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Apr?s la crise financi?re, la guerre civile ?

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    GEAB N?89 est disponible ! Crise syst?mique globale 2015 ? Les dynamiques d?avenir ?loignent l?Europe des logiques de guerre du camp occidental

    - Communiqu? public GEAB N?89 (15 novembre 2014) -


    GEAB N?89 est disponible ! Crise syst?mique globale 2015 ? Les dynamiques d?avenir ?loignent l?Europe des logiques de guerre du camp occidental
    Depuis 2006, le GEAB analyse l??volution et anticipe les ?tapes ? venir de ce que nos ?quipes appellent depuis le d?but une ? crise syst?mique globale ?. Le fait que nous soyons bien en ? crise ? depuis 2008 ne fait plus doute pour personne. Que cette ? crise ? soit ? globale ? est ?galement commun?ment admis. Mais le monde a-t-il bien pris la mesure de la dimension ? syst?mique ? de cette crise ?

    La partie visible de ce changement de syst?me sur lequel tout le monde s?accorde d?sormais, c?est l?apparition de nouveaux tr?s gros acteurs internationaux remettant en question l?ordre mondial instaur? par les ?tats-Unis lors de l?effondrement du bloc sovi?tique.

    C?est ainsi que dans le GEAB, nous parlons depuis longtemps de cette tendance lourde de multipolarisation du monde imposant de r?former les instances internationales existantes ou/et, en cas d??chec sur ce point, d?inventer une nouvelle gouvernance mondiale (un processus d?invention dans lequel nous estimons que l?Europe avait un r?le historique ? jouer compte tenu de son exp?rience unique d?int?gration d?entit?s ?tatiques de tailles et de natures diff?rentes).

    Mais il est une autre tendance lourde dont chacun admettra le caract?re profond?ment restructurant, c?est l?internet qui, au-del? de sa contribution ? la facilitation des ?changes commerciaux et ? la globalisation des ?conomies, connecte de facto en un corps social organique la totalit? de l?humanit? gr?ce ? un ? syst?me ? en r?seau profond?ment diff?rent des syst?mes pyramidaux h?rit?s du XIXe si?cle qui fondent pourtant officiellement toujours nos ? syst?mes ? socio-politico-institutionnels nationaux, inter-nationaux et supra-nationaux (1).

    Ces deux grandes tendances combin?es aident ? se faire une id?e de ce ? quoi ressemblera le monde de demain : un corps social global en r?seau largement auto-organis? et dont il reste ? inventer le mod?le institutionnello-politique de gouvernance. On devine ? cet ?nonc? de la probl?matique ? laquelle le monde est confront? que ce mod?le consistera en petites structures plates de coordination politique (2) int?gr?es aux r?seaux humains relevant de leur comp?tence administrative (3).

    Mais avant que ce syst?me ne soit officialis?, toute la difficult? consiste ? int?grer ? ces dynamiques d?avenir l?ancien syst?me pyramidal? ou ? s?en d?barrasser. Notre ?quipe estime que c?est ? ce combat que le monde assiste actuellement : logiques d?empire vs combinaison d?entit?s politiques ind?pendantes entre elles, d?mocratie repr?sentative vs participation citoyenne directe organis?e, pyramides vs r?seaux, colonisation militaris?e vs commerce globalis? et r?gul?, syst?mes nationaux vs syst?mes post-nationaux, p?trole contre ?nergies renouvelables, ?conomie lourde vs ?conomie num?rique, banques vs flux financiers, emploi vs activit? professionnelle en ligne, institutions ONU vs club BRICS, etc.

    Les acteurs du monde d?avant, en raison surtout d?une totale incompr?hension des ressorts caract?ristiques de la soci?t? de demain, ont actuellement recours ? tous les outils classiques de la domination (finance, arm?e, religion ou id?ologie) pour bloquer l??volution ? naturelle ? du monde. Ce combat est vou? ? l??chec, c?est une certitude, mais selon la vitesse ? laquelle ces acteurs se fondront au nouveau mode d?organisation, les d?g?ts inflig?s ? l?humanit? peuvent ?tre consid?rables.

    C?est dans ce paysage de transformation syst?mique du monde que notre ?quipe a souhait? planter son habituelle analyse de l?actualit? r?cente : influence de la Chine et des BRICS sur l?actualit? ?conomique et g?opolitique, fin de l?enlisement euro-russe au milieu de l?arsenal ukrainien, crise cardiaque des ?tats-nations en Europe, espoir de r?surrection par le niveau europ?en.


    La globalisation ? la chinoise reprend son cours

    Le mois dernier nous analysions que le monde devenait chinois. Ce mois-ci un certain nombre d??v?nements internationaux nous montrent ce que ce fait change en mati?re de gouvernance mondiale :

    . pour la premi?re fois, les ?tats-Unis acceptent de r?duire leurs ?missions de carbone de 28% ? l?horizon 2025 dans le cadre d?un accord am?ricano-chinois sur le r?chauffement climatique (4). On note dans cet accord qu?il est en r?alit? beaucoup plus contraignant pour les Am?ricains que pour les Chinois qui ne s?engagent qu?? renverser l?augmentation de leurs ?missions en 2030 ! M?me s?il est probable que le Congr?s refuse de voter une telle orientation strat?gique, cet accord constitue le premier du genre o? une n?gociation bilat?rale impliquant les ?tats-Unis se signe ? l?avantage de l?autre. Cet accord int?gre en outre un principe de r?alit? : les Chinois ?mettent 7 tonnes de CO2 par an et par personne tandis que les Am?ricains en ?mettent 16. Depuis longtemps, tout le monde sait que c?est aux ?tats-Unis de fournir un vrai effort ; mais depuis longtemps les ?tats-Unis pr?f?rent mettre en avant les chiffres d??missions cumul?s pour la Chine enti?re dans le but r?el d?utiliser l?agenda environnemental pour faire pression contre le d?veloppement de la Chine et l?explosion de sa consommation de p?trole (risquant de tirer les prix trop haut).

