice de suspicion est élevé et selon le jugement clinique, les personnes présentant les signes et symptômes supplémentaires suivants peuvent également être considérées comme répondant aux critères d'infection : rhinorrhée, fatigue, maux de tête, conjonctivite, essoufflement ou difficulté à respirer, pneumonie, diarrhée, insuffisance respiratoire, syndrome de détresse respiratoire aiguë, symptômes neurologiques ou défaillance multiviscérale Note de bas de page20. La variation du spectre de la maladie varie de légère, atypique à sévère Note de bas de page20.
La collecte de données
Les pratiques de santé publique standard pour le consentement et la mobilisation doivent être suivies, y compris l'explication à chaque personne admissible (ou à son tuteur), y compris les questionnaires, les écouvillons viraux et les échantillons de sang, les avantages et les risques, le droit de refuser (et de se retirer de certains composants) et la possibilité de poser toutes les questions qui pourraient survenir.
Tous les processus et la documentation seront fournis en anglais et en français, avec des options linguistiques supplémentaires fournies au besoin par les personnes éligibles (par exemple, l'espagnol).
Questionnaires épidémiologiques
Le questionnaire principal est destiné à être rempli par toutes les personnes éligibles du Jour 0 (voir l'annexe 1— Questionnaire individuel). Il permet de recueillir des renseignements sur la démographie, les facteurs de risque individuels (p. ex. antécédents médicaux, tabagisme, vaccination antigrippale antérieure) et les expositions typiques aux animaux qui surviendraient dans le cadre du travail quotidien ou de la présence à la ferme. Ces expositions sont divisées en 3 sections — pour les bovins laitières ou boucheries, pour les volailles et pour les autres animaux. Le risque de transmission dépend de plusieurs facteurs, notamment le type d'interaction avec les animaux; la durée de cette interaction; la nature du contact, soit avec des animaux sains ou malades ou infectés; et le port ou non d'EPI. Les questions ont été structurées pour examiner ces interactions. Des schémas de saut ont été inclus pour réduire la durée lorsque les interactions avec les animaux n'ont pas eu lieu. Le questionnaire individuel a été élaboré de façon à suivre le Formulaire de déclaration des cas d'agents pathogènes respiratoires émergents et les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS). Le questionnaire n'a fait l'objet d'un test pilote.
Un deuxième questionnaire au niveau de la ferme saisira des éléments tels que le type et le nombre d'animaux à la ferme, le nombre d'animaux malades de chaque espèce, le nombre de travailleurs, de visiteurs, de résidents et la taille de la ferme (voir l'annexe 2— Questionnaire au niveau de la ferme). Il vise à décrire le contexte de la ferme et le contexte général de l'éclosion chez les animaux; des mises à jour au fur et à mesure de l'évolution de l'éclosion seront nécessaires. Le questionnaire au niveau de la ferme a été élaboré pour s'aligner sur le Questionnaire d'enquête sur les lieux (QEL) de l'ACIA et les données peuvent être extraites directement du QEL si possible.
Des journaux quotidiens (voir l'annexe 3 — Journal quotidien) seront fournis à chaque personne pour enregistrer sa présence sur les lieux de la ferme et leurs symptômes quotidiens, y compris la température corporelle, la fièvre, la toux, les maux de gorge, les maux de tête, la myalgie, le coryza, le flegme, etc. Les journaux quotidiens seront autodéclarés par toutes les personnes de 12 ans ou plus, et déclarés par les adultes pour tous les enfants de moins de 12 ans. Le CDC ont mis en place un système mobile pour capturer ces données par texto, et ActionGrippe utilise un lien de messagerie sécurisé, les deux approches pourraient réduire le fardeau pour les individus et la santé publique locale.
Spécimens de laboratoire
Ce protocole comprend trois types d'échantillonnage fondés sur l'épidémiologie actuelle du virus chez l'humain (écouvillonnages nasopharyngés, oropharyngés et conjonctivaux, et prélèvement sanguin). Les échantillons doivent être prélevés par un professionnel de la santé qualifié en suivant les précautions de routine basées sur une évaluation des risques au point de service et les connaissances les plus à jour sur le virus (consulter la page Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins).
Écouvillon nasopharyngé et oropharyngés
Les écouvillons nasopharyngés sont les échantillons préférés pour les tests de dépistage des virus respiratoires, y compris les personnes symptomatiques ou asymptomatiques porteuses du virus A(H5N1). Toutefois, les prélèvements nasopharyngés effectués au Texas et en Californie en 2024, après exposition à des vaches laitières infectées, ont donné des résultats négatifs pour les prélèvements nasopharyngés; les prélèvements oropharyngés effectués chez les mêmes patients se sont révélés positifs pour le virus. Ces résultats soulignent la nécessité pour les fournisseurs de soins de santé d'être conscients des limites potentielles des techniques de dépistage. Il est donc important d'envisager plusieurs méthodes d'échantillonnage pour obtenir un diagnostic précis, en particulier dans les cas d'infections respiratoires. Les échantillons respiratoires suivants doivent être prélevés (i) un écouvillon nasopharyngé et (ii) des écouvillons nasaux et oropharyngés combinés (deux échantillons distincts combinés après le prélèvement) Note de bas de page21. Ces échantillons seraient prélevés à l'aide d'écouvillons stériles le jour 0, le jour 7, le jour 14 et le jour 21 (ou jusqu'à ce qu'un résultat positif soit obtenu, selon la première éventualité). Une fois prélevés, les écouvillons doivent être placés dans 2 à 3 ml de milieu de transport viral. L'échantillon peut être divisé, avec une aliquote de 1 à 2 ml envoyée au Laboratoire national de microbiologie où des tests de confirmation seront effectués pour tous échantillons positifs par RT-PCR ainsi qu'une analyse génomique.
Écouvillon conjonctival
Étant donné que plusieurs cas humains de grippe A(H5N1) identifiés aux États-Unis ont présenté une conjonctivite, nous recommandons de diriger les personnes présentant ou développant des symptômes de conjonctivite (rougeur des yeux, gonflement ou écoulement) au cours d'une surveillance accrue vers les responsables de la santé publique pour le prélèvement et l'analyse d'échantillons conjonctivaux. Le dépistage par écouvillon conjonctival N'EST PAS recommandé chez les personnes asymptomatiques.
Utilisez un écouvillon floqué avec une tige flexible pour prélever un échantillon sur la conjonctive. Un milieu de transport universel (MTU) ou un milieu de transport viral (MTV) doit être utilisé pour le prélèvement des échantillons. L'échantillon peut être divisé, avec une aliquote de 1 à 2 ml envoyée au Laboratoire national de microbiologie où des tests de confirmation seront effectués pour tous échantillons positifs par RT-PCR ainsi qu'une analyse génomique.
Échantillon de sérum pour la sérologie
Les échantillons de sang seront prélevés à deux fins : pour identifier l'exposition antérieure ou pour confirmer l'infection active (par rapport à la colonisation nasale) chez une personne ayant reçu un résultat positif par RT-PCR. Un échantillon de sang sera prélevé pour toutes les personnes le jour 0 — la date de début de la surveillance accrue — et 21 jours après le prélèvement initial par ponction veineuse. Si un individu est positif pour le virus A(H5N1) par RT-PCR, le sérum sera prélevé 21 jours après la date de prélèvement de l'échantillon RT-PCR positif plutôt qu'au jour 21 de la surveillance accrue. Les échantillons doivent être prélevés par un phlébotomiste qualifié.
Le sang sera prélevé dans un tube sérologique (à bouchon rouge) ou un tube pour séparation du sérum (TSS), puis le sérum sera centrifugé et extrait. Nous recommandons de prélever 7 ml de sang, car un minimum de 1 à 2 ml de sérum est nécessaire pour les tests. Stockage et transport des échantillons
Les échantillons cliniques doivent être expédiés dans l'emballage approprié et selon les instructions du laboratoire receveur. Selon les installations disponibles dans une juridiction, nous recommandons que les échantillons soient conservés à des températures variant entre 2 et 8 oC après le prélèvement et qu'ils soient transportés au laboratoire provincial sur des sacs de glace dans les 72 heures suivant le prélèvement. La température de conservation des échantillons cliniques dépend de la durée de stockage. S'ils sont conservés pendant moins de 7 jours, les échantillons peuvent rester à ≤ -20 oC (si le stockage est nécessaire pendant moins de 7 jours), s'ils seront conservés plus de 7 jours, ils doivent être conservés à ≤ -70 °C. Évitez la congélation et la décongélation des échantillons, car la viabilité de certains virus provenant d'échantillons qui ont été congelés puis décongelés est diminuée, les délais d'expédition doivent être réduits au minimum pour éviter la décongélation. Tous les échantillons doivent être étiquetés clairement et inclure les informations demandées par le laboratoire effectuant les tests.
Transport des marchandises dangereuses
L'expédition des échantillons doit être effectuée par une personne certifiée pour le transport des merchandises dangereuses (TMD) conformément à la réglementation sur le TMD. Pour plus d'informations sur la classification des échantillons aux fins d'expédition, consultez l'annexe 3 de la partie 2 du Règlement sur le TMD ou l'article 3.6.2 de la Réglementation pour le transport des marchandises dangereuses de l'IATA, le cas échéant.
Analyses en laboratoire
RT-PCR
La réaction en chaîne de la polymérase par transcription inverse (RT-PCR) est la méthode la plus utilisée pour détecter le virus A(H5N1) en raison de sa sensibilité et de sa spécificité élevées. La technique de RT-PCR sera effectuée sur des échantillons nasopharyngés, oropharyngés et conjonctivaux (le cas échéant). La technique de RT-PCR pour l'influenza A devrait être la principale méthode de détection de l'influenza. Si l'échantillon analysé par RT-PCR est positif pour l'influenza A, un sous-typage avec des dosages spécifiques de l'HA (c.-à-d. H1, H3, H5, H7) doit être effectué. Le sous-typage doit être tenté, mais si la charge virale est faible, il peut être impossible à réaliser. Les juridictions peuvent également envisager des tests multiplex pour évaluer la co-infection ou détecter une autre infection non grippale, comme le SRAS-CoV-2.
Sérologie
Pour confirmer l'infection, des sérums appariés sont prélevés Note de bas de page22 : échantillon no 1 - prélevé en premier pendant la phase aiguë de la maladie ou avant l'infection (jour 0) et échantillon no 2 : 21 jours ou plus après l'apparition de la maladie (ou après un test RT-PCR négatif et en l'absence de symptôme au jour 21). La microneutralisation est le test recommandé pour la mesure des anticorps contre la grippe aviaire, mais le dosage d'inhibition de l'hémagglutination (HI) et le dosage immuno-enzymatique (ELISA) peuvent également être envisagés. Les deux échantillons doivent être testés simultanément pour la détection des anticorps A(H5N1) dans des échantillons provenant de cas soupçonnés chez des humains. L'infection aiguë par A(H5N1) est confirmée lorsqu'une augmentation de quatre fois ou plus du niveau des anticorps contre A(H5N1) dans des sérums appariés (aigus et convalescents) avec le sérum convalescent ayant un niveau de 1:80 ou plus dans un test de microneutralisation. L'infection antérieure par A(H5N1) est confirmée lorsqu'un niveau d'anticorps de 1:80 ou plus dans un seul sérum est détecté avec un deuxième résultat positif en utilisant un test sérologique différent (par exemple, un niveau de 1:160 ou plus dans le test HI en utilisant des globules rouges de cheval ou un transfert Western spécifique de virus A[H5]). Il est essentiel que la souche A(H5) utilisée dans le test soit similaire à la souche en circulation actuelle (par exemple, CANADA - semblable à A/Texas/37/2024). Selon le moment où la surveillance accrue est mise en œuvre, la souche utilisée peut différer; nous vous recommandons de communiquer avec le Laboratoire national de microbiologie pour obtenir des recommandations et du soutien lorsque des tests sont nécessaires.
