Les services aux itinérants face à une éventuelle pandémie.
La préparation à une éventuelle pandémie d'influenza n'est pas une mince affaire. La planète entière affronte un virus hautement pathogène qui circule actuellement parmi la volaille et les oiseaux sauvages en Asie, en Afrique et en Europe. Ce même virus de la grippe aviaire a passé la barrière des espèces en infectant d'autres espèces animales (par exemple les chats et les porcs) et même les humains. Le fameux H5N1 a infecté 272 personnes depuis 2003 et tué 166 d'entre elles. Les experts craignent qu'en mutant ou en se recombinant avec une autre souche, le virus devienne plus facilement transmissible entre humains et déclenche une pandémie qui ferait des millions de morts dans le monde surtout dans les pays pauvres.
En fait, les pauvres seront les plus touchés ici et ailleurs. Face à la maladie, ils partent désavantagés. Parce qu'ils seront plus touchés, ils deviendront des vecteurs de transmission et seront considérés comme tels. Ils seront vus avec méfiance et peut-être même avec hostilité.
Au cours du mois de novembre 2006, une rencontre avec un fonctionnaire et le grand silence médiatique sur le risque d'une pandémie m'a incité à investiguer la question. Étant responsable d'un organisme qui vient en aide à des personnes itinérantes, je sais pertinemment que cette population est particulièrement vulnérable aux maladies infectieuses. J'ai senti la nécessité de m'informer sur la situation dans le monde, le niveau de risque, sur les mesures prévention, sur les plans d'action de nos gouvernements québécois et canadiens. Et il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour saisir qu'il est impérieux d'ouvrir la discussion sur la dispensation des services aux personnes itinérantes dès maintenant en prévision d'une pandémie.
Pour bien comprendre les difficultés qui s'annoncent il faut savoir ce que préconisent nos deux paliers de gouvernements en matière prévention, de soins et de préparation pour les organisations.
La stratégie de prévention préconisée
Les Canadiens sont appelés à se préparer dès maintenant en adoptant l'étiquette respiration, en se lavant les mains, en constituant une réserve d'urgence leur permettant de survivre 72 heures et en se tenant informés. (Voir www.influenza.gc.ca.) Le moins qu'on puisse dire c'est que la stratégie de prévention préconisée me laisse sur mon appétit. La stratégie n'est pas adaptée aux itinérants. Les organismes en itinérance devront déployer énormément d'énergie pour peu de résultats au niveau du changement des comportements relatifs à l'hygiène. Pour ce qui est de la constitution de réserves pour 72 heures, il faut oublier ça pour les itinérants. Ces précautions incomberont par défaut aux organismes en itinérance comme la question de relayer l'information d'ailleurs.
Une stratégie basée sur l'auto-soin à domicile
"La stratégie générale fera donc appel à la capacité des gens de se soigner par eux-mêmes, avec l'aide des familles, des amis, des groupes locaux et des ressources de la collectivité, sans oublier le soutien du réseau de la santé et des services sociaux et de ses partenaires. Dans ce contexte, le premier lieu de soins sera le domicile, ce qui contribuera à réduire la propagation de la maladie ainsi que la pression exercée sur le réseau" (Ministère de la Santé et des Services sociaux. Plan québécois de lutte à une pandémie d'influenza - Mission santé, 9 mars 2006, p. 63. Disponible sur le site http://www.pandemiequebec.ca/fr/cons...ectoriels.aspx ) Je ne sais pas quoi dire autrement que la dispensation des soins aux itinérants retomberont inévitablement dans la cour des organismes communautaires. La voie est toute tracée dans le plan.
Voici la réaction d'une québécoise à ce plan qui ne me semble pas particulièrement démunie. Elle travaille en communication et est devenue un modérateur sénior (sous le pseudonyme de Lyro) sur un site internet (www.flutrackers.com) consacré à la grippe aviaire. "Ce qui m'a poussée à m'enrôler dans le FluTrackers, c'est quand j'ai lu dans le Plan d'urgence qu'on allait nous poster une "trousse d'urgence" à domicile (c'est-à-dire, une belle brochure qui explique comment se laver les mains et compter sur nos "aidants naturels" pour nous soigner). J'ai compris qu'en cas de pandémie, nous serions laissés à nous-mêmes, nous serions seuls et totalement démunis." Cette réflexion m'a beaucoup trottée dans la tête.