    . la semaine derni?re, le sommet de l?APEC qui s?est tenu ? P?kin les 8-10 novembre marque des avanc?es consid?rables dans tous les domaines et le r?le leader de la Chine dans ces dynamiques (5) : l?accord environnemental US-Chine dont on vient de parler, mais aussi la lib?ralisation du commerce tous azimuts avec des accords en mati?re de visas, change, s?curit?, environnement et commerce entre les ?tats-Unis et la Chine, un trait? de libre-?change entre la Chine et la Cor?e du Sud (pourtant un alli? strat?gique du fameux ? pivot ? am?ricain en Asie), des ?l?ments d?apaisement dans les disputes territoriales entre la Chine et diff?rents pays d?Asie du Sud Est (Philippines, Japon, Vietnam) au nombre desquels la bonne volont? d?Abe Shinzo ? calmer le jeu. De facto, l?agenda de globalisation reprend son cours, emmen? cette fois par la Chine, ce qui change tout.

    . en marge de ce Sommet APEC, la Chine et le Canada cette fois s?engagent sur 2,5 milliards de dollars de contrats et sur des ?changes en yuan. Si le mois dernier l?Europe et la Russie ont fait l?objet du m?me type d?op?ration de s?duction de la part de la Chine, c??tait donc au tour de l?Am?rique du Nord ce mois-ci? ? cette diff?rence que les Chinois n?ont pas eu besoin d?aller ? eux ; c?est eux qui se sont d?plac?s.

    . m?me le Sommet ASEAN des 9-13 novembre en Birmanie, terrain min? pour les Chinois compte tenu de l?importance donn?e aux disputes territoriales dans la relation Chine-ASEAN, permet d?acter d?importants axes de r?solution, ? commencer par la reconnaissance de la l?gitimit? des Chinois ? r?clamer un r?glement bilat?ral de ces disputes (6) , un trait? d?Amiti? Chine-ASEAN, le tout consacr? par un pr?t de 20 milliards de dollars de la part de la Chine?

    . le Sommet du G20 des 15-16 novembre ? Brisbane en Australie a pour d?fi affich? de parvenir ? initier enfin une r?forme des organisations internationales en guise de preuve de son utilit?. Le G20, en tant qu?enceinte repr?sentative du monde du XXIe si?cle, ne survivra pas ? un ?chec sur ce point. Par cet ultimatum bien l?gitime, les BRICS prennent donc le contr?le de l?agenda du G20 qui se voit entra?n? dans une recherche de solution au blocage par le Congr?s am?ricain de la r?forme du FMI en particulier (devant consacrer le r?le accru des pays ?mergents et le doublement de son capital (7)). La m?thode pour r?soudre le blocage est m?me pr?vue : un d?coupage habile des objectifs de r?forme au lieu d?un projet de r?forme en bloc permettra de passer par des votes ? la majorit? et de contourner le droit de veto am?ricain. L?enjeu est l?, ainsi que les solutions ; gageons que m?me le G20 est susceptible de produire enfin des r?sultats sous gouverne BRICS en cette fin 2014.

    . c?t? OMC, il y a cette victoire retentissante de l?Inde qui parvient ? imposer ses vues dans la n?gociation des accords de Bali. Sans qu?il y ait m?me eu besoin de r??crire l?accord, l?Inde voit ses conditions de non-remise en cause de son programme de s?curit? alimentaire accept?es et peut signer l?accord. Il faut dire que l?OMC jouait dans cet accord sa survie (8).

    . concernant l?Iran, les Russes et les Chinois, ainsi que les Allemands, p?sent lourd dans la n?gociation pour obtenir un accord le 24 novembre permettant enfin de d?bloquer la situation, lever les sanctions, et permettre ? l?Iran de faire son entr?e sur la sc?ne internationale? et de pouvoir jouer le r?le qui lui incombe dans la pacification du Moyen-Orient. Nous anticipons que, malgr? les difficult?s (9), un accord sera bel et bien trouv? le 24 novembre.

    Tout cela en un mois seulement ! Le monde semble red?marrer, emmen? par les dynamiques des ?mergents. Il est multipolaire, pacifique, ouvert, et l?Occident y a toute sa place aussi.