Caractérisation génomique
L'ARN sera extrait des écouvillons nasopharyngés et oropharyngés positifs et des écouvillons conjonctivaux (selon la disponibilité) et utilisé comme modèle pour le séquençage de prochaine génération. Les séquences obtenues doivent être comparées à des séquences de bovins, d'oiseaux sauvages et de volailles pour déterminer les lignées de chaque segment de gène et leur lien étroit avec la souche à l'origine de l'éclosion animale. Une analyse de séquence devrait également être effectuée pour évaluer la présence de mutations associées à l'adaptation des mammifères ou à la résistance aux antiviraux afin de respecter les obligations du Canada aux termes du Règlement sanitaire international (RSI) et le protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages. Le LNM fournira un soutien et effectuera des tests génomiques sur les échantillons d'écouvillon positifs soumis.
Analyse statistique et rapports sur les résultats
Considérant que le nombre de cas positifs est susceptible d'être faible, il est recommandé au minimum de calculer des résumés et des statistiques descriptives de l'éclosion (y compris les caractéristiques au niveau de la ferme, les données démographiques, les facteurs de risque liés et non liés aux cas et les expositions), si possible (voir l'annexe 4 — Exemples de modèles d'analyse).
Nous recommandons de calculer les éléments suivants :
Pour atteindre les objectifs 2 et 4 : Nous recommandons des analyses groupées de plusieurs sites. Les expositions et les facteurs de risque des cas confirmés (c.-à-d. test RT-PCR-positif ou sérologie positive) par rapport aux non-cas (c.-à-d. test RT-PCR-négatif ou sérologie négative) doivent être comparés à l'aide de tests statistiques appropriés, p. ex. le test exact de Fisher et les tests de Kruskal Wallis, pour mesurer les facteurs de risque d'infection. Si le nombre de participants est suffisant, une analyse statistique univariée et une régression multivariée peuvent être utilisées pour estimer le risque d'infection associé aux expositions et aux facteurs de risque.
Les catégories d'exposition aux risques suivantes peuvent être utilisées pour évaluer les individus pour les objectifs 2 et 3. Ces catégories ont été adaptées à partir des groupes de risque d'exposition dans les orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada et des niveaux de risque d'exposition dans le prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA), et des connaissances actuelles sur les expositions et les cas de grippe A(H5N1) chez les humains à l'automne 2024. Les catégories de risque d'exposition ne se limitent pas aux descriptions ci-dessous, d'autres situations peuvent s'appliquer et doivent être évaluées au cas par cas :
Risque élevé d'exposition
Risque modéré d'exposition
Risque faible d'exposition
Nous recommandons que l'équipe de mise en œuvre élabore un plan de gestion des données qui précise comment les données seront collectées, conservées, combinées, liées, anonymisées, dépersonnalisées, agrégées, préparées, analysées et sauvegardées. Considérations éthiques
L'ASPC a consulté le Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique (GCESP) de l'Agence de la santé publique du Canada au cours de l'élaboration de ce protocole. Le GCESP a souligné plusieurs considérations qui ont été résumées dans cette section et qui devraient être prises en compte lors de la mise en œuvre de la surveillance accrue.
Approbation éthique
Selon l'administration canadienne qui met en œuvre ce protocole, il peut y avoir des différences quant à savoir si l'activité est considérée comme de la recherche et, par conséquent, si elle nécessite un examen du comité d'éthique de la recherche. Il est recommandé que les administrations demandent un examen local de ce protocole par l'entremise des mécanismes de gouvernance appropriés en prévision de sa mise en œuvre. Le CDC a déclaré que des activités similaires (y compris la collecte de sérums) étaient menées dans le cadre de la réponse de la santé publique et n'étaient donc pas considérées comme de la recherche Note de bas de page23.
Équité
À l'instar d'autres infections, l'IA peut avoir une plus grande incidence sur certains groupes de la population que sur d'autres, du point de vue de l'expérience de la maladie (p. ex., durée, gravité), en raison de facteurs de risque sociaux, économiques, sanitaires ou autres (p. ex., âge avancé, problème de santé chronique, pauvreté, vie dans une communauté éloignée et isolée ou dans un environnement surpeuplé).
Les autorités de santé publique devraient tenir compte de l'équité en matière de santé et des facteurs psychosociaux lorsqu'elles envisagent une surveillance accrue, ainsi que l'incidence d'une telle approche sur les individus et les exploitations agricoles. La capacité et la volonté d'une personne à appliquer les mesures de santé publique recommandées, y compris l'isolement ou la mise en quarantaine, peuvent être influencées par différents facteurs, notamment les suivants :
Les messages sur la santé publique doivent être clairs, cohérents et adaptés aux besoins des populations vulnérables sur le plan social, économique, culturel ou autre.
Premières Nations, Inuits et Métis
Des éclosions ou des cas peuvent être identifiés sur les terres, les fermes ou les communautés des Premières Nations, des Inuits, des Métis. La mobilisation auprès des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour adapter ce protocole avant sa mise en œuvre est impérative pour s'assurer que les processus décrits dans le présent document sont menés en partenariat avec les Peuples Autochtones et intègrent flexibilité, humilité culturelle et reconnaissance de la nature et de l'expérience vécue distinctes des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Consentement et assentiment éclairés
La pratique standard doit être suivie avec des considérations de transparence sur le but des tests, l'inconfort potentiel dans le prélèvement d'échantillons, les exigences d'auto-isolement et les pratiques de traitement des données.
Les risques et les avantages suivants peuvent être abordés avec toutes les personnes exposées :
Toutes les personnes se trouvant sur les fermes devraient recevoir des renseignements généraux sur le virus A(H5N1), y compris ce que l'on sait sur la transmission et la prévention, les symptômes, les résultats cliniques et le traitement, afin d'accroître la sensibilisation et de réduire au minimum le risque de stigmatisation en cas d'infection.
Considérations en matière d'incitatifs
Des mesures incitatives pour encourager les personnes à participer aux tests pourraient être envisagées. Les participants à des activités de surveillance de la santé publique similaires conçues par le CDC des États-Unis se voient offrir des cartes-cadeaux VISA d'un montant maximum de 75 $ (25 $ pour remplir le questionnaire et 25 $ pour chaque échantillon de sang et écouvillon nasopharyngé et oropharyngés). La collecte d'échantillons sur place ou les arrangements préalables pour se rendre aux sites de collecte d'échantillons peuvent réduire les obstacles aux tests, mais il convient de veiller à ce qu'ils ne soient pas perçus comme coercitifs. On pourrait envisager le remboursement des coûts associés aux déplacements pour le prélèvement d'échantillons.
Facteurs à prendre en compte pour l'auto-isolement
Une indemnisation pourrait être envisagée pour les personnes dont le test est positif (par RT-PCR). Il pourrait s'agir, entre autres, de la prise en compte de la perte de salaire ou du coût de l'hébergement à l'hôtel si l'isolement n'est pas possible à la ferme en raison des conditions de vie en commun. Nous recommandons d'élaborer des plans locaux pour répondre aux besoins d'isolement, en particulier là où les travailleurs vivent ensemble ou dans des régions éloignées où l'espace ne permet pas l'isolement. Les exigences en matière d'isolement a été cerné comme étant un problème dans les éclosions de H5N1 dans les fermes laitières aux États-Unis Note de bas de page24 et pour les travailleurs étrangers temporaires au Canada pendant les éclosions de COVID-19 Note de bas de page25.
Prévention de la grippe A(H5N1) chez le personnel d'enquête
Le personnel de première ligne devrait être formé aux procédures de contrôle des infections en fonction de son rôle dans l'enquête pour réduire au minimum non seulement son propre risque d'infection lorsqu'il est en contact étroit avec des personnes lors de visites à domicile et ailleurs, mais aussi le risque que le personnel de l'enquête agisse comme vecteur d'infection entre les personnes dans les fermes ou entre les fermes.
Envisager : l'option de fournir la vaccination contre la grippe saisonnière au personnel de première ligne en fonction des caractéristiques génétiques et antigéniques de la nouvelle souche et de prévenir la co-infection.
Envisager : selon la transmissibilité et la gravité de la nouvelle souche, l'adoption de procédures de contrôle des infections plus strictes parmi le personnel de première ligne, au besoin.
Obligations de déclaration
Cas et personnes exposées
Les personnes seront informées des résultats de leurs tests RT-PCR. En cas de résultat positif, les personnes seront mises en communication avec l'autorité de santé publique compétente qui dirigera la prise en charge des cas et des contacts. La pratique standard comprend un suivi médical, des instructions claires et des exigences d'isolement, des renseignements sur le virus A(H5N1) et la prise en charge des cas et des contacts (qui peut comprendre la prise d'oseltamivir). Le traitement des résultats de la sérologie sera plus long et, selon la nature de l'analyse, les personnes seront consultées pour savoir si elles souhaitent recevoir une interprétation de leurs résultats de laboratoire individuels.
Santé publique locale
Toutes personnes faisant l'objet d'une enquête, tous cas probables ou confirmés découverts en raison de la surveillance accrue, seront signalés aux autorités locales de santé publique. Les autorités de santé publique provinciales et territoriales sont tenues de signaler les cas probables et confirmés, quelle que soit leur gravité, à l'ASPC dans les 24 heures suivant leur propre notification au moyen du Formulaire de déclaration des cas d'agents pathogènes respiratoires émergents et les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS). Les processus de notification interterritoriaux établis s'appliqueraient si l'exposition a eu lieu dans un autre territoire, que le cas a été détecté dans un autre territoire, qu'un cas a voyagé d'un territoire à l'autre pendant la période infectieuse, ou que les contacts résident dans un autre territoire que celui du cas.
Organismes internationaux
Aux fins du Règlement sanitaire international (RSI), l'ASPC joue le rôle du centre national de liaison qui est le centre national désigné pour communiquer avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) concernant la situation au Canada. L'ASPC doit informer l'OMS, dans les 24 heures qui suivent l'évaluation des renseignements relatifs à la santé publique, de tout événement lié à un cas humain de grippe aviaire en vertu de l'article 6 du Règlement sanitaire international (2005).
Les rôles et les responsabilités détaillés des intervenants fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux se trouvent à la section 3.0 des Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada.
Références
Note de bas de page 1 OMS (2021). Cumulative number of confirmed human cases for avian influenza A(H5N1) reported to WHO, 2003-2021, 15 April 2021. https://www.who.int/publications/m/i...-15-april-2021
Retour à la référence de la note de bas de page1 Note de bas de page 2 CDC (2024). Technical Report: June 2024 Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Viruses. https://www.cdc.gov/bird-flu/php/tec...-06052024.html WHO (2021).
Retour à la référence de la note de bas de page2 Note de bas de page 3 CDC (2024). CDC Confirms Human Cases of H5 Bird Flu Among Colorado Poultry Workers https://www.cdc.gov/media/releases/2...onfirm-h5.html
Retour à la référence de la note de bas de page3 Note de bas de page 4 CDC (2024). Technical Update: Summary Analysis of Genetic Sequences of Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Viruses in Texas | Bird Flu | CDC. https://www.cdc.gov/bird-flu/spotlig...sis-texas.html
Retour à la référence de la note de bas de page4 Note de bas de page 5 Peiris, J. M., De Jong, M. D., & Guan, Y. (2007). Avian influenza virus (H5N1): a threat to human health.Clinical microbiology reviews, 20(2), 243-267.
Retour à la référence de la note de bas de page5 Note de bas de page 6 Agence de la santé publique du Canada. (2024). Mise à jour de l'analyse du scénario de risque pandémique : Virus de l'influenza A(H5Nx) de clade 2.3.4.4b et futurs nouveaux virus connexes https://www.canada.ca/fr/sante-publi...-connexes.html
Retour à la référence de la note de bas de page6 Note de bas de page 7 Morris, S. E., Gilmer, M., Threlkel, R., Brammer, L., Budd, A., Iuliano, A. D., et Biggerstaff, M. (2024). Detection of novel influenza viruses through community and healthcare testing: Implications for surveillance efforts in the United States. Influenza and Other Respiratory Viruses, 18(5), e13315.
