Mar?e noire : retour sur une catastrophe ?cologique hors norme
LEMONDE.FR | 15.06.10 | 17h20
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REUTERS/SEAN GARDNER
Le p?trole qui s'?chappe du puits est br?l? volontairement afin de limiter l'?tendue de la mar?e noire, dimanche 13 juin.
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Le 20 avril, la plate-forme p?troli?re Deepwater Horizon prend feu avant de sombrer en pleine mer. On l'ignore encore, mais une mar?e noire historique, la plus importante jamais survenue aux Etats-Unis, est sur le point de souiller le golfe du Mexique. Deux mois plus tard, ce mardi, le patron de BP est entendu par le Congr?s am?ricain qui l'accuse de ne pas avoir pris toutes le mesures de s?curit? par souci d'?conomie. Retour sur une catastrophe ?cologique hors norme, ses d?fits technologiques, ses cons?quences ?conomiques et ses r?percussions politiques.
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Selon la commission de scientifiques nomm?e par le gouvernement, les estimations pr?sent?es par la compagnie sont bien en de?a de la r?alit?. Les experts estiment qu'entre 20 000 et 40 000 barils de brut (de 3,1 ? 6,3 millions de litres) se sont ?coul?s chaque jour, et non 5 000, comme l'avait laiss? entendre le g?ant p?trolier. D?but juin, la mar?e noire s'?tend sur un rayon de 320 km. Selon les projections, elle devrait remonter vers l'Atlantique avant de se diriger ? terme vers l'Europe.
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REUTERS/JOSE LUIS MAGANA
Un p?lican dans la baie de Barataria, en Louisiane, le 6 juin.
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Le 30 avril, les premi?res nappes atteignent les c?tes de Lousiane. Rapidement, le p?trole s'infiltre dans les bayous, le fragile ?cosyst?me des marais o? viennent se reproduire de nombreuses esp?ces animales. Des galettes de p?trole sont ?galement rep?r?es dans le Mississippi et l'Alabama. L'interdiction de p?cher est ?tendue par les autorit?s ? environ un tiers des eaux du golfe du Mexique.
Lire : "Les Vietnamiens de Louisiane touch?s"
Pr?s de deux mois apr?s l'explosion, l'impact de la catastrophe est encore mal connu. Les quantit?s d?vers?es sont elles-m?mes mal connues : de 100 millions ? 215 millions de litres. Le Washington Post a ?tabli une comparaison avec les mar?es noires pr?c?dentes. Selon les ?tudes publi?es sur les cons?quences ? long terme de l'Exxon-Valdez, qui a d?vers? 48 millions de litres dans la baie du Pince-William en Alaska, une population de 700 000 oiseaux de mer a ?t? ?limin?e, ainsi que 5 000 otaries. Plus de vingt ans apr?s, le nombre d'otaries n'est pas revenu ? son niveau ant?rieur. Et les harengs ont pratiquement disparu.
Lire aussi : "Le p?lican englu?, symbole de la mar?e noire"
Portfolio : "Les oiseaux payent un lourd tribut"
BP
Avec le dispositif LMRP, BP pompe le p?trole qui s'?chappe du puits ? 1 500 m?tres de profondeur jusqu'? un tanker en surface.
La profondeur de la fuite met BP face ? un v?ritable d?fi technologique. Apr?s trente-six jours, le g?ant p?trolier croit enfin tenir un premier succ?s avec l'op?ration de colmatage "Top Kill". Le 27 mai, le p?trole a cess? de couler. Mais trois jours plus tard, la compagnie reconna?t son ?chec : les mat?riaux propuls?s dans le puits n'ont pas suffi ? inverser la pression, le p?trole continue de s'?chapper dans la mer.
Apr?s avoir perdu tout espoir de fermer le puits, BP compte d?sormais y apposer un "entonnoir" pour aspirer et r?cup?rer le brut qui s'?coule. La compagnie installe avec succ?s son "chapeau" le 3 juin, et affirme r?cup?rer chaque jour 10 000 barils de p?trole. Cette man?uvre permet de pomper l'essentiel du brut jusqu'? un tanker en surface, en attendant que les deux puits de secours que BP a commenc? de creuser soient op?rationnels, soit pas avant le mois d'ao?t.
