Mali : la France n'est plus seule
Le Point.fr- Publié le <TIME itemprop="datePublished" datetime="2013-01-17T12:13" pubdate="">17/01/2013 à 12:13</TIME>- Modifié le <TIME itemprop="dateModified" datetime="2013-01-17T17:36">17/01/2013 à 17:36
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La prise d'otages par les djihadistes de ressortissants occidentaux sur un site gazier en Algérie internationalise de fait la guerre au Mali. Décryptage.
Un officier de l'armée française au garde-à-vous mercredi sur la base militaire de Bamako, pour accueillir le président malien.© Issouf Sanogo / AFP
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<!-- /Col article -->C'est un drame humain, mais il arrive à point nommé pour Paris. En prenant en otage 41 ressortissants occidentaux sur le complexe gazier d'In Amenas, en Algérie, un groupe islamiste lié à al-Qaida et réclamant le retrait des troupes françaises au Mali a malgré lui rendu un fier service à la France, en la sortant de son isolement. Un constat renforcé par l'assaut, jeudi, lancé par l'armée algérienne sur le site, qui aurait coûté la vie à environ 35 otages étrangers et à 15 djihadistes.
Mercredi, le groupe islamiste armé les "Signataires par le sang", nom de la katiba (unité combattante) de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, un ancien chef d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), avait revendiqué l'attaque du site gazier, situé dans le centre-est de l'Algérie, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach.
"Il s'agit clairement d'un tournant", estime Mathieu Guidère (1), professeur d'islamologie à l'université de Toulouse Le Mirail. "Alors qu'ils possédaient jusqu'ici un agenda local - instaurer la charia au Mali -, les djihadistes ciblent désormais les intérêts économiques des pays occidentaux dans la région." Pour l'islamologue, "leur calcul est d'attirer dans la région tous les djihadistes du monde entier contre les intérêts des "chrétiens croisés" dans les pays musulmans, comme en Irak, et en Afghanistan".
D'autres attentats à venir
"Il y aura d'autres attentats contre les intérêts occidentaux en Afrique, mais peut-être aussi dans des pays européens", prédit François Géré (2), directeur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas). "Cela va forcer ce pays à vouloir en éradiquer la cause sur le terrain", ajoute l'expert. Un incident qui va sans conteste peser sur l'exposé que va présenter ce jeudi à Bruxelles Laurent Fabius aux autres ministres européens des Affaires étrangères, dans le but de recevoir davantage de soutien de leur part.
"Cette prise d'otages sert évidemment les intérêts de la France", juge François Géré. "Elle représente un argument supplémentaire pour obliger les autres pays européens à reconsidérer l'ampleur et la rapidité de leur soutien." En effet, les sept premiers jours de l'opération française Serval au Mali ont été marqués par le silence "assourdissant" des partenaires européens de Paris.
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Le Point.fr- Publié le <TIME itemprop="datePublished" datetime="2013-01-17T12:13" pubdate="">17/01/2013 à 12:13</TIME>- Modifié le <TIME itemprop="dateModified" datetime="2013-01-17T17:36">17/01/2013 à 17:36
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La prise d'otages par les djihadistes de ressortissants occidentaux sur un site gazier en Algérie internationalise de fait la guerre au Mali. Décryptage.
Un officier de l'armée française au garde-à-vous mercredi sur la base militaire de Bamako, pour accueillir le président malien.© Issouf Sanogo / AFP
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Mercredi, le groupe islamiste armé les "Signataires par le sang", nom de la katiba (unité combattante) de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, un ancien chef d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), avait revendiqué l'attaque du site gazier, situé dans le centre-est de l'Algérie, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach.
"Il s'agit clairement d'un tournant", estime Mathieu Guidère (1), professeur d'islamologie à l'université de Toulouse Le Mirail. "Alors qu'ils possédaient jusqu'ici un agenda local - instaurer la charia au Mali -, les djihadistes ciblent désormais les intérêts économiques des pays occidentaux dans la région." Pour l'islamologue, "leur calcul est d'attirer dans la région tous les djihadistes du monde entier contre les intérêts des "chrétiens croisés" dans les pays musulmans, comme en Irak, et en Afghanistan".
D'autres attentats à venir
"Il y aura d'autres attentats contre les intérêts occidentaux en Afrique, mais peut-être aussi dans des pays européens", prédit François Géré (2), directeur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas). "Cela va forcer ce pays à vouloir en éradiquer la cause sur le terrain", ajoute l'expert. Un incident qui va sans conteste peser sur l'exposé que va présenter ce jeudi à Bruxelles Laurent Fabius aux autres ministres européens des Affaires étrangères, dans le but de recevoir davantage de soutien de leur part.
"Cette prise d'otages sert évidemment les intérêts de la France", juge François Géré. "Elle représente un argument supplémentaire pour obliger les autres pays européens à reconsidérer l'ampleur et la rapidité de leur soutien." En effet, les sept premiers jours de l'opération française Serval au Mali ont été marqués par le silence "assourdissant" des partenaires européens de Paris.
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