Retour à la référence de la note de bas de page7 Note de bas de page 8 Shittu, I., Silva, D., Oguzie, J.U., Marushchak, L.V., Olinger, G.G., Lednicky, J.A., Trujillo-Vargas, C.M., Schneider, N.E., Hao, H. and Gray, G.C. (2024). A One Health Investigation into H5N1 Avian Influenza Virus Epizootics on Two Dairy Farms. medRxiv. medrxiv.org/content/10.1101/2024.07.27.24310982v1.full.pdf
Retour à la référence de la note de bas de page8 Note de bas de page 9 OMS (2024). Emergency response framework (ERF), Edition 2.1. https://www.who.int/publications/i/item/9789240058064
Retour à la référence de la note de bas de page9 Note de bas de page 10 Statistique Canada (2021). Dictionnaire, Recensement de la population, 2021 – Ferme de recensement. https://www12.statcan.gc.ca/census-r....cfm?ID=pop012
Retour à la référence de la note de bas de page10 Note de bas de page 11 Agence canadienne d'inspection des aliments (2024). Influenza aviaire hautement pathogène chez les bovins : directives à l'intention des vétérinaires de pratique privée https://inspection.canada.ca/fr/sant...ins-directives
Retour à la référence de la note de bas de page11 Note de bas de page 12 Uyeki, T. M. (2009). Human infection with highly pathogenic avian influenza A (H5N1) virus: review of clinical issues. Clinical infectious diseases, 49(2), 279-290.
Retour à la référence de la note de bas de page12 Note de bas de page 13 Agence de la santé publique du Canada. (2020). Grippe (influenza) : Symptômes et traitement. https://www.canada.ca/fr/sante-publi...influenza.html
Retour à la référence de la note de bas de page13 Note de bas de page 14 Caserta, L.C., Frye, E.A., Butt, S.L., Laverack, M., Nooruzzaman, M., Covaleda, L.M., Thompson, A.C., Koscielny, M.P., Cronk, B., Johnson, A. and Kleinhenz, K. (2024). Spillover of highly pathogenic avian influenza H5N1 virus to dairy cattle. Nature 634, 669-676.
Retour à la référence de la note de bas de page14 Note de bas de page 15 CDC (2024). Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Virus in Animals: Interim Recommendations for Prevention, Monitoring, and Public Health Investigations. https://www.cdc.gov/bird-flu/prevent...endations.html
Retour à la référence de la note de bas de page15 Note de bas de page 16 CDC (2022). Case Definitions for Investigations of Human Infection with Avian Influenza A Viruses in the United States (cdc.gov). https://www.cdc.gov/bird-flu/hcp/cas...finitions.html
Retour à la référence de la note de bas de page16 Note de bas de page 17 Agence de la santé publique du Canada. (2013). Définition de cas - Infection respiratoire aiguë sévère (IRAS) https://www.canada.ca/fr/sante-publi...vere-iras.html
Retour à la référence de la note de bas de page17 Note de bas de page 18 Kurmi, B., Murugkar, H. V., Nagarajan, S., Tosh, C., Dubey, S. C., & Kumar, M. (2013). Survivability of highly pathogenic avian influenza H5N1 virus in poultry faeces at different temperatures. Indian Journal of Virology, 24(2), 272-277.
Retour à la référence de la note de bas de page18 Note de bas de page 19 Agence de la santé publique du Canada (2021). Grippe (influenza) : Surveillance par l'intermédiaire d'ÉpiGrippe https://www.canada.ca/fr/sante-publi...influenza.html
Retour à la référence de la note de bas de page19 Note de bas de page 20 OMS (2005). Writing Committee of the World Health Organization (WHO) Consultation on Human Influenza A/H5. Avian influenza A (H5N1) infection in humans. New England Journal of Medicine, 353(13), 1374-1385.
Retour à la référence de la note de bas de page20 Note de bas de page 21 CDC (2024). Interim Guidance on Specimen Collection and Testing for Patients with Suspected Infection with Novel Influenza A Viruses Associated with Severe Disease or with the Potential to Cause Severe Disease in Humans. https://www.cdc.gov/bird-flu/php/sev...ial/index.html
Retour à la référence de la note de bas de page21 Note de bas de page 22 OMS (2007). Recommendations and laboratory procedures for detection of avian influenza A(H5N1) virus in specimens from suspected human cases. https://www3.paho.org/hq/images/stor...testsaug07.pdf
Retour à la référence de la note de bas de page22 Note de bas de page 23 Kniss, K., Sumner, K. M., Tastad, K. J., Lewis, N. M., Jansen, L., Julian, D.,... & Fry, A. (2023). Risk for infection in humans after exposure to birds infected with highly pathogenic avian influenza A (H5N1) virus, United States, 2022.Emerging Infectious Diseases, 29(6), 1215.
Retour à la référence de la note de bas de page23 Note de bas de page 24 NPR (2024). Bird flu cases among farm workers may be going undetected, a study suggests. https://www.npr.org/sections/shots-h...orkers-testing
Retour à la référence de la note de bas de page24 Note de bas de page 25 Landry, V., Semsar-Kazerooni, K., Tjong, J., Alj, A., Darnley, A., Lipp, R. and Guberman, G.I. (2021). The systemized exploitation of temporary migrant agricultural workers in Canada: Exacerbation of health vulnerabilities during the COVID-19 pandemic and recommendations for the future. Journal of Migration and Health, 3.
Retour à la référence de la note de bas de page25
Remerciements
Nous remercions les nombreux partenaires engagés dans l'élaboration de ce protocole. Nous remercions les membres du groupe de travail technique interne qui se sont réunis, ont contribué et ont examiné ce protocole : Dre Catherine Elliott, Laura MacDougall, Dre Kaitlin Patterson, Heather Rilkoff, Dre Eleni Galanis, Dre Nicole Atchessi, Dre Christina Bancej, Dre Natalie Bastien, Dre Peter Buck, Dre Sharon Calvin, Dre Taeyo Chestley, Sabrina Chung, Fanie Lalonde, Dre Daniella Rizzo, Amanda Shane et Dre Clarence Tam.
Merci aux chercheurs et aux organisations qui ont partagé des protocoles et des expériences similaires pour aider à l'élaboration de ce protocole :
Nous remercions le Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique (GCESP) de l'ASPC qui a fourni des recommandations sur les considérations éthiques pour la mise en œuvre de ce protocole. Nous remercions les personnes suivantes de la Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses (DGPCMI) qui ont fourni des commentaires : Dr Don Sheppard, Erin Leonard, Toju Ogunremi, Gagan Tathgur, Gisele Belliveau-Gould, Zoe Regalado, Aline Karrass, Suruthi Senthilvel, Dre Mireille Plamondon et Nicole Pachal.
Nous remercions également les évaluateurs externes suivants pour leurs commentaires et recommandations sur ce protocole : Dre Isabelle Meunier (QC), Dre Caroline Huot (QC), Dre Manon Racicot (ACIA), Dre Jamie Imada (ACIA), Dre Noel Harrington (ACIA), Dre Cathy Furness (ACIA), Dre Carole Kurbis (MB), Dre Yong Lin (NS), Linda Passerini (NS), Aini Khan (NS), Katie McIsaac (NS), Dre Hollyn Maloney (AB), Dre Michelle Murti (ON), Dre Katherine Paphitis (ON), Dr Richard Mather (ON), Dre Heather McClinchey (ON), Jennifer Pritchard (ON).
Contactez-nous
Pour obtenir des exemples de questionnaires ou de modèles d'analyse, veuillez contacter Opérations de surveillance horizontale (ASPC) : HSO-OSH@phac-aspc.gc.ca
Détails de la page
Date de modification : 2024-11-20
Protocole de surveillance accrue des cas de grippe aviaire A(H5N1) chez les humains dans les fermes au Canada
Sur cette page
- Contexte
- Contexte de mise en œuvre
- Méthodologie
- Analyse statistique et rapports sur les résultats
- Considérations éthiques
- Approbation éthique
- Équité
- Premières Nations, Inuits et Métis
- Consentement et assentiment éclairés
- Sensibilisation et réduction accrues de la stigmatisation associée à la grippe A(H5N1)
- Considérations en matière d'incitatifs
- Facteurs à prendre en compte pour l'auto-isolement
- Prévention de la grippe A(H5N1) chez le personnel d'enquête
- Obligations de déclaration
- Références
- Remerciements
- Contactez-nous
Le protocole de surveillance humaine renforcée de la grippe aviaire A(H5N1) dans les fermes au Canada a été conçu comme un outil proactif destiné à soutenir les autorités locales de santé publique en cas d'infection humaine ou de scénarios d'exposition inhabituels dans les fermes canadiennes dont le bétail est infecté. Cet outil est destiné à être utilisé pendant une période limitée et n'est pas conçu comme une pratique de routine. Ce protocole complète La prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA) et les Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada.
Les provinces, les territoires (PT) et les unités locales de santé publique peuvent choisir d'utiliser ce protocole pour améliorer les connaissances sur le risque et la transmission du virus A(H5N1) au Canada et pour éclairer la réponse.
Contexte
La grippe aviaire A(H5N1) est détectée depuis plusieurs années chez les oiseaux domestiques partout au monde. Quelques rares cas de transmission zoonotique à l'humain ont été signalés, mais il n'y a aucune preuve de transmission interhumaine à la date de publication du présent document. En juillet 2024, moins de 1 000 cas de grippe A(H5N1) chez les humains ont été signalés dans le monde depuis 2003, avec un taux de mortalité de 53 % Note de bas de page1. Le taux de maladie asymptomatique chez l'humain est inconnu; cependant, sur les 35 cas humains sporadiques de grippe A(H5N1) signalés dans le monde entre 2022 et le début du mois de juillet 2024 (y compris les clades : 2.3.4.4b HPAI A[H5N1], 2.3.2.1c HPAI A[H5N1], 2.3.2.1a HPAI A[H5N1]) 8 (23 %) étaient asymptomatiques, 11 ont signalé une maladie légère (31 %), 15 ont signalé une maladie grave (43 %) et 7 sont décédés (20 %) Note de bas de page2.
Depuis 2021, des virus d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) A(H5N1) appartenant de clade 2.3.4.4b ont été détectés dans le monde entier chez les oiseaux migrateurs (et d'autres espèces sauvages) (consulter le Tableau de bord sur la faune sauvage) et les oiseaux domestiques (consulter le Tableau de bord domestique), provoquant de grands événements épizootiques avec des taux de mortalité élevés. Le clade 2.3.4.4b de l'influenza aviaire A(H5N1) a également été de plus en plus signalé dans un ensemble élargi d'espèces de mammifères (mammifères marins, mammifères terrestres sauvages et domestiqués). À l'instar d'autres pays du monde, le Canada a connu plusieurs éclosions de ce virus dans des fermes d'oiseaux domestiques et quelques cas sporadiques chez des espèces de mammifères. Aux États-Unis au début de printemps et l'été 2024, plusieurs éclosions de grippe A(H5N1) ont été signalés chez des oiseaux et des bovins laitiers dans des exploitations agricoles, ainsi que plusieurs cas humains confirmés associés à ces exploitations (consultez la situation actuelle sur le virus A(H5N1) des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis pour les renseignements à jour sur l'éclosion aux États-Unis). Aucun éclosion n'avait été signalé auparavant chez les bovins ou dans les troupeaux laitiers.