Comment se préparer adéquatement?
Les organismes en itinérance seront-ils en mesure d'assumer la continuité de leurs services réguliers si une pandémie se déclare? Je ne crois pas. Prenez par exemple le cas des soupes populaires et des refuges. Ceux-ci pourront-ils opérés ou si des restrictions seront-elles décrétées pour des raisons de santé publique? (Plan Québécois p. 55)
Comment entend-t-on assurer la cohésion des services selon les phases d'alerte dans un secteur précis comme celui des services aux itinérants? Quels sont les services essentiels qu'il faut absolument préserver?
L'organisme dont j'assume la direction doit-il préparer un plan de continuité des services? Si oui, sur quelles données dois-je me baser pour le faire? Est-ce que le Guide de la planification de la continuité pour les entreprises canadiennes (référé sur le site du gouvernement canadien http://www.cme-mec.ca/pdf/CME_Pandemic_GuideFR.pdf) est adapté à la réalité d'un organisme communautaire?
Doit-on stocker du matériel de protection pour nos travailleurs qui font du suivi communautaire? Doit-on plutôt prévoir un montant dans le prochain budget de l'organisme pour l'achat de matériel de protection. Ce matériel nous sera-t-il fourni par le réseau de la santé et des services sociaux? Sera-t-il gratuit?
Comment fait-on pour planifier le remplacement du tiers de nos effectifs quand ceux-ci sont composés de sept salariés, de bénévoles, de participants à des programmes d'insertion, de stagiaires.
Les organismes en itinérance devront-ils assumer d'autres responsabilités que celles qui leur incombent aujourd'hui? La lecture du Plan québécois laisse planer peu de doutes là-dessus.
Pourquoi au fond je me préoccupe de la grippe aviaire?
Je peux bien vous le dire. Je me préoccupe activement de la grippe aviaire depuis que j'ai été en contact avec un fonctionnaire qui me faisait part de ses préoccupations par rapport à une éventuelle pandémie d'influenza H5N1. Je n'y connaissais pas grand chose moi des phases d'alerte de l'Organisation Mondiale de la Santé, du plan québécois, du plan canadien, des mesures de prévention, du Tamiflu qui sera rare comme de la m…. de pape, des vaccins qu'on aura peut-être pas eu le temps de développer ou de produire en quantité suffisante, des 220 millions de poulets, oies, canards etc. asiatiques, africains et européens qui sont abattus à cause de l'épizootie, des routes migratoires, de la panique qu'il faut surtout éviter et des solidarités qu'il faudrait absolument développer si on veut s'en sortir. Je n'ai quasiment pas parlé lors de cette rencontre sauf pour avouer ma quasi ignorance. Pourtant j'avais bien vu passer la question de la grippe aviaire dans l'actualité à l'hiver 2006 sans plus. C'est bien loin tout ça. Les photos de poulets et les gros titres avaient l'air ridicules. En tout cas je n'ai tellement pas paniqué que l'information est passée tout droit. Mais cette fois-ci je ne pouvais pas y échapper. Pendant que j'écoutais ce que me disait le fonctionnaire, j'ai fait quelques liens. J'ai pensé bien sûr à la nécessité de me protéger moi et ma famille. Bon! Pas de panique mais il faudrait vraiment que je sois plus vigilante et surtout mieux informée. Et puis m'est venu LA QUESTION à savoir qui pense aux sans-abri dans tout ça? Cette question-là je sais qu'elle n'est jamais évidente et il n'en fallait pas plus pour me mobiliser.
