<btn_espacement> «La victime du H1N1, c’est Monsieur ou Madame Tout-le-Monde»
SYLVIE BRIAND, directrice du programme de lutte contre la grippe A à l’OMS
<btn_espacement> </btn_espacement></btn_espacement><!--resume--> <!--accroche--> <script type="text/javascript"> load_com_js("/commentaires/get_nb_com.js.php", "list=2009/07/23/587943"); </script><script type="text/javascript" src="http://www.leparisien.fr/commentaires/get_nb_com.js.php?r=0.008269705588406118&list=2009/07/23/587943"></script>
Propos recueillis par Philippe Baverel et Jean-Marc Ducos<btn_noimpr>
<!--outils--> </btn_noimpr> <btn_p> <!-- durée : 0.03856086730957 sec -->Petite femme discrète, Sylvie Briand, 45 ans, est un médecin pas comme les autres au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette Française originaire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), spécialiste des maladies épidémiques comme la fièvre jaune et le choléra mais aussi de la sociologie de l’organisation, est aujourd’hui la directrice du programme mondial de lutte contre la grippe A à l’OMS. <btn_noimpr> </btn_noimpr>
<script type="text/javascript"> sas_pageid='2358/16836'; // Page : manchettepub/leparisien.com/articles_vivremieux sas_formatid=1278; // Format : rectangle 2 300x250 sas_target=''; // Targeting SmartAdServer(sas_pageid,sas_formatid,sas_target); </script><script src="http://www.smartadserver.com/call/pubj/2358/16836/1278/S/1391408903/?"></script>
<!--pub-spot--> </btn_p> <!-- durée : 0.19513702392578 sec --> Un médecin au coeur de la crise. Le virus de la grippe A se propage très rapidement, quel bilan dressez-vous de cette pandémie ?
Sylvie Briand. Aujourd’hui, 135 000 personnes ont été touchées par la grippe A. Cette maladie est relativement bénigne mais elle peut être grave chez certaines populations particulièrement exposées. Il s’agit notamment des personnes souffrant de facteurs de risques comme les problèmes cardiaques, pulmonaires, diabétiques, d’asthme, d’obésité mais aussi les femmes enceintes et les malades atteints par le HIV (NDLR : le virus du sida) ou souffrant de malnutrition. Le nombre de morts, qui dépasse déjà 700, va augmenter, c’est clair. Aujourd’hui, le monde est un village. Le transport aérien multiplie les échanges et les contacts entre populations. Lors de la grippe espagnole de 1918, la maladie était essentiellement transmise par les soldats rentrant chez eux. La situation était différente.
Pourquoi avez-vous cessé de publier depuis une semaine les statistiques de la maladie ? Cette décision a été mal comprise.
Le nombre de cas importe peu désormais en matière de santé publique. La pandémie est là. Ce qui compte, c’est de voir les tendances, si le nombre de morts augmente brutalement, si la vague de contamination se poursuit ou fait une pause… A l’OMS, nous n’avons rien à cacher. Nous continuerons à publier un bilan de la maladie une fois par semaine. Mais il faut être conscient que beaucoup de pays en Afrique n’ont pas de système de surveillance de la grippe A et disposent de peu de produits réactifs pour diagnostiquer le virus.
Existe-t-il un portrait type des victimes qui ont succombé à la grippe A ?
La victime du H1N1, c’est Monsieur ou Madame Tout-le-Monde. Mais les groupes d’âge les plus touchés sont les jeunes entre 12 et 25 ans. Ces derniers, pourtant, ne développent pas les formes les plus compliquées de la maladie. Ceux qui sont hospitalisés et souffrent d’affections plus sévères ont 27 ans en moyenne. Quant à ceux qui présentent des complications pouvant aller jusqu’au décès, ils ont en moyenne 37 ans, dont certains avec des facteurs de risques. Les personnes âgées sont aussi menacées mais elles bénéficieraient d’une forme d’immunité car elles ont été confrontées au cours de leur vie à différents virus de la grippe comme celui qui a frappé en 1957 ou 1968.
Quelles leçons les pays du Nord peuvent-ils tirer de vos observations de la maladie dans l’hémisphère Sud, actuellement en plein hiver ?
Les pays touchés par le virus H1N1 en début d’hiver ont vu le nombre de cas exploser très rapidement. Mais on a constaté que la grippe saisonnière a continué à circuler même si la grippe A l’a supplantée. La question est de savoir si le H1N1 va remplacer les autres virus de la grippe ou s’il y aura cohabitation.
Quand un vaccin sera-t-il disponible ?
Il faut quatre à six mois pour produire un vaccin. Et nous devons également prévoir des essais cliniques sur des volontaires sains adultes et enfants. Sachant qu’on a isolé le virus en mai, les premiers vaccins devraient être disponibles fin septembre-début octobre. Là, se posera le problème de la quantité sachant qu’on pourra au maximum en produire 900 millions de doses par an. L’OMS préconise que les personnels de santé soient vaccinés en priorité pour remplir leur mission. La question de vacciner les groupes à risques reste posée.
