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Les m?canismes du rhume perc?s ? jour

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  • Les m?canismes du rhume perc?s ? jour

    Les m?canismes du rhume perc?s ? jour

    Si le rhume est une affection courante, le m?canisme gr?ce auquel le rhinovirus le provoque est plut?t original. Une fois install? dans nos cellules le virus va d?clencher la surexpression de centaines de g?nes endog?nes, provoquant ainsi les principaux sympt?mes de la maladie. Malheureusement pour lui, le virus d?clenche aussi la synth?se d?une prot?ine qui inhibe sa propre r?plication.


    RAFALES D'?TERNUEMENTS, nez qui coule, fatigue et frissons : peu de doutes, il s?agit d?un rhume. Et dans 30 ? 50 % des cas, il est caus? par un rhinovirus. Rien de plus banal. Ce qui l?est moins, c?est le m?canisme par lequel ce virus entra?ne les sympt?mes du rhume? Une ?tude conduite par des chercheurs am?ricains et canadiens vient en effet de r?v?ler que le rhinovirus nous rend malades en manipulant nos propres g?nes. Cette d?couverte pourrait conduire au d?veloppement d?une toute premi?re th?rapie cibl?e du rhume.

    Aussi curieux que cela puisse para?tre, la pathophysiologie des infections ? rhinovirus ?tait jusqu?ici assez mal comprise. On savait que le virus infecte pr?f?rentiellement les cellules ?pith?liales des voies respiratoires et que, contrairement aux virus de la grippe, il ne les tuait pas. La nature des m?canismes par lesquels il entra?ne le rhume et peut conduire ? l?exacerbation d?autres pathologies, telles que l?asthme ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive restait assez floue.

    Volontaires en bonne sant?.

    David Proud et ses collaborateurs ont voulu tester l?hypoth?se selon laquelle le virus agissait en alt?rant la biologie des cellules infect?es. Dans ce but, les chercheurs ont recrut? une trentaine de volontaires en bonne sant?. Ils ont inocul? un rhinovirus (VRH-16) ? la moiti? d?entre eux et une pr?paration t?moin st?rile ? l?autre moiti?. Un frottis nasal a ?t? r?alis? sur chacun des participants avant l?inoculation, puis 8 et 48 heures apr?s. Le niveau d?expression des g?nes des cellules ainsi recueillies a ?t? ?valu? ? l?aide de biopuces.

    Il est apparu que le transcriptome des cellules pr?lev?es 8 heures apr?s l?inoculation ?tait identique au transcriptome de base. Mais avec les cellules obtenues ? 48 heures, les chercheurs ont mis en ?vidence une modification du niveau d?expression de plus de 6 500 g?nes. Parmi ceux montrant les plus importantes variations de leur expression suite ? l?inoculation du virus, 471 sont surexprim?s et 201 sous-exprim?s.

    En examinant la liste des g?nes surexprim?s dans les cellules infect?es par le rhinovirus, les chercheurs ont observ? que la majorit? d?entre eux codait pour des prot?ines impliqu?es dans un nombre restreint de fonctions cellulaires : Une bonne partie d?entre eux participe aux m?canismes de l?inflammation (g?nes codant pour des cytokines ou g?nes dont l?activit? est induite par des interf?rons). C?est eux qui provoquent les principaux les principaux sympt?mes du rhume. D?autres correspondent ? un ensemble de g?nes connus pour leurs fonctions antivirales. Le g?ne le plus surexprim? dans ce dernier groupe est celui de la vip?rine (cig5).

    Une activit? anti-rhinovirus.


    La vip?rine est une prot?ine humaine dont production est d?clench?e en r?ponse aux interf?rons. Il a ?t? d?montr? que son activit? inhibe la r?plication du cytom?galovirus et des virus influenzae.

    L?ensemble de ces donn?es ont conduit Proud et coll. ? imaginer que la prot?ine devait ?galement poss?der une activit? anti-rhinovirus. Pour tester cette hypoth?se, les chercheurs ont conjugu? des analyses r?alis?es in vivo chez des patients naturellement infect?s et des exp?riences conduites sur des cellules en culture. Ces travaux leur ont permis de d?montrer que l?expression du g?ne de la vip?rine est effectivement induite par les infections ? rhinovirus. La production de la prot?ine va alors conduire ? une inhibition partielle de la r?plication du virus.

    Des mol?cules capables d?induire une expression encore plus intense du g?ne de la vip?rine, ou des mol?cules mimant son activit? dans la cellule pourraient peut-?tre permettre d?obtenir une inhibition totale de la r?plication du rhinovirus. On disposerait alors du premier traitement sp?cifique du rhume. ? suivre?

    > ELODIE BIET

    D. Proud et coll., ? Am J Respir Crit Care Med ?, vol 178, pp. 962-968.

    Article publi? dans "le Quotidien du M?decin" du 27/10/2008








  • #2
    Re: Les m?canismes du rhume perc?s ? jour

    Le g?nome de toutes les souches connues est d?cod?

    Le virus du rhume mis ? nu

    Dans une avanc?e cruciale pour percer les myst?res du rhinovirus, le principal agent du rhume mais aussi responsable d'infections respiratoires inf?rieures et de crises asthmatiques, des chercheurs am?ricains ont d?termin? la s?quence g?n?tique de toutes les souches connues du rhinovirus (une centaine). Leur analyse pr?cise les caract?ristiques mol?culaires des nombreuses vari?t?s du rhinovirus, et procure une plate-forme pour comprendre leur ?volution et leurs points faibles. Ce puissant outil sera pr?cieux pour les futures ?tudes ?pid?miologiques ainsi que pour le d?veloppement de m?dicaments antiviraux ou, qui sait, d'un vaccin.