Inversement, les cas humains signalés aux États-Unis en 2024 en lien avec l'exposition aux bovins laitiers et aux oiseaux domestiques atteints n'ont signalé que des symptômes bénins (p. ex. conjonctivite, fièvre, frissons, toux et mal de gorge, et écoulement nasal) et tous se sont rétablis Note de bas de page3. Au moment de la rédaction du protocole, les preuves de mutations associées à la transmission à l'homme étaient également limitées. Parmi les peu de cas humains ont été signalés avec le clade actuellement en circulation aux États-Unis (variant 2.3.4.4b de l'influenza aviaire A[H5N1]), un seul marqueur (PB2 E627K) ait été associé à l'adaptation du virus aux espèces de mammifères Note de bas de page4. Historiquement, la transmission du virus A(H5N1) des animaux aux humains a été documentée par contact direct avec des oiseaux infectés ou des environnements contaminés, principalement par l'exposition à des oiseaux infectés ou à leurs sécrétions, telles que la salive, les sécrétions nasales et les excréments, qui contiennent des charges virales élevées Note de bas de page5. Cependant, la grippe aviaire conserve la capacité potentielle de transmission et d'adaptation aux hôtes humains, ce qui peut constituer un risque de pandémie. Les voies de transmission aux humains travaillant avec des bovins laitiers ne sont pas claires, mais on croit que la transmission du bétail à l'humain s'effectue par contact direct ou indirect avec des animaux infectés, ou du lait cru ou non pasteurisé. En cas de contact permanent entre des animaux ou des humains infectés, il subsiste un risque de transmission et d'adaptation de l'influenza aviaire à des hôtes humains, ce qui peut constituer un risque de pandémie.
Les évaluations canadiennes et internationales des risques (OPS, FAO-OMS-OMSA) ont conclu que le risque pour les humains est actuellement faible, mais qu'il y a un risque accru d'événements de débordement chez les humains exposés à des animaux infectés, y compris les travailleurs agricoles (consultez l'analyse du scénario de risque pandémique pour les virus de l'influenza A(H5Nx) par l'ASPC et l'évaluation des risques pour la santé publique de la grippe aviaire A(H5N1) de l'Organisation panaméricaine de la santé). Dans une mise à jour récente de l'analyse du scénario de risque pandémique, l'ASPC a suggéré que « Les participants se sont entendus sur le fait que la situation s'est aggravée par rapport à l'année précédente [2023] en raison de l'augmentation du nombre d'infections chez les mammifères, ce qui crée une possibilité importante d'adaptation du virus orientée vers les mammifères. Les bovins pourraient également être un nouveau vecteur propice au réassortiment, avec des possibilités de réassortiment avec des virus grippaux de mammifères, bien qu'il subsiste une incertitude. » Note de bas de page6. Plus précisément, il est à craindre que l'infection des mammifères offre au virus la possibilité de se réassortir, ce qui pourrait lui d'acquérir des propriétés lui permettant de se transmettre plus efficacement entre les humains.
Compte tenu des lacunes dans les connaissances sur la transmission du virus A(H5N1), les scientifiques ont recommandé que les activités de surveillance accrue ciblent les personnes présentant un risque plus élevé d'exposition afin d'orienter les activités ultérieures d'évaluation des risques et d'améliorer la posture de préparation scientifique de l'ASPC en cas de pandémie. La surveillance continue existante est susceptible de capter les cas graves avec des expositions à haut risque qui visitent la santé publique Note de bas de page7. Toutefois, compte tenu de la récente augmentation des cas bénins observés aux États-Unis et des preuves de cas symptomatiques manqués dans les exploitations agricoles au Texas Note de bas de page8, il est nécessaire de définir un processus de recherche de cas sensibles dans le cas où une l'infection est détectée dans des fermes au Canada.
L'un des principaux avantages de l'élaboration des paramètres pour une surveillance humaine accrue avant la détection des cas humains de grippe A(H5N1) au Canada est de générer un consensus du point de vue d'Une Seule Santé. Les paramètres comprennent le moment où une enquête accrue sur la santé humaine devrait avoir lieu (critères de mise en œuvre), les raisons de réaliser une telle enquête (les éléments qui nous aideront à mieux comprendre le virus), et l'assurance d'une coordination avec les enquêtes à la ferme menées par d'autres partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux (FPT) de l'approche Une Seule Santé. Les protocoles de surveillance normalisés et adaptés au contexte canadien accélèrent également la mise en œuvre à l'échelle locale et favorisent la facilité de synthèse et d'interprétabilité nationale de résultats qui peuvent être générés à partir de plusieurs sites Note de bas de page9 à travers le Canada.
But et objectifs
Ce protocole décrit une enquête de santé publique à durée limitée dans les fermes canadiennes afin d'évaluer de manière plus complète et active le risque de transmission du virus A(H5N1) aux humains par des animaux infectés, d'étudier les voies d'exposition probables et de promouvoir la détection précoce des mutations du virus A(H5N1) qui pourraient poser un risque pour la santé humaine (p. ex., mutations associées à une transmissibilité accrue, à une plus grande gravité, à une diminution de l'efficacité antivirale). Les données probantes générées devraient alimenter les définitions de cas de surveillance, les conseils sur la prévention des cas (par exemple, les recommandations sur le port d'EPI), la gestion des cas et des contacts, les futures évaluations des risques, et les politiques de dépistage et de vaccination.
Remarque : Établissements dont l'activité principale est la culture agricole, l'élevage, la récolte du bois, la prise de poissons et d'autres animaux dans leur habitat naturel et l'offre de services connexes de soutien. Dans le présent document, une ferme ou une exploitation agricole s'entend d'une exploitation spécifiquement associée au bétail. Le terme bétail comprend : bovins laitiers et de boucherie (parcs d'engraissement compris), porcs, volailles et œufs (couvoirs compris), dindons et dindes, canards, oies, moutons, chèvres, chevaux et autres équidés, bisons, élans (wapitis), cerfs, lamas et alpagas, lapins, visons, abeilles et autres animaux Note de bas de page10.
Objectifs
- Déterminer s'il y a eu transmission du virus A(H5N1) d'animaux infectés à la ferme à l'humain et évaluer s'il y a eu transmission interhumaine.
- Identifier le(s)mode(s) le(s) plus probable(s) de transmission du virus A(H5N1) des animaux aux humains, et entre les humains.
- Prélever des échantillons qui pourraient être utilisés pour des tests génomiques afin d'évaluer l'épidémiologie et les caractéristiques virales pertinentes pour la santé publique (par exemple, la virulence, la transmissibilité, la résistance aux antiviraux).
- Identifier l'exposition et déterminer les facteurs de risques individuels associés à l'infection humaine par le virus A(H5N1).
Nous décrivons la recherche de cas humains actifs à durée limitée dans le cadre d'une enquête à la ferme basée sur des critères prédéfinis. Cette approche comprendrait les éléments suivants :
- Le dépistage volontaires de toutes les personnes exposées à des fermes associées à des animaux ou des humains récemment infectés par le virus A(H5N1) et confirmés en laboratoire (prélèvements nasopharyngés, oropharyngés ou conjonctivaux et échantillons de sang [tests sérologiques]).
- Administration d'un questionnaire épidémiologique à toutes les personnes (cas et contacts) pour déterminer les expositions et les facteurs de risque individuels.
L'Agence de la santé publique du Canada recommande une surveillance humaine accrue et a élaboré ce protocole en consultation avec les partenaires FPT d'Une Seule Santé. La mise en œuvre de la surveillance devrait être déterminée en fonction des besoins des services de santé publique provinciaux et territoriaux. Ce protocole doit être interprété et appliqué conjointement avec d'autres lois et politiques provinciales ou territoriales (PT) et municipales pertinentes. Il ne vise pas à remplacer les activités d'intervention de santé publique locales, ni les conseils de santé publique personnalisés fournis aux individus ou aux groupes d'individus, fondés sur le jugement clinique des autorités de santé publique et des évaluations globales des risques qu'elles effectuent.
Contexte de mise en œuvre
L'amélioration de la surveillance humaine n'est qu'une composante d'une réponse plus large de l'initiative "Une seule santé" au virus A(H5N1) au Canada. Veuillez consulter la page Grippe aviaire A(H5N1) : Réponse du Canada pour obtenir des détails à jour sur les mesures plus générales de surveillance, de contrôle et de préparation. S'il advenait une éclosion de grippe A(H5N1) dans une ferme au Canada, en plus de l'approche de surveillance accrue proposée ici, des mesures et des interventions simultanées seraient probablement entreprises par d'autres partenaires, y compris l'autorité de santé publique compétente qui dirigera la gestion des cas humains et des contacts, et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), l'industrie et les partenaires de la santé animale qui mèneront des enquêtes à la ferme axées sur la santé animale.
Enquêtes simultanées à la ferme
L'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), y compris la grippe A(H5N1), est une maladie à déclaration obligatoire pour toutes les espèces Note de bas de page11. En date du 25 juillet 2024, la réponse de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) à l'IAHP A(H5N1) chez les bovins consiste principalement à fournir des conseils scientifiques, un soutien diagnostique et des rapports internationaux, plutôt que de d'assumer un rôle de premier plan comme avec la détection de l'IAHP A(H5N1) chez les oiseaux domestiques. L'ACIA collabore avec des partenaires provinciaux, territoriaux et de l'industrie pour recueillir des données, gérer la maladie et accentuer les mesures de biosécurité. En cas de détection positive chez une espèce de mammifère dans une ferme au Canada, l'ACIA, l'industrie, la santé animale, les autorités de santé publique ou d'autres partenaires locaux et régionaux réagiraient et mèneraient une enquête sur l'éclosion. L'ACIA a élaboré des versions approfondies du Questionnaire d'enquête sur les lieux (QEL) pour la grippe aviaire (spécifiques aux espèces aviaires et aux bovins), capturant des données sur les locaux, les contacts, les activités, les animaux, le site, les plans, les granges, les structures, la biosécurité, les mesures de sécurité, les aliments pour animaux, la litière, les sources d'introduction probables et les mesures d'intervention. Compte tenu des critères décrits ci-dessus, des enquêtes sur les animaux de ferme, la santé publique ou la santé au travail seraient probablement en cours lors de la mise en œuvre de ce protocole. Nous encourageons donc fortement la coordination et les accords potentiels d'échange de données pour compléter les activités en cours dans les fermes (par exemple, consulter la page Influenza aviaire hautement pathogène chez les bovins : directives à l'intention des vétérinaires de pratique privée).
Orientations existantes en matière de santé publique
L'approche de surveillance accrue décrite ici est complémentaire à la Prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA). Les lignes directrices sur la GCC IA fournissent des recommandations non spécifiques au sous-type ou à la souche pour la gestion des cas et des contacts de l'influenza aviaire au Canada. Les recommandations de santé publique sont formulées pour prendre en charge les cas humains de grippe aviaire — quelle que soit la source d'exposition — et leurs contacts humains. L'approche de surveillance accrue décrite dans ce protocole diffère en ce qu'elle recommande une recherche active et durée limitée des cas chez toutes les personnes exposées (aux cas humains et animaux), y compris les personnes asymptomatiques. Tout cas actif identifié dans le cadre d'activités de surveillance humaine accrue serait géré par la juridiction locale compétente conformément au protocole GCC IA.
L'Agence de la santé publique du Canada a également publié le document Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada, qui comprend des recommandations à l'intention des autorités de santé publique et d'autres partenaires participant à la gestion des problèmes réels et potentiels de santé humaine liés aux éclosions d'influenza aviaire chez les animaux. Les Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada comprennent des recommandations en matière de santé publique sur la prise en charge des individus après une exposition à un animal infecté et la prise en charge des personnes qui ont été exposées à la faune infectée (sauvage ou domestique) ou de leurs environnements et des personnes impliquées dans des situations d'éclosions animales.
Quand mettre en œuvre ce protocole
Les critères d'activation de ce protocole de surveillance accrue ont été proposés en se fondant sur les données actuelles et sur l'épidémiologie disponible à l'automne 2024. Il convient d'envisager la mise en œuvre d'une surveillance accrue lorsque l'un des quatre critères ci-dessous est rempli. Lorsque les critères de mise en œuvre sont remplis, nous recommandons des étapes pour vérifier comment les critères ont été remplis, la réalisation d'une évaluation préliminaire des risques et de la faisabilité, l'utilisation de mécanismes de gouvernance juridictionnels pour décider de poursuivre ou non la mise en œuvre, la confirmation des objectifs de surveillance accrue et la documentation de la justification et des avantages ou des interventions attendus en matière de santé publique. La mise en œuvre est également laissée à la discrétion de la juridiction; les critères ne sont pas destinés à être exclusifs; les juridictions peuvent envisager une mise en œuvre dans des situations ou des contextes où surviennent des événements nouveaux ou inattendus qui n'ont pas été définis ici.