Portfolio : "L'?ventail des solutions envisag?es par BP"
Le co?t final de la catastrophe, si la soci?t? devait se plier aux exigences croissantes des autorit?s am?ricaines, donne le tournis. Les experts estiment que la facture totale pourrait s'?lever ? entre 30 et 100 milliards de dollars, si on prend en compte les p?nalit?s dues ? l'administration et les poursuites civiles qui vont ?tre intent?es. A terme, la compagnie pourrait ?tre liquid?e, ou vendre la plupart de ses actifs strat?giques. Le groupe a perdu environ 40 % de sa valeur en Bourse depuis le 20 avril, et se trouve de ce fait sous la menace potentielle d'une offre de rachat d'un rival comme ExxonMobil. Mardi, l'agence internationale de notation Fitch a d?grad? de six crans la note de dette ? long terme du groupe britannique, la faisant passer de "AA" ? "BBB".
Lire : "La fragilit? de BP pourrait l'exposer ? un mariage avec un autre g?ant p?trolier"
Compagnie vedette de la Bourse de Londres et valeur star des fonds de retraite, BP inqui?te les march?s. Les exigences am?ricaines de r?duire, voire de suspendre le versement des dividendes ont provoqu? un vent de panique dans les fonds de pension du Royaume-Uni. BP est en effet un placement phare des caisses de retraite.
Lire : "L'effondrement boursier de BP fait peser un risque sur les retraites des Britanniques"
Lire : "La mar?e noire, le Katrina d'Obama ?"
Somm? d'agir, le pr?sident am?ricain multiplie les pressions et les d?clarations tapageuses sur BP. Sur NBC, il explique qu'il cherche "? qui il faut botter les fesses". Il laisse ?galement entendre qu'il est favorable ? une d?mission du patron du g?ant britannique BP.
Lire : Barack Obama veut "botter les fesses" des responsables de la mar?e noire
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AFP/CHIP SOMODEVILLA
Tony Hayward est devenu en quelques semaines l'homme le plus d?test? des Etats-Unis. Apr?s avoir d?clar? que l'impact ?cologique de la mar?e serait "modeste", il s'est plaint dans ses termes du "harc?lement" dont il fait l'objet : "I want my life back".
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L'administration Obama a m?me annonc? qu'elle allait engager des poursuites criminelles contre le g?ant du p?trole. Des ?quipes du FBI sont dans la r?gion depuis plusieurs jours pour enqu?ter, tandis que les ?l?ments s'accumulent sur les erreurs qui ont pr?c?d? l'explosion, le 20 avril.
Lire : "L'administration Obama engage des poursuites contre BP"
Une enqu?te pr?liminaire d'une commission du Congr?s a en effet ?tabli que la compagnie avait choisi une m?thode de cimentation qu'elle savait risqu?e. Selon le New York Times, le groupe p?trolier a install?, par souci d'?conomie, un type de tubage dans son puits de p?trole dont il savait qu'il risquait de laisser fuir du gaz. Le dirigeant de BP, Tony Hayward, devenu en quelques semaines l'homme le plus ha? des Etats-Unis, doit s'expliquer mardi en audience devant le Congr?s. Un des principaux concurrents de BP, Exxon Mobil, a pr?vu de t?moigner ? charge devant la commission d'enqu?te.
Lire : "BP passe sur le gril devant le Congr?s"
Le Monde.fr
LEMONDE.FR | 15.06.10 | 17h20
<TABLE class=toolBox id=toolBox cellSpacing=0 cellPadding=0 border=0><TBODY><TR><TD class=articleEA vAlign=top></TD><TD class=tools></TD></TR></TBODY></TABLE>
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REUTERS/SEAN GARDNER
Le p?trole qui s'?chappe du puits est br?l? volontairement afin de limiter l'?tendue de la mar?e noire, dimanche 13 juin.