    DE NOTRE CORRESPONDANTE

    LE RHINOVIRUS est le principal agent du rhume banal (ou rhinite), mais aussi une cause de rhinosinusite, d'otite, d'infection respiratoire inf?rieure, et de 50 % des exacerbations D?asthme. Il peut aussi diriger le syst?me immunitaire du nourrisson vers un ph?notype asthmatique. On estime que chaque ann?e les adultes ont entre 2 ? 4 rhumes et les enfants d'?ge scolaire peuvent en avoir jusqu'? 10. Les co?ts directs et indirects du rhume et de ses complications chez les asthmatiques sont estim?s ? 60 milliards par an aux ?tats-Unis.
    Les m?thodes classiques de culture et s?rotypage du rhinovirus humain (RVH), un virus ? ARN de la famille des picornavirus et proche des ent?rovirus, avaient identifi? 99 souches de RVH. Elles ont ?t? class?es, sur la base d'un s?quen?age partiel, en deux esp?ces : RVH-A (74 souches) et RVH-B (25 souches) ; elles ont aussi ?t? r?parties en 2 groupes selon le type de r?cepteur cellulaire utilis? : soit ICAM-1 (groupe ? majeur ?, 65 RVH-A et 25 RVH-B) soit LDLR (groupe ? mineur ?, 9 RVH-A). R?cemment, de nouveaux outils mol?culaires visant ? identifier des g?nomes viraux ? inconnus ? ont permis d'identifier une nouvelle esp?ce de rhinovirus non encore cultiv?e, RVH-C, r?pandue dans le monde et pouvant engendrer des formes respiratoires plus s?v?res.
    La s?quence g?nomique compl?te de la majorit? des souches n'avait pas encore ?t? d?termin?e.
    Afin de d?finir l'?tendue et la nature de la diversit? du RVH, et de mieux comprendre leur ?volution, des chercheurs de l'universit? du Wisonsin (Madison), du Craig Venter Institute (Rockville) et de l'universit? du Maryland (Baltimore), ont achev? de s?quence les g?nomes des 99 souches originales (dont 80 nouvelles s?quences g?nomiques compl?tes), de 10 ?chantillons r?cemment recueillis et de 7 souches de RVH-C.

    Une mine d'informations.

    ? partir des s?quences, les chercheurs ont construit un arbre phylog?n?tique ?clairant l'?volution des g?nomes. Les rhinovirus sont organis?s en 15 petits groupes qui viennent d'anc?tres lointains.
    L'examen des g?nomes r?v?le des motifs conserv?s entre toutes les souches et des s?quences et ?l?ments structurels sp?cifiques d'esp?ce - A, B, C et peut-?tre une nouvelle esp?ce D.
    La s?quence IRES (Internal Ribosome Entry Site) des rhinovirus, capable d?initier la traduction de mani?re ind?pendante de la coiffe, est conserv?e et montre une configuration sp?cifique qui pourrait expliquer la traduction rapide de l'ARN rhinoviral en prot?ines virales. Cette information pourrait sugg?rer une approche th?rapeutique.
    En analogie avec le poliovirus, un segment 5'UTR hypervariable pourrait affecter la virulence.
    Les chercheurs ont aussi d?couvert de multiples mutations (jusqu'? 800 r?parties dans tout le g?nome) dans les ?chantillons viraux r?cemment pr?lev?s chez des patients enrhum?s, en comparaison des 99 souches de r?f?rence plus anciennes. Certains virus mutent en modifiant l?g?rement des prot?ines afin de ne pas ?tre d?truits par les anticorps du patient.

    La preuve de recombinaisons.

    Ils ont ?galement trouv? la preuve de recombinaisons historiques r?p?t?es du g?nome, c'est-?-dire l'?change de mat?riel g?n?tique entre 2 souches distinctes du virus infectant la m?me personne. ? La capacit? des diff?rentes souches du rhinovirus ? ?changer leurs g?nes et ? former des souches enti?rement nouvelles ?tait suppos?e ne pas exister ?, note le Dr Claire Fraser-Liggett, professeur de m?decine et microbiologie ? l'universit? du Maryland, et membre de l'?quipe. ? Il est possible que cela puisse conduire ? l'?mergence d'une nouvelle souche de rhinovirus ayant des propri?t?s dramatiques ?.
    Toutefois, avec les s?quences du rhinovirus disponibles, et une certaine id?e de la fa?on dont ils ?changent leurs g?nes, il pourrait ?tre possible de pr?dire le potentiel pathog?ne d'un virus et de d?velopper des agents antiviraux contre l'infection.
    ? Tandis que les antiviraux ont le plus de chance de voir le jour, note le Dr Stephen Liggett, les informations recueillies ? partir des s?quences g?nomiques compl?tes nous donnent l'occasion de reconsid?rer la possibilit? d'un vaccin, notamment en recueillant de multiples ?chantillons et en s?quen?ant leur g?nome. Ce travail est en cours ?.

    ? Dr V?RONIQUE NGUYEN

    ? Sciencexpress ?, 12 f?vrier 2009, Palmenberg et coll.

    Le Quotidien du M?decin du : 13/02/2009


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