    -----------------
    Notes:
    (1) On constate dans cette terminologie que l??tat-nation constitue toujours l?ultime point de rep?re institutionnello-politique.
    (2) dont la l?gitimit? d?mocratique reste ? inventer
    (3) En guise d?exemple, le secr?tariat de coordination des politiques de la Communaut? des Europ?ens (CE) pourrait consister en une petite entit? d?centralis?e (compos?e d?une poign?e d?individus, qui n?ont m?me pas besoin d??tre r?unis en un lieu commun) travaillant en r?seau ? coordonner la mise en ?uvre des actions d?cid?es dans le cadre d?un syst?me l?gitime de prise de d?cision (notre but ici est de montrer ? quel point le syst?me de 2030 sera diff?rent de l?actuel, pas de donner une image de ce qu?il sera exactement).
    (4) Source : EUObserver, 12/11/2014
    (5) Cet article de The Economist qui va tout ? fait dans notre sens, vaut la peine d??tre lu.
    (6) Scellant l?interventionnisme am?ricain (notamment) en la mati?re. Source : Reuters, 13/11/2014
    (7) Source : China Post, 09/11/2014
    (8) Source : Deccan Chronicle, 14/11/2014
    (9) Le num?ro de septembre du GEAB en particulier a fourni une analyse d?taill?e de l?importance qu?il y a ? int?grer l?Iran ? la strat?gie de paix au Moyen-Orient.

    Samedi 15 Novembre 2014
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    • GEAB 90 est disponible ! Crise syst?mique globale 2015 ? p?trole, monnaies, finance, soci?t?s, Moyen-Orient : Tr?s Grande Temp?te dans le Port de l?Occident !


      - Communiqu? public GEAB N?90 (15 d?cembre 2014) -




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      Depuis pr?s de deux ans, en combinant divers angles (sp?culatifs, g?opolitiques, technologiques, ?conomiques, strat?giques, mon?taires?), nous n?avons cess? d?anticiper une crise majeure de tout le secteur p?trolier. Aujourd?hui, plus personne ne doute du fait que nous y sommes bien, et le GEAB se doit donc d?anticiper les cons?quences de cette v?ritable bombe atomique qui commence ? souffler tous les piliers de l?ancien syst?me : monnaie internationale telle qu?on l?a connue, march?s financiers tels qu?on les a connus, ?tats-Unis tels qu?on les a connus, alliance occidentale telle qu?on l?a connue, gouvernance mondiale telle qu?on l?a connue, d?mocratie telle qu?on l?a connue, etc.



      ? Crise syst?mique globale : la fin de l?Occident tel qu?on le conna?t depuis 1945 ?

      Nous souhaitons ici faire un retour sur l?anticipation historique du GEAB, celle de Franck Biancheri en f?vrier 2006, qui annon?ait le d?clenchement d?une crise syst?mique globale sous le titre La fin de l?Occident tel qu?on le conna?t depuis 1945 (1). Ce monde occidental aura donc mis neuf ans ? s?effondrer (ou sept ans, si l?on fait d?buter le processus avec la crise des subprimes de 2008 comme il est de rigueur de le faire)? Durant ces neuf ann?es, le GEAB a fait ?uvre de p?dagogie de la crise dans le but avou? de contribuer ? relever toutes les solutions qui existaient pour en sortir le plus rapidement et le moins douloureusement possible. Apparemment, en dehors du travail effectu? par les BRICS qui, comme anticip? ?galement dans le GEAB, ont abattu une t?che ?norme pour poser les fondements du monde de demain, le monde occidental, quant ? lui, a bien fait ici et l? quelques efforts dont nous d?celons les signes par endroits. Mais, en cette fin 2014, et ? l?issue de l??norme d?stabilisation caus?e par le crash des relations euro-russes dans la crise ukrainienne, notre ?quipe a beaucoup de mal ? se projeter dans un scenario positif pour l?ann?e ? venir.

      2015 va pourtant consacrer l?effondrement complet du monde occidental tel qu?on l?a connu depuis 1945. Ce sera un gigantesque ouragan qui va souffler et faire tanguer la plan?te enti?re, mais les points de ruptures se situent dans le ? Port de l?Occident ?, qui n?est plus un port depuis longtemps, mais va clairement se r?v?ler en 2015 avoir ?t? l??il du cyclone, comme nous n?avons cess? de le r?p?ter depuis 2006. Alors que certains bateaux tentaient de prendre le large, la crise ukrainienne a eu pour effet d?en ramener une partie au port et de les r?-amarrer fermement. Malheureusement, c?est le port lui-m?me qui secoue les bateaux et ce sont ceux dont les amarres sont les plus solides qui casseront les premiers. Nous pensons bien s?r ? l?Europe au premier plan, mais plus encore ? Isra?l, aux march?s financiers et ? la gouvernance mondiale.

      La paix est bien entendu en jeu, une paix qui n?est d?ailleurs plus qu?un vain mot. Demandez ? la Chine, ? l?Inde, au Br?sil, ? l?Iran, etc., si l?Occident v?hicule encore une quelconque image de paix. Quant aux valeurs d?mocratiques, ce que nous en montrons fait plus office de repoussoir que de mod?le? au point que le principe universel de d?mocratie est rel?gu? au rang des concepts culturellement relativisables et finit par servir les agendas anti-d?mocratiques de tout acabit, en Europe et ailleurs. Et pourtant ce n?est pas le principe d?mocratique qui pose probl?me (il faut au contraire en r?inventer les modes d?application, en partenariat avec les nouvelles puissances ?mergentes), mais bien l?incapacit? des Occidentaux ? avoir su adapter sa mise en ?uvre aux nouvelles caract?ristiques soci?tales (?mergence d?entit?s supranationales de facto politiques, Internet qui transforme la structure sociale).