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Le 20 avril, la plate-forme p?troli?re Deepwater Horizon prend feu avant de sombrer en pleine mer. On l'ignore encore, mais une mar?e noire historique, la plus importante jamais survenue aux Etats-Unis, est sur le point de souiller le golfe du Mexique. Deux mois plus tard, ce mardi, le patron de BP est entendu par le Congr?s am?ricain qui l'accuse de ne pas avoir pris toutes le mesures de s?curit? par souci d'?conomie. Retour sur une catastrophe ?cologique hors norme, ses d?fits technologiques, ses cons?quences ?conomiques et ses r?percussions politiques.
- L'explosion
<EMBED src=http://www.youtube.com/v/MdWrEQyLYO0&hl=fr_FR&fs=1& width=320 height=265 type=application/x-shockwave-flash allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"></EMBED>
- La mar?e noire
Selon la commission de scientifiques nomm?e par le gouvernement, les estimations pr?sent?es par la compagnie sont bien en de?a de la r?alit?. Les experts estiment qu'entre 20 000 et 40 000 barils de brut (de 3,1 ? 6,3 millions de litres) se sont ?coul?s chaque jour, et non 5 000, comme l'avait laiss? entendre le g?ant p?trolier. D?but juin, la mar?e noire s'?tend sur un rayon de 320 km. Selon les projections, elle devrait remonter vers l'Atlantique avant de se diriger ? terme vers l'Europe.
- Une catastrophe ?cologique
<!--ctrl:Lemonde_Www_Controller_Atome_Illustration,tpl :atome/illustration/tpl-bloc_contenu.html.php-->
REUTERS/JOSE LUIS MAGANA
Un p?lican dans la baie de Barataria, en Louisiane, le 6 juin.
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Le 30 avril, les premi?res nappes atteignent les c?tes de Lousiane. Rapidement, le p?trole s'infiltre dans les bayous, le fragile ?cosyst?me des marais o? viennent se reproduire de nombreuses esp?ces animales. Des galettes de p?trole sont ?galement rep?r?es dans le Mississippi et l'Alabama. L'interdiction de p?cher est ?tendue par les autorit?s ? environ un tiers des eaux du golfe du Mexique.
Lire : "Les Vietnamiens de Louisiane touch?s"
Pr?s de deux mois apr?s l'explosion, l'impact de la catastrophe est encore mal connu. Les quantit?s d?vers?es sont elles-m?mes mal connues : de 100 millions ? 215 millions de litres. Le Washington Post a ?tabli une comparaison avec les mar?es noires pr?c?dentes. Selon les ?tudes publi?es sur les cons?quences ? long terme de l'Exxon-Valdez, qui a d?vers? 48 millions de litres dans la baie du Pince-William en Alaska, une population de 700 000 oiseaux de mer a ?t? ?limin?e, ainsi que 5 000 otaries. Plus de vingt ans apr?s, le nombre d'otaries n'est pas revenu ? son niveau ant?rieur. Et les harengs ont pratiquement disparu.
Lire aussi : "Le p?lican englu?, symbole de la mar?e noire"
Portfolio : "Les oiseaux payent un lourd tribut"
- Comment arr?ter la fuite ?
BP
Avec le dispositif LMRP, BP pompe le p?trole qui s'?chappe du puits ? 1 500 m?tres de profondeur jusqu'? un tanker en surface.
La profondeur de la fuite met BP face ? un v?ritable d?fi technologique. Apr?s trente-six jours, le g?ant p?trolier croit enfin tenir un premier succ?s avec l'op?ration de colmatage "Top Kill". Le 27 mai, le p?trole a cess? de couler. Mais trois jours plus tard, la compagnie reconna?t son ?chec : les mat?riaux propuls?s dans le puits n'ont pas suffi ? inverser la pression, le p?trole continue de s'?chapper dans la mer.