Critères liés aux nouvelles introductions au Canada
- Détections de cas positifs confirmés en laboratoire chez l'humain dans des fermes avec des animaux infectés (quelle que soit l'espèce animale)
- La surveillance accrue serait utilisée en tandem avec le Formulaire de déclaration des cas d'agents pathogènes respiratoires émergents et les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS) et le Prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA) dans les fermes ayant des cas humains positifs de grippe A(H5N1) (qu'ils soient symptomatiques ou asymptomatiques).
- Détection confirmée en laboratoire (PCR) chez une nouvelle espèce de bétail au Canada où il y a une forte probabilité de contact animal-humain.
- La surveillance accrue serait utilisée dans les premières fermes dans lesquelles une nouvelle espèce animale a été infectée au Canada.
- Les animaux positifs peuvent être identifiés par plusieurs moyens, tels que les suivants :
- Tests sur les animaux effectués par des vétérinaires privés, des laboratoires ou l'ACIA.
- Échantillons de lait positifs, autres produits laitiers ou animaux crus ou non pasteurisés (par exemple, fromage, œufs, viande), tissus ou carcasses d'animaux ou échantillons d'eaux usées qui peuvent être retracés à des animaux infectés dans des fermes spécifiques
Remarque : La surveillance accrue peut être interrompue après la réalisation d'une enquête sur 10 exploitations fermes touchées (voir les critères no 1 et no 2), selon leur taille.
Critères pour l'activation de la surveillance accrue une fois que le virus a déjà été établi dans les populations animales au Canada. Pour les deux critères, un test PCR positif chez un animal ou un humain infecté à la ferme serait également nécessaire.
- Infection inhabituelle, confirmée en laboratoire, chez le bétail où il y a une forte probabilité de contact animal-humain. Par exemple :
- Un changement soudain dans l'épidémiologie de ces cas suggère une augmentation de la transmissibilité ou de la gravité du virus (par exemple, un événement de mortalité important).
- Un événement inhabituel qui augmente le contact à haut risque entre les humains et les animaux de ferme infectés (par exemple, les bris d'EPI pendant l'abattage) se produit.
- Il y a une augmentation de la vulnérabilité de la population exposée au bétail infecté.
- Une mutation génétique est identifiée dans une souche H5 liée à l'infection des animaux de ferme au Canada qui suggère un risque accru pour les humains
- Il existe des preuves scientifiques de qualité suffisante pour indiquer que la ou les mutations entraînent ou sont susceptibles d'entraîner des résultats épidémiologiques significatifs (par exemple, une transmissibilité accrue selon les changements dans la liaison des récepteurs, une gravité accrue, et des changements dans la sensibilité aux contre-mesures médicales)
Approche de dépistage
L'approche de surveillance accrue recommandée ici reconnaît la relation inconnue entre la première détection positive du virus A(H5N1) dans une ferme (et le début de la surveillance accrue) et le moment où les individus ont été exposés pour la première fois au virus A(H5N1). En outre, au moment de sa détection, le virus peut avoir été en circulation dans la ferme depuis un certain temps, ou être détecté dès le début de l'éclosion, ce qui signifie que l'exposition humaine n'a peut-être pas encore eu lieu. L'approche proposée vise à porter au maximum la probabilité de détecter les infections, le cas échéant, en sélectionnant des points de dépistage qui étendent au maximum la période d'exposition « couverte ».
D'après les informations disponibles sur la période d'incubation et la période d'excrétion virale du virus A(H5N1) Note de bas de page12Note de bas de page13, la technique de RT-PCR devrait permettre de détecter l'acide ribonucléique génomique du virus, s'il est présent, après une incubation de 1 à 4 jours, et jusqu'à environ 10 jours après l'infection. Par conséquent, l'intervalle médian entre la détection du matériel génomique du virus par RT-PCR est d'environ 2 à 7 jours après l'exposition. Si le jour 0 est considéré comme la date de début de la surveillance accrue, la collecte d'échantillons aux jours 0, 7, 14 et 21 couvre suffisamment la période d'exposition pour saisir les infections humaines actives causées par une exposition au début de l'événement ou après (caractérisée par la date d'apparition des symptômes ou la détection initiale positive par RT-PCR chez un animal ou un humain) (Figure 1). Si les ressources le permettent, les autorités peuvent envisager de répéter les tests RT-PCR (et les sérologies ultérieures) au-delà de 21 jours, en continuant par incréments de 7 jours jusqu'à 10 jours après que l'éclosion animal a été déclaré terminé ou que l'exposition a pris fin.
Les évaluations sérologiques au début (jour 0) et à la fin (jour 21) de la période de surveillance accrue saisiront les cas où l'exposition et l'infection se sont produites quelque temps avant le début de la surveillance accrue (indiqué par une détection sérologique positive au jour 0), ou pendant la période de surveillance mais en dehors de la période de détection médiane pour la RT-PCR (détection sérologique positive au jour 21), (Figure 1). En outre, des échantillons de sérum appariés sont nécessaires pour confirmer toute infection active découverte dans le cadre de la surveillance accrue. L'échantillon de sérum prélevé au jour 0 pour tous sera considéré comme l'échantillon aigu, un échantillon convalescent étant prélevé 21 jours après tout test RT-PCR positif. Figure 1 : Calendrier d'échantillonnage pour la surveillance accrue avec une date de début d'exposition inconnue

Critères d'admissibilité
Toute personne vivant, travaillant ou visitant dans une ferme d'un délai de 38 jours de l'identification confirmée en laboratoire d'un cas de virus A(H5N1) chez une espèce animale (par exemple, bovins laitières/boucherie, chèvres, porcs, visons, chiens, chats, souris) ou chez un humain dans ces locaux.
Remarque : Au 4 septembre 2024, la dureé observée des éclosions de H5N1 dans les fermes laitières était de moins de quatre semaines Note de bas de page14. Compte tenu de la recommandation actuelle des CDC de surveiller les symptômes et les maladies à partir de la date de la première exposition jusqu'à 10 jours après leur dernière exposition Note de bas de page15, nous évaluons la période de risque à 38 jours après l'identification du premier animal infecté.
Définitions de cas
Les définitions de cas suivantes proviennent de la prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA) et ont été définies aux fins de la classification et de la déclaration des cas à l'Agence de la santé publique du Canada. Elles sont fondées sur le niveau actuel de preuves épidémiologiques et d'incertitude et sont susceptibles de changer avec la surveillance continue et à mesure que la compréhension des caractéristiques de la grippe aviaire et des évaluations des risques évolue.
Cas probable
Une personne ayant des résultats d'influenza A qui suggèrent une souche de grippe non saisonnière en attente de résultats d'un test de confirmation par le laboratoire national de microbiologie (LNM) et/ou un laboratoire de santé publique provincial et territorial ET
- et satisfait aux critères d'exposition, avec ou sans symptômes
- ou a des symptômes compatibles avec les critères de la maladie.
Remarque : Un test positif de l'influenza non saisonnière est approprié lorsqu'il n'y a pas d'hypothèse étiologique de rechange. Par exemple, une personne qui satisfait aux critères d'exposition et/ou d'infection et qui teste positif pour l'influenza A et négatif pour A(H1) et A(H3) devrait être incluse dans cette définition d'un cas probable. Cependant, une personne qui teste positif pour l'influenza A et une infection H3 n'est pas un cas probable.
Remarque : Des efforts pour obtenir des spécimens supplémentaires afin de clarifier le statut des cas peuvent être justifiés.
Cas confirmé
Une personne ayant une confirmation en laboratoire de l'infection à l'influenza A(H5N1) au Laboratoire national de microbiologie (LNM) du Canada.
Remarque : Le LNM peut confirmer la détection du virus à l'aide de la chaîne par polymérase avec transcription inverse (RT-PCR) spécifique au H5N1 et/ou d'une analyse génétique plus approfondie.
Critères d'exposition
Exposition dans les dix (10) jours précédents à l'une des situations suivantes : contact étroit direct ou indirect (dans un rayon de 2 mètres) avec des oiseaux ou d'autres animaux infectés présumés ou confirmés (p. ex., visite d'un marché vivant, toucher ou manipuler des animaux infectés, des volailles ou des œufs insuffisamment ou non cuits.), contact étroit (dans un rayon de 2 mètres) avec une PSI, un cas humain probable ou confirmé, exposition non protégée à des matières biologiques (par exemple, échantillons cliniques primaires, isolats de culture de virus) connues pour contenir le virus de l'influenza aviaire en laboratoire, ou contact direct ou étroit non protégé (dans un rayon de 2 mètres) avec des environnements contaminés. L'exposition à des environnements contaminés comprend : contact direct avec des surfaces contaminées par des parties d'animaux (par exemple, carcasses, organes internes) ou des excréments provenant d'animaux infectés Note de bas de page16 par le virus A(H5N1) ou des milieux où il y a eu des décès massifs d'animaux au cours des six semaines précédentes en raison du virus A(H5N1) Note de bas de page17Note de bas de page18. Cette période est fondée sur des preuves limitées provenant d'études expérimentales Note de bas de page17Note de bas de page18. Il n'y a pas suffisamment de preuves concernant d'autres facteurs susceptibles d'affecter la survie du virus, tels que la température, le débit d'air, le type de matière de surface et la période de jachère.
Critères de maladie
Le début de la maladie est défini par le début le plus précoce de l'IRAS ou du syndrome grippal. Les symptômes de l'IRAS sont la fièvre (plus de 38 degrés Celsius) et un nouveau début de toux (ou d'exacerbation de la toux chronique) ou de difficulté respiratoire et des signes de progression d'infection sévère Note de bas de page17. Le syndrome grippal est défini comme un début aigu d'infection respiratoire avec fièvre et toux et une ou plusieurs des situations suivantes : maux de gorge, arthralgie, myalgie ou prostration, qui pourraient être causés par le virus de la grippe Note de bas de page19. Chez les enfants de moins de 5 ans, des symptômes gastro-intestinaux peuvent également se manifester. Chez les patients de moins de 5 ans ou de 65 ans et plus, la fièvre pourrait ne pas être importante. Si l'indice de suspicion est élevé et selon le jugement clinique, les personnes présentant les signes et symptômes supplémentaires suivants peuvent également être considérées comme répondant aux critères d'infection : rhinorrhée, fatigue, maux de tête, conjonctivite, essoufflement ou difficulté à respirer, pneumonie, diarrhée, insuffisance respiratoire, syndrome de détresse respiratoire aiguë, symptômes neurologiques ou défaillance multiviscérale Note de bas de page20. La variation du spectre de la maladie varie de légère, atypique à sévère Note de bas de page20.
La collecte de données
Les pratiques de santé publique standard pour le consentement et la mobilisation doivent être suivies, y compris l'explication à chaque personne admissible (ou à son tuteur), y compris les questionnaires, les écouvillons viraux et les échantillons de sang, les avantages et les risques, le droit de refuser (et de se retirer de certains composants) et la possibilité de poser toutes les questions qui pourraient survenir.
Tous les processus et la documentation seront fournis en anglais et en français, avec des options linguistiques supplémentaires fournies au besoin par les personnes éligibles (par exemple, l'espagnol).
