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Un rapport d??tape de l?OPECST ? La pand?mie des rumeurs ? et la responsabilit? d?Internet

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  • Un rapport d??tape de l?OPECST ? La pand?mie des rumeurs ? et la responsabilit? d?Internet

    Un rapport d??tape de l?OPECST

    ? La pand?mie des rumeurs ? et la responsabilit? d?Internet

    L?Office parlementaire d??valuation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) rend public un rapport d??tape sur ? la grippe A (H1N1), la mutation des virus et la gestion des pand?mies ?. Au c?ur de ses investigations, le plan de vaccination a surtout p?ch?, selon les parlementaires, par une concertation et une information insuffisantes, ainsi que par l?importance du r?le d?Internet. La toile aurait en particulier contribu? ? la mise ? l??cart des m?decins.

    ENTRE LA CR?ATION, il y a dix jours, de la commission d?enqu?te s?natoriale sur le r?le des firmes pharmaceutiques et l?ind?pendance des experts et celle, apr?s-demain, de l?Assembl?e nationale, qui va mettre ? plat les raisons de l??chec du plan de vaccination (? le Quotidien ? du 15 f?vrier), l?OPECST a d?j? lanc? ses limiers. Depuis septembre, sous la houlette de deux-co-rapporteurs, le d?put?-m?decin Jean-Pierre Door et la s?natrice Marie-Christine Blandin, il a auditionn? professeurs de m?decine, chercheurs, r?seaux de m?decins, syndicats et repr?sentants des autorit?s sanitaires (minist?re, DGS, Institut de veille sanitaire, EPRUS), croisant regards et analyses des uns et des autres.

    Pour que nul n?en ignore, l?office, primum inter pares, rend public son rapport d??tape. S?il recueille un constat unanime des scientifiques sur le virus A(H1N1)v et les moyens d?en ralentir la propagation, c?est surtout sur la question de la vaccination qu?il dirige ses investigations. Comme le remarque l??conomiste de la sant? Claude Le Pen, ? le crit?re du co?t n?a pas ?t? une variable de d?cision : les 94 millions de doses command?es ont co?t? 900 millions d?euros, pour des d?penses de sant? de l?ordre de 210 milliards et un ONDAM de 165 milliards. En fait, celui qui porte aujourd?hui la l?gitimit? pour arr?ter la politique de sant? en France, c?est Internet, le m?dia qui nie et voit de la manipulation partout. Il v?hicule la contestation de toutes les superstructures sociales. Et traite la parole publique comme v?hicule du mensonge. ?

    ? Faisant son miel de l?hyperscepticisme r?gnant qui fait le lit de la cr?dulit?, rench?rit l?historien Patrick Zilberman, Internet a jou? le r?le d?une caisse de r?sonance, alors que la communication gouvernementale a fait preuve d?une timidit? incroyable. Le site pand?mie-grippale.gouv.fr n?est abonn? ? aucun des r?seaux sociaux (Facebook et Twitter), capables de toucher une population ? risque particuli?rement r?tive aux gestes barri?res et ? la vaccination. ?

    Certes, remarque Dominique Tricard (IGAS), ? internet n?a pas que des effets n?gatifs, d?stabilisants ou nocifs : de nombreux r?seaux construits avant la pand?mie sont aujourd?hui utilis?s par les acteurs ? la fois pour s?informer et pour ?changer leurs exp?riences ?. Il n?en reste pas moins, constate Marie-Christine Blandin, que ? nous avons v?cu sous le r?gime de la pand?mie des rumeurs ?.

    Les m?decins derniers inform?s.

    Et, comme le d?plore le Dr Michel Combier, pr?sident de l?UNOF (Union nationale des omnipraticiens fran?ais), ? du fait de la circulation des informations sur Internet, les m?decins sont parfois, voire de plus en plus, les derniers inform?s de ce qui arrive aux patients : les r?seaux d?observation de la grippe remontent des informations vers l??tat, ce qui explique cette situation ?galement paradoxale selon laquelle il faut souvent une d?marche volontaire de notre part pour les obtenir. ?

    Cette mise ? l??cart des canaux citoyens et grand public de l?information est all?e de pair avec celle des circuits de l?expertise et des instances de d?cision. Comment les praticiens n?auraient-ils pas ressenti ? une certaine frustration ? ?
    ?Pourtant, insiste le Dr Martial Olivier-Koehret, ex-pr?sident de MG FRANCE, nous restons de loin les premiers respoonables en mati?re de prise en charge de la grippe. L?insuffisance de l?information aura encore aggrav? celle de la concertation ?. Tout le monde le d?plore, m?me si certains tentent d?en expliquer les raisons. Pour le Dr Jean-Marie Cohen, coordinateur des r?seaux GROG, ? les m?decins g?n?ralistes, p?diatres et m?decins de ville ont certainement la meilleure expertise en mati?re de grippe, mais ils ne sont pas du tout experts pour les d?cisions prises pour lutter contre la pand?mie. Sur ce plan tr?s technique et tr?s bureaucratique, il n?est pas simple de leur confier un petit ?l?ment d?expertise, mais il faudrait trouver un moyen pour qu?ils soient inform?s des d?cisions prises en haut lieu en mati?re de sant? publique, avant que les mesures officielles ne soient m?diatis?es. ?

    La d?mocratie sanitaire, dans ces conditions, sugg?re Marie-Christine Blandin, ne devrait-elle pas prendre ? un second virage, soci?tal et historique, en int?grant l?importance croissante d?Internet, pour passer les crises de sant? publique avec des ?changes d?informations, des coop?rations, de la concertation ? ?
    Car, ? en mati?re d?information, estime le Dr Door, peut-?tre pouvons-nous tous battre notre coulpe et fournir des efforts en la mati?re comme sur le plan de la p?dogagie ?.

    ? CHRISTIAN DELAHAYE

    Le Quotidien du M?decin du : 22/02/2010
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