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LA R?UNION (France) - Co?ts du d?pistage du chikungunya
SANT?: 50 EUROS POUR SAVOIR SI VOUS AVEZ LE CHIK
Par Marie Payrard (Clicanoo, le Journal de l'?le de la R?union)
27 octobre 2006
Depuis le mois d?avril, les R?unionnais qui souhaitent savoir sous 24 heures s?ils sont atteints de chikungunya, doivent d?sormais d?bourser 50 euros. Une nouvelle aberration que l?on doit ? l?Agence r?gionale d?hospitalisation (ARH). En effet, celle-ci a d?cid? de ne plus financer le surco?t g?n?r? par le d?pistage du virus aux h?pitaux de l??le qui se retournent sur les malades.
Faute de pouvoir compter financi?rement sur l?ARH,
les laboratoires des h?pitaux r?unionnais ont ?t?
oblig?s de se retourner vers les malades. (photo d?archives)
Pour v?rifier que vous avez le chikungunya, deux moyens existent aujourd?hui. La premi?re option consiste ? r?aliser une s?rologie dans un laboratoire r?unionnais. Parce que les laboratoires lyonnais Pasteur Cerba et Marcel M?rieux sont les seuls ? disposer des techniques pour produire les r?actifs n?cessaires ? cette s?rologie, les tubes de sang partent syst?matiquement en m?tropole. Dans ce cas, on parvient ? d?terminer qu?un malade est bien chikunguny? par la pr?sence d?anticorps dans le s?rum. Probl?me: en pleine flamb?e ?pid?mique, ces r?sultats ne pouvaient ?tre obtenus avant un mois minimum et bien souvent au-del?, en raison du grand nombre de patients ? traiter. Autre technique pour d?pister le chikungunya: la recherche par PCR (1). Il s?agit d?une m?thode de biologie mol?culaire qui permet de mettre en ?vidence dans le sang ou dans le liquide c?phalorachidien le virus. Cette technique, r?alis?e dans les h?pitaux m?mes de la r?gion, pr?sente l?avantage de disposer de r?sultats tr?s rapidement (en moyenne sous 24 heures). En pleine p?riode de crise ?pid?mique, ces d?pistages ont forc?ment engendr? des surco?ts importants pour les h?pitaux r?unionnais, sans compter les autres effets chik. L?agence r?gionale d?hospitalisation (ARH) a donc r?ussi ? obtenir une enveloppe de l??tat pour financer ces d?penses suppl?mentaires. Le surco?t du chik aura co?t? 3,1 millions d?euros ? l?ARH.
Le surco?t chik: 3,1 millions d?euros
Arriv?e en avril, p?riode de d?but d?accalmie de l??pid?mie, l?agence r?gionale d?hospitalisation a jug? bon de ne plus apporter de contribution financi?re ? la vue du peu de PCR chik r?alis?es dans les labos locaux. ?Nous avons pens? qu?il y aurait un retour ? une activit? normale, donc que ?a n?allait pas engendrer de surco?t pour les h?pitaux?, relate Suzanne Cosials, directrice adjointe de l?ARH. Pourtant les ?tablissements hospitaliers ont bien eu des d?penses suppl?mentaires. Alors faute de pouvoir compter sur l?ARH, ils se sont retourn?s vers les malades, comme en t?moigne cet extrait de courrier du Dr Jaffar-Bandjee, micro-biologiste au laboratoire du CHD de Bellepierre, destin? aux m?decins de l??le: ?L?ARH a pris en charge les PCR chik r?alis?es durant l??pid?mie de chik du d?but de l?ann?e ? fin avril. Par cons?quent, dor?navant, l?analyse PCR chik ... sera factur?e 50 euros.? C?est le montant occasionn? par une seule PCR pour un malade. Une somme qui ne peut ?tre prise en charge par la s?curit? sociale, contrairement aux s?rologies classiques, car cette analyse est hors nomenclature, ? moins d?une d?cision politique...
Pour Paul Fotse Njomgang, ?l?absence de remboursement de l?ARH est inadmissible. Cela va ? l?encontre du principe de pr?caution que nous devons avoir en pleine p?riode de veille ?pid?mique?. Le Dr Fotse Njomgang, ? l?origine de la d?couverte de cette information, s?exprime ici sous la casquette de m?decin et de membre de la commission nationale sant? du PS. Selon lui, ?le chik a fait assez de d?g?ts. La solidarit? nationale doit jouer pleinement. Les R?unionnais ont droit ? un ?gal acc?s aux soins?. Car le danger est effectivement que les personnes les moins ais?es - en l?occurrence les premi?res victimes du virus - ne soient pas en mesure de d?bourser 50 euros pour cette analyse.
?Il n?est pas trop tard pour bien faire?
Du c?t? de l?ARH, on joue profil bas: ? La probl?matique de surco?t des PCR ne nous a pas ?t? remont?e par les h?pitaux. Cela fait juste une quinzaine de jours que nous sommes au courant... Mais il n?est pas trop tard pour bien faire. ? Ainsi, avant d??viter un esclandre politico-m?diatique, l?ARH s?engage ? r?tablir cette injustice dans les plus brefs d?lais. Comme l?affirme Suzanne Cosials, ?nous ne voulons pas que des gens soient ?cart?s des prises en charge pour des raisons financi?res. Nous disons, aux h?pitaux, faites des analyses quand cela est n?cessaire et nous les couvrirons.? Le ministre de la Sant?, qui arrivera dimanche ? La R?union, devra donc leur promettre une nouvelle enveloppe.
