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Hong Kong: situation ?conomique et impacts

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    A Hongkong, la crise économique a d'abord appauvri les riches

    LE MONDE | 07.03.09 | 16h23 • Mis à jour le 07.03.09 | 16h23

    Hongkong Correspondance

    La crise, les Hongkongais connaissent. C'est un refrain qui revient si souvent qu'il semble n'effrayer plus personne. Certains l'attendent même avec une avidité avouée pour les affaires qui vont se présenter. Au cours des vingt-cinq dernières années, il y a eu la grave panique suite aux accords Thatcher-Deng Xiaoping (1984), la crise boursière de 1987, les effets de Tian Anmen en 1989, la crise asiatique (1998), l'explosion de la bulle Internet (2000), et enfin en 2003 le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère).


    Lors de chacune de ces crises, la Bourse et l'immobilier se sont effondrés brutalement, pour se reprendre parfois presque aussi vite. "C'est le casino permanent. Les gens sont relativement habitués à perdre de l'argent en Bourse, note Fabrice Jacob, le président de la société de gestion JK Capital Management. Les effets de cette crise ressemblent au passé, mais, pour le moment, en bien moins graves."

    L'effondrement de la Bourse, qui a perdu 62 % depuis son dernier pic le 30 octobre 2007, n'a pas suffi à ruiner les tycoons de Hongkong. Lors de la recapitalisation massive de la banque sino-britannique HSBC, les grosses fortunes ont répondu en masse. L'homme d'affaires Li Ka-shing s'est engagé pour 250 millions d'euros.

    A l'exception de quelques fermetures de boutiques et du nombre impressionnant de cargos à l'arrêt aux abords immédiats du port de Hongkong, il est en effet encore difficile de déceler à l'oeil nu les signes attendus d'une crise. "On vend autant de vin mais les clients choisissent des bouteilles moins chères. Dans nos restaurants, ils font aussi plus attention, mais on en a gagné autant de nouveaux qu'on en a perdus", indique le restaurateur Kin Yee Pong, confirmant que les grands hôtels sont plus affectés.

    Autre surprise, la marque française de produits de luxe Hermès a enregistré, selon Bertrand Michaud, directeur général de la marque en Asie, "une croissance à deux chiffres" en janvier et février. "Nos produits ont peut-être eu le rôle de valeur refuge", dit-il.

    Selon les statistiques officielles, le nombre des foyers les plus riches a diminué de 15 % en quelques mois alors que les plus pauvres n'ont pas encore véritablement fait les frais de cette crise. Toutefois, l'appauvrissement des riches reste relatif. Certes, l'immobilier a déjà chuté de 25 %, mais il avait augmenté de 100 % en quelques années et Hongkong est devenue la place la plus chère au monde pour les bureaux. C'est d'ailleurs l'un des facteurs qui pourrait aggraver rapidement la situation des commerces si, contrairement aux crises précédentes, les propriétaires fonciers maintenaient un niveau excessivement haut des loyers.

    "La dernière (crise) a heurté les classes moyennes. Celle-ci a d'abord frappé le haut du pavé" observe l'homme d'affaires Paul Zimmerman, dont l'une des activités est la vente de voitures de luxe Aston Martin. Dans la grande agence de voyages Jebsen qu'il dirige, les voyages d'affaires ont baissé de 60 %. Il a proposé à ses 400 salariés de prendre des jours supplémentaires de congé sans solde. "Tout le monde préfère perdre 10 % de son salaire que son emploi", indique M. Zimmerman qui n'exclut pas de devoir "prendre d'autres mesures prochainement". Ailleurs, et en particulier dans le secteur financier (6 % de l'emploi), certains employés ont accepté de travailler sans salaire plutôt que de perdre leur emploi. Ils sont rémunérés au résultat.

    L'emploi est devenu la priorité absolue du gouvernement. Maintenu autour de 3,5 % depuis plusieurs années, le taux de chômage a atteint 4,6 % en janvier et pourrait grimper à 7 %. Le 25 février, lors de la présentation du budget, le ministre des finances, Tsang Chun-wah, a affirmé que 2009 verrait sans doute une contraction de l'économie comprise entre 2 % et 3 %. Le gouvernement, comme la majorité des Hongkongais, s'attend à ce que la situation s'aggrave. Et ici, plus encore qu'ailleurs, la principale inconnue de l'avenir est... la Chine.

    Florence de Changy

    Les effets des turbulences sont encore peu visibles, hormis sur le port. L'emploi est toutefois devenu la priorité du gouvernement local
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