      La crise p?troli?re est syst?mique parce qu?elle est li?e ? la fin de l??re du tout-p?trole

      Revenons ?galement un instant sur les principales caract?ristiques de cette crise syst?mique p?troli?re telle que nous l?avons analys?e. De mani?re tr?s r?sum?e, et afin de faire ressortir la nature syst?mique de cette crise pour mieux asseoir la suite de nos anticipations, c?est le syst?me de gouvernance mondiale du march? du p?trole, l?OPEP, qui a ?t? mis ? mal. Les ?tats-Unis, qui en ?taient les ma?tres jusqu?en 2005 (2) environ, ont vu arriver les ?mergents dont les niveaux de consommation en faisaient in?vitablement des co-ma?tres.



      Consommation de p?trole : en rouge, par les ?tats-Unis, l'Europe occidentale et le Japon ; en bleu, par le reste du monde. Source : Yardeni / Oil market intelligence.

      Il aurait fallu bien s?r acter ce changement par une r?forme du syst?me ant?rieur de gouvernance pour mettre tout le monde dans le m?me club. Au lieu de cela, effray?s ? l?id?e d?une augmentation des cours du p?trole ? laquelle l??conomie am?ricaine, totalement d?pendante de cette mati?re premi?re (contrairement ? l?Europe) faute d?avoir investi de mani?re significative et coordonn?e dans les ?nergies renouvelables notamment, ?tait incapable de r?sister, les ?tats-Unis ont d?cid? de briser toute logique de coordination mondiale en cr?ant un march? concurrent, le march? du schiste, destin? ? faire baisser les prix. On sait malheureusement ? quoi aboutit g?n?ralement la comp?tition en mati?re d?acc?s aux ressources ?nerg?tiques? l?Europe, au moins, est cens?e le savoir (3).



      Production de p?trole de schiste aux ?tats-Unis ? Source : HPDI, LLC

      ? cette rupture majeure de tendance, se combine une autre tendance lourde, bien peu ?voqu?e actuellement dans les m?dias, celle de la fin du p?trole comme source principale d??nergie de l??conomie mondiale. Et c?est ce deuxi?me facteur qui rend la situation totalement incontr?lable actuellement. Les cours d?vissent parce que l??re du p?trole se termine et personne n?y peut rien. Nous l?avons anticip? il y a plusieurs mois (4) : la Chine se pr?pare ? un parc automobile tout-?lectrique (5), et, ce faisant, fera passer le parc automobile mondial au tout-?lectrique - une fois que la technologie sera au point et que la massification sera in?luctable, tout le monde passera en effet ? l??lectrique. Nous avons anticip? que cette transformation serait en place dans moins de 10 ans et que, dans 5 ans, le point d?inflexion en mati?re de consommation serait atteint. Or, une ann?e au moins a d?j? pass? depuis cette anticipation. Quatre ans, c?est un horizon que commencent ? percevoir les sp?culateurs de tous poils (6).

      En r?alit?, le ? pic p?trolier ? est ce que LEAP appelle une ? anticipation r?ussie ? : sa mise en perspective a permis d? ? ?viter ? le probl?me. Peur d?une p?nurie et d?une explosion des prix, bonnes et mauvaises strat?gies de contournement (renouvelable et schiste), le tout combin? ? un ?norme ralentissement ?conomique et, en point d?orgue, un agenda ?cologique dont on notera la reprise active depuis cette ann?e (7), et le monde est ? pr?t ? ? clore l??re p?trole? ? ceci pr?s que les acteurs existentiellement li?s ? cette mati?re premi?re vont se faire violemment entendre avant de dispara?tre.

      L? encore, que nos lecteurs ne se m?prennent pas : le p?trole continuera encore longtemps ? ?tre utilis? pour faire tourner moteurs et usines du monde (il a m?me ? nouveau de nombreuses ann?es devant lui puisque le risque de p?nurie est ainsi repouss? de plusieurs d?cennies), mais l? ? ?re ? du p?trole souverain se termine et cela constitue bien s?r un changement syst?mique.

      Dans la partie T?lescope, nous ?laborons sur les cons?quences de la crise syst?mique p?troli?re, sur les march?s financiers notamment. Ces march?s financiers, qui ont bien ? r?sist? ? ? six longues ann?es de crise, ?touffant dans leurs bras m?caniques l??conomie r?elle et prouvant ? quel point ils ?taient le n?ud du probl?me, ne survivront pas en l??tat au choc que s?appr?tent ? encaisser d?une part l?industrie p?troli?re, acteur central, et d?autre part le dollar, outil principal de la plan?te-finance. Mais d?autres bombes sont pr?tes ? exploser ? comme si celle-ci ne suffisait pas...

      -------------------------

      (1) Source : LEAP/Europe2020, 15 f?vrier 2006

      (2) En r?alit? le d?but de la hausse des prix du p?trole date de 2003. Et c?est en 2006 qu?ils commencent ? exploser. Mais 2005 constitue une date r?currente d?s qu?on analyse la hausse des tarifs ? l?aune de la consommation des ?mergents au lieu de celle des al?as de la g?opolitique moyen-orientale, et de mani?re g?n?rale d?s qu?on observe la mont?e en puissance des ?mergents.

