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Grippe: le m?decin de l'?le de Sein va vacciner les insulaires

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    Grippe: le m?decin de l'?le de Sein va vacciner les insulaires

    BREST - La vaccination des habitants de l'?le de Sein contre la grippe A/H1N1 sera confi?e ? l'unique m?decin insulaire, a-t-on appris jeudi aupr?s de la pr?fecture du Finist?re.
    "La Ddass m'a appel? pour me demander si j'?tais disponible et me dire que j'allais ?tre fourni en vaccins", a d?clar? ? l'AFP Ambroise Menou, l'unique m?decin g?n?raliste de Sein, au large de la pointe du Raz.
    Jointe par l'AFP, la pr?fecture a confirm? le recrutement de m?decins "volontaires locaux" pour pratiquer les vaccinations, compte tenu de la "situation particuli?re des ?les" de Sein, Mol?ne et Ouessant.
    La pr?fecture a demand? aux m?decins concern?s de "recenser" parmi la population "les volontaires de la vaccination" pour pouvoir leur fournir le mat?riel n?cessaire en cons?quence, sans pr?ciser de dates.
    Dans un premier temps, l'administration avait opt? pour l'envoi ? Sein d'une ?quipe mobile en h?licopt?re mais pas avant une quinzaine de jours, au grand dam des insulaires (200 en hiver).
    Install? sur l'?le depuis sept ans, le Dr Menou a contact? la pr?fecture, se disant pr?t ? pratiquer lui-m?me les injections.
    Le m?decin de 62 ans a recens? mardi et mercredi une vingtaine de candidats ? la vaccination.
    D?pendants des centres de vaccination du continent, populations et ?lus insulaires finist?riens avaient protest? contre le co?t d'un aller-retour en bateau, des courses en taxi et parfois d'une nuit d'h?tel avant que la pr?fecture n'envisage la venue d'?quipes mobiles sur les ?les.
    (?AFP / 03 d?cembre 2009 18h21)

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  • #2
    Re: Grippe: le m?decin de l'?le de Sein va vacciner les insulaires

    " Propuls? par Antoine Flahault et Jean-Yves Nau "

