<TABLE class=contentpaneopen><TBODY><TR><TD class=contentheading width="100%">Pékin veut renforcer son infiltration des médias étrangers et sa propagande outre-mer </TD><TD class=buttonheading align=right width="100%"> </TD><TD class=buttonheading align=right width="100%"> </TD><TD class=buttonheading align=right width="100%"> </TD></TR></TBODY></TABLE><TABLE class=contentpaneopen><TBODY><TR><TD vAlign=top align=left width="70%" colSpan=2>Écrit par La Grande Époque </TD></TR><TR><TD class=createdate vAlign=top colSpan=2>03-02-2009 </TD></TR><TR><TD vAlign=top colSpan=2><SCRIPT language=JavaScript type=text/javascript>var sburl5251 = window.location.href; var sbtitle5251 = document.title;</SCRIPT><SCRIPT language=JavaScript type=text/javascript>var sbtitle5251=encodeURIComponent("Pékin veut renforcer son infiltration des médias étrangers et sa propagande outre-mer"); var sburl5251=decodeURI("http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/5772/"); sburl5251=sburl5251.replace(/amp;/g, "");sburl5251=encodeURIComponent(sburl5251);</SCRIPT><!-- google_ad_section_start -->
Le siège social de la télévision d'État chinoise, CCTV, à Pékin. La mise en ondes de chaînes de CCTV en langues étrangères a pour but explicite de renforcer la propagande outre-mer du Parti communiste chinois. (Andrew Wong/Getty Images)
Malgré la crise économique qui frappe d’une manière particulièrement sévère la Chine, le régime va de l'avant en 2009 avec un plan pour accroître la projection de son soft power à l'étranger. En ses propres termes, il faut renforcer la propagande afin de propager sa vision du monde et aseptiser son image. Il attaquera donc sur deux fronts : le premier consiste à lancer des chaînes de télévision mondiales en plusieurs langues calquées sur le modèle américain de CNN; le deuxième vise à poursuivre l'infiltration des médias étrangers.
Durant la semaine précédant le Nouvel An chinois (26 janvier), les membres du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) se sont réunis afin de planifier les campagnes de propagande à l'étranger pour l'année 2009.
Dans le discours de clôture de la réunion, le membre du comité en charge de «l'idéologie» a souligné qu'en raison des efforts conjoints du ministère de la Propagande, du «Front uni» et du ministère des Affaires étrangères, durant la dernière décennie, la plupart des entreprises médiatiques chinoises d'outre-mer calquaient essentiellement les politiques et pratiques du PCC.
Le responsable a exprimé que les journaux chinois dans les pays occidentaux étaient tous en mesure d'entretenir des liens solides avec les gouvernements locaux, à l'exception de plusieurs petites publications contrôlées par les soi-disant «trois forces anti-Chine». Le PCC a donc décidé de poursuivre ses investissements massifs dans des campagnes de propagande outre-mer.
Le ministre de la Propagande, dans son discours, a mentionné qu'après l'allocation des fonds, plusieurs propriétaires de médias chinois étrangers ont contacté son ministère afin d'indiquer qu'ils étaient disposés à coopérer avec le PCC pour faire la promotion de «l'image internationale de la Chine».
Cependant, des dirigeants du «Front uni» et des services secrets du PCC ont averti que l'octroi des fonds devait se faire avec précaution, puisque les revenus publicitaires provenant d'entreprises financées par le PCC devraient être suffisants pour garantir la coopération des médias avec le régime. Dans ce sens, un financement particulier ne serait peut-être pas nécessaire.
Au lieu d'investir dans les médias chinois étrangers, un rapport spécial du ministère des Affaires étrangères suggère que le PCC commence à s'intéresser aux médias occidentaux. Le rapport cite comme exemple à suivre la récente acquisition du journal britannique Evening Standard par un ex-agent du KGB et oligarche russe, Alexander Lebedev. Le PCC doit donc commencer à former des agents chinois pour débuter l'acquisition de médias occidentaux.
La couverture médiatique occidentale des évènements au Tibet au printemps 2008 aurait sonné l'alarme chez les dirigeants chinois, leur indiquant que la manipulation des médias chinois étrangers n'était pas suffisante. «L'incident CNN», où un commentateur avait qualifié les dirigeants pékinois de «malfrats», n'a pas été très bien digéré.
Le rapport analyse les difficultés financières grandissantes de plusieurs médias occidentaux et tire la conclusion que le temps est venu de débuter l'acquisition de tels médias, mais sans que cela soit perçu comme un geste politique.
Le ministère de la Sécurité d'État a mis en garde qu'une précaution extrême devrait être exercée pour choisir quels agents devraient tenter d'acquérir des médias occidentaux. Sa recommandation est d'injecter des fonds dans différents médias chinois étrangers et de les utiliser comme des pions qui prendraient le contrôle des entreprises médiatiques convoitées.
«Machine de propagande internationale»
Outre l'infiltration et l'acquisition des médias étrangers, le PCC va lancer des chaînes de nouvelles en anglais, français, espagnol, russe et arabe basées sur le modèle de CNN. Un projet mené par la CCTV, soit la télévision d'État autoproclamée «l'organe du Parti et du gouvernement».
C'est une perspective qui inquiète l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. Dans une lettre publiée dans le Wall Street Journal, Nicolas Bequelin, un chercheur pour la branche asiatique de l'ONG, fait remarquer que la mission officielle des nouvelles chaînes de CCTV, selon son site Internet, est «d'atteindre une nouvelle étape en propagande extérieure».
