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Apr?s trois ans de tro?ka, le Portugal a la gueule de bois
FRAN?OIS MUSSEAU MADRID, DE NOTRE CORRESPONDANT 16 MAI 2014 ? 19:06
Aust?rit? . Au prix d?une casse sociale sans pr?c?dent, le pays, ?assaini?, s?affranchit de la tutelle internationale. Une fiert? pour le gouvernement.
/.../
Apr?s l?Irlande en d?cembre, la nation ib?rique sortirait donc fortifi?e, jurent les conservateurs au pouvoir. Ils soulignent que le d?ficit public de 10,6% du PIB a pu ?tre ramen? sous la barre des 5%. Et rappellent que le bon portugais sur dix ans, qui frisait les 11% en avril 2011, conna?t d?sormais un minimum historique, autour de 3,5%. ?Notre pays a r?cup?r? sa libert? et sa pleine souverainet?, a insist? Portas. Nous sommes clairement sur la voie de la r?cup?ration .?
Pas si s?r. Car la sortie du tunnel s?annonce d?licate. La chute de la croissance (-0,7%) au premier trimestre vient doucher les espoirs. Quant aux efforts pour juguler le d?ficit, ils se r?percutent notamment sur une dette publique consid?rable qui devrait d?passer les 130% du PIB cette ann?e.
Cela n?emp?che pas le gouvernement de Passos Coelho de bomber le torse. Fier de ses ?450 mesures d?aust?rit? prises en mille jours?, le leader conservateur a m?me choisi une ?saida limpa? (?sortie propre?), ? savoir un retour sur les march?s sans le filet d?une ligne de cr?dit pr?ventive assur?e par l?UE pour r?duire les risques. ?Nous avons une ann?e de financement garanti et nous pouvons nous en sortir tout seuls?, insiste Passos Coelho. Un optimisme pas du tout partag? par Bruxelles, qui redoute que les taux d?int?r?t des bons portugais ne s?envolent ? nouveau, obligeant ? un deuxi?me plan de sauvetage.
Seule certitude : les sacrifices budg?taires vont se poursuivre. Au grand dam d?une population d?j? r?volt?e par ce que ces trois ans de coupes ont suppos?. Un demi-million de gens ont perdu leur emploi - le ch?mage a atteint 15%, un record -, les retrait?s et les fonctionnaires ont vu leur treizi?me mois fondre, la TVA a bondi de 13 ? 23%. Sans parler des coupes claires dans l?enseignement et surtout dans la sant?, o? m?me les urgences sont d?sormais payantes. Quant aux jeunes - la g?n?ration la plus dipl?m?e de l?histoire portugaise -, ils sont au choix ch?meurs (39%), pr?caires ou ?migr?s. ?Impossible de ne pas avoir un parent qui a quitt? le pays comme dans les tristes ann?es 50 ou 60?, se d?sole le socialiste Manuel Alegre.
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FRAN?OIS MUSSEAU MADRID, DE NOTRE CORRESPONDANT 16 MAI 2014 ? 19:06
Aust?rit? . Au prix d?une casse sociale sans pr?c?dent, le pays, ?assaini?, s?affranchit de la tutelle internationale. Une fiert? pour le gouvernement.
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Apr?s l?Irlande en d?cembre, la nation ib?rique sortirait donc fortifi?e, jurent les conservateurs au pouvoir. Ils soulignent que le d?ficit public de 10,6% du PIB a pu ?tre ramen? sous la barre des 5%. Et rappellent que le bon portugais sur dix ans, qui frisait les 11% en avril 2011, conna?t d?sormais un minimum historique, autour de 3,5%. ?Notre pays a r?cup?r? sa libert? et sa pleine souverainet?, a insist? Portas. Nous sommes clairement sur la voie de la r?cup?ration .?
Pas si s?r. Car la sortie du tunnel s?annonce d?licate. La chute de la croissance (-0,7%) au premier trimestre vient doucher les espoirs. Quant aux efforts pour juguler le d?ficit, ils se r?percutent notamment sur une dette publique consid?rable qui devrait d?passer les 130% du PIB cette ann?e.
Cela n?emp?che pas le gouvernement de Passos Coelho de bomber le torse. Fier de ses ?450 mesures d?aust?rit? prises en mille jours?, le leader conservateur a m?me choisi une ?saida limpa? (?sortie propre?), ? savoir un retour sur les march?s sans le filet d?une ligne de cr?dit pr?ventive assur?e par l?UE pour r?duire les risques. ?Nous avons une ann?e de financement garanti et nous pouvons nous en sortir tout seuls?, insiste Passos Coelho. Un optimisme pas du tout partag? par Bruxelles, qui redoute que les taux d?int?r?t des bons portugais ne s?envolent ? nouveau, obligeant ? un deuxi?me plan de sauvetage.
Seule certitude : les sacrifices budg?taires vont se poursuivre. Au grand dam d?une population d?j? r?volt?e par ce que ces trois ans de coupes ont suppos?. Un demi-million de gens ont perdu leur emploi - le ch?mage a atteint 15%, un record -, les retrait?s et les fonctionnaires ont vu leur treizi?me mois fondre, la TVA a bondi de 13 ? 23%. Sans parler des coupes claires dans l?enseignement et surtout dans la sant?, o? m?me les urgences sont d?sormais payantes. Quant aux jeunes - la g?n?ration la plus dipl?m?e de l?histoire portugaise -, ils sont au choix ch?meurs (39%), pr?caires ou ?migr?s. ?Impossible de ne pas avoir un parent qui a quitt? le pays comme dans les tristes ann?es 50 ou 60?, se d?sole le socialiste Manuel Alegre.
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