    <!-- inclusion headers--> Cachez ce Sein que je ne saurais voir

    L?affaire exemplaire de l??le de Sein
    En ce d?but de d?cembre voici une solide vague de fra?cheur oc?ane en provenance de l?Atlantique ; un vague qui fouette et (re)vivifie. Dans l?Hexagone on continue la couse-poursuite sans fin sinon sans espoir : adapter au plus vite les capacit?s vaccinales des gymnases-dispensaires. Toujours dans l?Hexagone la pol?mique continue concernant l?interdiction faite aux g?n?ralistes et aux p?diatres lib?raux de vacciner ? leur cabinet. Et la puissance publique pr?fectorale de r?quisitionner des m?decins lib?raux pour qu?ils aillent, sant? publique oblige, officier dans les isoloirs install?s sous les panneaux de basket-ball. Tout ceci donne lieu ? des situations quelque peu ubuesques comme le rapporte fid?lement le Quotidien du m?decin qui parle ici de ? r?quisition ? l?emporte-pi?ce ?.
    ? A Suresnes, dans le d?partement des Hauts-de-Seine, le Dr Fran?ois G. indique au ? Quotidien ? que deux de ses confr?res lib?raux, un dermatologue et un cardiologue, ont ?t? r?quisitionn?s ? au dernier moment ? par le pr?fet du d?partement, peut-on lire sur le site de ce journal. Le dermatologue a re?u le 2 d?cembre au matin un ordre de r?quisition pour l?apr?s-midi m?me, et le cardiologue a re?u le sien le 1er d?cembre, pour ?tre pr?sent au centre de vaccination le 3 d?cembre. De tels d?lais rendent ?videmment tr?s d?licate la gestion de la patient?le, ? telle enseigne que le dermatologue n?a pas ?t? en mesure de d?f?rer ? la r?quisition. Si bien que le Dr G. s?est port? lui-m?me volontaire pour des tranches horaires de la soir?e, ? afin, dit-il, de ne pas risquer d??tre r?quisitionn? ? tout moment ? (?) Enfin, ? l?Ordre des m?decins, le Dr Andr? D. a eu ?galement connaissance d?un m?decin lib?ral parisien r?quisitionn? une demi-heure seulement ? l?avance, et d?un autre en r?gion parisienne, r?quisitionn? dans un centre o? les m?decins ?taient finalement trop nombreux. Pour le Dr Andr? D. tout ceci constitue ? un vaste cafouillage ?, il d?nonce ? les d?ficiences d?organisation ? et pr?vient : ? On peut craindre des r?actions ?pidermiques des m?decins r?quisitionn?s au dernier moment ?. ?. Le conseiller ordinal ne nous dit pas encore comment se manifestent de telles r?actions ?pidermiques.
    Quelles que soient les immenses vertus de l?organisation jacobine ici mise en place par les autorit?s sanitaires de tels cafouillages sont sans doute immanquables ; on pourrait m?me soutenir qu?ils pourraient ?tre plus nombreux. Il faut en effet compter avec l?effet de loupe m?diatique qui recense et grossit le moindre incident observ? dans l?organisation vaccinale. Et attendons-nous ? savoir que ces incidents (si l?attention m?diatique ne se rel?che pas?) risquent fort de se multiplier avec la mont?e en puissance du dispositif.
    D?sormais (et c?est Brice Hortefeux, ministre de l?Int?rieur qui vient de l?annoncer) tous les centres de vaccination ? sans exception ? sont d?sormais ouverts du lundi au samedi et ils seront m?me ouvert sept jours sur sept d?s le dimanche 6 d?cembre dans les grandes zone surbaines : Ile-de-France, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux, Lille et Rennes. Seules fermetures pr?vues : le jour du 25 d?cembre et celui du 1<sup>er</sup> janvier. Le nombre des personnels devra bient?t atteindre (pour 1080 centres) 8.000 m?decins ou internes, 30.000 personnels param?dicaux et 30.000 personnels administratifs.
    Si les volontaires et l?intendance suivent, et au rythme de 250.000 ? 300.000 vaccinations par jour, 30 millions de personnes pourront ?tre vaccin?es d?ici fin f?vrier en France vient de faire savoir Roselyne Bachelot. La ministre de la sant? qualifi? d? ? inadmissible ? le fait que certaines personnes doivent, ici ou l?, attendre quatre heures avant de pouvoir ?tre vaccin?es. Pour l?heure on estime officiellement en France ? quatre millions le nombre de personnes ayant ?t? infect?es par le H1N1pdm et ? plus d?un million le nombre de celles qui ont ?t? vaccin?es.
    Et puis, loin de ce grossissant et lassant tumulte : l??le de Sein (Enez Sun). Un paradis breton croisant avec l?enfer omnipr?sent du grand large. La mort, on le sait, toujours en vue. Au large de la p?ninsule, ? 3 miles de la pointe du Raz, une superficie de 0,5 km2, une altitude moyenne de 1,5 m, des vents qu?un euph?misme qualifie de violents, environ 200 personnes l?hiver et 1500 l??t?. O? installer le dispensaire pour la vaccination ? La question ne se pose pas ; ne se pose plus. Une pr?cieuse d?p?che de l?AFP mand?e de Brest nous apprend que dans son infinie sagesse l?autorit? pr?fectorale du Finist?re vient de confier la vaccination des habitants ? l?unique m?decin insulaire. ? La Ddass m?a appel? pour me demander si j??tais disponible et me dire que j?allais ?tre fourni en vaccins ? explique le Dr Ambroise Menou, 62 ans, le m?decin g?n?raliste de l??le.
    Pragmatisme oblige la pr?fecture du Finist?re, s??loignant du mod?le hexagonal a ?donc, enfin- choisi de recruter des m?decins volontaires locaux pour pratiquer les vaccinations sur les ?les de Sein, Mol?ne et Ouessant. Les m?decins concern?s doivent recenser les volontaires parmi les populations insulaires. On leur fournira ensuite le mat?riel n?cessaire.
    Osons l??crire : on revient de loin. ? Dans un premier temps, l?administration avait opt? pour l?envoi ? Sein d?une ?quipe mobile en h?licopt?re mais pas avant une quinzaine de jours, au grand dam des insulaires, pr?cise la d?p?che de l?AFP. D?pendants des centres de vaccination du continent, populations et ?lus insulaires finist?riens avaient protest? contre le co?t d?un aller-retour en bateau, des courses en taxi et parfois d?une nuit d?h?tel ; avant que la pr?fecture n?envisage la venue d??quipes mobiles sur les ?les. ? Et puis l?autorit? pr?fectorale a r?fl?chi (combien de r?unions, de communications t?l?phoniques avec Paris, avec l?entourage de M. Hortefeux, de Mme Bachelot?. ?) et la France du Finist?re et de ses ?les aura au total su raison garder : le Dr Ambroise Menou a d?ores et d?j? recens? une vingtaine de candidats. Que le Dr Ambroise Menou se rassure : nous ferons tout, sur ce Blog, pour qu?il nous en dise bient?t plus ; s?il l?accepte, bien ?videmment, et en promettant de respecter tous les secrets, m?dicaux et insulaires.
    Jean-Yves Nau




