GRIPPE A. La campagne de vaccination commence à rencontrer un certain succès. Reportage hier dans un centre bordelais où l'attente provoquait quelque agacement
<!-- CONTENT ELEMENT, uid:787410/textpic [begin] --> <!-- Header: [begin] --> Vaccinés et... piqués au vif
<!-- Text: [begin] --> On ne peut pas encore dire que cela vaccine à tour de bras contre la grippe A/H1N1 mais, cette fois, c'est bien parti. Vendredi dernier a été le tournant avec l'arrivée dans les centres de vaccination, en même temps que les vaccins sans adjuvant, des femmes enceintes et des nourrissons de 6 à 24 mois. Le lendemain, la campagne était véritablement lancée. Ce que confirment les chiffres des préfectures. Celle de la Gironde, par exemple, indique 3 050 personnes vaccinées samedi dernier dans ses 20 centres à disposition. Ils n'étaient que 198 le 12 novembre, pour le lancement.
Hier, le premier record d'affluence devait tomber. Personne n'en doute du côté de la salle Jean-Dauguet, quartier de La Benauge, où a été installé un des trois centres de vaccination de la rive droite bordelaise. Celui-ci est ouvert de 13 heures à 17 heures en semaine et de 8 h 30 à 12 h 30 le samedi. « Je fais des remplacements depuis dix jours. Ce matin, j'étais au gymnase Batany de Bordeaux-Caudéran, et dès l'ouverture, il y avait une quarantaine de personnes qui attendaient dans la salle. J'ai cru qu'on me faisait une blague ! » affirme le jeune médecin généraliste Romain Bernal, en service à La Benauge pour l'après-midi.
Sans convocation
« Le problème, maintenant qu'il y a du monde, c'est que sur 100 personnes qui se présentent, 80 viennent sans convocation. Si cela continue comme ça, on va se retrouver dans l'obligation de demander les bons », poursuit le médecin qui doit réaliser des consultations express de tous les candidats au vaccin. Dans ce centre, on compte, à tour de rôle, deux docteurs, deux infirmières diplômées d'État, quatre étudiants habilités à vacciner et six personnels de la mairie pour gérer l'administratif et la logistique.
À 14 heures, l'imprimante chauffe pour ressortir des bons à remplir sur place et des certificats de vaccination. Les poussettes sont de sortie et les parents s'entassent dans la salle d'attente où on est obligé de rajouter des bancs. Côté vaccins, on ne craint pas la pénurie. 100 flacons de dix doses ont été stockés dans le frigo qui a été placé dans un vestiaire de la salle de sport. « On a de quoi vacciner 1 000 personnes. Et malgré l'affluence, cela devrait passer », assure le responsable municipal.
Dans la salle d'attente, comme souvent chez le médecin, on commence à s'impatienter. Il faut compter une heure bien tassée pour présenter son bras ou sa cuisse (pour les enfants) à l'aiguille de l'infirmière. Christian Roger est de ceux qui restent calmes. Il habite une rue voisine et goûte aux joies de la retraite depuis un mois. Il a le temps. « Je fais partie des gens nés avant 1956 avec donc moins de risques d'attraper le virus. Je n'ai pas reçu de bon mais comme je me fais vacciner tous les ans pour la grippe saisonnière, j'ai décidé de le faire pour celle-là. Même si elle ne m'inquiète pas et le vaccin non plus », dit-il.
Parcours du combattant
Côté grincheux, on trouve ce mari qui accompagne son épouse enceinte. Il n'en revient pas qu'on soit incapable de lui expliquer si, avec le vaccin sans adjuvant, le rappel est obligatoire dans les trois semaines. Résultat : mari et femme partent sans leur dose.
Plus étonnante est l'aventure vécue par ce couple venu avec son bébé de trois semaines en bandoulière et l'aînée en poussette. Wilfried, le père, raconte : « Après avoir vu le pédiatre, nous avons décidé de franchir le pas pour protéger le bébé. » Jusque-là, rien de plus normal. « Samedi, nous nous sommes présentés au centre du Grand-Parc et nous avons été refoulés alors que nous sommes arrivés trois quarts d'heure avant la fermeture. Direction La Benauge où on nous a dit niet à 12 h 15 », poursuit le papa.