Questionnaires épidémiologiques
Le questionnaire principal est destiné à être rempli par toutes les personnes éligibles du Jour 0 (voir l'annexe 1— Questionnaire individuel). Il permet de recueillir des renseignements sur la démographie, les facteurs de risque individuels (p. ex. antécédents médicaux, tabagisme, vaccination antigrippale antérieure) et les expositions typiques aux animaux qui surviendraient dans le cadre du travail quotidien ou de la présence à la ferme. Ces expositions sont divisées en 3 sections — pour les bovins laitières ou boucheries, pour les volailles et pour les autres animaux. Le risque de transmission dépend de plusieurs facteurs, notamment le type d'interaction avec les animaux; la durée de cette interaction; la nature du contact, soit avec des animaux sains ou malades ou infectés; et le port ou non d'EPI. Les questions ont été structurées pour examiner ces interactions. Des schémas de saut ont été inclus pour réduire la durée lorsque les interactions avec les animaux n'ont pas eu lieu. Le questionnaire individuel a été élaboré de façon à suivre le Formulaire de déclaration des cas d'agents pathogènes respiratoires émergents et les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS). Le questionnaire n'a fait l'objet d'un test pilote.
Un deuxième questionnaire au niveau de la ferme saisira des éléments tels que le type et le nombre d'animaux à la ferme, le nombre d'animaux malades de chaque espèce, le nombre de travailleurs, de visiteurs, de résidents et la taille de la ferme (voir l'annexe 2— Questionnaire au niveau de la ferme). Il vise à décrire le contexte de la ferme et le contexte général de l'éclosion chez les animaux; des mises à jour au fur et à mesure de l'évolution de l'éclosion seront nécessaires. Le questionnaire au niveau de la ferme a été élaboré pour s'aligner sur le Questionnaire d'enquête sur les lieux (QEL) de l'ACIA et les données peuvent être extraites directement du QEL si possible.
Des journaux quotidiens (voir l'annexe 3 — Journal quotidien) seront fournis à chaque personne pour enregistrer sa présence sur les lieux de la ferme et leurs symptômes quotidiens, y compris la température corporelle, la fièvre, la toux, les maux de gorge, les maux de tête, la myalgie, le coryza, le flegme, etc. Les journaux quotidiens seront autodéclarés par toutes les personnes de 12 ans ou plus, et déclarés par les adultes pour tous les enfants de moins de 12 ans. Le CDC ont mis en place un système mobile pour capturer ces données par texto, et ActionGrippe utilise un lien de messagerie sécurisé, les deux approches pourraient réduire le fardeau pour les individus et la santé publique locale.
Spécimens de laboratoire
Ce protocole comprend trois types d'échantillonnage fondés sur l'épidémiologie actuelle du virus chez l'humain (écouvillonnages nasopharyngés, oropharyngés et conjonctivaux, et prélèvement sanguin). Les échantillons doivent être prélevés par un professionnel de la santé qualifié en suivant les précautions de routine basées sur une évaluation des risques au point de service et les connaissances les plus à jour sur le virus (consulter la page Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins).
Écouvillon nasopharyngé et oropharyngés
Les écouvillons nasopharyngés sont les échantillons préférés pour les tests de dépistage des virus respiratoires, y compris les personnes symptomatiques ou asymptomatiques porteuses du virus A(H5N1). Toutefois, les prélèvements nasopharyngés effectués au Texas et en Californie en 2024, après exposition à des vaches laitières infectées, ont donné des résultats négatifs pour les prélèvements nasopharyngés; les prélèvements oropharyngés effectués chez les mêmes patients se sont révélés positifs pour le virus. Ces résultats soulignent la nécessité pour les fournisseurs de soins de santé d'être conscients des limites potentielles des techniques de dépistage. Il est donc important d'envisager plusieurs méthodes d'échantillonnage pour obtenir un diagnostic précis, en particulier dans les cas d'infections respiratoires. Les échantillons respiratoires suivants doivent être prélevés (i) un écouvillon nasopharyngé et (ii) des écouvillons nasaux et oropharyngés combinés (deux échantillons distincts combinés après le prélèvement) Note de bas de page21. Ces échantillons seraient prélevés à l'aide d'écouvillons stériles le jour 0, le jour 7, le jour 14 et le jour 21 (ou jusqu'à ce qu'un résultat positif soit obtenu, selon la première éventualité). Une fois prélevés, les écouvillons doivent être placés dans 2 à 3 ml de milieu de transport viral. L'échantillon peut être divisé, avec une aliquote de 1 à 2 ml envoyée au Laboratoire national de microbiologie où des tests de confirmation seront effectués pour tous échantillons positifs par RT-PCR ainsi qu'une analyse génomique.
Écouvillon conjonctival
Étant donné que plusieurs cas humains de grippe A(H5N1) identifiés aux États-Unis ont présenté une conjonctivite, nous recommandons de diriger les personnes présentant ou développant des symptômes de conjonctivite (rougeur des yeux, gonflement ou écoulement) au cours d'une surveillance accrue vers les responsables de la santé publique pour le prélèvement et l'analyse d'échantillons conjonctivaux. Le dépistage par écouvillon conjonctival N'EST PAS recommandé chez les personnes asymptomatiques.
Utilisez un écouvillon floqué avec une tige flexible pour prélever un échantillon sur la conjonctive. Un milieu de transport universel (MTU) ou un milieu de transport viral (MTV) doit être utilisé pour le prélèvement des échantillons. L'échantillon peut être divisé, avec une aliquote de 1 à 2 ml envoyée au Laboratoire national de microbiologie où des tests de confirmation seront effectués pour tous échantillons positifs par RT-PCR ainsi qu'une analyse génomique.
Échantillon de sérum pour la sérologie
Les échantillons de sang seront prélevés à deux fins : pour identifier l'exposition antérieure ou pour confirmer l'infection active (par rapport à la colonisation nasale) chez une personne ayant reçu un résultat positif par RT-PCR. Un échantillon de sang sera prélevé pour toutes les personnes le jour 0 — la date de début de la surveillance accrue — et 21 jours après le prélèvement initial par ponction veineuse. Si un individu est positif pour le virus A(H5N1) par RT-PCR, le sérum sera prélevé 21 jours après la date de prélèvement de l'échantillon RT-PCR positif plutôt qu'au jour 21 de la surveillance accrue. Les échantillons doivent être prélevés par un phlébotomiste qualifié.
Le sang sera prélevé dans un tube sérologique (à bouchon rouge) ou un tube pour séparation du sérum (TSS), puis le sérum sera centrifugé et extrait. Nous recommandons de prélever 7 ml de sang, car un minimum de 1 à 2 ml de sérum est nécessaire pour les tests. Stockage et transport des échantillons
Les échantillons cliniques doivent être expédiés dans l'emballage approprié et selon les instructions du laboratoire receveur. Selon les installations disponibles dans une juridiction, nous recommandons que les échantillons soient conservés à des températures variant entre 2 et 8 oC après le prélèvement et qu'ils soient transportés au laboratoire provincial sur des sacs de glace dans les 72 heures suivant le prélèvement. La température de conservation des échantillons cliniques dépend de la durée de stockage. S'ils sont conservés pendant moins de 7 jours, les échantillons peuvent rester à ≤ -20 oC (si le stockage est nécessaire pendant moins de 7 jours), s'ils seront conservés plus de 7 jours, ils doivent être conservés à ≤ -70 °C. Évitez la congélation et la décongélation des échantillons, car la viabilité de certains virus provenant d'échantillons qui ont été congelés puis décongelés est diminuée, les délais d'expédition doivent être réduits au minimum pour éviter la décongélation. Tous les échantillons doivent être étiquetés clairement et inclure les informations demandées par le laboratoire effectuant les tests.
Transport des marchandises dangereuses
L'expédition des échantillons doit être effectuée par une personne certifiée pour le transport des merchandises dangereuses (TMD) conformément à la réglementation sur le TMD. Pour plus d'informations sur la classification des échantillons aux fins d'expédition, consultez l'annexe 3 de la partie 2 du Règlement sur le TMD ou l'article 3.6.2 de la Réglementation pour le transport des marchandises dangereuses de l'IATA, le cas échéant.
Analyses en laboratoire
RT-PCR
La réaction en chaîne de la polymérase par transcription inverse (RT-PCR) est la méthode la plus utilisée pour détecter le virus A(H5N1) en raison de sa sensibilité et de sa spécificité élevées. La technique de RT-PCR sera effectuée sur des échantillons nasopharyngés, oropharyngés et conjonctivaux (le cas échéant). La technique de RT-PCR pour l'influenza A devrait être la principale méthode de détection de l'influenza. Si l'échantillon analysé par RT-PCR est positif pour l'influenza A, un sous-typage avec des dosages spécifiques de l'HA (c.-à-d. H1, H3, H5, H7) doit être effectué. Le sous-typage doit être tenté, mais si la charge virale est faible, il peut être impossible à réaliser. Les juridictions peuvent également envisager des tests multiplex pour évaluer la co-infection ou détecter une autre infection non grippale, comme le SRAS-CoV-2.
Sérologie
Pour confirmer l'infection, des sérums appariés sont prélevés Note de bas de page22 : échantillon no 1 - prélevé en premier pendant la phase aiguë de la maladie ou avant l'infection (jour 0) et échantillon no 2 : 21 jours ou plus après l'apparition de la maladie (ou après un test RT-PCR négatif et en l'absence de symptôme au jour 21). La microneutralisation est le test recommandé pour la mesure des anticorps contre la grippe aviaire, mais le dosage d'inhibition de l'hémagglutination (HI) et le dosage immuno-enzymatique (ELISA) peuvent également être envisagés. Les deux échantillons doivent être testés simultanément pour la détection des anticorps A(H5N1) dans des échantillons provenant de cas soupçonnés chez des humains. L'infection aiguë par A(H5N1) est confirmée lorsqu'une augmentation de quatre fois ou plus du niveau des anticorps contre A(H5N1) dans des sérums appariés (aigus et convalescents) avec le sérum convalescent ayant un niveau de 1:80 ou plus dans un test de microneutralisation. L'infection antérieure par A(H5N1) est confirmée lorsqu'un niveau d'anticorps de 1:80 ou plus dans un seul sérum est détecté avec un deuxième résultat positif en utilisant un test sérologique différent (par exemple, un niveau de 1:160 ou plus dans le test HI en utilisant des globules rouges de cheval ou un transfert Western spécifique de virus A[H5]). Il est essentiel que la souche A(H5) utilisée dans le test soit similaire à la souche en circulation actuelle (par exemple, CANADA - semblable à A/Texas/37/2024). Selon le moment où la surveillance accrue est mise en œuvre, la souche utilisée peut différer; nous vous recommandons de communiquer avec le Laboratoire national de microbiologie pour obtenir des recommandations et du soutien lorsque des tests sont nécessaires.
Caractérisation génomique
L'ARN sera extrait des écouvillons nasopharyngés et oropharyngés positifs et des écouvillons conjonctivaux (selon la disponibilité) et utilisé comme modèle pour le séquençage de prochaine génération. Les séquences obtenues doivent être comparées à des séquences de bovins, d'oiseaux sauvages et de volailles pour déterminer les lignées de chaque segment de gène et leur lien étroit avec la souche à l'origine de l'éclosion animale. Une analyse de séquence devrait également être effectuée pour évaluer la présence de mutations associées à l'adaptation des mammifères ou à la résistance aux antiviraux afin de respecter les obligations du Canada aux termes du Règlement sanitaire international (RSI) et le protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages. Le LNM fournira un soutien et effectuera des tests génomiques sur les échantillons d'écouvillon positifs soumis.
Analyse statistique et rapports sur les résultats
Considérant que le nombre de cas positifs est susceptible d'être faible, il est recommandé au minimum de calculer des résumés et des statistiques descriptives de l'éclosion (y compris les caractéristiques au niveau de la ferme, les données démographiques, les facteurs de risque liés et non liés aux cas et les expositions), si possible (voir l'annexe 4 — Exemples de modèles d'analyse).