Faut-il s’attendre à ce que tout le monde porte un masque cet automne ?
Pour les gens qui toussent ou qui crachent, le masque s’impose afin d’éviter que les autres ne soient contaminés par leurs postillons. Aucune étude scientifique ne dit que porter un masque va réduire la mortalité mais le bon sens nous apprend que le masque aura un effet protecteur, notamment dans les transports en commun. En Asie, le masque est répandu et cela ne choque personne.
SYLVIE BRIAND, directrice du programme de lutte contre la grippe A à l’OMS
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Propos recueillis par Philippe Baverel et Jean-Marc Ducos<btn_noimpr>
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<!--pub-spot--> </btn_p> <!-- durée : 0.19513702392578 sec --> Un médecin au coeur de la crise. Le virus de la grippe A se propage très rapidement, quel bilan dressez-vous de cette pandémie ?
Sylvie Briand. Aujourd’hui, 135 000 personnes ont été touchées par la grippe A. Cette maladie est relativement bénigne mais elle peut être grave chez certaines populations particulièrement exposées. Il s’agit notamment des personnes souffrant de facteurs de risques comme les problèmes cardiaques, pulmonaires, diabétiques, d’asthme, d’obésité mais aussi les femmes enceintes et les malades atteints par le HIV (NDLR : le virus du sida) ou souffrant de malnutrition. Le nombre de morts, qui dépasse déjà 700, va augmenter, c’est clair. Aujourd’hui, le monde est un village. Le transport aérien multiplie les échanges et les contacts entre populations. Lors de la grippe espagnole de 1918, la maladie était essentiellement transmise par les soldats rentrant chez eux. La situation était différente.
Pourquoi avez-vous cessé de publier depuis une semaine les statistiques de la maladie ? Cette décision a été mal comprise.
Le nombre de cas importe peu désormais en matière de santé publique. La pandémie est là. Ce qui compte, c’est de voir les tendances, si le nombre de morts augmente brutalement, si la vague de contamination se poursuit ou fait une pause… A l’OMS, nous n’avons rien à cacher. Nous continuerons à publier un bilan de la maladie une fois par semaine. Mais il faut être conscient que beaucoup de pays en Afrique n’ont pas de système de surveillance de la grippe A et disposent de peu de produits réactifs pour diagnostiquer le virus.
Existe-t-il un portrait type des victimes qui ont succombé à la grippe A ?
La victime du H1N1, c’est Monsieur ou Madame Tout-le-Monde. Mais les groupes d’âge les plus touchés sont les jeunes entre 12 et 25 ans. Ces derniers, pourtant, ne développent pas les formes les plus compliquées de la maladie. Ceux qui sont hospitalisés et souffrent d’affections plus sévères ont 27 ans en moyenne. Quant à ceux qui présentent des complications pouvant aller jusqu’au décès, ils ont en moyenne 37 ans, dont certains avec des facteurs de risques. Les personnes âgées sont aussi menacées mais elles bénéficieraient d’une forme d’immunité car elles ont été confrontées au cours de leur vie à différents virus de la grippe comme celui qui a frappé en 1957 ou 1968.
Quelles leçons les pays du Nord peuvent-ils tirer de vos observations de la maladie dans l’hémisphère Sud, actuellement en plein hiver ?
Les pays touchés par le virus H1N1 en début d’hiver ont vu le nombre de cas exploser très rapidement. Mais on a constaté que la grippe saisonnière a continué à circuler même si la grippe A l’a supplantée. La question est de savoir si le H1N1 va remplacer les autres virus de la grippe ou s’il y aura cohabitation.
Quand un vaccin sera-t-il disponible ?
Il faut quatre à six mois pour produire un vaccin. Et nous devons également prévoir des essais cliniques sur des volontaires sains adultes et enfants. Sachant qu’on a isolé le virus en mai, les premiers vaccins devraient être disponibles fin septembre-début octobre. Là, se posera le problème de la quantité sachant qu’on pourra au maximum en produire 900 millions de doses par an. L’OMS préconise que les personnels de santé soient vaccinés en priorité pour remplir leur mission. La question de vacciner les groupes à risques reste posée.
Faut-il s’attendre à ce que tout le monde porte un masque cet automne ?
Pour les gens qui toussent ou qui crachent, le masque s’impose afin d’éviter que les autres ne soient contaminés par leurs postillons. Aucune étude scientifique ne dit que porter un masque va réduire la mortalité mais le bon sens nous apprend que le masque aura un effet protecteur, notamment dans les transports en commun. En Asie, le masque est répandu et cela ne choque personne.