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R?flexions d'Antoine Flahault et Jean-Yves Nau : Vaccin contre H1N1 : bient?t l?armistice ?

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  • R?flexions d'Antoine Flahault et Jean-Yves Nau : Vaccin contre H1N1 : bient?t l?armistice ?

    Propulsé par Antoine Flahault et Jean-Yves Nau

    <!-- inclusion headers--> Vaccin contre H1N1 : bient&#244;t l’armistice ?

    Quel spectacle ! Et osons les qualificatifs : quel triste et pitoyable, quel d&#233;sesp&#233;rant et r&#233;gressif spectacle ! Pas un jour sans qu’un m&#233;decin parisien de renom (mandarin &#171; &#233;m&#233;rite &#187;, mandarin d&#233;finitivement &#224; la retraite ou mandarin mort-n&#233, sur les ondes ou sur les &#233;crans, ne nous parle de son cas. Les diff&#233;rentes formes s&#233;culaires de la danse du ventre ont sans aucun doute leurs raisons et leur vertu. Il reste &#224; d&#233;montrer ce qu’il en est, ce qu’il en sera, de cette nouveaut&#233; parisienne qu’est la danse du ventre m&#233;dicale et vaccinale.

    Le journaliste : &#171; allez-vous ou non faire vacciner, docteur ? &#187; Et le docteur au salon de dire oui, de dire non, de dire peut-&#234;tre, de dire je vous attends. Comment raisonnablement comprendre ? Il fallait, sur ce th&#232;me, entendre (dans l’aube du lundi 9 novembre) un c&#233;l&#232;bre syndicaliste fran&#231;ais de l’urgence r&#233;animatrice invit&#233; &#224; s’exprimer sur les ondes d’une station qui ne renie pas ses racines luxembourgeoises. Ce praticien est c&#233;l&#232;bre depuis l’&#233;t&#233; 2003 pour avoir (fort justement) trouv&#233; (par le plus grand des hasards) les moyens d’attirer l’attention du plus grand nombre sur les premi&#232;res cons&#233;quences sanitaires d’une canicule.

    Hier il expliquait publiquement les raisons profondes qui le poussaient &#224; refuser l’immunisation. Aujourd’hui il bredouille pourquoi, en d&#233;finitive &#171; il s’est fait piquer &#187;. On croit comprendre qu’il a voulu de la sorte prot&#233;ger des &#171; malades immunod&#233;prim&#233;s &#187;. Dont acte. Puis il ajoute en substance que la politique gouvernementale du &#171; tout vaccinal &#187; est une erreur, sinon une faute. Il ajoute que pour ce qui est des personnes &#226;g&#233;es mourir pr&#233;matur&#233;ment de la grippe ou d’autre chose…. Aussit&#244;t le journaliste de faire remarquer au m&#233;decin qu’il y a six ans il d&#233;veloppait une argumentation inverse. Et le m&#233;decin de r&#233;torquer que cela n’a rien &#224; voir. Et les auditeurs d’&#234;tre convi&#233;s &#224; passer &#224; un autre sujet ; par exemple le XX&#232;me anniversaire du d&#233;but de la chute du Mur de Berlin.

    Au m&#234;me instant ou presque, soit trois jours de l’ouverture des 1 000 centres de vaccination Roselyne Bachelot, ministre fran&#231;aise de la Sant&#233; pr&#233;sentait &#224; la presse la campagne et le dispositif de pharmacovigilance &#171; activ&#233; autour des effets secondaires du vaccin &#187;. Pour la ministre de la Sant&#233;, qui se fera vacciner –publiquement- au lendemain de l’anniversaire de l’armistice ce dispositif va fonctionner &#171; dans une transparence totalement in&#233;dite dans l’histoire sanitaire de notre pays &#187;.

    Un premier rapport de l’Agence fran&#231;aise de s&#233;curit&#233; sanitaire des produits de sant&#233; (Afssaps) mis en ligne le 9 novembre (et qui devrait &#234;tre actualis&#233; chaque semaine, tous les mercredis) concerne les 50 000 premiers professionnels de sant&#233; qui se sont fait inoculer le vaccin commercialis&#233; sous la marque Pandemrix. Ce rapport fait &#233;tat d’une trentaine de cas d’effets ind&#233;sirables, d’intensit&#233; b&#233;nigne &#224; mod&#233;r&#233;e, survenus dans les heures suivant l’injection : des r&#233;actions au site d’injection parmi lesquelles pr&#233;domine la douleur (24 cas), 1 cas d’urticaire localis&#233; et 25 cas de r&#233;actions g&#233;n&#233;rales, essentiellement maux de t&#234;te, fi&#232;vre et fatigue. Trois cas de malaise associ&#233;s &#224; une pouss&#233;e hypertensive ont &#233;t&#233; relev&#233;s, avec retour rapide &#224; la normale.

