Vaccin apolitique, par Sandrine Blanchard
LE MONDE | 28.10.09 | 13h53
<!-- ********************************* MAIN COLUMN ********************************* --> <script type="text/javascript" language="javascript"> function expandBarrePartager() { if($("#barrePartager").css("display")=="none") { $("#barrePartager").fadeIn("slow"); } else { $("#barrePartager").fadeOut("slow"); } } </script><script type="text/javascript"> if ( 'undefined' == typeof MIA) MIA = {}; MIA.Partage = { toggled: false, toggleSharing:function(){if(!MIA.Partage.toggled){ document.getElementById('shareTools').style.displa y='block';MIA.Partage.toggled=true}else{document.g etElementById('shareTools').style.display='none';M IA.Partage.toggled=false}}, ouvrirPopup:function(url,titre,parametres){ var expression = /[^*]width=([0-9]*)[^*]/; expression.exec(parametres); var popup_width=RegExp.$1; expression=/[^*]height=([0-9]*)[^*]/; expression.exec(parametres); var popup_height=RegExp.$1; var left=(screen.width-popup_width)/2; var top=(screen.height-popup_height)/2; var params=parametres+',top='+top + ',left='+left; var win=window.open(url,titre,params)} } </script> <table class="toolBox" id="toolBox" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td class="tools"><table align="center" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td colspan="5">
</td></tr></tbody></table></td></tr></tbody></table> Le vaccin contre la grippe A(H1N1) n'est ni de droite ni de gauche. La preuve, la semaine dernière dans Le Parisien, six médecins habitués des médias ont choisi d'afficher publiquement leur volonté ou leur refus de se faire vacciner. Dans le camp des opposants se côtoient un proche de Jacques Chirac, le cancérologue David Khayat, et un chroniqueur à Charlie Hebdo, l'urgentiste Patrick Pelloux. Dans celui des défenseurs de la vaccination, on trouve un député socialiste, le docteur Jean-Marie Le Guen. Ni de droite ni de gauche, donc, mais cela ne nous avance guère pour y voir plus clair dans le grand capharnaüm qu'est devenu le débat sur la vaccination contre la grippe A. L'épidémie progresse, le gouvernement français dispose de 94 millions de doses, et, tandis qu'aux Etats-Unis des milliers de personnes font la queue pour obtenir le vaccin, en France, à peine la moitié des médecins et moins de 30 % de la population déclarent vouloir être vaccinés.
Toute l'énergie déployée pour mener une campagne de prévention de longue haleine aurait-elle fini par excéder la population ? Les autorités sanitaires ont beau s'époumoner à recommander "fortement" la vaccination, le discours officiel se perd dans le maelström de déclarations plus ou moins farfelues. "Grippette", "complot politico-pharmaceutique", plainte pour "tentative d'empoisonnement", etc. Résultat : les Français râlent, refusent d'obéir et ne croient plus personne. Ils veulent bien surconsommer des médicaments, mais pas se faire vacciner. La ministre de la santé trépigne et s'exaspère de cette réticence à la piqûre. "C'est une réaction de gosses de riches", a lâché Roselyne Bachelot. Elle n'a pas complètement tort !
Le directeur de la santé, Didier Houssin, essaie, lui, de parler comme les jeunes pour dédramatiser : "Le vaccin présente un risque exceptionnel de chez exceptionnel." Tout le problème est là : aucun responsable sanitaire ne peut certifier qu'il n'y a aucun risque à se faire vacciner. C'est valable aussi pour n'importe quel médicament. Le risque zéro n'existe pas. Mais c'est dans cette brèche que tous les fantasmes se développent et que le doute s'installe sur la sécurité du vaccin. A tel point que la question du moment est devenue : "Faut-il avoir peur du vaccin contre la grippe A ?"
C'est incroyable d'associer les mots "peur" et "vaccin". Car cela sous-entend que les autorités sanitaires seraient en train de jouer aux apprentis sorciers. "Beaucoup de gens doutent du vaccin, car ils ont le sentiment que la vaccination est une injonction politique. C'est faux : c'est une mesure de sécurité sanitaire justifiée médicalement", expliquait ce week-end, dans Le Journal du dimanche, l'épidémiologiste William Dab. Voilà le noeud de l'affaire : les Français n'apprécient pas que le gouvernement leur donne des ordres. Mais rappelez-vous : ce vaccin n'est ni de droite ni de gauche.
<hr>Courriel : blanchard@lemonde.fr.
Sandrine Blanchard
LE MONDE | 28.10.09 | 13h53
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</td></tr></tbody></table></td></tr></tbody></table> Le vaccin contre la grippe A(H1N1) n'est ni de droite ni de gauche. La preuve, la semaine dernière dans Le Parisien, six médecins habitués des médias ont choisi d'afficher publiquement leur volonté ou leur refus de se faire vacciner. Dans le camp des opposants se côtoient un proche de Jacques Chirac, le cancérologue David Khayat, et un chroniqueur à Charlie Hebdo, l'urgentiste Patrick Pelloux. Dans celui des défenseurs de la vaccination, on trouve un député socialiste, le docteur Jean-Marie Le Guen. Ni de droite ni de gauche, donc, mais cela ne nous avance guère pour y voir plus clair dans le grand capharnaüm qu'est devenu le débat sur la vaccination contre la grippe A. L'épidémie progresse, le gouvernement français dispose de 94 millions de doses, et, tandis qu'aux Etats-Unis des milliers de personnes font la queue pour obtenir le vaccin, en France, à peine la moitié des médecins et moins de 30 % de la population déclarent vouloir être vaccinés.
Toute l'énergie déployée pour mener une campagne de prévention de longue haleine aurait-elle fini par excéder la population ? Les autorités sanitaires ont beau s'époumoner à recommander "fortement" la vaccination, le discours officiel se perd dans le maelström de déclarations plus ou moins farfelues. "Grippette", "complot politico-pharmaceutique", plainte pour "tentative d'empoisonnement", etc. Résultat : les Français râlent, refusent d'obéir et ne croient plus personne. Ils veulent bien surconsommer des médicaments, mais pas se faire vacciner. La ministre de la santé trépigne et s'exaspère de cette réticence à la piqûre. "C'est une réaction de gosses de riches", a lâché Roselyne Bachelot. Elle n'a pas complètement tort !
Le directeur de la santé, Didier Houssin, essaie, lui, de parler comme les jeunes pour dédramatiser : "Le vaccin présente un risque exceptionnel de chez exceptionnel." Tout le problème est là : aucun responsable sanitaire ne peut certifier qu'il n'y a aucun risque à se faire vacciner. C'est valable aussi pour n'importe quel médicament. Le risque zéro n'existe pas. Mais c'est dans cette brèche que tous les fantasmes se développent et que le doute s'installe sur la sécurité du vaccin. A tel point que la question du moment est devenue : "Faut-il avoir peur du vaccin contre la grippe A ?"
C'est incroyable d'associer les mots "peur" et "vaccin". Car cela sous-entend que les autorités sanitaires seraient en train de jouer aux apprentis sorciers. "Beaucoup de gens doutent du vaccin, car ils ont le sentiment que la vaccination est une injonction politique. C'est faux : c'est une mesure de sécurité sanitaire justifiée médicalement", expliquait ce week-end, dans Le Journal du dimanche, l'épidémiologiste William Dab. Voilà le noeud de l'affaire : les Français n'apprécient pas que le gouvernement leur donne des ordres. Mais rappelez-vous : ce vaccin n'est ni de droite ni de gauche.
<hr>Courriel : blanchard@lemonde.fr.
Sandrine Blanchard