Poutine brandit de nouveau la menace d'un conflit gazier avec Kiev
NOVO OGAREVO (Russie) - Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a agité une nouvelle fois le spectre d'un conflit gazier entre Moscou et Kiev, accusant le président ukrainien Viktor Iouchtchenko de bloquer, en pleine campagne présidentielle, le paiement du gaz russe livré à l'Ukraine.
"Il semble que nous ayons de nouveau des problèmes avec les paiements pour les livraisons d'énergie à l'Ukraine", a-t-il déclaré vendredi, après s'être entretenu par téléphone avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko.
M. Poutine a cette fois-ci accusé le président Viktor Iouchtchenko, estimant que l'Ukraine disposait des fonds nécessaires grâce au crédit accordé en novembre dernier par le Fonds monétaire international (FMI).
"Selon le Premier ministre ukrainien, Iouchtchenko fait obstacle à la coopération entre la Banque centrale et le gouvernement ukrainien et bloque le transfert des fonds", a-t-il dit.
Pour l'heure, le FMI a alloué à Kiev trois tranches pour un total de 10,6 milliards de dollars sur un prêt s'élevant à 16,4 milliards de dollars.
Le chef du gouvernement russe a aussi noté que l'Ukraine n'avait "reçu ni un cent, ni un hryvnia" (la monnaie ukrainienne, ndlr) de la part de l'Union européenne. Or toute esquisse de tension entre Moscou et Kiev est une source d'inquiétude pour Bruxelles: un quart du gaz consommé par l'UE provient de Russie, dont 80% transite par l'Ukraine.
Début janvier, les Européens avaient ainsi subi une longue interruption des livraisons russes au beau milieu de l'hiver en raison d'un conflit entre les deux pays.
Le spectre d'une nouvelle guerre du gaz entre les deux pays avait ensuite plané pendant plusieurs mois, Kiev ayant connu des difficultés financières pour remplir ses réservoirs en prévision de la saison hivernale.
Mais l'Ukraine avait depuis trouvé un accord avec plusieurs grandes institutions financières internationales et s'était finalement acquittée de ses factures vis-à-vis de son voisin russe.
Et ces derniers temps, aussi bien le géant Gazprom que la société ukrainienne Naftogaz assuraient que les livraisons de gaz ne seraient pas interrompues.
Les accusations de M. Poutine interviennent alors que l'Ukraine est en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle du 17 janvier, à laquelle Mme Timochenko et le président sortant Viktor Iouchtchenko sont candidats, et qui s'annonce très disputée. Les Ukrainiens accusent fréquemment Moscou de tenter par divers moyens d'influer sur la scène politique de leur pays.
"Malheureusement, c'est vrai" qu'il y a des problèmes avec le paiement du gaz russe, a déclaré à l'AFP une source proche du gouvernement ukrainien. "C'est à cause du président, Poutine a dit la vérité", a-t-elle ajouté.
"On n'a pas demandé à M. Poutine de compter l'argent ukrainien", a de son côté rétorqué le représentant de la présidence pour la sécurité énergétique, Bogdan Sokolovski.
"J'espère que la partie ukrainienne fera tout son possible pour payer les livraisons de gaz en octobre", a-t-il poursuivi, indiquant que la facture s'élevait ce mois-ci à 500 millions de dollars (337 millions d'euros).
"L'argent promis par l'Europe n'a pas encore été versé car le gouvernement ukrainien (...) n'a pas rempli les conditions nécessaires" en matière de réforme du secteur gazier, a-t-il encore expliqué.
Dans un communiqué reçu à Kiev, la Commission européenne a indiqué vendredi avoir proposé d'accorder un crédit de 500 millions d'euros à l'Ukraine, afin de l'aider à mettre en oeuvre des mesures exigées par le FMI.