    On ajoutera (pourquoi ?) un cas de conjonctivite bilat&#233;rale, un cas d’h&#233;matome au niveau de la cheville et un cas de saignement nasal. Tous ont connu des &#233;volutions favorables et rapides. &#171; &#192; ce jour, selon Mme Bachelot,rien ne distingue ce bilan de celui observ&#233; pour d’autres vaccins contre la grippe, des vaccins tr&#232;s largement utilis&#233;s. &#187;. &#171; Dans tous les cas, chronologie n’est pas causalit&#233;, souligne pour sa part Jean Marimbert, directeur g&#233;n&#233;ral de l’Afssaps. Chaque cas a &#233;t&#233; notifi&#233; &#224; l’un des 31 centres r&#233;gionaux de pharmacovigilance) soit par les professionnels de sant&#233; ayant constat&#233; un effet ind&#233;sirable grave ou inattendu susceptible d’&#234;tre d&#251; au vaccin, soit par les patients eux-m&#234;mes, au moyen d’un formulaire t&#233;l&#233;chargeable, fera l’objet d’une analyse de la causalit&#233; avec toutes les informations disponibles, afin de permettre d’&#233;valuer le r&#244;le propre du vaccin lui-m&#234;me. Ce n’est qu’au terme de cette d&#233;marche que l’imputabilit&#233; pourra &#234;tre &#233;tablie. &#187;

    S’agissant du d&#233;sormais c&#233;l&#232;bre syndrome de Guillain-Barr&#233;, r&#233;guli&#232;rement &#233;voqu&#233; par les adversaires de la vaccination, le Pr Didier Houssin, directeur g&#233;n&#233;ral de la sant&#233;, a annonc&#233; la cr&#233;ation imminente d’un observatoire qui r&#233;unira les plus importants centres neurologiques fran&#231;ais, pour assurer un suivi en temps r&#233;el. Le Pr Houssin a tenu a rappeler que l’on recensait en moyenne chaque ann&#233;e en France entre 1 700 et 1 800 cas de ce syndrome ; soit trois &#224; cinq par jour. Il s’agit donc de v&#233;rifier si l’incidence des cas d&#233;passe ce &#171; bruit de fond &#187;. Il ajoute quela cause principale de ce syndrome &#233;tant une infection virale, il y a tout lieu de consid&#233;rer que la vaccination devrait r&#233;duire le nombre des cas. A suivre.

    Dans l’attente, et jusqu’au 6 d&#233;cembre, l’Institut national de pr&#233;vention et d’&#233;ducation pour la sant&#233; va lancer une nouvelle campagne d’information destin&#233;e &#224; convaincre les quelque 6 millions de personnes concern&#233;es par la premi&#232;re vague &#224; se rendre &#224; leur centre de vaccination (personnels de sant&#233;, femmes enceintes, entourage des nourrissons de moins de six mois, asthmatiques ou personnes atteintes de bronchite chronique obstructive). Un spot va &#234;tre diffus&#233; sur les cha&#238;nes nationales (hertziennes, c&#226;bles, TNT) pour mettre en valeur l’importance individuelle et collective que rev&#234;t la vaccination, avec une voix off qui pr&#233;cise : &#171; On peut tous faire quelque chose pour limiter la propagation de l’&#233;pid&#233;mie. Contre la grippe, la meilleure protection, c’est la vaccination. &#187;Depuis le d&#233;but de la vaccination r&#233;alis&#233;e au sein des h&#244;pitaux, seuls 80 000 praticiens hospitaliers, ou m&#233;decins et infirmiers de ville se sont fait vacciner. Pour le Pr Houssin il s’agit l&#224; d’un &#171; pourcentage faible &#187;. La proposition de vaccination des quelque 12 millions d’enfants scolaris&#233;s (de la maternelle au lyc&#233;e) commencera &#224; partir du 25 novembre. On devrait ainsi, avant la fin de l’ann&#233;e, voir ce qu’il en sera du pourcentage.