      (3) Les deux guerres mondiales du d?but du XXe si?cle sont intrins?quement li?es ? une comp?tition dans l?acc?s aux ressources ?nerg?tiques (source : Cambridge Journals, 09/1968), raison pour laquelle les Communaut?s europ?ennes au sortir de la Deuxi?me Guerre mondiale sont n?es de la mise en commun des ressources, soit la CECA (source : Wikipedia), un projet qui aurait d? rester l?un des fils conducteurs de la construction europ?enne alors que la crise ukrainienne r?v?le aujourd?hui le n?ant absolu qui r?gne en Europe en mati?re de politique commune ?nerg?tique. Et dire que certains trouvent qu?on souffre de trop d?Europe ! La construction europ?enne s?est en r?alit? arr?t?e en 1989? occup?e ? r?glementer la taille des concombres et ? lib?raliser tout le reste : ? l?Europe du concombre ??

      (4) Dans nos recommandations de janvier dernier (GEAB N?81) sous le titre La Chine passe ? l??lectrique. Source : LEAP/E2020, 15/01/2014

      (5) Source : Bloomberg, 09/02/2014

      (6) Pour ceux qui doutent de la r?alit? de cette ?volution, il y a cette r?cente et incroyable d?cision de l?Allemagne (incroyable parce que compl?tement contre-intuitive avec la baisse actuelle des cours du brut) de miser tout sur les ?nergies renouvelables et de faire un paquet de tout ce qui est nucl?aire-gaz-p?trole-charbon pour s?en d?barrasser. Source : Deutsche Welle, 01/12/2014

      (7) Nous avons pris note le mois dernier des r?sultats tr?s concrets obtenus en mati?re de promesses de r?duction des ?missions de CO2, y compris de la part des ?tats-Unis, sous la houlette des Chinois. Et m?me si le Sommet de Lima ne semble pas produire pour sa part beaucoup de r?sultats, c?est surtout parce que les pays pauvres font mine de continuer ? croire que ce sont les dollars de l?Occident qui vont financer leur transition ?nerg?tique. Mais sur le fond, l?agenda environnemental est tr?s dynamique en ce moment, essentiellement parce qu?il co?ncide pour la premi?re fois avec les objectifs strat?giques de la premi?re (ou deuxi?me) puissance mondiale, la Chine.




      Lundi 15 D?cembre 2014


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      • Premier semestre 2015 ? P?trole, Moyen-Orient, Charlie Hebdo? Derniers tests de r?silience du ? mod?le ? occidental : suicide ou adaptation

