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Grippe A et vaccination : les quatre raisons d'une crise de confiance, par Paul Benkimoun

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    Grippe A et vaccination : les quatre raisons d'une crise de confiance, par Paul Benkimoun

    LE MONDE | 16.11.09 | 13h35

    <table class="toolBox" id="toolBox" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td class="tools"><table align="center" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td class="toolsElement">
    </td><td class="toolsElement">
    </td><td class="toolsElement">
    </td><td class="toolsElement">
    </td><td class="toolsElement">
    </td><td class="banner150sponsor" valign="top">
    </td></tr></tbody></table></td></tr></tbody></table> En dehors des contre-indications av?r?es, il ne devrait pas y avoir de raison d'?tre r?ticent ? la vaccination contre la grippe pand?mique. L'int?r?t de se prot?ger individuellement d'une maladie qui peut prendre des formes graves et de ne pas transmettre ? plus fragile que soi le nouveau virus grippal A(H1N1) aurait d? suffire, malgr? la crainte d'effets ind?sirables, rares mais possibles, comme l'illustre la survenue d'un cas ? confirmer de syndrome de Guillain-Barr?. Alors, comment expliquer les doutes, les interrogations ou l'hostilit?, refl?t?s par les m?dias, que suscite la campagne de vaccination de masse propos?e ? la population.

    <script type="text/javascript">init_boite_meme_sujet = function() { if ( "undefined" != typeof MIA && "undefined" != typeof MIA.Ensemble && ("undefined" == typeof MIA.Ensemble.initEventLoaded || !MIA.Ensemble.initEventLoaded) ) { var ensemble_id_defaut = 1220413; var hash_url = window.location.hash; var re = /^#(.*)ens_id=(\d+)[^\d]*.*$/; var ensemble_id_url = hash_url.replace(re, "$2"); if ( ensemble_id_url && ensemble_id_url != hash_url ) MIA.Ensemble.ensembleId = ensemble_id_url else if ( ensemble_id_defaut ) MIA.Ensemble.ensembleId = ensemble_id_defaut if ( "" != "A LIRE AUSSI" ) { MIA.Ensemble.titreBoite = "A LIRE AUSSI"; } MIA.Ensemble.initEventLoaded = true; MIA.Ensemble.formaliseBoiteMemeSujet(); } } if ( (pave=document.getElementById('pave_meme_sujet_hid den')) ) pave.style.display = 'none'; if(window.addEventListener ) window.addEventListener('load', init_boite_meme_sujet, false); else window.attachEvent('onload', init_boite_mem</script>Quatre cat?gories de raisons peuvent ?tre individualis?es, toutes exacerb?es par la crise ?conomique : celles li?es aux incertitudes, les liens entre sant? et argent, les r?actions au cours suivi par la pand?mie et une crise de confiance durable ? l'?gard des gouvernants et des institutions.

    Premier type de raisons : l'?branlement des certitudes devant une pand?mie qui ne ressemble pas ? ce qui ?tait annonc?. Loin des millions de morts des pand?mies du si?cle pr?c?dent et des 50 % ? 60 % de taux de mortalit? pour l'homme du virus de la grippe aviaire H5N1, la premi?re pand?mie du XXI<sup>e</sup> si?cle a l'apparence d'une grippe banale. L'aiguillon de la catastrophe imminente est s?rieusement ?mouss?. S'y ajoute le syndrome de la ligne Maginot. Le gouvernement a d? effectuer un virage sur l'aile pour adapter ses plans. Il a r?int?gr? par la fen?tre les m?decins de ville qu'il avait fait sortir par la porte. Difficile ensuite de les mobiliser. Idem pour les pharmaciens. L'impossibilit? r?elle de maintenir une comptabilit? des cas de grippe A (H1N1) a aussi accentu? le flou sur la maladie. Logique ?pid?miologique contre bon sens populaire.

    A ces premi?res raisons s'ajoute la question de l'argent. Notre culture reste p?trie de l'id?e, salubre, que la sant? a peut-?tre un co?t mais n'est pas une marchandise. C'est pr?cis?ment ce qui a choqu? dans les scandales de s?curit? sanitaire, grands et petits, depuis celui du sang contamin? qui ont boulevers? notre paradigme : des praticiens, des industriels pouvaient faire passer leurs int?r?ts mat?riels avant notre sant?.

    On aurait du mal ? tirer des larmes aux personnes frapp?es par la crise en leur disant que, par exemple, GlaxoSmithKline, auquel la France a pass? commande de cinquante millions de doses de vaccins et de neuf millions de doses de Relenza - avec le Tamiflu, l'un des deux m?dicaments antiviraux utilis?s contre la grippe -, en plus des ventes du vaccin contre la grippe saisonni?re, n'aura pas fait de bonnes affaires en 2009. L'importance des b?n?fices des industriels est un sujet en soi, mais ne peut ?tre le seul crit?re d'appr?ciation de l'int?r?t m?dical d'un vaccin.

    L'argent est aussi au coeur des conflits d'int?r?ts. Des institutions, des responsables politiques peuvent estimer avec pragmatisme que les experts les plus comp?tents sont naturellement sollicit?s par les industriels et qu'il suffit de rendre ces liens publics pour r?gler le probl?me. Pas s?r que cela suffise ? dissiper les doutes sur l'ind?pendance des conseils donn?s. De m?me, comment ?viter que, pass?es sous silence, les ann?es de Roselyne Bachelot dans l'industrie pharmaceutique ne posent question ? Surtout que, s'agissant de vaccins, continue de planer en France l'ombre des effets attribu?s aux vaccins contre l'h?patite B, malgr? les donn?es ?pid?miologiques n'allant pas dans ce sens.
    Une troisi?me cat?gorie de raisons est en jeu.

    Contrairement ? d'autres pays, le gouvernement fran?ais a vu large dans ses commandes afin de pouvoir vacciner toute personne qui le souhaite. L'abondance de vaccins, a fortiori si une seule injection suffit, alimente l'attentisme : "Puisqu'il y en aura pour tout le monde, les autres d'abord !", se disent ceux qui craignent de servir de cobaye ? l'industrie pharmaceutique. D'autant que le manque d'empressement des soignants ? se faire vacciner incite ? tergiverser. Il y a gros ? parier qu'une ?volution p?jorative de la pand?mie pr?cipiterait, mais un peu tard, beaucoup de monde vers les centres de vaccination.

    La derni?re raison aux doutes persistants rel?ve d'un hiatus entre les centres de pouvoir et la majorit? des Fran?ais. Comme dans toutes les crises majeures, s'expriment ici les sentiments de la population ? l'?gard de la mani?re dont l'Etat garantit la sant? des citoyens : "Vos actes nous disent l'importance que nous avons ? vos yeux de gouvernants." Le d?bat sur le principe de pr?caution n'exprime pas autre chose. Un Etat qui fait des promesses de maintien de l'emploi dans des usines en conflit sans les tenir devrait-il s'?tonner de ne pas ?tre cru sur parole ou de susciter des anticorps lorsqu'il parle de la grippe ?

    Tout cela a donn? aux ligues antivaccinales une occasion historique de d?border de leur public habituel, gr?ce ? l'Internet, en d?bitant des sornettes. Plus que leurs arguments, c'est le manque de d?bat public organis?, d'implication d?mocratique de la population dans la pr?paration et la r?ponse ? la pand?mie qui se r?v?lent si contre-productifs lorsqu'il faut mobiliser autour de la vaccination.

    <hr>Courriel : benkimoun@lemonde.fr.Paul Benkimoun (Service Plan?te)
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