« On devrait penser aux gens qui travaillent. Et s'il s'agit, comme on le dit, d'une cause nationale, les centres de vaccination devraient rester ouverts après 17 heures, le samedi après-midi, voire même le dimanche. En semaine, il n'y a que Blanquefort qui ferme à 20 heures », affirme Madame, contrariée.
Lui, visiteur médical, n'était pas très chaud pour le vaccin. Si le pédiatre ne l'avait pas convaincu, ce ne sont pas les différentes démarches qu'il avait entreprises qui l'auraient encouragé. « Alors que la polémique enflait, j'ai appelé la Sécu pour me renseigner. Là, j'ai été renvoyé sur la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie) pour finalement devoir composer le numéro du ministère de la Santé, où l'on m'a indiqué de me rendre dans un centre avec le livret de famille. On pourra dire que nous l'avons mérité, ce vaccin ! » s'exclame Wilfried. La petite famille quitte la salle avec le certificat qui l'invite au rappel, sans le quart d'heure de repos préconisé après le vaccin.
« C'est vrai qu'à partir d'une certaine heure, nous ne pouvons plus accueillir les gens. Samedi, cela ne nous a pas empêchés de terminer à 14 heures au lieu de 12 h 30 », s'excuse le responsable mairie du centre de la salle Jean-Dauguet. Si, comme c'est à prévoir, le nombre de candidats aux vaccins va aller croissant, les problèmes d'organisation ne vont pas tarder à se faire jour. Les premiers avertissements sont tombés samedi et hier. Mais, dans ce dossier, nous ne sommes plus à un cafouillage près.
<!-- Text: [end] -->
<!-- Image block: [end] --> <!-- CONTENT ELEMENT, uid:787410/textpic [end] -->
<!-- CONTENT ELEMENT, uid:787410/textpic [begin] --> <!-- Header: [begin] --> Vaccinés et... piqués au vif
<!-- Text: [begin] --> On ne peut pas encore dire que cela vaccine à tour de bras contre la grippe A/H1N1 mais, cette fois, c'est bien parti. Vendredi dernier a été le tournant avec l'arrivée dans les centres de vaccination, en même temps que les vaccins sans adjuvant, des femmes enceintes et des nourrissons de 6 à 24 mois. Le lendemain, la campagne était véritablement lancée. Ce que confirment les chiffres des préfectures. Celle de la Gironde, par exemple, indique 3 050 personnes vaccinées samedi dernier dans ses 20 centres à disposition. Ils n'étaient que 198 le 12 novembre, pour le lancement.
Hier, le premier record d'affluence devait tomber. Personne n'en doute du côté de la salle Jean-Dauguet, quartier de La Benauge, où a été installé un des trois centres de vaccination de la rive droite bordelaise. Celui-ci est ouvert de 13 heures à 17 heures en semaine et de 8 h 30 à 12 h 30 le samedi. « Je fais des remplacements depuis dix jours. Ce matin, j'étais au gymnase Batany de Bordeaux-Caudéran, et dès l'ouverture, il y avait une quarantaine de personnes qui attendaient dans la salle. J'ai cru qu'on me faisait une blague ! » affirme le jeune médecin généraliste Romain Bernal, en service à La Benauge pour l'après-midi.
Sans convocation
« Le problème, maintenant qu'il y a du monde, c'est que sur 100 personnes qui se présentent, 80 viennent sans convocation. Si cela continue comme ça, on va se retrouver dans l'obligation de demander les bons », poursuit le médecin qui doit réaliser des consultations express de tous les candidats au vaccin. Dans ce centre, on compte, à tour de rôle, deux docteurs, deux infirmières diplômées d'État, quatre étudiants habilités à vacciner et six personnels de la mairie pour gérer l'administratif et la logistique.