Apr?s avoir perdu tout espoir de fermer le puits, BP compte d?sormais y apposer un "entonnoir" pour aspirer et r?cup?rer le brut qui s'?coule. La compagnie installe avec succ?s son "chapeau" le 3 juin, et affirme r?cup?rer chaque jour 10 000 barils de p?trole. Cette man?uvre permet de pomper l'essentiel du brut jusqu'? un tanker en surface, en attendant que les deux puits de secours que BP a commenc? de creuser soient op?rationnels, soit pas avant le mois d'ao?t.
Portfolio : "L'?ventail des solutions envisag?es par BP"
- L'avenir de BP en question
Le co?t final de la catastrophe, si la soci?t? devait se plier aux exigences croissantes des autorit?s am?ricaines, donne le tournis. Les experts estiment que la facture totale pourrait s'?lever ? entre 30 et 100 milliards de dollars, si on prend en compte les p?nalit?s dues ? l'administration et les poursuites civiles qui vont ?tre intent?es. A terme, la compagnie pourrait ?tre liquid?e, ou vendre la plupart de ses actifs strat?giques. Le groupe a perdu environ 40 % de sa valeur en Bourse depuis le 20 avril, et se trouve de ce fait sous la menace potentielle d'une offre de rachat d'un rival comme ExxonMobil. Mardi, l'agence internationale de notation Fitch a d?grad? de six crans la note de dette ? long terme du groupe britannique, la faisant passer de "AA" ? "BBB".
Lire : "La fragilit? de BP pourrait l'exposer ? un mariage avec un autre g?ant p?trolier"
Compagnie vedette de la Bourse de Londres et valeur star des fonds de retraite, BP inqui?te les march?s. Les exigences am?ricaines de r?duire, voire de suspendre le versement des dividendes ont provoqu? un vent de panique dans les fonds de pension du Royaume-Uni. BP est en effet un placement phare des caisses de retraite.
Lire : "L'effondrement boursier de BP fait peser un risque sur les retraites des Britanniques"
- Le Katrina d'Obama ?
Lire : "La mar?e noire, le Katrina d'Obama ?"
Somm? d'agir, le pr?sident am?ricain multiplie les pressions et les d?clarations tapageuses sur BP. Sur NBC, il explique qu'il cherche "? qui il faut botter les fesses". Il laisse ?galement entendre qu'il est favorable ? une d?mission du patron du g?ant britannique BP.
Lire : Barack Obama veut "botter les fesses" des responsables de la mar?e noire
- BP sur le banc des accus?s
<!--ctrl:Lemonde_Www_Controller_Atome_Illustration,tpl :atome/illustration/tpl-bloc_contenu.html.php-->
AFP/CHIP SOMODEVILLA
Tony Hayward est devenu en quelques semaines l'homme le plus d?test? des Etats-Unis. Apr?s avoir d?clar? que l'impact ?cologique de la mar?e serait "modeste", il s'est plaint dans ses termes du "harc?lement" dont il fait l'objet : "I want my life back".
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L'administration Obama a m?me annonc? qu'elle allait engager des poursuites criminelles contre le g?ant du p?trole. Des ?quipes du FBI sont dans la r?gion depuis plusieurs jours pour enqu?ter, tandis que les ?l?ments s'accumulent sur les erreurs qui ont pr?c?d? l'explosion, le 20 avril.
Lire : "L'administration Obama engage des poursuites contre BP"
Une enqu?te pr?liminaire d'une commission du Congr?s a en effet ?tabli que la compagnie avait choisi une m?thode de cimentation qu'elle savait risqu?e. Selon le New York Times, le groupe p?trolier a install?, par souci d'?conomie, un type de tubage dans son puits de p?trole dont il savait qu'il risquait de laisser fuir du gaz. Le dirigeant de BP, Tony Hayward, devenu en quelques semaines l'homme le plus ha? des Etats-Unis, doit s'expliquer mardi en audience devant le Congr?s. Un des principaux concurrents de BP, Exxon Mobil, a pr?vu de t?moigner ? charge devant la commission d'enqu?te.
Lire : "BP passe sur le gril devant le Congr?s"
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