La communication du risque et les questions éthiques
Si je vous raconte tout ça c'est que je crois qu'il y a un problème au niveau de la communication. Bien sûr les autorités ne veulent pas causer de panique. Mais il ne faudrait pas verser dans l'excès contraire. "Les individus ont besoin d'être informé à l'avance, car une fois qu'une pandémie s'est déclarée, ils seront limités dans leur capacité d'absorber de nouvelles informations et de réagir en conséquence. Par ailleurs, selon des études internationales en communication des risques et en prise de décision, le public est plus porté à prendre des mesures appropriées durant une crise s'il a été mis à contribution dans la prise de décision." (Rôle de la communication des risques dans la planification entourant une pandémie, Octobre 2005 dans http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/intac...ionsbk5_f.html.) "Précisément parce qu'elle met à l'épreuve le vivre ensemble, la gestion du risque relève autant du débat social que du débat scientifique. Autrement, réduire la gestion du risque à l'avis du scientifique reviendrait à lui conférer la responsabilité des décisions qui concernent l'ensemble de la société, privant de fait, les intervenants impliqués dans les décisions retenues, aussi bien que les citoyens, de leur légitimité." (Volet santé publique du Plan québécois de lutte à une pandémie d'influenza - Mission santé. Avis du comité d'éthique de santé publique, juillet 2006, p. 31. Disponible sur le site du Comité d'éthique de santé publique http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/suj...amp;Expand=1#1 )
Ouvrir un débat
Ouvrir le débat sur le risque d'une pandémie et sur les mesures pour y faire face dans la population serait utile et sain. Pour ma part, je souhaite intéresser mes collègues du réseau de l'itinérance sur ces questions et y associer des personnes itinérantes autant que possible. Il y a beaucoup de pain sur la planche pour relever le défi d'une préparation à une pandémie d'influenza dans ce secteur d'activité. Pour les autres, j'ai parsemé cet article de références à des sites internet qui sont conçus pour le public en général. Mon préféré est un forum www.influenzah5n1.fr et j'y interviens à l'occasion sous le pseudonyme de Muscade. Si vous voulez réagir à cet article, n'hésitez pas et écrivez-moi à l'adresse suivante : info.archipel@bellnet.ca.
*****
Une version de cet article a été publié à Québec dans La Quête, mars 2007, pp.10-12 sous le titre "Mais qu'adviendra-t-il des démunis?"
La Quête est un magazine vendu mensuellement sur la rue depuis treize ans par des camelots issus du réseau de l'itinérance à Québec.
La préparation à une éventuelle pandémie d'influenza n'est pas une mince affaire. La planète entière affronte un virus hautement pathogène qui circule actuellement parmi la volaille et les oiseaux sauvages en Asie, en Afrique et en Europe. Ce même virus de la grippe aviaire a passé la barrière des espèces en infectant d'autres espèces animales (par exemple les chats et les porcs) et même les humains. Le fameux H5N1 a infecté 272 personnes depuis 2003 et tué 166 d'entre elles. Les experts craignent qu'en mutant ou en se recombinant avec une autre souche, le virus devienne plus facilement transmissible entre humains et déclenche une pandémie qui ferait des millions de morts dans le monde surtout dans les pays pauvres.
En fait, les pauvres seront les plus touchés ici et ailleurs. Face à la maladie, ils partent désavantagés. Parce qu'ils seront plus touchés, ils deviendront des vecteurs de transmission et seront considérés comme tels. Ils seront vus avec méfiance et peut-être même avec hostilité.
Au cours du mois de novembre 2006, une rencontre avec un fonctionnaire et le grand silence médiatique sur le risque d'une pandémie m'a incité à investiguer la question. Étant responsable d'un organisme qui vient en aide à des personnes itinérantes, je sais pertinemment que cette population est particulièrement vulnérable aux maladies infectieuses. J'ai senti la nécessité de m'informer sur la situation dans le monde, le niveau de risque, sur les mesures prévention, sur les plans d'action de nos gouvernements québécois et canadiens. Et il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour saisir qu'il est impérieux d'ouvrir la discussion sur la dispensation des services aux personnes itinérantes dès maintenant en prévision d'une pandémie.
Pour bien comprendre les difficultés qui s'annoncent il faut savoir ce que préconisent nos deux paliers de gouvernements en matière prévention, de soins et de préparation pour les organisations.