    Iles et archipels, paradis des ?pid?miologistes
    Le pr?fet du Finist?re a donc r?alis? en ce d?but d?cembre ce que nous appelions de nos v?ux : une ? exp?rimentation ? (voir notre r?cent billet ? ce sujet) ! Certes, la prise de risque par la pr?fecture ?tait minimale ; et l?absence de respect de l??galit? des citoyens ne peut ?tre invoqu?e devant les imp?ratifs de continuit? territoriale sous-tendus par la d?cision. Toujours est-il, qu?en France, 200 personnes ont pu se voir proposer une vaccination par leur m?decin de famille.
    L??pid?miologiste (l?observateur, le citoyen) reste n?anmoins un peu sur sa faim (mais qui voit Sein?) : il aimerait bien savoir le pourcentage de volontaires pour cette vaccination. Il voudra ensuite conna?tre le taux d?attaque de la grippe H1N1pdm sur la bellement sauvage ?le de Sein o? l?on se d?place encore sans voiture (seconde exp?rimentation? ).
    Les ?les se pr?tent ?videmment bien ? ce genre de tests grandeur nature. Encore faut-il s?en donner les moyens : construire des questionnaires, les distribuer, relever les donn?es, confier au m?decin des moyens diagnostiques permettant de confirmer d??ventuels cas ult?rieurs. Il faudrait mesurer aussi le niveau de satisfaction des populations. On pourrait comparer ensuite les situations entre Sein et Ouessant, sa voisine un peu plus peupl?e, o? circulent quelques v?hicules, mais qui pour l?essentiel ressemble ? sa petite s?ur de raz.
    Si les pouvoirs publics jugent que l?essai porterait ici sur des ?chantillons de population de taille insuffisante, aucun probl?me : qu?ils proposent l?exp?rimentation ? Belle-Ile, ? Noirmoutier ou sur l??le d?Yeu. A pareille ?chelle, ils peuvent m?me d?cider d?utiliser l?h?licopt?re initialement envisag? dans le Finist?re ; et une ?valuation m?dico-?conomique s?rieuse sera probablement le juge de paix.
    Poursuivons : s?ils veulent des territoires de la taille de d?partements ou de r?gion, la Corse, pour peu que l?on ne la brusque pas, pourrait bien se porter volontaire. Ou encore, l? ?t? prochain, les d?partements et territoires d?outre-mer. Il suffit, pour que la chose soit utile, de faire preuve d?un peu d?organisation, de travailler en collaboration ; alors la d?cision publique pourrait ?tre rapidement ?clair?e par les r?sultats ? m?mes partiels et encore provisoires- de telles recherches en sant? publique.
    Antoine Flahault

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