        Ce communiqu? public contient un fragment du bulletin de ce mois, section 1 ? Perspectives, chapitre 6, intitul?:
        To be and not to be Charlie.
        Notre ?quipe l?avait anticip? : l?explosion des tensions au Moyen-Orient aurait un impact rapide sur les soci?t?s europ?ennes, faisant courir de grands dangers ? nos d?mocraties1.
        La crise ukrainienne, nous l?avons souvent r?p?t?, bien au-del? de la valeur intrins?que des individus qui le composent, a r?v?l? la faiblesse structurelle d?un syst?me politique europ?en techniquement d?connect? de ses citoyens. La grande peur que l?Europe s?est faite en 2014 de ne pas r?ussir ? s?emp?cher d?entrer en guerre avec un voisin, aboutit en 2015 ? un vrai retour du politique : une Commission Juncker d?cid?e ? l?gitimer politiquement ses d?cisions, des gouvernements nationaux enfin conscients de leur besoin d?union politique, des citoyens ultra-mobilis?s.
        Tout cela serait plut?t rassurant si la conjoncture ?tait stabilis?e. Mais ce n?est pas le cas puisque l?Europe s?appr?te ? enregistrer une s?rie de chocs li?s aux actions terroristes qui ne manqueront pas d??tre perp?tr?es par des individus ou groupes d?individus r?sidant en son sein, mais mal int?gr?s et connect?s aux terribles d?veloppements que conna?t actuellement le Moyen-Orient. Or, dans un tel contexte, le retour du politique peut prendre des formes peu souhaitables.
        L?ann?e s?est vite mise ? ce diapason avec l?attentat sanglant contre les employ?s de l?hebdomadaire satirique fran?ais, Charlie Hebdo, et la cavale meurtri?re qui s?est ensuivie. Bien ?videmment, l??v?nement constitue l?occasion d?inaugurer une flamb?e de racisme en France, mais aussi dans toute l?Europe et au-del?, combin?e ? la mise en place de mesures liberticides.
        Mais, pour une fois, les Europ?ens ont droit ? une bonne surprise : une communication de crise presque exemplaire conduite par Fran?ois Hollande qui, capitalisant sur la plus acceptable des peurs (celle de l?explosion sociale), parvient ? transformer la r?action collective ?motionnelle aux relents a priori racistes en demande de non-amalgame, de non-d?rive libertaire et d?union.
        Le 11 janvier, la mobilisation de pr?s de 4 millions de citoyens en France et dans le monde, ainsi que la pr?sence de 40 chefs d??tat en t?te de cort?ge, est v?ritablement un ?v?nement historique et v?hicule un message totalement positif, quoi que l?on pense des vrais ressorts du rassemblement.
        En r?alit?, de nombreuses questions se posent en effet sur ce qui a vraiment r?uni tout ce monde : m?lange de r?affirmation de principes r?publicains mal compris et vrai souci de pr?servation des valeurs d?mocratiques, expression d?exasp?ration vis-?-vis d?une communaut? musulmane mal int?gr?e et volont? de rassembler les mod?r?s de toutes les communaut?s religieuses, qu?te d?ordre et qu?te de libert?, racisme et tol?rance? Il y avait un peu de tout dans cette mobilisation. Peu importe, le message dominant est g?n?reux et c?est une r?ussite.
        Ceci ?tant, ce grand rassemblement n?est pas la fin de l?histoire. Les actes anti-Musulmans se sont multipli?s depuis l?attentat ; la police est sur les dents et contr?le les jeunes d?origine arabe ? tour de bras ; des id?es de ? Patriot Act ? ? l?europ?enne sillonnent la soci?t? ; la communaut? musulmane est ? nouveau froiss?e par la publication en premi?re page du nouveau num?ro deCharlie Hebdo de caricatures de son Proph?te? Autant de r?actions qui vont in?vitablement nourrir les rangs du fanatisme identitaire et augmenter le risque de violence.
        Par ailleurs, la revendication de libert? d?expression est en train de mettre fin au verrou qui ?tait pos? sur la critique d?Isra?l et des Juifs. Si les caricatures de Mahomet ne sont pas du racisme, bien des ? blagues ? risquent de ne plus pouvoir ?tre appel?es ? antis?mites ? ?galement. Sur le fond, cette lib?ration du droit ? se moquer et ? critiquer les autres est sans doute une bonne chose, mais elle arrive au pire moment possible. Chacun sait que 2015 court d?immenses risques de d?rive raciste et antis?mite (puisqu?il faut distinguer les deux). Et juste ? ce moment, les garde-fous de la communication inter-groupe sont abaiss?s2.
        Pourtant, les lois fran?aises et europ?ennes, n?es d?une histoire de guerres de religions et d?intol?rance, ne pr?nent pas une libert? d?expression totale. Cette revendication est en r?alit? calqu?e sur les ?tats-Unis pour lesquels la libert? d?expression est totale et sacr?e3? m?me si elle n?est en fait respect?e que dans le cadre de l?expression non-publique. Les organes et personnes publiques ont, quant ? eux, un discours extr?mement contr?l? par le fameux ? politiquement correct ? notamment, en particulier sur toutes les questions de minorit?s et de religion. En Europe, en revanche, le ? politiquement correct ? s?impose moins pr?cis?ment parce que la libert? d?expression y est l?galement encadr?e.
        Une chose est certaine, si les Musulmans europ?ens se voient oblig?s ? accepter ce qui correspond ? des brimades culturelles tr?s fortes4 dans un contexte d?expression publique qui reste ultra-contr?l? pour d?autres groupes culturels (homosexuels, Juifs, etc.), il y aura division. L?enjeu est donc d??quilibrer cette libert? d?expression, et pour que cela ne risque pas de d?g?n?rer en provocations et injures racistes de toutes parts, il va tout de m?me falloir r?affirmer les r?gles d?une communication, certes libre, mais ?galement responsable.
        Au-del? du grand ?lan g?n?reux de la journ?e du 11 janvier, d?innombrables questions demeurent sur les moyens d?endiguer la vague de violence raciste et terroriste qui a commenc? ? d?ferler sur l?Europe, dans le respect de nos principes d?mocratiques. C?est le grand enjeu de l?ann?e 2015?
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        1 Nous ?crivions le mois dernier : ? Au-del? de l?engrenage qu?un conflit d?ampleur r?gionale aurait sur l?ensemble de la plan?te, un point particuli?rement inqui?tant pour l?imm?diat tient aux cons?quences que le d?cha?nement de la haine entre les communaut?s de cette r?gion aurait sur l?Europe. La violence verbale entre Juifs et Arabes y est d?j? ?norme, d?g?n?rant sporadiquement en ?chauffour?es plus graves. L?explosion de l?antis?mitisme et du racisme est in?vitablement au programme de l?UE si les tensions se nouent de la mani?re que nous avons anticip?e plus haut. Et ces violences aboutiront aussi in?vitablement au basculement de nos d?mocraties affaiblies qui seront incapables de les endiguer autrement qu?en sortant, elles aussi, de l??tat de droit. ? Source : GEAB N?90, 15/12/2014

        2 La republication par le journal turc anti-Erdogan, Cumhumuriyet, des caricatures de Charlie Hebdo, est un exemple affligeant du potentiel d?stabilisateur de ces provocations et de l?utilisation qui en est faite par des m?dias mus par d?obscurs int?r?ts. Dans le chaos moyen-oriental actuel, une telle provocation, con?ue dans l?espoir renouvel? de fragiliser le pouvoir d?Erdogan, rel?ve de la trahison. Les Turcs n?ont en effet pas l?excuse qu?ont les Europ?ens de ne pas se rendre compte de la charge symbolique de ces caricatures. On voit ? ce nouveau rebondissement l?engrenage dramatique dans lequel l?Europe et le monde sont pris. Source : BBC, 15/01/2015

        3 Source : Wikipedia.

        4 N?oublions pas que la repr?sentation en g?n?ral est interdite par l?Islam. L?int?gration des Musulmans aux soci?t?s modernes et occidentales de l?image est donc une r?alit?? m?me s?ils ont des difficult?s ? aller jusqu?au bout de la logique et ? accepter la repr?sentation la plus interdite, celle du Proph?te, une repr?sentation qui choque aussi les Musulmans mod?r?s, c?est un fait. En r?alit?, demander aux Musulmans d?accepter ces caricatures, ce n?est pas leur faire la demande acceptable pour eux de se ? la?ciser ?, mais celle inacceptable de s?? ath?iser ?. C?est l? que le b?t blesse, il faut en prendre conscience si on veut trouver une solution ? l?impasse dans laquelle nous sommes.