La stratégie de prévention préconisée
Les Canadiens sont appelés à se préparer dès maintenant en adoptant l'étiquette respiration, en se lavant les mains, en constituant une réserve d'urgence leur permettant de survivre 72 heures et en se tenant informés. (Voir www.influenza.gc.ca.) Le moins qu'on puisse dire c'est que la stratégie de prévention préconisée me laisse sur mon appétit. La stratégie n'est pas adaptée aux itinérants. Les organismes en itinérance devront déployer énormément d'énergie pour peu de résultats au niveau du changement des comportements relatifs à l'hygiène. Pour ce qui est de la constitution de réserves pour 72 heures, il faut oublier ça pour les itinérants. Ces précautions incomberont par défaut aux organismes en itinérance comme la question de relayer l'information d'ailleurs.
Une stratégie basée sur l'auto-soin à domicile
"La stratégie générale fera donc appel à la capacité des gens de se soigner par eux-mêmes, avec l'aide des familles, des amis, des groupes locaux et des ressources de la collectivité, sans oublier le soutien du réseau de la santé et des services sociaux et de ses partenaires. Dans ce contexte, le premier lieu de soins sera le domicile, ce qui contribuera à réduire la propagation de la maladie ainsi que la pression exercée sur le réseau" (Ministère de la Santé et des Services sociaux. Plan québécois de lutte à une pandémie d'influenza - Mission santé, 9 mars 2006, p. 63. Disponible sur le site http://www.pandemiequebec.ca/fr/cons...ectoriels.aspx ) Je ne sais pas quoi dire autrement que la dispensation des soins aux itinérants retomberont inévitablement dans la cour des organismes communautaires. La voie est toute tracée dans le plan.
Voici la réaction d'une québécoise à ce plan qui ne me semble pas particulièrement démunie. Elle travaille en communication et est devenue un modérateur sénior (sous le pseudonyme de Lyro) sur un site internet (www.flutrackers.com) consacré à la grippe aviaire. "Ce qui m'a poussée à m'enrôler dans le FluTrackers, c'est quand j'ai lu dans le Plan d'urgence qu'on allait nous poster une "trousse d'urgence" à domicile (c'est-à-dire, une belle brochure qui explique comment se laver les mains et compter sur nos "aidants naturels" pour nous soigner). J'ai compris qu'en cas de pandémie, nous serions laissés à nous-mêmes, nous serions seuls et totalement démunis." Cette réflexion m'a beaucoup trottée dans la tête.
Comment se préparer adéquatement?
Les organismes en itinérance seront-ils en mesure d'assumer la continuité de leurs services réguliers si une pandémie se déclare? Je ne crois pas. Prenez par exemple le cas des soupes populaires et des refuges. Ceux-ci pourront-ils opérés ou si des restrictions seront-elles décrétées pour des raisons de santé publique? (Plan Québécois p. 55)
Comment entend-t-on assurer la cohésion des services selon les phases d'alerte dans un secteur précis comme celui des services aux itinérants? Quels sont les services essentiels qu'il faut absolument préserver?
L'organisme dont j'assume la direction doit-il préparer un plan de continuité des services? Si oui, sur quelles données dois-je me baser pour le faire? Est-ce que le Guide de la planification de la continuité pour les entreprises canadiennes (référé sur le site du gouvernement canadien http://www.cme-mec.ca/pdf/CME_Pandemic_GuideFR.pdf) est adapté à la réalité d'un organisme communautaire?
Doit-on stocker du matériel de protection pour nos travailleurs qui font du suivi communautaire? Doit-on plutôt prévoir un montant dans le prochain budget de l'organisme pour l'achat de matériel de protection. Ce matériel nous sera-t-il fourni par le réseau de la santé et des services sociaux? Sera-t-il gratuit?
Comment fait-on pour planifier le remplacement du tiers de nos effectifs quand ceux-ci sont composés de sept salariés, de bénévoles, de participants à des programmes d'insertion, de stagiaires.
Les organismes en itinérance devront-ils assumer d'autres responsabilités que celles qui leur incombent aujourd'hui? La lecture du Plan québécois laisse planer peu de doutes là-dessus.
Pourquoi au fond je me préoccupe de la grippe aviaire?