À 14 heures, l'imprimante chauffe pour ressortir des bons à remplir sur place et des certificats de vaccination. Les poussettes sont de sortie et les parents s'entassent dans la salle d'attente où on est obligé de rajouter des bancs. Côté vaccins, on ne craint pas la pénurie. 100 flacons de dix doses ont été stockés dans le frigo qui a été placé dans un vestiaire de la salle de sport. « On a de quoi vacciner 1 000 personnes. Et malgré l'affluence, cela devrait passer », assure le responsable municipal.
Dans la salle d'attente, comme souvent chez le médecin, on commence à s'impatienter. Il faut compter une heure bien tassée pour présenter son bras ou sa cuisse (pour les enfants) à l'aiguille de l'infirmière. Christian Roger est de ceux qui restent calmes. Il habite une rue voisine et goûte aux joies de la retraite depuis un mois. Il a le temps. « Je fais partie des gens nés avant 1956 avec donc moins de risques d'attraper le virus. Je n'ai pas reçu de bon mais comme je me fais vacciner tous les ans pour la grippe saisonnière, j'ai décidé de le faire pour celle-là. Même si elle ne m'inquiète pas et le vaccin non plus », dit-il.
Parcours du combattant
Côté grincheux, on trouve ce mari qui accompagne son épouse enceinte. Il n'en revient pas qu'on soit incapable de lui expliquer si, avec le vaccin sans adjuvant, le rappel est obligatoire dans les trois semaines. Résultat : mari et femme partent sans leur dose.
Plus étonnante est l'aventure vécue par ce couple venu avec son bébé de trois semaines en bandoulière et l'aînée en poussette. Wilfried, le père, raconte : « Après avoir vu le pédiatre, nous avons décidé de franchir le pas pour protéger le bébé. » Jusque-là, rien de plus normal. « Samedi, nous nous sommes présentés au centre du Grand-Parc et nous avons été refoulés alors que nous sommes arrivés trois quarts d'heure avant la fermeture. Direction La Benauge où on nous a dit niet à 12 h 15 », poursuit le papa.
« On devrait penser aux gens qui travaillent. Et s'il s'agit, comme on le dit, d'une cause nationale, les centres de vaccination devraient rester ouverts après 17 heures, le samedi après-midi, voire même le dimanche. En semaine, il n'y a que Blanquefort qui ferme à 20 heures », affirme Madame, contrariée.
Lui, visiteur médical, n'était pas très chaud pour le vaccin. Si le pédiatre ne l'avait pas convaincu, ce ne sont pas les différentes démarches qu'il avait entreprises qui l'auraient encouragé. « Alors que la polémique enflait, j'ai appelé la Sécu pour me renseigner. Là, j'ai été renvoyé sur la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie) pour finalement devoir composer le numéro du ministère de la Santé, où l'on m'a indiqué de me rendre dans un centre avec le livret de famille. On pourra dire que nous l'avons mérité, ce vaccin ! » s'exclame Wilfried. La petite famille quitte la salle avec le certificat qui l'invite au rappel, sans le quart d'heure de repos préconisé après le vaccin.
« C'est vrai qu'à partir d'une certaine heure, nous ne pouvons plus accueillir les gens. Samedi, cela ne nous a pas empêchés de terminer à 14 heures au lieu de 12 h 30 », s'excuse le responsable mairie du centre de la salle Jean-Dauguet. Si, comme c'est à prévoir, le nombre de candidats aux vaccins va aller croissant, les problèmes d'organisation ne vont pas tarder à se faire jour. Les premiers avertissements sont tombés samedi et hier. Mais, dans ce dossier, nous ne sommes plus à un cafouillage près.
<!-- Text: [end] -->
<!-- Image block: [end] --> <!-- CONTENT ELEMENT, uid:787410/textpic [end] -->
Auteur : JACKY SANUDO
j.sanudo@sudouest.com
j.sanudo@sudouest.com