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Grippe aviaire: dommages collat?raux au Mali [Lib?ration]

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  • Grippe aviaire: dommages collat?raux au Mali [Lib?ration]

    13 mars 2009 [Lib?ration]

    Grippe aviaire: dommages collat?raux au Mali

    La grippe aviaire, si elle n'inqui?te pas outre mesure le consommateur malien de poulets a eu, au moins, une r?percussion sur un petit morceau de l'?conomie malienne, celle de la vente des oiseaux exotiques chez les oiseliers (et non les oiseleurs, au Mali).
    R?percussion heureuse ou malheureuse suivant que l'on s'inqui?te de l'emploi et du march? du travail ou de la pr?servation de l'avifaune de la sous-r?gion.

    L'Essor, le quotidien national du Mali, titrait en pleine page de couverture la semaine derni?re "tel un oiseau sur une branche vermoulue" pour tenter de sensibiliser les pouvoirs publics sur la grave crise que connait le secteur de la vente des oiseaux d'agr?ment.

    Les oiseliers constituent un petit m?tier, comparable aux vendeurs de cartes t?l?phoniques, de cigarettes ou aux cireurs de chaussures et autres lunettes de soleil, moins courants, certes, mais remarquables quand ils vous proposent aux carrefours ou aux feux rouges quelques perruches ou perroquets.

    Il existe trois esp?ces d'acheteurs: le particulier qui d?sire embellir (?) sa maison d'un oiseau plus ou moins exotique (perroquets ou perruches en g?n?ral); des marabouts dont les raisons sont plus ou moins avouables (provoquer la chance, retrouver un amour perdu...); et l'exportateur (pas besoin de dessin).

    Il est bien ?vident que si le marabout ou le simple particulier se moquent de la grippe aviaire, les exportateurs sont plus regardants et maintenant pratiquement absents.

    Les quelques boutiques de la rive gauche que je connaissais et o? l'on pouvait voir s'entasser des milliers d'oiseaux dans des cages voient leur chiffre d'affaire diminuer de fa?on dramatique et leurs cages sont maintenant bien vides, personnellement je ne vais pas les plaindre, j'aime trop voir les oiseaux en libert?.

    Mais aujourd'hui, il devient dur pour un oiselier de gagner 2.000 ? 3.000 FCFA par jour (soit 1,5 ? 2 euros) pour la vente d'une dizaine d'oiseaux. Par contre, je n'ai jamais pu conna?tre le montant des recettes lors de la belle ?poque, avant la grippe.

    Je me suis toujours demand? quel int?r?t il pouvait y avoir ? poss?der dans sa maison un oiseau en cage. ?a amuse les enfants (!), c'est beau (!!), un perroquet ?a peut parler (g?nial !!!). Une bonne paire de jumelles ou un peu de patience permettent de voir autrement plus d'oiseaux et surtout de les voir vivre. Vous les voulez dans votre jardin, installez une mangeoire ou un abreuvoir (au Mali en saison s?che, succ?s assur?, mais faites gaffe au chat du voisin).

    Pour la petite histoire, j'ai eu piti? une fois d'un jeune Faucon lanier (visiblement maltrait? et en tr?s mauvais ?tat) qui a pris sa libert? au bout de deux mois apr?s avoir retrouv? ses forces et les quelques plumes strat?giques qui lui manquaient. Qui le nourrissait ? Lulu, la jeune chatte de ma fille, qui d?posait tous les jours au pied de son perchoir, le frangipanier du jardin, une ou deux souris ou margouillats captur?s dans le quartier.

    Si l'une des inqui?tudes de l'Essor est la diminution d'une source de revenus pour un petit (minuscule) pan de l'?conomie nationale, une autre est que ces revendeurs participeraient ? la pr?servation et ? la connaissance de l'avifaune nationale, et l? je me dis qu'il y a encore un ?norme travail d'?ducation et d'information ? faire vis ? vis de la population mais aussi de la presse.

    Pendant plus d'une ann?e je suis all? voir une fois par semaine ce qui se vendait dans ces cages, des deux c?t?s du fleuve et l?, bonjour les conditions de survie des oiseaux dont on peut compter all?grement les cadavres tous les matins.

    La grande majorit? des ventes concerne bien s?r les perruches et perroquets, dont deux esp?ces communes au Mali ne sont pas franchement en voie de disparition (la Perruche ? collier et le Youyou), mais ces esp?ces c?toient deux autres esp?ces r?gionales comme le Perroquet gris du Gabon (avec deux sous-esp?ces) et les Ins?parables.

    Si la Perruche ? collier n'est pas class?e dans la CITES (Convention de Washington sur le Commerce International de la flore et de la faune sauvage), les autres r?pondent ? une l?gislation quant ? l'exportation et la commercialisation, l?gislation r?guli?rement bafou?e, il faut bien le dire.

    Exemple : si un pays a le droit ? un quota d'exportation de perroquets pr?lev?s dans la nature, il peut l'augmenter ? l'aide d'oiseaux d'?levage, et en classant dans la cat?gorie "?levage" les oiseaux venus du pays voisin (du Ghana pour la C?te d'Ivoire par exemple), on arrive ainsi ? augmenter consid?rablement son quota d'exportation. Il n'y a pas si longtemps deux Ghan?ens ?taient arr?t?s au Cameroun avec pr?s de 400 Perroquets gris dans leur valises.

    Il en est de m?me des rapaces diurnes et nocturnes, tous prot?g?s, et dont j'ai r?guli?rement pu voir des exemplaires en vente, m?me un Grand Duc de verreaux (ci dessus) dont je me demande bien ce qu'un particulier peut faire ? la maison (faites toujours gaffe au chat du voisin car c'est le grand duc qui aura le dessus) et toute une collection de faucons et d'autours (ci-contre, Autour sombre). M?me des vautours (charognards) dont on m'assure qu'ils sont efficaces contre le traitement de certaines maladies (lesquelles ?).

    Il y a quelques ann?es l'ONG Waalia (la cigogne en songhai) avait mis en place un programme d'?ducation ? la nature avec les ?coles du delta int?rieur du Niger. Il ?tait encore tr?s difficile de faire comprendre aux enfants que les chouettes mangeaient les souris? et non les enfants. Le meilleur travail ? faire reste encore l'?ducation en milieu scolaire.
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