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L’abattoir clandestin de Magtaâ Kheira fonctionne toujours
Au royaume de l’égorgeur-vendeur et de l’insalubrité…
par Nassima Oulebsir Magtaâ Kheira, cet endroit qui faisait atrocement peur à tant de gens il y a quelques années, est aujourd’hui très prisé. Motif : un marché de viandes, où les prix défient toute concurrence, y a élu domicile il y a quelque temps. Tout est disponible ici, sauf l’hygiène et la sécurité.
Les éléments de la Gendarmerie nationale se limitent à organiser la circulation routière, une tâche véritablement difficile à assurer face à l’anarchie qui règne dans ce décor tristement animé. Mercredi. Onze heures. Nous arrivons au lieu dit Magtaâ Kheira, localité située à quelques encablures de la ville de Boufarik. <!-- GOOGLE PUB --> <!--
Le barrage dressé par la Gendarmerie nationale peine à maîtriser le trafic routier et la circulation, notamment du fait de stationnements anarchiques des véhicules, est un vrai calvaire pour tout le monde. L’endroit qui effrayait tant de gens il y a quelques années est aujourd’hui très prisé.
Tout le monde vient ici pour acheter de la viande à des prix rarement pratiqués ailleurs. Tout est disponible ici, sauf l’hygiène et le respect de la réglementation. La sécurité est également presque inexistante. Il faut être courageux pour pénétrer dans ce marché et supporter les bagarres quotidiennes entre commerçants ou, parfois, entre ces derniers et les clients.
Le roi, ici, c’est bien le vendeur… celui que l’on appelle «l’égorgeur». Viande rouge ou blanche, il y a l’embarras du choix pour les clients. Ces derniers viennent spécialement pour cette viande de plusieurs wilayas limitrophes. Et pourtant, cette viande ne diffèrent pas des autres quant à la qualité.
Elle n’a rien de si particulier. De loin, nous apercevons un lit d’oued, bizarrement blanc. Arrivés sur place, nous constatons qu’il s’agit du lieu où les «bouchers» égorgent dindes et autres volailles, alors que pour le cheptel ovin, l’abattage se fait à quelques pas d’ici.
En pénétrant dans le marché, c’est une odeur nauséabonde qui commence par nous accueillir. A peine accoutumés à ce premier «obstacle» que nous en affrontons un second. Cette fois-ci, ce sont les bouchers qui nous font barrage, nous en interdisant l’accès.
La loi de ce marché est «simple» : acheter et payer sans aucune discussion. Les «étrangers» ne sont effectivement pas les bienvenus. Et les couteaux des bouchers leur servent, à l’occasion, de moyen de «défense» de leur «territoire».
C’est avec ce couteau que l’un de ces vendeurs a essayé de chasser notre photographe ! Ce dernier, qui se sentait quelque peu en sécurité avec la présence des éléments de la Gendarmerie nationale aux alentours, ne s’est fait que des illusions.
- Je suis accompagné des gendarmes, disait-il aux vendeurs. - Ils ne me font pas peur, allez, quittez les lieux immédiatement, sinon… Un collègue à vous est déjà venu ici et il a eu ce qu’il méritait, ont-ils asséné à la face du photographe.
Les bouchers font leur loi, ici. Ils travaillent ainsi au su et au vu de tous les responsables locaux. Un endroit sale, pourri, mais que les autorités locales «n’arrivent pas» à supprimer ! - N’avez-vous pas d’instructions pour interdire ce genre de vente et d’abattage, demandons-nous à un gendarme ? - Nous nous occupons de la circulation seulement.
Nous essayons d’interdire l’arrêt des véhicules. Aucune instruction ne nous a été donnée pour ce marché anarchique. La dinde à 200 DA/kg, la viande ovine à 500 DA/kg Dans ce marché, les vendeurs ne disposent que de fûts rouillés en guise de table.
