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Les s?ries de l??t? Apr?s quatre ans d?aust?rit?, o? en sont les pays de la zone euro ? (5/6)
L?Espagne pleure ses ch?teaux ?croul?s
le 20/07/2013 ? 05:00? Madrid, Francis Brochet Vu 20 fois
Une file de ch?meurs devant un bureau pour l?emploi, dans la banlieue madril?ne. Selon les derni?res pr?visions de l?OCDE, le taux de ch?mage espagnol devrait atteindre 27,8 % l?an prochain. Photo AFP
Suite de notre tour d?Europe, aujourd?hui ? Madrid, dans une Espagne ruin?e par la crise immobili?re. Celle-ci se double d?une crise politique, et m?me morale, sur fond de scandales de corruption.
C?est une petite librairie d?un quartier tranquille de Madrid, la Libreria de Mercado. On venait pour un livre, L??conomie de la peur , et la conversation a roul? sur le ch?mage : ? Je sors du ch?mage, mon fr?re est au ch?mage ?, explique la libraire, Cristina Garcia Mateos. ? Et moi aussi, je suis au ch?mage ! ?, interrompt une cliente : Rosa, 54 ans, est venue d?poser des offres de cours d?anglais, ? dix euros de l?heure. Licenci?e d?une multinationale, elle cherche depuis deux ans : ? Jour et nuit, sur internet. Je trouve des postes, mais quand ils voient mon ?ge? ? Rosa ne percevra bient?t plus aucune allocation.
Un Espagnol sur quatre est au ch?mage, un sur deux chez les plus jeunes. Le r?sultat d?une crise qui a d?but? en 2008, avec l??clatement de la bulle immobili?re. ? Il y avait de l?argent pour tout ?, se souvient l??crivain Antonio Munoz Molina, dans un livre rageur et magnifique, Todo que era solido ( Tout ce qui ?tait solide , traduit cet automne au Seuil). Le pays n??tait qu?un immense chantier, les banques pr?taient sans barguigner.
M?nages ?trangl?s
Et puis tout s?est effondr?. ? Nous ?tions des nouveaux riches, nous sommes devenus des nouveaux pauvres ?, r?sume Antonio Munoz Molina. Les m?nages espagnols, le plus souvent (83 %) propri?taires de leur logement, ont vu les prix chuter de 30 % depuis le pic de 2008. Dans le m?me temps, les taux d?int?r?t ont grimp?, ?tranglant des m?nages endett?s pour trente, quarante ans.
La libraire du Mercado, Cristina, 45 ans, gagnait tr?s bien sa vie au temps b?ni du boom. ? Maintenant, quand j?ai fini de tout payer, il me reste un salaire de 600 euros. ? Et elle s??nerve quand on lui cite ce jugement du pr?sident du gouvernement, Mariano Rajoy : ? Nous ne pouvons pas dire que ?a va bien, mais ?a va mieux ?? ? Ces gens-l? ne savent pas ce qu?ils disent ! ?
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L?Espagne pleure ses ch?teaux ?croul?s
le 20/07/2013 ? 05:00? Madrid, Francis Brochet Vu 20 fois
Une file de ch?meurs devant un bureau pour l?emploi, dans la banlieue madril?ne. Selon les derni?res pr?visions de l?OCDE, le taux de ch?mage espagnol devrait atteindre 27,8 % l?an prochain. Photo AFP
Suite de notre tour d?Europe, aujourd?hui ? Madrid, dans une Espagne ruin?e par la crise immobili?re. Celle-ci se double d?une crise politique, et m?me morale, sur fond de scandales de corruption.
C?est une petite librairie d?un quartier tranquille de Madrid, la Libreria de Mercado. On venait pour un livre, L??conomie de la peur , et la conversation a roul? sur le ch?mage : ? Je sors du ch?mage, mon fr?re est au ch?mage ?, explique la libraire, Cristina Garcia Mateos. ? Et moi aussi, je suis au ch?mage ! ?, interrompt une cliente : Rosa, 54 ans, est venue d?poser des offres de cours d?anglais, ? dix euros de l?heure. Licenci?e d?une multinationale, elle cherche depuis deux ans : ? Jour et nuit, sur internet. Je trouve des postes, mais quand ils voient mon ?ge? ? Rosa ne percevra bient?t plus aucune allocation.
Un Espagnol sur quatre est au ch?mage, un sur deux chez les plus jeunes. Le r?sultat d?une crise qui a d?but? en 2008, avec l??clatement de la bulle immobili?re. ? Il y avait de l?argent pour tout ?, se souvient l??crivain Antonio Munoz Molina, dans un livre rageur et magnifique, Todo que era solido ( Tout ce qui ?tait solide , traduit cet automne au Seuil). Le pays n??tait qu?un immense chantier, les banques pr?taient sans barguigner.
M?nages ?trangl?s
Et puis tout s?est effondr?. ? Nous ?tions des nouveaux riches, nous sommes devenus des nouveaux pauvres ?, r?sume Antonio Munoz Molina. Les m?nages espagnols, le plus souvent (83 %) propri?taires de leur logement, ont vu les prix chuter de 30 % depuis le pic de 2008. Dans le m?me temps, les taux d?int?r?t ont grimp?, ?tranglant des m?nages endett?s pour trente, quarante ans.
La libraire du Mercado, Cristina, 45 ans, gagnait tr?s bien sa vie au temps b?ni du boom. ? Maintenant, quand j?ai fini de tout payer, il me reste un salaire de 600 euros. ? Et elle s??nerve quand on lui cite ce jugement du pr?sident du gouvernement, Mariano Rajoy : ? Nous ne pouvons pas dire que ?a va bien, mais ?a va mieux ?? ? Ces gens-l? ne savent pas ce qu?ils disent ! ?
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