        /.../

        En l’absence d’une Europe capable de lui indiquer les vraies voies d’avenir[1], le « monde d’avant »[2] se durcit, s’enferme dans ses idéologies « bien-pensistes » (les idéologies sont toujours « bien-pensistes », d’ailleurs) et répète ad nauseam les recettes du passé. Ce faisant, le « monde d’après » s’en trouve transformé : il sera moins multipolaire, beaucoup plus chinois, et la part que […]




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        • Communiqu? public

          OTAN, QE, Syriza, Ukraine, Isra?l : Les autoroutes vers le ? monde de demain ? sont en vue
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          La terrible crise ukrainienne de 2014 doit ?tre comprise comme une limite infranchissable au-del? de laquelle le ? monde d?avant ? dispara?t quoi qu?il arrive. Il dispara?tra dans le chaos et la radicalisation d?un syst?me qui, ce faisant, cessera d??tre lui-m?me, ou bien il dispara?tra en s?ouvrant aux nouvelles caract?ristiques du ? monde d?apr?s ?. Toute la question est l?, simplement r?sumable ? ceci : la guerre ou la paix ? Mais dans tous les cas, le monde d?avant, c?est fini !

          Et le fait est que d?s que la poussi?re des combats retombe un peu, on commence enfin ? pouvoir apercevoir au loin les paysages du monde de demain et les chemins qui y m?nent et r?p?tent parfois l?aspect de v?ritables autoroutes. M?me si notre ?quipe reste tr?s inqui?te sur les obstacles qui peuvent continuer ? surgir sur ces chemins, nous estimons que la r?v?lation progressive des paysages d?avenir est une bonne chose. En effet, les grands drames de l?Histoire arrivent souvent lorsque les peuples ou les syst?mes ne voient plus d?issue ? leurs difficult?s.

          Ainsi, dans ce num?ro, au risque de para?tre gravement na?fs, notre ?quipe a d?cid? de se concentrer sur ces voies d?avenir qui apparaissent au loin. L?anticipation politique a aussi pour objet de d?dramatiser l?avenir. Sans compter que le combat dans lequel nous sommes engag?s, et dont la crise ukrainienne est la plus embl?matique concr?tisation, n?oppose en fait que les forces souhaitant s?engager sur ces voies d?avenir et celles les emp?chant.

          Notre ?quipe a choisi de rendre publique la partie de ce num?ro du GEAB consacr?e ? l?analyse de la victoire de Syriza aux l?gislatives grecques.

          Syriza : catalyseur de la r?forme politico-institutionnelle de l?Europe

          Nous avons d?j? ?voqu? le tr?s grand changement que repr?sente l?arriv?e de Jean-Claude Juncker ? la t?te d?une Commission qu?il appelle lui-m?me celle ? de la derni?re chance ?1, exprimant clairement l?id?e qu?en cas d??chec de connexion de l?institution avec les citoyens europ?ens (ou ? d?mocratisation ?), c?est le projet de construction europ?enne tel que voulu par les p?res fondateurs2 dans son ensemble qui ?chouera.

          Se combine d?sormais ? cette volont? politique au plus haut de l??difice europ?en, celle r?sultant de l??lection d?un parti non-institutionnel en Gr?ce, Syriza3, sur la base d?un mandat clair : remettre les institutions europ?ennes au service de l?int?r?t des citoyens grecs, int?r?t dont on voit d?j? ? quel point il se recoupe avec celui des citoyens de tous les pays confront?s ? l?aust?rit?, Espagne et Portugal au premier plan, mais bien au-del?. Le sentiment de non ma?trise des outils de r?solution de crise par tous les citoyens de la zone euro se fait peu ? peu jour, et Alexis Tsipras repr?sente clairement un espoir politique pour des segments entiers de citoyens dans toute la zone euro4.

          L?arriv?e de Syriza, tel un chien dans un jeu de quilles, dans l?ambiance feutr?e du syst?me politico-institutionnel europ?en, est un v?ritable catalyseur de r?forme. Et le fait est que si le syst?me communautaire a appr?hend? l??lection de Tsipras (avec, par exemple, les menaces par Angela Merkel d?exclusion de la Gr?ce de la zone euro5), on ne peut qu??tre surpris de l?accueil qui lui est pour le moment r?serv?6. C?est qu?il semble en fait capable d?enclencher un changement que toutes les cat?gories d?acteurs europ?ens attendent d?sormais :

          . au printemps 2014, le programme de campagne de Jean-Claude Juncker comportait une proposition portant sur la n?cessit? de ? remplacer la tro?ka par une structure plus l?gitimement d?mocratique et plus comptable de ses actes, bas?e autour des institutions europ?ennes, avec un contr?le parlementaire renforc?, tant au niveau europ?en que national ?. Mais y serait-il parvenu du haut de la Commission europ?enne ? Probablement pas. Tsipras arrive donc tel un sauveur, rendant enfin possible la r?forme du m?canisme de gestion de la crise et de gouvernance de la zone euro7 ;

          . nous avons parl? de Draghi et de son appel voil? pour un mandat reconnect? ? la r?alit? de la crise plut?t qu?? l?application de trait?s obsol?tes ;