Quand la journée n’est pas très ensoleillée, la viande dite «fraîche» est exposée en plein air, «noircie» de moustiques et de mouches. Ici, tout le monde est sur ses gardes et nos questions restent évidemment sans réponse. Combien gagne-t-on par jour ? Des équipes de contrôle sont-elles déjà passées ? D’où vient la marchandise ? Dans ce marché «sauvage», qui reste toujours fonctionnel, les mesures draconiennes prises par le ministère de l’Agriculture pour lutter contre une éventuelle menace de la grippe aviaire demeurent comme un cautère sur une jambe de bois.
Aucune mesure d’hygiène n’est prise dans cet espace qui ressemble davantage à une décharge publique ! Absence d’eau, de tabliers et de gants pour les bouchers, de papier d’emballage pour servir la viande et même d’espace propre pour pouvoir abattre les animaux.
Ils se servent d’arbre pour étendre les bêtes. Les moutons sont étendus sur des branches d’arbre, à découvert, pendant des heures. Pour les dindes ou les poulets, la marchandise reste étalée à même le sol. A Magtaâ Kheira, l’égorgeur est également le vendeur et ce sont les prix qui attirent les clients.
Des clients qui ne s’intéressent point aux conditions d’hygiène, ni même de sécurité. Pour certains, la grippe aviaire n’est qu’une maladie qui peut frapper ailleurs. - Croyez-vous que cette viande soit propre à la consommation, demande-t-on à un client ? - Elle est moins coûteuse et mangeable, nous répond-il.
Au marché de Magtaâ Kheira, à 200 mètres seulement d’un autre abattoir autorisé et contrôlé par des vétérinaires, on achète le kilogramme de dinde à 200 DA et la viande ovine est cédée à 500 DA ! Des prix record et alléchants. Les autorités ne peuvent-elles pas sensibiliser les citoyens sur le danger qu’il y a à consommer cette viande, à défaut d’en empêcher la vente ? A moins qu’elles craignent le couteau du boucher… N. O.
L’abattoir clandestin de Magtaâ Kheira fonctionne toujours
Au royaume de l’égorgeur-vendeur et de l’insalubrité…
par Nassima Oulebsir Magtaâ Kheira, cet endroit qui faisait atrocement peur à tant de gens il y a quelques années, est aujourd’hui très prisé. Motif : un marché de viandes, où les prix défient toute concurrence, y a élu domicile il y a quelque temps. Tout est disponible ici, sauf l’hygiène et la sécurité.
Les éléments de la Gendarmerie nationale se limitent à organiser la circulation routière, une tâche véritablement difficile à assurer face à l’anarchie qui règne dans ce décor tristement animé. Mercredi. Onze heures. Nous arrivons au lieu dit Magtaâ Kheira, localité située à quelques encablures de la ville de Boufarik. <!-- GOOGLE PUB --> <!--
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--> Le barrage dressé par la Gendarmerie nationale peine à maîtriser le trafic routier et la circulation, notamment du fait de stationnements anarchiques des véhicules, est un vrai calvaire pour tout le monde. L’endroit qui effrayait tant de gens il y a quelques années est aujourd’hui très prisé.
Tout le monde vient ici pour acheter de la viande à des prix rarement pratiqués ailleurs. Tout est disponible ici, sauf l’hygiène et le respect de la réglementation. La sécurité est également presque inexistante. Il faut être courageux pour pénétrer dans ce marché et supporter les bagarres quotidiennes entre commerçants ou, parfois, entre ces derniers et les clients.
Le roi, ici, c’est bien le vendeur… celui que l’on appelle «l’égorgeur». Viande rouge ou blanche, il y a l’embarras du choix pour les clients. Ces derniers viennent spécialement pour cette viande de plusieurs wilayas limitrophes. Et pourtant, cette viande ne diffèrent pas des autres quant à la qualité.