Il souligne qu'alors que les médias occidentaux ont tendance à réduire leurs opérations à l'étranger, Xinhua, l'agence de nouvelles officielle du PCC, compte faire passer ses bureaux outre-mer de 100 à 186. Xinhua est qualifiée de «plus grande agence de propagande au monde» par Reporters sans frontières; l’agence elle-même qualifie ses activités comme étant «conduites, du début à la fin, sous le leadership direct des autorités centrales du parti».
«Pékin a peut-être raison de penser qu'une “propagande extérieure” améliorée lui fournira des armes additionnelles pour répliquer à ses critiques, mais cela se fera en bout de ligne aux dépens de quelque chose de bien plus important : le pouvoir souple et persuasif qui peut seulement se manifester par des médias libres et non biaisés qui informent plutôt que de tromper», conclut Bequelin.
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Le siège social de la télévision d'État chinoise, CCTV, à Pékin. La mise en ondes de chaînes de CCTV en langues étrangères a pour but explicite de renforcer la propagande outre-mer du Parti communiste chinois. (Andrew Wong/Getty Images)
Malgré la crise économique qui frappe d’une manière particulièrement sévère la Chine, le régime va de l'avant en 2009 avec un plan pour accroître la projection de son soft power à l'étranger. En ses propres termes, il faut renforcer la propagande afin de propager sa vision du monde et aseptiser son image. Il attaquera donc sur deux fronts : le premier consiste à lancer des chaînes de télévision mondiales en plusieurs langues calquées sur le modèle américain de CNN; le deuxième vise à poursuivre l'infiltration des médias étrangers.
Durant la semaine précédant le Nouvel An chinois (26 janvier), les membres du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) se sont réunis afin de planifier les campagnes de propagande à l'étranger pour l'année 2009.
Dans le discours de clôture de la réunion, le membre du comité en charge de «l'idéologie» a souligné qu'en raison des efforts conjoints du ministère de la Propagande, du «Front uni» et du ministère des Affaires étrangères, durant la dernière décennie, la plupart des entreprises médiatiques chinoises d'outre-mer calquaient essentiellement les politiques et pratiques du PCC.
Le responsable a exprimé que les journaux chinois dans les pays occidentaux étaient tous en mesure d'entretenir des liens solides avec les gouvernements locaux, à l'exception de plusieurs petites publications contrôlées par les soi-disant «trois forces anti-Chine». Le PCC a donc décidé de poursuivre ses investissements massifs dans des campagnes de propagande outre-mer.
Le ministre de la Propagande, dans son discours, a mentionné qu'après l'allocation des fonds, plusieurs propriétaires de médias chinois étrangers ont contacté son ministère afin d'indiquer qu'ils étaient disposés à coopérer avec le PCC pour faire la promotion de «l'image internationale de la Chine».
Cependant, des dirigeants du «Front uni» et des services secrets du PCC ont averti que l'octroi des fonds devait se faire avec précaution, puisque les revenus publicitaires provenant d'entreprises financées par le PCC devraient être suffisants pour garantir la coopération des médias avec le régime. Dans ce sens, un financement particulier ne serait peut-être pas nécessaire.
Au lieu d'investir dans les médias chinois étrangers, un rapport spécial du ministère des Affaires étrangères suggère que le PCC commence à s'intéresser aux médias occidentaux. Le rapport cite comme exemple à suivre la récente acquisition du journal britannique Evening Standard par un ex-agent du KGB et oligarche russe, Alexander Lebedev. Le PCC doit donc commencer à former des agents chinois pour débuter l'acquisition de médias occidentaux.
La couverture médiatique occidentale des évènements au Tibet au printemps 2008 aurait sonné l'alarme chez les dirigeants chinois, leur indiquant que la manipulation des médias chinois étrangers n'était pas suffisante. «L'incident CNN», où un commentateur avait qualifié les dirigeants pékinois de «malfrats», n'a pas été très bien digéré.
Le rapport analyse les difficultés financières grandissantes de plusieurs médias occidentaux et tire la conclusion que le temps est venu de débuter l'acquisition de tels médias, mais sans que cela soit perçu comme un geste politique.
Le ministère de la Sécurité d'État a mis en garde qu'une précaution extrême devrait être exercée pour choisir quels agents devraient tenter d'acquérir des médias occidentaux. Sa recommandation est d'injecter des fonds dans différents médias chinois étrangers et de les utiliser comme des pions qui prendraient le contrôle des entreprises médiatiques convoitées.
«Machine de propagande internationale»
Outre l'infiltration et l'acquisition des médias étrangers, le PCC va lancer des chaînes de nouvelles en anglais, français, espagnol, russe et arabe basées sur le modèle de CNN. Un projet mené par la CCTV, soit la télévision d'État autoproclamée «l'organe du Parti et du gouvernement».
C'est une perspective qui inquiète l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. Dans une lettre publiée dans le Wall Street Journal, Nicolas Bequelin, un chercheur pour la branche asiatique de l'ONG, fait remarquer que la mission officielle des nouvelles chaînes de CCTV, selon son site Internet, est «d'atteindre une nouvelle étape en propagande extérieure».
Il souligne qu'alors que les médias occidentaux ont tendance à réduire leurs opérations à l'étranger, Xinhua, l'agence de nouvelles officielle du PCC, compte faire passer ses bureaux outre-mer de 100 à 186. Xinhua est qualifiée de «plus grande agence de propagande au monde» par Reporters sans frontières; l’agence elle-même qualifie ses activités comme étant «conduites, du début à la fin, sous le leadership direct des autorités centrales du parti».
«Pékin a peut-être raison de penser qu'une “propagande extérieure” améliorée lui fournira des armes additionnelles pour répliquer à ses critiques, mais cela se fera en bout de ligne aux dépens de quelque chose de bien plus important : le pouvoir souple et persuasif qui peut seulement se manifester par des médias libres et non biaisés qui informent plutôt que de tromper», conclut Bequelin.
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