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2009: Une ann?e calamiteuse

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    Une ann?e calamiteuse

    ?ric Desrosiers 14 d?cembre 2009 Actualit?s ?conomiques
    Bon d?barras, soupirera-t-on en choeur lorsque sonneront les derniers coups de cette ann?e calamiteuse. Les premiers signes de reprise mondiale ne doivent toutefois pas nous tromper. 2009 et son cort?ge de malheurs continueront de nous hanter encore longtemps.

    On sait bien que plusieurs pays n'ont pas attendu le d?but de cette ann?e de mis?re pour avoir les deux pieds bien enfonc?s dans la r?cession ?conomique, et que la crise financi?re mondiale avait commenc? bien avant cela encore, mais quand m?me! C'est en 2009 que la d?bandade ?conomique des pays d?velopp?s a plong? en r?cession l'?conomie mondiale tout enti?re pour la premi?re fois depuis la Grande D?pression en provoquant, par le fait m?me, un premier recul du commerce mondial depuis la Seconde Guerre mondiale, une explosion du ch?mage et un effondrement des finances publiques.

    Heureusement, les bonnes nouvelles ont commenc? ? se faire de plus en plus nombreuses ? mesure que l'on s'approchait de la fin de l'ann?e. ?L'?conomie mondiale a renou? avec la croissance, et la situation financi?re s'est sensiblement am?lior?e?, constatait le Fonds mon?taire international (FMI) dans son plus r?cent portrait d'ensemble.

    La croissance ?conomique a beau ?tre revenue, elle risque de rester mollassonne presque partout, ? l'exception des insolentes puissances ?mergentes, comme la Chine et l'Inde. Selon une r?cente ?tude du FMI, les r?cessions issues de crises financi?res ont la f?cheuse habitude d'infliger des dommages ?conomiques beaucoup plus durables que les autres r?cessions. En moyenne, les pays ayant connu ce genre de crise au cours des 40 derni?res ann?es n'avaient toujours pas recouvr? le terrain perdu durant la crise plus de sept ans apr?s les ?v?nements. Dans plusieurs cas, cela a men? ? une perte de production permanente du fait, notamment, de la disqualification des travailleurs rest?s trop longtemps sans emploi et des investissements perdus, faute de banques pour les financer et de clients pour acheter les produits.

    ?Cette analyse n'incite gu?re ? l'optimisme sur les perspectives de production ? moyen terme dans les pays qui ont ?t? r?cemment victimes de crises bancaires?, a observ? le FMI dans son ?tude. L'action rapide et muscl?e des gouvernements pour relancer leurs ?conomies devrait aider, pense-t-on. Le fait que la crise ait ?t? mondiale et que l'on ne puisse pas s'accrocher ? la croissance des autres constitue, en revanche, un handicap.

    Les finances publiques des gouvernements garderont aussi longtemps l'empreinte de cette crise. Au cours des dix ann?es qui l'ont pr?c?d?e, les pays de l'OCDE avaient maintenu des d?ficits budg?taires moyens ?quivalant ? 2 % de leur produit int?rieur brut (PIB). Ils devraient s'?lever ? 8,2 % cette ann?e, ? 8,3 % l'ann?e prochaine et ? 7,6 % l'ann?e apr?s, pr?disait le mois dernier l'organisation internationale. De 78 % de leur PIB en 2007, la dette de l'ensemble des gouvernements des pays d?velopp?s devrait ainsi atteindre 118 % d'ici ? 2014.

    Cette crise des finances publiques pouvait difficilement plus mal tomber. Avant la crise, plusieurs gouvernements se demandaient d?j? comment ils r?ussiraient ? faire face au prochain d?part ? la retraite de la masse des baby-boomers et ? l'augmentation des d?penses de sant? qui suivra.


    La nouvelle g?n?ration perdue

    On s'inqui?te aussi de ce qui va advenir de tous ces jeunes qui auront eu la malchance de faire leur entr?e sur le march? du travail durant la premi?re r?cession mondiale de l'apr?s-guerre. Le taux de ch?mage chez les moins de 25 ans fr?le d?j? les 16 % au Canada et aux ?tats-Unis, et pourrait encore augmenter. Il approche les 20 % au Royaume-Uni et d?passe m?me ce chiffre dans plusieurs autres pays d'Europe.

    Les plus pessimistes parlent d?j? de la nouvelle ?g?n?ration perdue?, mais l'on n'a pas besoin de remonter ? la Grande D?pression pour se faire une id?e de ce qui pourrait les attendre. Des experts am?ricains, cit?s le mois dernier par le Financial Times, ont ?tabli que la cohorte des finissants de 1982 (ann?e de crise) avaient gagn? durant leurs vingt premi?res ann?es de carri?re l'?quivalent de 100 000 $ de moins que les finissants de 1986 (ann?e de croissance).



    Des impacts positifs?

    Il est ? esp?rer que les impacts ? long terme de cette crise ne seront pas seulement n?gatifs. Si l'on peut franchement douter des promesses de ?refonte du capitalisme?, un dur coup a quand m?me ?t? port? ? la foi inconditionnelle que plusieurs vouaient jusque-l? au laissez-faire ?conomique, et certaines r?formes des institutions et des r?gles internationales du secteur financier semblent bien enclench?es. La crise a ?galement forc? un niveau de coordination et de coop?ration ?conomique rarement vu entre les pays, que l'on voudrait voir continuer. Le G8 a d? c?der la place cette ann?e ? un nouveau forum d?cisionnel plus repr?sentatif: le G20.

    L'?clatement des bulles immobili?res et le krach des Bourses semblent ?galement avoir rappel? aux m?nages les vertus de l'?pargne. On verra bien combien de temps cela durera. Mais, ? en juger par la r?sistance acharn?e du secteur financier au resserrement de ses r?gles et le retour des juteuses primes d'antan, on se dit qu'il y en a d'autres qui ont d?j? oubli? 2009.

    Bon débarras, soupirera-t-on en choeur lorsque sonneront les derniers coups de cette année calamiteuse. Les premiers signes de reprise mondiale ne doivent toutefois pas nous tromper. 2009 et son cortège de malheurs continueront de nous hanter encore longtemps.
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