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Suisse: situation ?conomique et impacts

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    Grand angle samedi30 mai 2009

    Le calme avant la temp?te sur le vent du ch?mage

    <!-- AUTHOR -->Philippe Gumy
    <!-- AUTHOR END --><DL class=caption><DD>L?Ouest lausannois, tr?s industriel, compte une surproportion de main-d?Oeuvre non qualifi?e. (Bertrand Cottet)

    <DT> </DT></DL>Les licenciements risquent de se multiplier ? l?automne. Les Offices r?gionaux de placement (ORP) recrutent actuellement pour faire face ? la d?ferlante que leur pr?dit le Secr?tariat d?Etat ? l??conomie. L?heure est ? l?attente, avec une certaine appr?hension
    <!--Images&Video--><!--LesLiens-->Les liens





    ?La presse a ?puis? le th?me de la crise avant qu?elle n?arrive. Nous sentons qu?il se passe quelque chose, mais on est bien loin des grands titres qui nous assurent que nous vivons la pire r?cession depuis 1929.? Dans son bureau impeccablement rang? de l?Office r?gional de placement (ORP) d?Yverdon-les-Bains, Gilbert Friedli juge largement pr?matur? l?alarmisme qui entoure la question du ch?mage. Certes, ce dernier culminait ? 5% ? la fin avril dans sa r?gion, alors que la moyenne helv?tique ?tait de 3,5% et celle de Vaud de 4,9%. Mais ce niveau reste ? ses yeux parfaitement g?rable. D?autant que son office, qui compte une vingtaine de collaborateurs, ?toffe actuellement ses effectifs de cinq postes de conseillers.

    ?Ce qui me fait peur, c?est ce qui va venir?, l?che pourtant Gilbert Friedli un peu plus tard en consultant des tableaux de statistiques sur son ?cran d?ordinateur. Car les pr?visions sont sombres, tr?s sombres: le grand coordinateur national de la lutte contre le ch?mage, le Secr?tariat d?Etat ? l??conomie (Seco), pr?voit un taux de 5,2% en moyenne pour l?ensemble de la Suisse l?an prochain. Le cap des 200 000 ch?meurs, que la Suisse n?avait plus connu depuis 1997-1998, pourrait donc ?tre ? nouveau atteint d?s le d?but 2009. Pour le Nord vaudois, un tel sc?nario signifie 7,7% de ch?mage. Soit 3500 dossiers en tout ? l?ORP d?Yverdon, contre 2500 actuellement. Cela restera supportable, mais la charge de travail augmentera, alors que les perspectives de replacer les ch?meurs diminueront.


    La situation est tr?s similaire ? une trentaine de kilom?tres de l?. Ido Walter, le directeur de l?ORP de l?Ouest lausannois (ORPOL), ? Renens, a lui aussi d? recruter. Quatre nouveaux conseillers seront entr?s en fonction d?ici ? l?automne; ils s?ajouteront aux 30 d?j? en fonction. Entre mars et avril, le ch?mage a certes stagn? ? 5,6% dans son secteur, mais ce calme apparent est en fait un leurre. ?En cette p?riode de l?ann?e, le ch?mage devrait d?cro?tre, sous l?effet des activit?s saisonni?res comme le tourisme et la construction?, explique Ido Walter dans la petite caf?t?ria de ses locaux, log?s dans un immeuble anonyme ? cheval sur la fronti?re des communes de Crissier et Renens.

    ?Les entreprises ont jusqu?ici largement recouru au ch?mage partiel, mais si la conjoncture ne se reprend pas, ce type de mesures montrera rapidement ses limites?, poursuit-il. Pour l?instant, ce sont avant tout les collaborateurs int?rimaires ? tr?s nombreux dans l?industrie ? qui se sont retrouv?s sur le carreau. Si la baisse des activit?s finit par se stabiliser ? un plus bas niveau, les employeurs devront ensuite tailler dans le vif. Et donc licencier aussi les collaborateurs qui disposent de contrats ? dur?e ind?termin?e.

    Cette douce fin de printemps prend ainsi toutes les caract?ristiques du calme avant la temp?te. A Orbe ? un ORP rattach? ? celui d?Yverdon ? Ghislaine Rochat conc?de aborder l?avenir avec ?un peu d?appr?hension?. Dans son bureau log? dans une vieille b?tisse de la cit?, cette conseill?re en poste depuis treize ans sait ? quoi s?attendre. Le nombre de demandeurs d?emploi qu?elle devra suivre va ?fortement augmenter?, explique-t-elle, pour passer ? 150 dossiers, contre 120 ? 130 actuellement. Et m?me peut-?tre plus.

