Le virus de la grippe aviaire n'a pas suivi les oiseaux migrateurs



Depuis deux ans, la surveillance est rest?e active en Camargue.

L'an dernier, quand les Cassandre multipliaient les annonces d'un p?ril imminent, Michel Gauthier-Clerc, v?t?rinaire charg? de recherche ? la station biologique de la Tour du Valat, a failli perdre une patience exemplaire. Car si l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a renforc? sa surveillance pour faire face ? l'hypoth?se d'une ?pizootie de grippe aviaire, cela fait de longues ann?es qu'en Camargue, on se penche sur les diff?rents virus grippaux que portent les migrateurs.

Fort de cette connaissance, qui n'a "jamais fait appara?tre le virus H5N1 sur un oiseau test?", Michel Gauthier- Clerc a tent? de faire front, invoquant la th?se d?sormais admise que le virus de la grippe aviaire se transporterait davantage par le commerce et les volailles que par les migrateurs. Pour autant, hier au Parc naturel r?gional de Camargue, accompagn? des responsables de l'ONCFS -- Jean-Yves Mondain-Monval et Mathieu Guillemain --, il a fait le point, ? la fois sur les virus et sur les flux migratoires observ?s.

Verdict : les canards, en un hiver plut?t doux sur l'Europe -- qui les aurait enclins ? demeurer sous nos cieux plus longtemps --, sont pass?s en tr?s grand nombre sur la Camargue, mais les virus qu'ils v?hiculent sont de ceux qui ne rendent malades ni hommes ni oiseaux. Pour affirmer ce constat, les scientifiques s'appuient sur plus de 3 200 pr?l?vements effectu?s en deux ans, dont 1 600 cet hiver.

Il s'agit d'oiseaux captur?s, d'oiseaux morts ramen?s par les chasseurs, ou m?me de canards et autres migrateurs que des propri?taires camarguais fournissent aux scientifiques. La moiti? ont fait l'objet d'analyses rigoureuses conduites par l'Institut Pasteur ? partir de pr?l?vements d'excr?tions. "Avant, nous ?tudiions ces virus que portent nombre de migrateurs tr?s calmement. Sachant qu'en effet la Camargue est un lieu o? les eaux circulent et o?, donc, les excr?ments infect?s aussi" note Michel Gauthier- Clerc, qui ne r?ve que d'une chose : continuer sereinement ? ?tudier l'?tat sanitaire des oiseaux migrateurs -- passereaux compris --, sans devoir r?pondre aux questions oiseuses de la presse.

? FREDERIC SPEICH