Compressions budg?taires au Qu?bec - La Sant? publique menac?e

[Diane Morin]

COMPRESSIONS
La Sant? publique menac?e

Les budgets seraient amput?s de 30 %, compromettant la pr?vention
4 novembre 2014 |Am?lie Daoust-Boisvert | Sant?

La surveillance des maladies infectieuses et la vaccination font partie des missions intouchables de la Sant? publique.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
La surveillance des maladies infectieuses et la vaccination font partie des missions intouchables de la Sant? publique.
Apr?s des compressions d?j? douloureuses cette ann?e, Qu?bec a demand? aux directions r?gionales de sant? publique de se d?partir de pr?s d?un employ? sur trois pour le 1er avril prochain. C?est tout le volet pr?vention qui est en p?ril.

Les ?conomies recherch?es sont sans pr?c?dent en sant? publique, ? la hauteur de 30 % des budgets actuels, ce qui entra?nerait les nombreuses suppressions de postes a appris Le Devoir.

Des impacts sur la sant? de la population, surtout les personnes les plus vuln?rables, ainsi que des retomb?es financi?res n?gatives ? moyen terme sont ? pr?voir, avertit le pr?sident de l?Association des m?decins en sant? communautaire. ? C?est une d?cision qui va ? l?encontre des int?r?ts de la population et du r?seau de la sant?. La pr?vention est un investissement qui rapporte. Les ?conomies seront ? la marge et ? court terme ?, d?plore le Dr Yv Bonnier-Viger.

Vaccination, surveillance des maladies et intoxications ? d?claration obligatoire, surveillance des maladies infectieuses, d?pistage, certaines missions de la sant? publique sont ? toutes fins utiles intouchables. On peut difficilement imaginer cesser de vacciner les enfants, de r?pertorier les cas de C. difficile ou de se pr?parer ? la survenue d?un cas d?Ebola au Qu?bec.

C?est donc la pr?vention et la promotion de la sant? qui risquent le plus. Pour l?instant, les agences de la sant? et des services sociaux ne sont pas en mesure de d?tailler quels programmes seront touch?s.

Sant? publique : ? probl?me ? politique

Une source tr?s au fait du dossier et oeuvrant en sant? publique au Qu?bec affirme que le gouvernement lib?ral voit la sant? publique comme un probl?me plut?t qu?une solution. Cette personne est forc?e de garder l?anonymat, car elle craint un cong?diement pur et simple. Bas?es pourtant sur des donn?es scientifiques, les prises de position de la sant? publique sont tr?s mal vues, explique cette source. ? Pour eux, c?est de la politique. Pour nous, ce sont des donn?es probantes ?, d?plore-t-elle. Depuis l??lection des lib?raux, six directeurs de la sant? publique ont d?missionn?. D?autres ont d?nonc? une ? vendetta ?.

? C?est un chiffre arbitraire. Est-ce qu?on couperait 30 % dans une autre mission du MSSS ? ?, demande cette source. ? Si on ne r?agit pas, ils vont aller de l?avant. Il faut les arr?ter. ?

Diff?rentes sources ont ?galement rapport? au Devoir que des propos tenus par la ministre d?l?gu?e ? la sant? publique Lucie Charlebois confirment cette hypoth?se. ? Si vous voulez faire de la politique, mettez votre face sur un poteau ?, aurait-elle affirm? ? propos de la sant? publique lors d?une r?union.

? Des interventions sur l?amiante, le casino virtuel, l??changeur Turcot, allaient ? l?encontre des int?r?ts des gens qui appuient le Parti lib?ral. Je pense sinc?rement qu?il y a un lien, et que ce n?est pas simplement Ga?tan Barrette ? qui est derri?re ces coupes, croit le Dr Bonnier-Viger.

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[Diane Morin]

Re: Compressions budg?taires au Qu?bec - La Sant? publique menac?e

R?FORME DE LA SANT?
Castonguay pr?voit une catastrophe

Le projet de loi 10 doit ?tre retir?, dit le p?re de l?assurance maladie

3 novembre 2014 |Philippe Orfali | Qu?bec


Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir

La r?forme du ministre Ga?tan Barrette n?est pas la voie ? prendre en sant?, dit Claude Castonguay.

Une catastrophe attend le syst?me de sant? qu?b?cois si la r?forme Barrette est mise ? ex?cution sans changements substantiels, pr?vient le p?re de l?assurance maladie, Claude Castonguay. Dans une lettre adress?e ? Philippe Couillard, l?ex-ministre lib?ral demande au premier ministre de rappeler ? l?ordre Ga?tan Barrette et d?amender le projet de loi 10.