Nous recommandons de calculer les éléments suivants :
- Incidence cumulative
- Nombres globaux (nombre total de cas [test RT-PCR positif OU sérologie positive]/nombre total de sujets exposés)
- Cas asymptomatiques (par exemple, aucun symptôme clinique signalé) (nombre total de cas asymptomatiques [sérologie RT-PCR positive OU positive]/nombre total exposé)
- Cas symptomatiques (nombre total de cas [test RT-PCR positif OU sérologie positive]/nombre total de sujets exposés)
- Proportion de cas asymptomatiques
- Nombre total de cas asymptomatiques/nombre total de tous les cas
- Taux de participation
- Nombre total de personnes testées/nombre total de personnes éligibles identifiées
Pour atteindre les objectifs 2 et 4 : Nous recommandons des analyses groupées de plusieurs sites. Les expositions et les facteurs de risque des cas confirmés (c.-à-d. test RT-PCR-positif ou sérologie positive) par rapport aux non-cas (c.-à-d. test RT-PCR-négatif ou sérologie négative) doivent être comparés à l'aide de tests statistiques appropriés, p. ex. le test exact de Fisher et les tests de Kruskal Wallis, pour mesurer les facteurs de risque d'infection. Si le nombre de participants est suffisant, une analyse statistique univariée et une régression multivariée peuvent être utilisées pour estimer le risque d'infection associé aux expositions et aux facteurs de risque.
Les catégories d'exposition aux risques suivantes peuvent être utilisées pour évaluer les individus pour les objectifs 2 et 3. Ces catégories ont été adaptées à partir des groupes de risque d'exposition dans les orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada et des niveaux de risque d'exposition dans le prise en charge par la santé publique des cas humains d'influenza aviaire et des contacts qui y sont associés (GCC IA), et des connaissances actuelles sur les expositions et les cas de grippe A(H5N1) chez les humains à l'automne 2024. Les catégories de risque d'exposition ne se limitent pas aux descriptions ci-dessous, d'autres situations peuvent s'appliquer et doivent être évaluées au cas par cas :
Risque élevé d'exposition
- Exposition à un animal sain, malade ou mort, ou à des sécrétions, des excrétions, des produits et des sous-produits animaux, qui ont été testés positifs pour A(H5N1) sans utilisation d'EPI, une utilisation incohérente d'EPI ou des manquements à l'ÉPI
- Exposition à un animal malade ou mort, ou à des sécrétions, des excrétions, des produits et des sous-produits animaux, de la même espèce qui a été déclarée positive pour A(H5N1), sans utilisation d'EPI, une utilisation incohérente d'EPI (le sujet a répondu « parfois » ou « jamais ») ou des manquements à l'ÉPI
- Exposition à un cas humain confirmé de A(H5N1) ou contact sans EPI avec des objets et des surfaces contaminés par leurs fluides corporels
Risque modéré d'exposition
- Exposition à un animal sain de la même espèce que ceux qui ont été testés positifs pour A(H5N1), sans utilisation d'EPI ou une utilisation incohérente (le sujet a répondu « parfois » ou « jamais ») ou des manquements à l'ÉPI
- Exposition à des animaux malades ou morts dans la ferme d'une espèce qui n'a pas été déclarée positive pour A(H5N1), sans utilisation d'EPI ou une utilisation incohérente (le sujet a répondu « parfois » ou « jamais ») ou des manquements à l'ÉPI
- Exposition à un cas humain de grippe A(H5N1) sans EPI approprié ou adéquat
Risque faible d'exposition
- Exposition sur une exploitation agricole à des animaux sains d'une espèce qui n'a pas été déclarée positive pour A(H5N1), avec ou sans utilisation d'EPI
- Exposition à des animaux sains de la même espèce que celle déclarée positive pour A(H5N1), si des EPI adéquats et appropriés sont toujours utilisés
- Exposition sur une exploitation agricole à des animaux malades ou morts d'une espèce qui n'a pas été déclarée positive pour le virus A(H5N1), si des EPI adéquats et appropriés sont toujours utilisés
- Exposition limitée à un cas humain de grippe A(H5N1), si des EPI adéquats et appropriés sont toujours utilisés
Nous recommandons que l'équipe de mise en œuvre élabore un plan de gestion des données qui précise comment les données seront collectées, conservées, combinées, liées, anonymisées, dépersonnalisées, agrégées, préparées, analysées et sauvegardées. Considérations éthiques
L'ASPC a consulté le Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique (GCESP) de l'Agence de la santé publique du Canada au cours de l'élaboration de ce protocole. Le GCESP a souligné plusieurs considérations qui ont été résumées dans cette section et qui devraient être prises en compte lors de la mise en œuvre de la surveillance accrue.
Approbation éthique
Selon l'administration canadienne qui met en œuvre ce protocole, il peut y avoir des différences quant à savoir si l'activité est considérée comme de la recherche et, par conséquent, si elle nécessite un examen du comité d'éthique de la recherche. Il est recommandé que les administrations demandent un examen local de ce protocole par l'entremise des mécanismes de gouvernance appropriés en prévision de sa mise en œuvre. Le CDC a déclaré que des activités similaires (y compris la collecte de sérums) étaient menées dans le cadre de la réponse de la santé publique et n'étaient donc pas considérées comme de la recherche Note de bas de page23.
Équité
À l'instar d'autres infections, l'IA peut avoir une plus grande incidence sur certains groupes de la population que sur d'autres, du point de vue de l'expérience de la maladie (p. ex., durée, gravité), en raison de facteurs de risque sociaux, économiques, sanitaires ou autres (p. ex., âge avancé, problème de santé chronique, pauvreté, vie dans une communauté éloignée et isolée ou dans un environnement surpeuplé).
Les autorités de santé publique devraient tenir compte de l'équité en matière de santé et des facteurs psychosociaux lorsqu'elles envisagent une surveillance accrue, ainsi que l'incidence d'une telle approche sur les individus et les exploitations agricoles. La capacité et la volonté d'une personne à appliquer les mesures de santé publique recommandées, y compris l'isolement ou la mise en quarantaine, peuvent être influencées par différents facteurs, notamment les suivants :
- les difficultés sociales et économiques, telles que des conditions de travail rigides, l'instabilité de l'emploi ou du logement, l'insécurité alimentaire, la violence ou les sévices familiaux
- les compétences, les aptitudes et les vulnérabilités individuelles, telles que :
- les difficultés à lire, à parler, à comprendre ou à communiquer
- les difficultés physiques ou psychologiques à appliquer des mesures de santé publique
- le besoin d'aide pour accomplir ses activités personnelles ou pour recevoir des soins médicaux ou des fournitures
- le besoin de supervision continue
- l'isolement social ou géographique, tel que :
- l'insuffisance du soutien apporté par la famille, les amis ou les ressources communautaires
- la résidence dans une région où les services et les soutiens, y compris les télécommunications et les services pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances, sont limités
- la disponibilité ou l'accès limité à des conseils en langage simple et multilingues
- la disponibilité ou l'accès limité à de l'équipement de protection individuelle et aux fournitures
Les messages sur la santé publique doivent être clairs, cohérents et adaptés aux besoins des populations vulnérables sur le plan social, économique, culturel ou autre.
Premières Nations, Inuits et Métis
Des éclosions ou des cas peuvent être identifiés sur les terres, les fermes ou les communautés des Premières Nations, des Inuits, des Métis. La mobilisation auprès des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour adapter ce protocole avant sa mise en œuvre est impérative pour s'assurer que les processus décrits dans le présent document sont menés en partenariat avec les Peuples Autochtones et intègrent flexibilité, humilité culturelle et reconnaissance de la nature et de l'expérience vécue distinctes des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Consentement et assentiment éclairés
La pratique standard doit être suivie avec des considérations de transparence sur le but des tests, l'inconfort potentiel dans le prélèvement d'échantillons, les exigences d'auto-isolement et les pratiques de traitement des données.
Les risques et les avantages suivants peuvent être abordés avec toutes les personnes exposées :
- Transparence quant à l'objectif de la surveillance accrue. La surveillance accrue décrite ici soutient la détection des cas inaperçus d'influenza aviaire, permettant la détection de tout changement génétique du virus qui présente un risque accru pour la santé humaine. Les données recueillies peuvent également aider à déterminer les types d'expositions dans les fermes qui sont associés à un risque accru d'infection. La santé publique peut utiliser ces renseignements pour gérer l'éclosion et mettre à jour les directives concernant les mesures qui réduisent le risque d'infection humaine.
- Reconnaissance de l'inconfort potentiel lors du prélèvement d'échantillons. Le prélèvement d'échantillons peut causer un inconfort chez certaines personnes, y compris celles associées à la ponction veineuse, aux écouvillonnages nasopharyngés et conjonctivaux, qui peuvent causer un inconfort temporaire aux sites de la procédure.
- Risque d'auto-isolement. Toute personne testée dans le cadre d'une surveillance accrue, même les personnes qui ne présentent aucun symptôme, peut recevoir un résultat positif. Selon l'administration, les protocoles de gestion des contacts en santé publique peuvent exiger que les personnes positives s'isolent des animaux et d'autres personnes pendant un maximum de 14 jours (y compris les contacts familiaux). La connaissance de son statut infectieux peut protéger les autres en empêchant la transmission (cependant, la transmission interhumaine est incroyablement rare). Le fait de devoir isoler peut avoir une incidence sur le fonctionnement de la ferme et un plan de couverture pour assurer la continuité du travail peut être nécessaire.
- Traitement confidentiel des données et des renseignements. La confidentialité des réponses au questionnaire et des résultats des tests sera maintenue dans toute la mesure légalement possible. Les renseignements sommaires qui n'identifient pas une personne peuvent être échangés avec l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et les ministères provinciaux ou territoriaux de l'Agriculture dans le cadre de l'approche Une Seule Santé relativement aux enquêtes sur les éclosions. Cette approche tient compte de la santé combinée des personnes, des animaux et de l'environnement. Les données seront détruites conformément aux calendriers provinciaux, territoriaux et fédéraux pour la conservation des données.
Toutes les personnes se trouvant sur les fermes devraient recevoir des renseignements généraux sur le virus A(H5N1), y compris ce que l'on sait sur la transmission et la prévention, les symptômes, les résultats cliniques et le traitement, afin d'accroître la sensibilisation et de réduire au minimum le risque de stigmatisation en cas d'infection.
Considérations en matière d'incitatifs
Des mesures incitatives pour encourager les personnes à participer aux tests pourraient être envisagées. Les participants à des activités de surveillance de la santé publique similaires conçues par le CDC des États-Unis se voient offrir des cartes-cadeaux VISA d'un montant maximum de 75 $ (25 $ pour remplir le questionnaire et 25 $ pour chaque échantillon de sang et écouvillon nasopharyngé et oropharyngés). La collecte d'échantillons sur place ou les arrangements préalables pour se rendre aux sites de collecte d'échantillons peuvent réduire les obstacles aux tests, mais il convient de veiller à ce qu'ils ne soient pas perçus comme coercitifs. On pourrait envisager le remboursement des coûts associés aux déplacements pour le prélèvement d'échantillons.
Facteurs à prendre en compte pour l'auto-isolement
Une indemnisation pourrait être envisagée pour les personnes dont le test est positif (par RT-PCR). Il pourrait s'agir, entre autres, de la prise en compte de la perte de salaire ou du coût de l'hébergement à l'hôtel si l'isolement n'est pas possible à la ferme en raison des conditions de vie en commun. Nous recommandons d'élaborer des plans locaux pour répondre aux besoins d'isolement, en particulier là où les travailleurs vivent ensemble ou dans des régions éloignées où l'espace ne permet pas l'isolement. Les exigences en matière d'isolement a été cerné comme étant un problème dans les éclosions de H5N1 dans les fermes laitières aux États-Unis Note de bas de page24 et pour les travailleurs étrangers temporaires au Canada pendant les éclosions de COVID-19 Note de bas de page25.
Prévention de la grippe A(H5N1) chez le personnel d'enquête
Le personnel de première ligne devrait être formé aux procédures de contrôle des infections en fonction de son rôle dans l'enquête pour réduire au minimum non seulement son propre risque d'infection lorsqu'il est en contact étroit avec des personnes lors de visites à domicile et ailleurs, mais aussi le risque que le personnel de l'enquête agisse comme vecteur d'infection entre les personnes dans les fermes ou entre les fermes.
Envisager : l'option de fournir la vaccination contre la grippe saisonnière au personnel de première ligne en fonction des caractéristiques génétiques et antigéniques de la nouvelle souche et de prévenir la co-infection.