    Jean-Yves Nau


    11 novembre 2009 : veill&#233;e d’armes vaccinales

    B&#233;n&#233;fices versus risques. La question des effets ind&#233;sirables du vaccin se pose aujourd’hui notamment au regard des b&#233;n&#233;fices attendus, durant cette p&#233;riode qui pr&#233;c&#232;de le v&#233;ritable d&#233;marrage de la campagne vaccinale. Cette question sera peut-&#234;tre au centre des d&#233;bats dans quelques mois, lorsque seront rapport&#233;es des suspicions de r&#233;actions imput&#233;es (&#224; tort ou &#224; raison) au nouveau vaccin antigrippal. Et il ne suffit pas de mettre en ligne un syst&#232;me de recueil d’effets ind&#233;sirables pour que la question soit r&#233;solue ; loin de l&#224;.

    Comme le souligne le directeur g&#233;n&#233;ral de l’Afssaps dans les propos que rapporte Jean-Yves Nau ci-dessus, la seule s&#233;quence chronologique ne suffit pas : le fait qu’un syndrome de Guillain et Barr&#233; surviennent quelques semaines apr&#232;s l’injection vaccinale ne signe pas la responsabilit&#233; du vaccin. Car comme le rappelle le directeur g&#233;n&#233;ral de la sant&#233;, on d&#233;nombre quotidiennement en France entre trois et cinq syndrome de ce type (ind&#233;pendamment de tout vaccin) dont, qui plus est, on conna&#238;t mal l’origine. Nous pouvons donc d’ores et d&#233;j&#224; imaginer que bon nombre des cas qui surviendront (par le &#171; simple &#187; fait du hasard) dans la fen&#234;tre de temps qui suivra l’injection vaccinale seront attribu&#233;s &#224; tort &#224; la vaccination.

    Dans ce contexte il faudrait arriver &#224; faire le tri entre ceux qui surviennent par le fait du hasard et ceux qui pourraient &#234;tre dus au vaccin. Est-ce possible ? On peut en douter. Nous sommes l&#224; dans une probl&#233;matique hautement d&#233;licate, un &#233;cheveau pathologique pratiquement ind&#233;m&#234;lable. Car les &#233;v&#232;nements ind&#233;sirables pouvant &#234;tre imput&#233;s au geste vaccinal sont toujours des &#233;v&#233;nements tr&#232;s rares et pour lesquels on ne conna&#238;t ni les m&#233;canismes physiopathologiques ni l’origine pr&#233;cise. Et ce sont pr&#233;cis&#233;ment ces &#171; &#233;v&#233;nements &#187; qui alimentent les pol&#233;miques vis-&#224;-vis des vaccins : la scl&#233;rose en plaque pour le vaccin contre l’h&#233;patite virale de type B (en France), les syndromes autistiques pour le vaccin contre la rougeole (en Grande Bretagne), l’invagination intestinale du nourrisson pour le vaccin contre le rotavirus (aux USA), le syndrome de Guillain et Barr&#233; pour la vaccination anti-grippale (un peu partout).

    Les &#233;tudes &#233;pid&#233;miologiques qui sont lanc&#233;es une fois que la suspicion est l&#224; ne permettent pas, bien souvent, de conclure. Certaines &#233;tudes semblent a priori convaincantes dans un sens. D’autres le sont dans l’autre. Et l’on sort de toute cette litt&#233;rature &#171; avec la t&#234;te comme une citrouille &#187; comme l’&#233;voquait l’une de nos lectrice-blogueuse &#224; propos des multiples controverses scientifiques autour de ce vaccin.

    R&#233;sumons-nous. Ces questions ne sont pas simples, et elles le sont d’autant moins que les &#171; &#233;v&#233;nements &#187; auxquels nous faisons r&#233;f&#233;rence sont rarissimes : de l’ordre de 1 cas pour 100 000, voire par million d’injections. Ce ne sont pas, pour la plupart, des cas mortels ; et en l’occurrence de tr&#232;s loin moins mortels que le syndrome de d&#233;tresse respiratoire aigu&#235; qui, lui, peut sans difficult&#233; &#234;tre associ&#233; au virus de la grippe, et qui peut tuer une fois toutes les 10 000 infections. Pour autant, et quelques soient les incertitudes qui demeurent dans ce domaine, personne ne souhaite voir augmenter le nombre de ces &#233;v&#233;nements ind&#233;sirables dans les semaines &#224; venir.