    ?Avec une telle charge, on ne fait plus le m?me travail?, reconna?t son patron Gilbert Friedli, qui rappelle que le nombre optimal de dossier est de 125 par conseiller. Les entretiens entre ces derniers et les ch?meurs vont immanquablement s?espacer. Pire encore: la rar?faction du nombre de places vacantes disponibles, d?j? en baisse de 30 ? 40% sur un an jusqu?ici, risque de se poursuivre.

    Retour ? Yverdon, dans l?ambiance grand loft de l?ancienne usine Herm?s o? est domicili? l?ORP du Nord vaudois. Malgr? les sombres perspectives, Gilbert Friedli est persuad? que l?organisation mise en place pour lutter contre le ch?mage est rod?e. ?Notre philosophie, c?est travail, travail, travail?, r?sume-t-il en parcourant les longs couloirs de son quartier g?n?ral. Le but des conseillers consiste ? aiguillonner les personnes qui viennent de perdre leur emploi.

    R?gle num?ro un: ne pas laisser les ch?meurs inactifs.

    Professionnellement, il n?y a rien de pire qu?un trou dans le CV. ?Et humainement, il est tr?s dangereux de rester ? la maison. On s?y habitue et on perd rapidement le contact avec le monde du travail?, analyse Gilbert Friedli. R?sultat, les sp?cialistes de la r?insertion n?h?sitent pas ? mettre la pression: ?En l?espace de 37 jours, nous voyons le nouveau demandeur d?emploi cinq fois.?

    D?s le deuxi?me entretien, le conseiller ORP tente de d?terminer les lacunes de ses interlocuteurs. S?il y en a, des cours sont propos?s. Cela va de la simple formation d?un demi-jour pour r?diger correctement un CV ? des cursus plus longs, visant par exemple ? approfondir des connaissances en traitement de texte et autres tableurs. Mais attention: en langues, les ORP n?accordent de cours que pour progresser d?un ?chelon.

    ?Il n?est pas question de dispenser des cours d?allemand ? une secr?taire qui n?a que des connaissances ?l?mentaires, cela n?aurait aucun sens?, explique Ido Walter. Dans un bureau voisin, Caroline Sch?rter, conseill?re en placement ? l?Orpol depuis bient?t trois ans et sp?cialis?e dans les services, note que de nombreux ch?meurs sont d??us de ne pas se voir proposer davantage de formation. ?Mais nous ne sommes pas des sp?cialistes de la r?orientation professionnelle. Notre objectif est d?aider les gens ? retrouver un travail.?

    En gros, l?ORP laisse environ six mois ? chaque demandeur d?emploi pour chercher un job dans sa branche. Pass? ce d?lai, ?s?il n?a rien trouv?, nous lui demandons d??largir le champ?, explique Daniel Saner, un vieux de la vieille ? l?Orpol puisqu?il fait partie de l??quipe qui avait lanc? des offices pilotes d?s 1994, d?j? sous l??gide de la Conf?d?ration. ?Si la personne n?agit pas de son propre chef, nous l?assignons ? se pr?senter ? telle ou telle place!? En cas de refus, le ch?meur sera alors sanctionn?: il perdra un certain nombre d?indemnit?s. Tout comme s?il refuse un emploi consid?r? comme d?cent. L?, la pilule est parfois dure ? avaler pour certains ch?meurs, car la loi tient pour non refusable toute place dont le salaire se monte ? au moins 70% de l?ancienne r?mun?ration. Et le trajet simple course peut aller jusqu?? 2 heures porte ? porte.

    ?Dans les faits, nous ne proposons jamais un emploi si ?loign??, relativise Ido Walter. ?Mais nous assignons fr?quemment des personnes de la r?gion ? aller travailler ? Gen?ve, ? Vevey ou dans le Gros-de-Vaud. Pour certains, c?est presque inconcevable.? Pire, d?autres ne peuvent ?m?me pas imaginer? aller travailler dans une autre commune que celle de leur domicile.