Je peux bien vous le dire. Je me préoccupe activement de la grippe aviaire depuis que j'ai été en contact avec un fonctionnaire qui me faisait part de ses préoccupations par rapport à une éventuelle pandémie d'influenza H5N1. Je n'y connaissais pas grand chose moi des phases d'alerte de l'Organisation Mondiale de la Santé, du plan québécois, du plan canadien, des mesures de prévention, du Tamiflu qui sera rare comme de la m…. de pape, des vaccins qu'on aura peut-être pas eu le temps de développer ou de produire en quantité suffisante, des 220 millions de poulets, oies, canards etc. asiatiques, africains et européens qui sont abattus à cause de l'épizootie, des routes migratoires, de la panique qu'il faut surtout éviter et des solidarités qu'il faudrait absolument développer si on veut s'en sortir. Je n'ai quasiment pas parlé lors de cette rencontre sauf pour avouer ma quasi ignorance. Pourtant j'avais bien vu passer la question de la grippe aviaire dans l'actualité à l'hiver 2006 sans plus. C'est bien loin tout ça. Les photos de poulets et les gros titres avaient l'air ridicules. En tout cas je n'ai tellement pas paniqué que l'information est passée tout droit. Mais cette fois-ci je ne pouvais pas y échapper. Pendant que j'écoutais ce que me disait le fonctionnaire, j'ai fait quelques liens. J'ai pensé bien sûr à la nécessité de me protéger moi et ma famille. Bon! Pas de panique mais il faudrait vraiment que je sois plus vigilante et surtout mieux informée. Et puis m'est venu LA QUESTION à savoir qui pense aux sans-abri dans tout ça? Cette question-là je sais qu'elle n'est jamais évidente et il n'en fallait pas plus pour me mobiliser.
La communication du risque et les questions éthiques
Si je vous raconte tout ça c'est que je crois qu'il y a un problème au niveau de la communication. Bien sûr les autorités ne veulent pas causer de panique. Mais il ne faudrait pas verser dans l'excès contraire. "Les individus ont besoin d'être informé à l'avance, car une fois qu'une pandémie s'est déclarée, ils seront limités dans leur capacité d'absorber de nouvelles informations et de réagir en conséquence. Par ailleurs, selon des études internationales en communication des risques et en prise de décision, le public est plus porté à prendre des mesures appropriées durant une crise s'il a été mis à contribution dans la prise de décision." (Rôle de la communication des risques dans la planification entourant une pandémie, Octobre 2005 dans http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/intac...ionsbk5_f.html.) "Précisément parce qu'elle met à l'épreuve le vivre ensemble, la gestion du risque relève autant du débat social que du débat scientifique. Autrement, réduire la gestion du risque à l'avis du scientifique reviendrait à lui conférer la responsabilité des décisions qui concernent l'ensemble de la société, privant de fait, les intervenants impliqués dans les décisions retenues, aussi bien que les citoyens, de leur légitimité." (Volet santé publique du Plan québécois de lutte à une pandémie d'influenza - Mission santé. Avis du comité d'éthique de santé publique, juillet 2006, p. 31. Disponible sur le site du Comité d'éthique de santé publique http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/suj...amp;Expand=1#1 )
Ouvrir un débat
Ouvrir le débat sur le risque d'une pandémie et sur les mesures pour y faire face dans la population serait utile et sain. Pour ma part, je souhaite intéresser mes collègues du réseau de l'itinérance sur ces questions et y associer des personnes itinérantes autant que possible. Il y a beaucoup de pain sur la planche pour relever le défi d'une préparation à une pandémie d'influenza dans ce secteur d'activité. Pour les autres, j'ai parsemé cet article de références à des sites internet qui sont conçus pour le public en général. Mon préféré est un forum www.influenzah5n1.fr et j'y interviens à l'occasion sous le pseudonyme de Muscade. Si vous voulez réagir à cet article, n'hésitez pas et écrivez-moi à l'adresse suivante : info.archipel@bellnet.ca.
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Une version de cet article a été publié à Québec dans La Quête, mars 2007, pp.10-12 sous le titre "Mais qu'adviendra-t-il des démunis?"
La Quête est un magazine vendu mensuellement sur la rue depuis treize ans par des camelots issus du réseau de l'itinérance à Québec.
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