    Mais plut&#244;t que de nourrir des oppositions sans issue comment ne pas nous r&#233;jouir de voir que, d’une certaine fa&#231;on, nous changeons d’&#233;poque. L’ensemble de la communaut&#233; scientifique mondiale sp&#233;cialiste du sujet va enfin pouvoir se mobiliser au m&#234;me moment sur ces sujets. C’est &#224; la fois heureux : plus les chercheurs sont nombreux &#224; se pencher sur une question, plus la chance d’en trouver des solutions est &#233;lev&#233;e. A l’inverse, aucun utopisme : nous avons la quasi-certitude que la profusion des &#233;tudes ajoutera (au moins de mani&#232;re momentan&#233;e) &#224; la confusion et aux controverses (et donc la citrouille n’a pas fini de d&#233;senfler…). Me reviennent ici en m&#233;moire les propos d’un &#233;ditorialiste de la revue Science qui traitait des nombreuses &#233;tudes &#233;pid&#233;miologiques foisonnant de-ci, de-l&#224;, en qu&#234;te d’associations controvers&#233;es et souvent peu reproductibles. L’&#233;ditorial &#233;tait titr&#233; : &#171; Epidemiology faces its limits &#187; (large extrait gratuit en ligne, en anglais). Et bien oui : l’&#233;pid&#233;miologie, les &#233;pid&#233;miologistes se heurtent &#224; des verrous technologiques. Cette discipline rencontre ses propres limites d&#232;s lors lorsqu’elle va s’int&#233;resser &#224; des risques tr&#232;s rares, peu connus, &#224; des associations de faible force.

    D&#233;sesp&#233;rer ? Certainement pas ! Cette situation d&#233;licate ne doit en rien s’opposer &#224; une vigilance accrue, &#224; une v&#233;ritable veill&#233;e d’armes : d&#233;ploiement d’&#233;tudes en cas de doute, coop&#233;ration internationale sur ces sujets avec les puissants moyens dont, fort heureusement, nous disposons aujourd’hui. Signalons d&#233;j&#224;, avant la bataille, l’article paru dans le Lancet, le 31 octobre dernier par Steven Black et coll. (seul le r&#233;sum&#233; en anglais est gratuit en ligne). Ce travail pr&#233;occup&#233; par le risque de rumeur d&#233;vastatrice dans ce domaine dans les mois &#224; venir, tente de chiffrer &#224; l’avance, comme pour prendre date, les taux de base, sorte de bruit de fond, des principaux &#233;v&#233;nements ind&#233;sirables g&#233;n&#233;ralement attribu&#233;s aux vaccins &#224; tort ou &#224; raison, mais ici avant m&#234;me que le vaccin H1N1 ait &#233;t&#233; seulement mis sur le march&#233;. Les auteurs de ce papier expliquent, un peu comme l’a fait le directeur g&#233;n&#233;ral de la sant&#233; en France vis-&#224;-vis du syndrome de Guillain et Barr&#233;, qu’il faut s’attendre &#224; voir survenir durant les semaines qui suivront la vaccination, &#224; tout le moins, les &#233;v&#233;nements qui seraient survenus en l’absence de vaccination.

    Antoine Flahault

  • #2
    Re: R?flexions d'Antoine Flahault et Jean-Yves Nau : Vaccin contre H1N1 : bient?t l?armistice ?

    Originally posted by lili View Post
    Propuls? par Antoine Flahault et Jean-Yves Nau

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    11 novembre 2009 : veill?e d?armes vaccinales

    B?n?fices versus risques. La question des effets ind?sirables du vaccin se pose aujourd?hui notamment au regard des b?n?fices attendus, durant cette p?riode qui pr?c?de le v?ritable d?marrage de la campagne vaccinale. Cette question sera peut-?tre au centre des d?bats dans quelques mois, lorsque seront rapport?es des suspicions de r?actions imput?es (? tort ou ? raison) au nouveau vaccin antigrippal. Et il ne suffit pas de mettre en ligne un syst?me de recueil d?effets ind?sirables pour que la question soit r?solue ; loin de l?.

    Comme le souligne le directeur g?n?ral de l?Afssaps dans les propos que rapporte Jean-Yves Nau ci-dessus, la seule s?quence chronologique ne suffit pas : le fait qu?un syndrome de Guillain et Barr? surviennent quelques semaines apr?s l?injection vaccinale ne signe pas la responsabilit? du vaccin. Car comme le rappelle le directeur g?n?ral de la sant?, on d?nombre quotidiennement en France entre trois et cinq syndrome de ce type (ind?pendamment de tout vaccin)

    Antoine Flahault

    Lors de mes recherches sur la grippe de 1918, j'ai observ?s beaucoup d'?tudes et de Conclusions et la m?thode utilis? est dans les propos d'Antoine Flahault.

    Car comme le rappelle le directeur g?n?ral de la sant?, on d?nombre quotidiennement en France entre trois et cinq syndrome de ce type (ind?pendamment de tout vaccin)

    Il est ?vident que si abruptement on d?nombre quotidiennement en France entre 10 et vingt syndrome de ce type cela d?montreras, sans l'ombre d'un doute une relation de cause ? effet.

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