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Le march? du porc est d?stabilis? par la grippe A

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    Le march? du porc est d?stabilis? par la grippe A

    LE MONDE | 11.05.09 | 17h00 ? Mis ? jour le 11.05.09 | 17h00

    D.R.
    La France n'importe pas de viande de porc mexicaine.


    Ses ?changes mondiaux s'?l?vent ? 26 milliards de dollars par an (19 milliards d'euros), et il s'agit de la viande la plus consomm?e au monde. C'est dire si les controverses commerciales sur le porc sont suivies de pr?s, alors que cet animal est devenu l'otage de l'?pid?mie de grippe A (H1N1), qui touche les humains mais a ?t?, au d?part, appel?e "porcine". Malgr? les d?clarations officielles sur l'absence de danger de la consommation de porc, la contamination d'un ?levage canadien a eu pour cons?quence imm?diate des mesures de restriction des importations : une vingtaine de pays, Chine et Russie en t?te, en ont pris.

    Mais, derri?re le principe de pr?caution avanc?, se cachent des int?r?ts ?conomiques et politiques. Car les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, o? les effets de cette grippe sont les plus cons?quents, sont tous trois, avec l'Union europ?enne, de grands exportateurs.

    Apr?s les condamnations et les menaces de saisie de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), une deuxi?me phase - de n?gociation - semble commencer. La Russie a lev? ses sanctions sur cinq Etats am?ricains, mais les a maintenues pour huit autres. Elle a aussi indiqu?, vendredi 8 mai, examiner le cas de r?gions d'Espagne non touch?es par le virus...

    PORC CONTRE VOLAILLE

    En fait, le march? du porc ne se porte pas bien. "La tentation est donc forte pour certains pays de vouloir prot?ger leur industrie, ce qui n'est pas permis", explique Conception Calpe, de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), en rappelant que tout embargo doit ?tre justifi? scientifiquement aupr?s de l'OMC. Mais les normes sanitaires sont devenues un moyen courant pour contourner les r?gles commerciales.

    Dans cette crise, trois types d'importateurs se distinguent. Parmi les pays qui n'ont pas pris de mesures de restriction se trouve le Japon, premier importateur mondial, client du Mexique et r?put? exigeant sur le plan sanitaire. Il suit les recommandations des organismes internationaux, et renforce sa surveillance.

    La Chine et la Russie, elles, ont vite d?gain?. Chez la premi?re, la production porcine est en train de se redresser, alors que le cheptel a diminu? de pr?s de 10 % en 2007, ? cause d'un virus ravageur. Celle de la Russie s'est effondr?e depuis l'ouverture des fronti?res, et Moscou, pour la relancer, a instaur? des quotas ? l'importation.

    Depuis six mois d?j?, les op?rateurs constataient qu'il ?tait plus difficile d'y exporter. "C'est surtout dans le cas des Russes que l'on peut parler de protectionnisme", estime Andrew Cookson, du cabinet d'?tudes Girafood. "Ils poussent le principe de pr?caution ? son paroxysme", t?moigne Guillaume Rou?, qui repr?sente les professionnels fran?ais.

    Mais, pour la Chine, premier consommateur mondial de porc, comme pour la Russie, de telles d?cisions ne peuvent qu'?tre provisoires, car ces pays sont tr?s d?pendants des importations. "Pour les gouvernements, r?agir sur le plan sanitaire est aussi une question de prestige national", juge Andrew Cookson, qui voit derri?re les mesures d'embargo des motifs politiques internes. Des consid?rations pr?sentes ? l'esprit de la troisi?me cat?gorie d'acteurs : les pays musulmans. L'Egypte a fait grand bruit en annon?ant vouloir abattre les porcs du pays, propri?t? des Coptes.

    "D'autres Etats, tels l'Indon?sie ou le Maroc, ont restreint les importations de tous les pays, et pas seulement de ceux touch?s par la maladie", observe Jean-Philippe Dop, de l'organisme public FranceAgrimer.
    Les professionnels ne s'y trompent pas, en appelant ? bannir l'expression "grippe porcine". Car l'enjeu, c'est aussi la consommation mondiale.

    Certes, la demande de porc ne devrait pas chuter ? moyen terme, du fait de la croissance d?mographique et de l'adoption d'un r?gime carn? par les classes moyennes des pays ?mergents, mais ces deux ph?nom?nes b?n?ficieront surtout ? la volaille.

    "Le porc, les juifs et les musulmans n'en consomment pas, rappelle Bruno Parmentier, auteur de Nourrir l'humanit? (La D?couverte, 2007). Et comme les hommes en sont proches g?n?tiquement, j'imagine qu'? l'avenir les riches des pays d?velopp?s n'en avaleront plus, car le porc servira ? des transplantations d'organes."

    La volaille devrait donc rapidement le d?tr?ner. D?j?, avec les 94 millions de tonnes qui pourraient ?tre produites en 2009, selon la FAO, elle se rapproche du porc (101 millions de tonnes). Sa production est plus rapide (45 jours contre un an pour le porc), et c'est le moyen le plus ?conomique de transformer des prot?ines v?g?tales en prot?ines animales. Un atout, alors que la plan?te ne croule pas sous les c?r?ales. La grippe A ne pourra qu'acc?l?rer la tendance.

    Laetitia Clavreul

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