Elle n’a rien de si particulier. De loin, nous apercevons un lit d’oued, bizarrement blanc. Arrivés sur place, nous constatons qu’il s’agit du lieu où les «bouchers» égorgent dindes et autres volailles, alors que pour le cheptel ovin, l’abattage se fait à quelques pas d’ici.
En pénétrant dans le marché, c’est une odeur nauséabonde qui commence par nous accueillir. A peine accoutumés à ce premier «obstacle» que nous en affrontons un second. Cette fois-ci, ce sont les bouchers qui nous font barrage, nous en interdisant l’accès.
La loi de ce marché est «simple» : acheter et payer sans aucune discussion. Les «étrangers» ne sont effectivement pas les bienvenus. Et les couteaux des bouchers leur servent, à l’occasion, de moyen de «défense» de leur «territoire».
C’est avec ce couteau que l’un de ces vendeurs a essayé de chasser notre photographe ! Ce dernier, qui se sentait quelque peu en sécurité avec la présence des éléments de la Gendarmerie nationale aux alentours, ne s’est fait que des illusions.
- Je suis accompagné des gendarmes, disait-il aux vendeurs. - Ils ne me font pas peur, allez, quittez les lieux immédiatement, sinon… Un collègue à vous est déjà venu ici et il a eu ce qu’il méritait, ont-ils asséné à la face du photographe.
Les bouchers font leur loi, ici. Ils travaillent ainsi au su et au vu de tous les responsables locaux. Un endroit sale, pourri, mais que les autorités locales «n’arrivent pas» à supprimer ! - N’avez-vous pas d’instructions pour interdire ce genre de vente et d’abattage, demandons-nous à un gendarme ? - Nous nous occupons de la circulation seulement.
Nous essayons d’interdire l’arrêt des véhicules. Aucune instruction ne nous a été donnée pour ce marché anarchique. La dinde à 200 DA/kg, la viande ovine à 500 DA/kg Dans ce marché, les vendeurs ne disposent que de fûts rouillés en guise de table.
Quand la journée n’est pas très ensoleillée, la viande dite «fraîche» est exposée en plein air, «noircie» de moustiques et de mouches. Ici, tout le monde est sur ses gardes et nos questions restent évidemment sans réponse. Combien gagne-t-on par jour ? Des équipes de contrôle sont-elles déjà passées ? D’où vient la marchandise ? Dans ce marché «sauvage», qui reste toujours fonctionnel, les mesures draconiennes prises par le ministère de l’Agriculture pour lutter contre une éventuelle menace de la grippe aviaire demeurent comme un cautère sur une jambe de bois.
Aucune mesure d’hygiène n’est prise dans cet espace qui ressemble davantage à une décharge publique ! Absence d’eau, de tabliers et de gants pour les bouchers, de papier d’emballage pour servir la viande et même d’espace propre pour pouvoir abattre les animaux.
Ils se servent d’arbre pour étendre les bêtes. Les moutons sont étendus sur des branches d’arbre, à découvert, pendant des heures. Pour les dindes ou les poulets, la marchandise reste étalée à même le sol. A Magtaâ Kheira, l’égorgeur est également le vendeur et ce sont les prix qui attirent les clients.
Des clients qui ne s’intéressent point aux conditions d’hygiène, ni même de sécurité. Pour certains, la grippe aviaire n’est qu’une maladie qui peut frapper ailleurs. - Croyez-vous que cette viande soit propre à la consommation, demande-t-on à un client ? - Elle est moins coûteuse et mangeable, nous répond-il.
Au marché de Magtaâ Kheira, à 200 mètres seulement d’un autre abattoir autorisé et contrôlé par des vétérinaires, on achète le kilogramme de dinde à 200 DA et la viande ovine est cédée à 500 DA ! Des prix record et alléchants. Les autorités ne peuvent-elles pas sensibiliser les citoyens sur le danger qu’il y a à consommer cette viande, à défaut d’en empêcher la vente ? A moins qu’elles craignent le couteau du boucher… N. O.
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