    ?Concernant le salaire, ? un moment donn?, nous mettons le ch?meur face ? ses responsabilit?s. Il vaut mieux accepter une baisse de sa r?mun?ration que de rester sans activit??, lance Daniel Saner. Le travailleur actif garde sa valeur. Il pourra surtout mieux rebondir ? et d?crocher un job mieux pay? ? lorsque la conjoncture repartira. Bien entendu, plus le salaire est ?lev?, plus forte est la r?ticence ? revoir ses attentes ? la baisse. ?Certains cadres au ch?mage se sentent extr?mement d?valoris?s?, avoue Daniel Saner. Des cadres bancaires? Pas uniquement, d?autant qu?ils sont plut?t denr?e rare dans l?Ouest lausannois. ?Dans l?industrie, secteur dont je suis sp?cialiste, les r?mun?rations sup?rieures ? 10 000 francs ne sont pas si exceptionnelles que cela pour des postes ? responsabilit?s?, continue le conseiller. Se retrouvant sans emploi, ceux dont le train de vie s??tait calqu? sur ces confortables revenus sont parfois contraints de d?m?nager pour nouer les deux bouts. Le salaire maximal assur? par le ch?mage est de 10 500 francs et l?assur? ne per?oit que 80% de ce montant.

    ?Les cadres sont les personnes les plus difficiles ? replacer?, abonde Ido Walter. Mais ce sont aussi des dossiers plus int?ressants ? traiter. ?Quel que soit le profil du demandeur d?emploi, nous lui rappelons que m?me lorsque le ch?mage progresse, nous repla?ons constamment du monde?, affirment en ch?ur tous les conseillers. Mais lorsque les postes disponibles diminuent, le d?fi devient bien s?r toujours plus ardu lui aussi.

    Les professionnels le constatent eux-m?mes chaque jour. A 8h00 frappantes tous les jours ? Renens, ? 14h00 ? Yverdon, tous les conseillers en placement se r?unissent autour d?une table qui prend les allures d?une bourse. Les conseillers d?l?gu?s au d?marchage d?emplois dans les entreprises ? deux ? trois personnes en principe dans chaque ORP ? mettent ? l?encan les postes qu?ils ont d?nich?s. Les profils recherch?s sont confront?s aux dossiers en suspens.

    Le hic, c?est que les postes propos?s ne correspondent pas for­c?ment au profil des ch?meurs disponibles. ?Les emplois non qualifi?s sont de plus en plus ­rares?, d?plore Ido Walter. ?Le man?uvre est en voie de disparition. Les entreprises qui autrefois en avaient plusieurs n?en occupent plus qu?un, au mieux.? L??volution n?est pas r?cente, mais elle a semble-t-il tendance ? s?intensifier. Or l?Ouest lausannois a jusqu?? r?cemment ?t? tr?s industriel avec des usines comme Iril, qui fabriquait des bas, Baumgartner (Filtrona et ses filtres ? cigarettes) ou encore Kodak. Toutes ont ferm? et ont ?t? remplac?es soit par des ­soci?t?s employant de la main-d??uvre plus pointue, comme l?op?rateur t?l?coms Orange ou des bureaux d?ing?nieurs, soit par des PME industrielles. Or les firmes qui ont ferm? regorgeaient d?ouvriers peu qualifi?s. Iril par exemple se distinguait avec sa forte proportion d?employ?es turques qui ne parlaient pratiquement pas le fran?ais trente ans apr?s s??tre ?tablies dans la r?gion, se rem?more Ido Walter. ?Nous avons ici une surrepr?sentation de main-d??uvre ?trang?re ouvri?re. Ce matin, une soci?t? cherchait un comptable bilingue anglais-polonais. Vous voyez le probl?me!?? illustre Ido Walter.

    Parmi cette main-d??uvre peu qualifi?e, beaucoup de femmes, qui recherchent des activit?s ? temps partiel pour des raisons familiales. ?Vous ne vous imaginez pas les probl?mes que peut poser la garde des enfants!? s?exclame Caroline Sch?rter. ?D?autant plus qu?ici, les postes ? temps partiel sont plus rares, la r?gion reste d?favoris?e?, ajoute-t-elle.
    La banlieue industrielle de Lausanne n?a-t-elle donc pas chang?? Avec l?arriv?e de l?ECAL (Ecole cantonale d?art de Lausanne) et d?Orange, entre autres, Renens et ses voisines ne sont-elles pas en train de s?embourgeoiser? ?Il est vrai que je vois depuis quelque temps tomber au ch?mage des personnes issues de professions plus sp?cialis?es, comme un biologiste ou un journaliste. Ce sont des profils que nous n?avons pas coutume de voir?, admet Caroline Sch?rter, toujours souriante. Mais ce type de dossier n?en demeure pas moins exceptionnel, pour l?instant en tout cas.