Par Marie Payrard (Clicanoo, le Journal de l'?le de la R?union)
27 octobre 2006
Depuis le mois d?avril, les R?unionnais qui souhaitent savoir sous 24 heures s?ils sont atteints de chikungunya, doivent d?sormais d?bourser 50 euros. Une nouvelle aberration que l?on doit ? l?Agence r?gionale d?hospitalisation (ARH). En effet, celle-ci a d?cid? de ne plus financer le surco?t g?n?r? par le d?pistage du virus aux h?pitaux de l??le qui se retournent sur les malades.
Faute de pouvoir compter financi?rement sur l?ARH,
les laboratoires des h?pitaux r?unionnais ont ?t?
oblig?s de se retourner vers les malades. (photo d?archives)
Pour v?rifier que vous avez le chikungunya, deux moyens existent aujourd?hui. La premi?re option consiste ? r?aliser une s?rologie dans un laboratoire r?unionnais. Parce que les laboratoires lyonnais Pasteur Cerba et Marcel M?rieux sont les seuls ? disposer des techniques pour produire les r?actifs n?cessaires ? cette s?rologie, les tubes de sang partent syst?matiquement en m?tropole. Dans ce cas, on parvient ? d?terminer qu?un malade est bien chikunguny? par la pr?sence d?anticorps dans le s?rum. Probl?me: en pleine flamb?e ?pid?mique, ces r?sultats ne pouvaient ?tre obtenus avant un mois minimum et bien souvent au-del?, en raison du grand nombre de patients ? traiter. Autre technique pour d?pister le chikungunya: la recherche par PCR (1). Il s?agit d?une m?thode de biologie mol?culaire qui permet de mettre en ?vidence dans le sang ou dans le liquide c?phalorachidien le virus. Cette technique, r?alis?e dans les h?pitaux m?mes de la r?gion, pr?sente l?avantage de disposer de r?sultats tr?s rapidement (en moyenne sous 24 heures). En pleine p?riode de crise ?pid?mique, ces d?pistages ont forc?ment engendr? des surco?ts importants pour les h?pitaux r?unionnais, sans compter les autres effets chik. L?agence r?gionale d?hospitalisation (ARH) a donc r?ussi ? obtenir une enveloppe de l??tat pour financer ces d?penses suppl?mentaires. Le surco?t du chik aura co?t? 3,1 millions d?euros ? l?ARH.
Le surco?t chik: 3,1 millions d?euros
Arriv?e en avril, p?riode de d?but d?accalmie de l??pid?mie, l?agence r?gionale d?hospitalisation a jug? bon de ne plus apporter de contribution financi?re ? la vue du peu de PCR chik r?alis?es dans les labos locaux. ?Nous avons pens? qu?il y aurait un retour ? une activit? normale, donc que ?a n?allait pas engendrer de surco?t pour les h?pitaux?, relate Suzanne Cosials, directrice adjointe de l?ARH. Pourtant les ?tablissements hospitaliers ont bien eu des d?penses suppl?mentaires. Alors faute de pouvoir compter sur l?ARH, ils se sont retourn?s vers les malades, comme en t?moigne cet extrait de courrier du Dr Jaffar-Bandjee, micro-biologiste au laboratoire du CHD de Bellepierre, destin? aux m?decins de l??le: ?L?ARH a pris en charge les PCR chik r?alis?es durant l??pid?mie de chik du d?but de l?ann?e ? fin avril. Par cons?quent, dor?navant, l?analyse PCR chik ... sera factur?e 50 euros.? C?est le montant occasionn? par une seule PCR pour un malade. Une somme qui ne peut ?tre prise en charge par la s?curit? sociale, contrairement aux s?rologies classiques, car cette analyse est hors nomenclature, ? moins d?une d?cision politique...
Pour Paul Fotse Njomgang, ?l?absence de remboursement de l?ARH est inadmissible. Cela va ? l?encontre du principe de pr?caution que nous devons avoir en pleine p?riode de veille ?pid?mique?. Le Dr Fotse Njomgang, ? l?origine de la d?couverte de cette information, s?exprime ici sous la casquette de m?decin et de membre de la commission nationale sant? du PS. Selon lui, ?le chik a fait assez de d?g?ts. La solidarit? nationale doit jouer pleinement. Les R?unionnais ont droit ? un ?gal acc?s aux soins?. Car le danger est effectivement que les personnes les moins ais?es - en l?occurrence les premi?res victimes du virus - ne soient pas en mesure de d?bourser 50 euros pour cette analyse.
?Il n?est pas trop tard pour bien faire?
Du c?t? de l?ARH, on joue profil bas: ? La probl?matique de surco?t des PCR ne nous a pas ?t? remont?e par les h?pitaux. Cela fait juste une quinzaine de jours que nous sommes au courant... Mais il n?est pas trop tard pour bien faire. ? Ainsi, avant d??viter un esclandre politico-m?diatique, l?ARH s?engage ? r?tablir cette injustice dans les plus brefs d?lais. Comme l?affirme Suzanne Cosials, ?nous ne voulons pas que des gens soient ?cart?s des prises en charge pour des raisons financi?res. Nous disons, aux h?pitaux, faites des analyses quand cela est n?cessaire et nous les couvrirons.? Le ministre de la Sant?, qui arrivera dimanche ? La R?union, devra donc leur promettre une nouvelle enveloppe.
(1) PCR est l?abr?viation de l?expression anglaise ?Polymerase chain reaction ? ou ? R?action en cha?ne par polym?ras?. ? partir d?un ?chantillon complexe et peu abondant (par exemple une goutte de sang), cette technique permet d?obtenir rapidement une quantit? importante et exploitable d?un segment pr?cis d?ADN.
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