Envisager : selon la transmissibilité et la gravité de la nouvelle souche, l'adoption de procédures de contrôle des infections plus strictes parmi le personnel de première ligne, au besoin.
Obligations de déclaration
Cas et personnes exposées
Les personnes seront informées des résultats de leurs tests RT-PCR. En cas de résultat positif, les personnes seront mises en communication avec l'autorité de santé publique compétente qui dirigera la prise en charge des cas et des contacts. La pratique standard comprend un suivi médical, des instructions claires et des exigences d'isolement, des renseignements sur le virus A(H5N1) et la prise en charge des cas et des contacts (qui peut comprendre la prise d'oseltamivir). Le traitement des résultats de la sérologie sera plus long et, selon la nature de l'analyse, les personnes seront consultées pour savoir si elles souhaitent recevoir une interprétation de leurs résultats de laboratoire individuels.
Santé publique locale
Toutes personnes faisant l'objet d'une enquête, tous cas probables ou confirmés découverts en raison de la surveillance accrue, seront signalés aux autorités locales de santé publique. Les autorités de santé publique provinciales et territoriales sont tenues de signaler les cas probables et confirmés, quelle que soit leur gravité, à l'ASPC dans les 24 heures suivant leur propre notification au moyen du Formulaire de déclaration des cas d'agents pathogènes respiratoires émergents et les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS). Les processus de notification interterritoriaux établis s'appliqueraient si l'exposition a eu lieu dans un autre territoire, que le cas a été détecté dans un autre territoire, qu'un cas a voyagé d'un territoire à l'autre pendant la période infectieuse, ou que les contacts résident dans un autre territoire que celui du cas.
Organismes internationaux
Aux fins du Règlement sanitaire international (RSI), l'ASPC joue le rôle du centre national de liaison qui est le centre national désigné pour communiquer avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) concernant la situation au Canada. L'ASPC doit informer l'OMS, dans les 24 heures qui suivent l'évaluation des renseignements relatifs à la santé publique, de tout événement lié à un cas humain de grippe aviaire en vertu de l'article 6 du Règlement sanitaire international (2005).
Les rôles et les responsabilités détaillés des intervenants fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux se trouvent à la section 3.0 des Orientations sur les problèmes de santé humaine liés à l'influenza aviaire au Canada.
Références
Note de bas de page 1 OMS (2021). Cumulative number of confirmed human cases for avian influenza A(H5N1) reported to WHO, 2003-2021, 15 April 2021. https://www.who.int/publications/m/i...-15-april-2021
Retour à la référence de la note de bas de page1 Note de bas de page 2 CDC (2024). Technical Report: June 2024 Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Viruses. https://www.cdc.gov/bird-flu/php/tec...-06052024.html WHO (2021).
Retour à la référence de la note de bas de page2 Note de bas de page 3 CDC (2024). CDC Confirms Human Cases of H5 Bird Flu Among Colorado Poultry Workers https://www.cdc.gov/media/releases/2...onfirm-h5.html
Retour à la référence de la note de bas de page3 Note de bas de page 4 CDC (2024). Technical Update: Summary Analysis of Genetic Sequences of Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Viruses in Texas | Bird Flu | CDC. https://www.cdc.gov/bird-flu/spotlig...sis-texas.html
Retour à la référence de la note de bas de page4 Note de bas de page 5 Peiris, J. M., De Jong, M. D., & Guan, Y. (2007). Avian influenza virus (H5N1): a threat to human health.Clinical microbiology reviews, 20(2), 243-267.
Retour à la référence de la note de bas de page5 Note de bas de page 6 Agence de la santé publique du Canada. (2024). Mise à jour de l'analyse du scénario de risque pandémique : Virus de l'influenza A(H5Nx) de clade 2.3.4.4b et futurs nouveaux virus connexes https://www.canada.ca/fr/sante-publi...-connexes.html
Retour à la référence de la note de bas de page6 Note de bas de page 7 Morris, S. E., Gilmer, M., Threlkel, R., Brammer, L., Budd, A., Iuliano, A. D., et Biggerstaff, M. (2024). Detection of novel influenza viruses through community and healthcare testing: Implications for surveillance efforts in the United States. Influenza and Other Respiratory Viruses, 18(5), e13315.
Retour à la référence de la note de bas de page7 Note de bas de page 8 Shittu, I., Silva, D., Oguzie, J.U., Marushchak, L.V., Olinger, G.G., Lednicky, J.A., Trujillo-Vargas, C.M., Schneider, N.E., Hao, H. and Gray, G.C. (2024). A One Health Investigation into H5N1 Avian Influenza Virus Epizootics on Two Dairy Farms. medRxiv. medrxiv.org/content/10.1101/2024.07.27.24310982v1.full.pdf
Retour à la référence de la note de bas de page8 Note de bas de page 9 OMS (2024). Emergency response framework (ERF), Edition 2.1. https://www.who.int/publications/i/item/9789240058064
Retour à la référence de la note de bas de page9 Note de bas de page 10 Statistique Canada (2021). Dictionnaire, Recensement de la population, 2021 – Ferme de recensement. https://www12.statcan.gc.ca/census-r....cfm?ID=pop012
Retour à la référence de la note de bas de page10 Note de bas de page 11 Agence canadienne d'inspection des aliments (2024). Influenza aviaire hautement pathogène chez les bovins : directives à l'intention des vétérinaires de pratique privée https://inspection.canada.ca/fr/sant...ins-directives
Retour à la référence de la note de bas de page11 Note de bas de page 12 Uyeki, T. M. (2009). Human infection with highly pathogenic avian influenza A (H5N1) virus: review of clinical issues. Clinical infectious diseases, 49(2), 279-290.
Retour à la référence de la note de bas de page12 Note de bas de page 13 Agence de la santé publique du Canada. (2020). Grippe (influenza) : Symptômes et traitement. https://www.canada.ca/fr/sante-publi...influenza.html
Retour à la référence de la note de bas de page13 Note de bas de page 14 Caserta, L.C., Frye, E.A., Butt, S.L., Laverack, M., Nooruzzaman, M., Covaleda, L.M., Thompson, A.C., Koscielny, M.P., Cronk, B., Johnson, A. and Kleinhenz, K. (2024). Spillover of highly pathogenic avian influenza H5N1 virus to dairy cattle. Nature 634, 669-676.
Retour à la référence de la note de bas de page14 Note de bas de page 15 CDC (2024). Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Virus in Animals: Interim Recommendations for Prevention, Monitoring, and Public Health Investigations. https://www.cdc.gov/bird-flu/prevent...endations.html
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Retour à la référence de la note de bas de page16 Note de bas de page 17 Agence de la santé publique du Canada. (2013). Définition de cas - Infection respiratoire aiguë sévère (IRAS) https://www.canada.ca/fr/sante-publi...vere-iras.html
Retour à la référence de la note de bas de page17 Note de bas de page 18 Kurmi, B., Murugkar, H. V., Nagarajan, S., Tosh, C., Dubey, S. C., & Kumar, M. (2013). Survivability of highly pathogenic avian influenza H5N1 virus in poultry faeces at different temperatures. Indian Journal of Virology, 24(2), 272-277.
Retour à la référence de la note de bas de page18 Note de bas de page 19 Agence de la santé publique du Canada (2021). Grippe (influenza) : Surveillance par l'intermédiaire d'ÉpiGrippe https://www.canada.ca/fr/sante-publi...influenza.html
Retour à la référence de la note de bas de page19 Note de bas de page 20 OMS (2005). Writing Committee of the World Health Organization (WHO) Consultation on Human Influenza A/H5. Avian influenza A (H5N1) infection in humans. New England Journal of Medicine, 353(13), 1374-1385.
Retour à la référence de la note de bas de page20 Note de bas de page 21 CDC (2024). Interim Guidance on Specimen Collection and Testing for Patients with Suspected Infection with Novel Influenza A Viruses Associated with Severe Disease or with the Potential to Cause Severe Disease in Humans. https://www.cdc.gov/bird-flu/php/sev...ial/index.html
Retour à la référence de la note de bas de page21 Note de bas de page 22 OMS (2007). Recommendations and laboratory procedures for detection of avian influenza A(H5N1) virus in specimens from suspected human cases. https://www3.paho.org/hq/images/stor...testsaug07.pdf
Retour à la référence de la note de bas de page22 Note de bas de page 23 Kniss, K., Sumner, K. M., Tastad, K. J., Lewis, N. M., Jansen, L., Julian, D.,... & Fry, A. (2023). Risk for infection in humans after exposure to birds infected with highly pathogenic avian influenza A (H5N1) virus, United States, 2022.Emerging Infectious Diseases, 29(6), 1215.
Retour à la référence de la note de bas de page23 Note de bas de page 24 NPR (2024). Bird flu cases among farm workers may be going undetected, a study suggests. https://www.npr.org/sections/shots-h...orkers-testing
Retour à la référence de la note de bas de page24 Note de bas de page 25 Landry, V., Semsar-Kazerooni, K., Tjong, J., Alj, A., Darnley, A., Lipp, R. and Guberman, G.I. (2021). The systemized exploitation of temporary migrant agricultural workers in Canada: Exacerbation of health vulnerabilities during the COVID-19 pandemic and recommendations for the future. Journal of Migration and Health, 3.
Retour à la référence de la note de bas de page25
Remerciements
Nous remercions les nombreux partenaires engagés dans l'élaboration de ce protocole. Nous remercions les membres du groupe de travail technique interne qui se sont réunis, ont contribué et ont examiné ce protocole : Dre Catherine Elliott, Laura MacDougall, Dre Kaitlin Patterson, Heather Rilkoff, Dre Eleni Galanis, Dre Nicole Atchessi, Dre Christina Bancej, Dre Natalie Bastien, Dre Peter Buck, Dre Sharon Calvin, Dre Taeyo Chestley, Sabrina Chung, Fanie Lalonde, Dre Daniella Rizzo, Amanda Shane et Dre Clarence Tam.
Merci aux chercheurs et aux organisations qui ont partagé des protocoles et des expériences similaires pour aider à l'élaboration de ce protocole :
- Dre Danuta Skowronski, CCMCB (Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique) (protocole H7N3)
- Dr Ben Cowling, OMS - protocoles CONCIS
- Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis – Protocole de surveillance du H5N1 du Michigan
- Dr Richard Puleston, Royaume-Uni — Étude de surveillance asymptomatique de la grippe aviaire
- Agence canadienne d'inspection des aliments — Questionnaire d'enquête sur les lieux (QEL)
Nous remercions le Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique (GCESP) de l'ASPC qui a fourni des recommandations sur les considérations éthiques pour la mise en œuvre de ce protocole. Nous remercions les personnes suivantes de la Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses (DGPCMI) qui ont fourni des commentaires : Dr Don Sheppard, Erin Leonard, Toju Ogunremi, Gagan Tathgur, Gisele Belliveau-Gould, Zoe Regalado, Aline Karrass, Suruthi Senthilvel, Dre Mireille Plamondon et Nicole Pachal.
Nous remercions également les évaluateurs externes suivants pour leurs commentaires et recommandations sur ce protocole : Dre Isabelle Meunier (QC), Dre Caroline Huot (QC), Dre Manon Racicot (ACIA), Dre Jamie Imada (ACIA), Dre Noel Harrington (ACIA), Dre Cathy Furness (ACIA), Dre Carole Kurbis (MB), Dre Yong Lin (NS), Linda Passerini (NS), Aini Khan (NS), Katie McIsaac (NS), Dre Hollyn Maloney (AB), Dre Michelle Murti (ON), Dre Katherine Paphitis (ON), Dr Richard Mather (ON), Dre Heather McClinchey (ON), Jennifer Pritchard (ON).
Contactez-nous
Pour obtenir des exemples de questionnaires ou de modèles d'analyse, veuillez contacter Opérations de surveillance horizontale (ASPC) : HSO-OSH@phac-aspc.gc.ca
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Date de modification : 2024-11-20