? Vous qui avez ?t? ministre de la Sant?, vous savez qu?il est impossible pour un ministre de vouloir g?rer ? distance un syst?me aussi vaste et complexe que celui de la sant?. Vous avez aussi ?t? en mesure de constater l?importance de d?politiser le syst?me, compte tenu des difficiles d?cisions qui doivent ?tre prises malgr? les pressions ?, ?crit Claude Castonguay, ministre lib?ral de 1970 ? 1973, et ex-pr?sident du Groupe de travail sur le financement du syst?me de sant?, dont les travaux se sont achev?s en 2008.

Sans une r?vision importante du projet de loi 10, ce projet ? digne des ex-r?gimes socialistes de l?Europe de l?Est ? risque de ? donner les m?mes terribles r?sultats que dans ces pays ?, avance-t-il dans une courte missive adress?e au premier ministre, dont Le Devoir a obtenu copie.

? Il est maintenant ?vident que votre ministre a l?intention de faire adopter son projet de loi 10 malgr? l?opposition g?n?ralis?e qu?il suscite. La n?cessit? d?all?ger les structures administratives du syst?me ne justifie aucunement le changement majeur projet? par votre ministre. Ce projet de loi, s?il est adopt?, va enfermer de fa?on d?finitive notre syst?me de sant? dans une bureaucratie ?touffante. ?

La r?forme, pr?sent?e ? la fin septembre, vise ? concentrer l?administration de la sant? entre les mains du ministre de la Sant? et de nouvelles structures r?gionales, les Centres int?gr?s de sant? et de services sociaux (CISSS). Le nombre d??tablissements de sant? passerait de 182 ? 28, ce qui pourrait mener ? des ?conomies annuelles de 220 millions de dollars ? compter de 2017. En outre, 10 % des postes de cadres du r?seau seraient abolis, essentiellement par l?entremise de d?parts ? la retraite.

Surtout, aux yeux des adversaires de M. Barrette, dont M. Castonguay, ce projet augmente de fa?on inqui?tante les pouvoirs du titulaire du portefeuille de la Sant?, qui pourra nommer les membres des conseils d?administration et les p.-d.g. des CISSS, et intervenir directement dans la gestion des ?tablissements.

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http://www.ledevoir.com/politique/quebec/422825/reforme-de-la-sante-castonguay-prevoit-une-catastrophe

[Diane Morin]

Re: Compressions budg?taires au Qu?bec - La Sant? publique menac?e

COUPES EN SANT? PUBLIQUE

De l?accessoire

5 novembre 2014 |Jos?e Boileau | Sant?

Alors, on coupe ou pas en sant? ? ? chaque nouvel exemple de budget sabr?, la r?ponse gouvernementale est implacable : l?objectif est ? purement administratif ? et il y a moyen de l?atteindre ? sans toucher aux services ?. Mais que ceux qui, de l?int?rieur, pr?tendent le contraire se le tiennent pour dit : c?est la porte s?ils protestent. Bonjour le d?bat ?clair? !

Interrog?e mardi sur les compressions budg?taires en sant? publique r?v?l?es par Le Devoir, la ministre Luce Charlebois, d?l?gu?e ? la R?adaptation, ? la Protection de la jeunesse et ? la Sant? publique, avait du mal ? cacher son agacement. Il s?agit simplement d?? efforts d?optimisation ? demand?s ? tous, a-t-elle dit, ajoutant que si ? les autres sont capables, pourquoi pas eux ?. Il n?est ? nullement question de couper dans la pr?vention ?, que la sant? publique trouve autre chose. Air connu.

Pourtant, l?impression reste qu?on joue sur les mots, ne serait-ce qu?en raison du silence impos? ? tous ces dirigeants du r?seau que la r?forme de la sant? du ministre Ga?tan Barrette bouscule sans m?nagement. Ce silence est politique : ce n?est pas pour rien qu?en coulisse, des ministres menacent de cong?diement les opposants de l?int?rieur ? leurs projets.

En sant? publique, c?est pire car ils doivent se taire ? un autre titre : fini la portion de leur mandat qui leur enjoint d?aborder des sujets sensibles, de ceux qui d?rangent les politiciens et les brasseurs d?affaires. Les mines, le jeu, les ?lots de chaleur en ville, toute la panoplie des questions environnementales, le gouvernement ne veut plus rien entendre de la part de ses sp?cialistes en sant? publique ! Au lieu de voir l? des avis d?experts, les lib?raux ont d?cid? de les consid?rer comme des politiciens en devenir qui n?ont qu?? se faire ?lire s?ils veulent parler. ? Mettez votre face sur un poteau ?, aurait dit la ministre Charlebois. Bonjour libert? professionnelle : l?air d?Ottawa souffle bel et bien sur le Qu?bec.

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