<ORG value="RU0009024939" idsrc="ISIN">GAZPROM</ORG>
(©AFP / 30 octobre 2009 17h29)
Pour en savoir plus sur ce conflit qui a affecté plusieurs pays d'Europe l'hiver dernier:
La crise gazière russo-ukrainienne affecte l'approvisionnement en Europe ( 1 2 3 ... Last Page)
NOVO OGAREVO (Russie) - Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a agité une nouvelle fois le spectre d'un conflit gazier entre Moscou et Kiev, accusant le président ukrainien Viktor Iouchtchenko de bloquer, en pleine campagne présidentielle, le paiement du gaz russe livré à l'Ukraine.
"Il semble que nous ayons de nouveau des problèmes avec les paiements pour les livraisons d'énergie à l'Ukraine", a-t-il déclaré vendredi, après s'être entretenu par téléphone avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko.
M. Poutine a cette fois-ci accusé le président Viktor Iouchtchenko, estimant que l'Ukraine disposait des fonds nécessaires grâce au crédit accordé en novembre dernier par le Fonds monétaire international (FMI).
"Selon le Premier ministre ukrainien, Iouchtchenko fait obstacle à la coopération entre la Banque centrale et le gouvernement ukrainien et bloque le transfert des fonds", a-t-il dit.
Pour l'heure, le FMI a alloué à Kiev trois tranches pour un total de 10,6 milliards de dollars sur un prêt s'élevant à 16,4 milliards de dollars.
Le chef du gouvernement russe a aussi noté que l'Ukraine n'avait "reçu ni un cent, ni un hryvnia" (la monnaie ukrainienne, ndlr) de la part de l'Union européenne. Or toute esquisse de tension entre Moscou et Kiev est une source d'inquiétude pour Bruxelles: un quart du gaz consommé par l'UE provient de Russie, dont 80% transite par l'Ukraine.
Début janvier, les Européens avaient ainsi subi une longue interruption des livraisons russes au beau milieu de l'hiver en raison d'un conflit entre les deux pays.
Le spectre d'une nouvelle guerre du gaz entre les deux pays avait ensuite plané pendant plusieurs mois, Kiev ayant connu des difficultés financières pour remplir ses réservoirs en prévision de la saison hivernale.
Mais l'Ukraine avait depuis trouvé un accord avec plusieurs grandes institutions financières internationales et s'était finalement acquittée de ses factures vis-à-vis de son voisin russe.
Et ces derniers temps, aussi bien le géant Gazprom que la société ukrainienne Naftogaz assuraient que les livraisons de gaz ne seraient pas interrompues.
Les accusations de M. Poutine interviennent alors que l'Ukraine est en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle du 17 janvier, à laquelle Mme Timochenko et le président sortant Viktor Iouchtchenko sont candidats, et qui s'annonce très disputée. Les Ukrainiens accusent fréquemment Moscou de tenter par divers moyens d'influer sur la scène politique de leur pays.
"Malheureusement, c'est vrai" qu'il y a des problèmes avec le paiement du gaz russe, a déclaré à l'AFP une source proche du gouvernement ukrainien. "C'est à cause du président, Poutine a dit la vérité", a-t-elle ajouté.
"On n'a pas demandé à M. Poutine de compter l'argent ukrainien", a de son côté rétorqué le représentant de la présidence pour la sécurité énergétique, Bogdan Sokolovski.
"J'espère que la partie ukrainienne fera tout son possible pour payer les livraisons de gaz en octobre", a-t-il poursuivi, indiquant que la facture s'élevait ce mois-ci à 500 millions de dollars (337 millions d'euros).
"L'argent promis par l'Europe n'a pas encore été versé car le gouvernement ukrainien (...) n'a pas rempli les conditions nécessaires" en matière de réforme du secteur gazier, a-t-il encore expliqué.
Dans un communiqué reçu à Kiev, la Commission européenne a indiqué vendredi avoir proposé d'accorder un crédit de 500 millions d'euros à l'Ukraine, afin de l'aider à mettre en oeuvre des mesures exigées par le FMI.
<ORG value="RU0009024939" idsrc="ISIN">GAZPROM</ORG>
(©AFP / 30 octobre 2009 17h29)
Pour en savoir plus sur ce conflit qui a affecté plusieurs pays d'Europe l'hiver dernier:
La crise gazière russo-ukrainienne affecte l'approvisionnement en Europe ( 1 2 3 ... Last Page)
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