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?Heureux ceux qui croient sans avoir vu?, ils seront vaccin?s par Antoine Flahault

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  • ?Heureux ceux qui croient sans avoir vu?, ils seront vaccin?s par Antoine Flahault

    Propuls? par Antoine Flahault et Jean-Yves Nau

    <!-- inclusion headers--> ?Heureux ceux qui croient sans avoir vu?, ils seront vaccin?s

    C?est extraordinaire ce que la sant? publique est empreinte de moralisme quasi cat?ch?tique. Lisez ? ce propos, dans son billet d?aujourd?hui, le s?v?re jugement que porte Jean-Yves Nau sur nos contemporains qui refusent aujourd?hui la vaccination et tiennent ? le faire savoir. Le rapport ? la sant? est certes culturellement connot? par l?influence des grandes religions. Les h?pitaux ?taient ? et sont encore parfois ? des H?tel-Dieu dans nos villes. A Berlin aussi, capitale europ?enne que nous f?tons particuli?rement ces jours-ci, l?Assistance publique s?appelle ? Charit? ?, en Fran?ais dans le texte. Les legs laiss?s par le d?vouement infirmier des s?urs soignantes des si?cles pass?s sont bien s?r consid?rables et ont fa?onn? nos m?tiers, nos esprits et nos c?urs, ? n?en point douter. Les m?tiers de la m?decine, tr?s certainement. Ceux de la sant? publique, ce pouvait ?tre moins attendu. Ce sont plut?t les Lumi?res qui ont apport? le discours sur la m?decine pr?ventive et collective, avec Condorcet par exemple, puis plus r?cemment, au d?but du XX?me si?cle, avec de grandes figures (un peu oubli?es malheureusement) comme celles de Jacques Parisot, v?ritable p?re de l??cole de Nancy (lire le livre d?Etienne Th?venin, paru en 2002 aux Presses Universitaires de Nancy, r?sum? en ligne gratuit) . Malgr? cet apport profond?ment la?c, il subsiste dans l?approche de la sant? publique de profonds reliquats moralisants. On voudrait que les experts soient des saints comme le rappelle Jean-Yves Nau. Mais il y a les conflits d?int?r?ts. Ils existent. Il faut d?clarer publiquement ses conflits d?int?r?t dit-on aujourd?hui, comme on demandait autrefois de reconna?tre ses fautes (mais cela restait dans le confessionnal, c??tait avant l??re Internet). Derri?re les int?r?ts, il y a le fantasme sous-tendu d?un grand marionnettiste qui tirerait, derri?re le rideau, les ficelles : encore une scorie des interf?rences religieuses du pass? ? On voudrait que les ministres soient des M?re Th?r?sa. On reproche aux responsables de ne pas ? donner l?exemple ?. Mais de quoi parle-t-on ? Que souhaitons-nous comme soci?t? ? Souhaitons-nous vraiment remplacer la morale religieuse par une morale sanitaire, certes la?que, mais qui vous ferait expier vos kilos en trop par une activit? physique p?nible et impos?e ? Le fumeur a-t-il besoin que son m?decin ne fume pas pour savoir que la fum?e de cigarette est dangereuse pour sa sant? ? La vaccination de Nicolas Sarkozy doit-elle ?tre sc?naris?e pour que les foules se dirigent vers les centres municipaux ?

    Permettez-moi de reprendre ici la r?flexion d?une de nos blogueuses-lectrices de ce week-end, qui sous le pseudonyme de Cathy a ?crit le commentaire suivant qui ?claire ? mon sens le d?bat d?aujourd?hui : ? C?est curieux, en vous lisant j?ai l?impression de comprendre (je suis prudente?) que pour bcp le probl?me du vaccin c?est la peur des effets secondaires ?ventuellement dangereux. Je ne suis pas sociologue, hein, mais autour de moi j?observe tout autre chose. Il s?agit surtout d?opposition, d?opposition ferme avec plus ou moins de col?re. La phrase que j?entends le plus c?est ?on nous prend pour des c??. Je ne connais personne qui ait peur du vaccin en tout cas qui l?exprime? Il s?agirait plut?t d?un moyen de s?opposer ? un syst?me qui semble avoir perdu toute cr?dibilit?. Le danger n??tant pas -encore- visible, (voire totalement ni? par bcp) le petit peuple fait de la r?sistance autrement que dans la rue. En tout cas, dans nos campagnes, c?est le discours ambiant, ?notables? compris ?. Je ne sais pas si Cathy a raison, il est un peu t?t pour le dire. Mais, elle a sa raison, et elle l?exprime. On sent bien en effet, que l?expertise est un peu prise au d?pourvu dans cette aventure. D?abord parce que cette expertise peine ? cerner avec acuit? le ph?nom?ne, dont on n?arrive toujours pas ? savoir le degr? de gravit? ? comme le rappelle avec des mots tr?s justes Jean Rabat, un autre fid?le commentateur de notre blog, co-auteurs avec Cathy et les autres devrait-on bient?t dire, tant leur production est intense.


    On ne sait pas en particulier si la pand?mie sera beaucoup plus grave qu?on ne la ressent aujourd?hui, ou au contraire particuli?rement anodine, au regard des v?ritables fl?aux auxquels sont confront?s toute l?humanit?, tous les jours que Dieu fait. Ensuite, nos contemporains ?prouvent sans doute des difficult?s ? des limites ? ? ? croire ce qu?ils ne voient pas (c?est ?vang?lique pourtant : ? Heureux ceux qui croient sans avoir vu ?, Jean 20, 19-31), et donc sans doute ? donner cr?dit ? l?anticipation des experts. Dans cette pand?mie du XXI?me si?cle, on est pourtant en plein dans l?anticipation. On l?attend m?me depuis 2003 ! Elle a chang? de nom entre temps, ce n?est plus H5N1, mais c?est bien une pand?mie, et c?est bien la grippe. Mais on ne voit pas grand-chose. Pas encore ? Peut-?tre. Et l?on ne verra probablement jamais quoi que ce soit de bien grave, pour plus de 99% d?entre-nous. Alors, face ? ces incertitudes, face ? ce ? rien ? voir ?, il n?est pas ?tonnant que certains d?entre nous aient envie de dire ? circulez ?, et ceux, les moins moralistes : ? laissez-moi circuler, et me retirer de tout se brouhaha ?.
    Antoine Flahault
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