    Le tissu ?conomique pr?sente de grandes similitudes dans le Nord vaudois. De nombreuses petites et moyennes entreprises, actives dans le d?colletage, la m?canique, la microm?canique, le fer, la t?le ou encore les commandes num?riques. Autant de soci?t?s exportatrices qui subissent plus gravement la crise que d?autres. Pour l?instant, le gros des demandeurs d?emploi provient de ces branches, qui comptaient beaucoup d?int?rimaires.

    Yverdon-Renens, m?me discours: ?Contrairement ? ce qui s?est pass? lors de la r?cession de 2002-03, les gens qualifi?s ne sont pas chez nous. On n?a pas de menuisiers, pas de charpentiers?, observe Josette Chatelan, conseill?re depuis treize ans ? Yverdon. ?D?ailleurs, on place encore facilement, m?me dans la construction?, ajoute-t-elle.

    Mais m?me dans cette branche, la situation devrait se tendre dans les mois qui viennent, malgr? des taux hypoth?caires au plancher. ?Oui, c?est vrai, la construction se porte encore bien, mais surtout sur La C?te?, observe Gilbert Friedli, en scrutant l?horizon de son bureau qui domine Yverdon. ?Voyez, on ne discerne aucune grue ? l?horizon. L?an dernier, j?en apercevais plusieurs de ma place de travail.? Les employ?s du b?timent de la r?gion vont d?sormais travailler de plus en plus souvent sur le bassin l?manique, mais lorsque les chantiers diminueront, ils se retrouveront eux aussi au ch?mage.

    Pas de d?prime pour autant. ?A c?t? des stimulations que nous donnons aux ch?meurs, nous avons les moyens d?aider les entreprises ? embaucher, via des aides ? l?insertion professionnelle qui peuvent s??tendre sur plusieurs mois?, conclut Josette Chatelan. Qui estime disposer des armes n?cessaires pour faire face ? la possible d?ferlante automnale.

    ?Et peut-?tre s?habitue-t-on aux crises?? s?interroge-t-elle. Le ch?mage ?tait bien plus s?v?re dans les ann?es 1990. Les ORP n?ont ?t? cr??s sur une base nationale qu?en 1996. Il leur a fallu des ann?es de rodage, mais aujourd?hui, ils se disent capables de d?fier la situation.


  • #2
    Suisse: situation ?conomique et impacts

    "Le pic du ch?mage sera atteint fin 2010"

    SECO | Selon les pr?visions du Secr?tariat d'Etat ? l'?conomie, le taux de ch?mage grimpera cet automne.


    ? Cyberphoto |


    ATS | 30.05.2009 | 12:14


    Le taux de ch?mage grimpera cet automne, moment o? la r?cession affectera l'?conomie domestique apr?s avoir touch? d?j? l'industrie et le tourisme. Il atteindra un pic fin 2010 et diminuera d?s l'ann?e suivante, selon les pr?visions du Secr?tariat d'Etat ? l'?conomie (SECO).

    En cons?quence, l'assurance ch?mage verra sa dette fortement aggrav?e. Celle-ci ?d?passera les 10 milliards de francs d'ici ? la fin de la crise, contre 4,1 milliards ? la fin 2008?, a pr?cis? Serge Gaillard, chef de la Division march? du travail au SECO, dans une interview accord?e samedi au quotidien ?Le Temps?.

    Pas de quoi s'alarmer, selon Serge Gaillard. Reste qu'?il est (...) f?cheux que nous soyons entr?s en r?cession avec une dette que nous n'avions pas r?ussi ? effacer pendant les ann?es de boom. Cela montre que nos estimations concernant le ch?mage moyen sur dix ans ont ?t? trop optimistes?, a-t-il conc?d?.

    Le repr?sentant du SECO soutient ainsi la r?vision de la loi sur l'assurance ch?mage (LACI) propos?e par le Conseil f?d?ral. Cela, de mani?re rapide afin ? (...) de diminuer les versements de l'assurance ch?mage de l'ordre de 550 millions de francs par ann?e, sur la base d'un ch?mage moyen de 3,2%?.

    Le budget des Offices r?gionaux de placement (ORP) grimpera ? 490 millions de francs cette ann?e, contre 380 millions en 2008, a indiqu? Serge Gaillard. Avant d'ajouter que les mesures actives qui coexistent ? c?t? de ce budget, telles que cours de perfectionnement ou semestres de motivation, co?teront 460 millions en 2009 et 700 millions l'an prochain.

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