          . le grand dysfonctionnement bureaucratique europ?en de ces derniers mois, jug? ?tre le fruit des limites atteintes par la m?thode dite ? intergouvernementale ?8, met ?galement d?accord les fonctionnaires avec Tsipras, susceptible de redonner une direction politique ? leur ?difice institutionnel ;

          . les limites ?galement atteintes par un syst?me financier gav? de liquidit?s, mais incapable de les injecter dans une ?conomie ? l?arr?t, lui permettent de voir d?un bon ?il l?opportunit? incarn?e par Tsipras9 de relance des investissements publics qu?il a lui-m?me contribu? ? arr?ter en professant l?ultralib?ralisme ;

          . les politiques nationaux, bloqu?s dans des gouvernements technocratiques ou d?union nationale depuis six ans, reprennent vie comme on le voit avec le deuxi?me ? coup d??tat ? politique de Matteo Renzi, mettant fin ? l?alliance avec Silvio Berlusconi en renfor?ant son camp politique par la nomination d?un chef de l??tat socialiste10 ;

          . et bien entendu, les citoyens qui entendent enfin parler d?une Europe qui d?bat, r?fl?chit, cherche des solutions et parle une langue cette fois compr?hensible en lieu et place des incessants borborygmes technocratico-financiers auxquels ils ont eu droit jusqu?? pr?sent.

          Le seul probl?me, ce sont encore une fois les m?dias? Non pas qu?ils soient aussi remont?s qu?on aurait pu le craindre contre Syriza, mais plut?t parce qu?ils ont une compr?hension extr?mement limit?e de l?ampleur des enjeux des n?gociations en cours entre la Gr?ce et le reste de la zone euro et de la complexit? du projet de r?forme qui se noue entre tous ces acteurs (BCE, Eurozone, Gr?ce, Commission europ?enne, gouvernements nationaux).

          La seule lecture ? laquelle nous avons donc droit consiste ? deviner si ce qu?il se passe nous rapproche ou nous ?loigne d?une rupture de la zone euro. Or, nous le r?p?tons une fois encore : il n?y aura pas de rupture de la zone euro ! Pas de Grexit (ni de Brexit probablement d?ailleurs, aussi11) : nous nous sommes tous embarqu?s dans un bateau qui peut aller loin du moment qu?on se donne les moyens d?en occuper la cabine de pilotage. L?Histoire n?a pas ?t? dot?e d?une touche Rewind ? laquelle seuls les id?ologues et les d?magogues tentent de faire croire leurs ouailles : le bateau a quitt? la rive, et ceux qui en descendront se noieront et feront chavirer les autres12.

          Le processus enclench? par Tsipras n?est ni plus ni moins celui d?un changement complet du mode de fonctionnement de la zone euro. Le syst?me de la tro?ka (FMI, BCE, Commission) a ?t? r?voqu?, Tsipras exige de n?gocier avec les repr?sentants ?lus de la zone euro13, un nouveau m?canisme de gouvernance plus l?gitime de la zone euro va devoir ?tre invent?, en plus des solutions propres ? la crise grecque. De tels objectifs ne risquent pas d??tre r?solus en un tournemain, pas plus que la paix en Ukraine et entre l?Europe et la Russie. Nous assistons ? l?accouchement lent et douloureux de l?Europe et du monde de demain, avec tous les risques qu?un accouchement non m?dicalis? (faute de toute anticipation) comporte.

          Les principaux obstacles ? la n?gociation sont essentiellement les suivants : la BCE, qui n?a bien ?videmment pas mandat ? acc?der ? la requ?te d?un seul ?tat et attend donc une d?cision coll?giale de la part de l?ensemble de la zone euro ; l?Allemagne qui perd la domination ? toute relative, d?ailleurs ? qu?elle avait de la gestion de la zone euro (sachant que cette position dominante l?embarrassait plut?t qu?autre chose et qu?elle l?abandonnera avec plaisir du moment que le prochain m?canisme la rassure) ; l?incapacit? structurelle du carcan politico-institutionnel actuel ? la moindre r?forme (qui obligera ? aller jusqu?? la rupture) ; l?influence d?innombrables agendas cach?s qui y perdront forc?ment dans le cadre d?une mise sous contr?le politique du syst?me actuel14.

          En ce qui concerne les Allemands, tout comme les Fran?ais l?ont prouv? dans un r?cent sondage15, et bien plus que Merkel ne l?imagine, ils sont certainement faciles ? convaincre de la mise en place d?un syst?me de solidarit? pour sortir la Gr?ce de l?orni?re, conscients qu?ils sont que la r?solution de la crise grecque ne serait pas une bonne nouvelle seulement pour les Grecs. C?est d?ailleurs cette zone euro l? qu?il s?agit d?inventer : un vrai Euroland fond? sur la solidarit? et les logiques gagnant-gagnant.

          Il est une chose qui n?est pas beaucoup comment?e dans la victoire de Syriza. L? o? nos m?dias passent leur temps ? analyser que les probl?mes ?conomiques travers?s depuis six ans par la zone euro vont faire monter l?extr?misme politique, la x?nophobie, le rejet de l?Europe et de la d?mocratie, on voit avec Syriza et Podemos, par exemple, que les opinions publiques europ?ennes tiennent remarquablement bien le choc, se refusant dans la mesure du possible ? opter pour les solutions radicales16 et se ruant en revanche sur tout ce qui semble repr?senter une alternative, certes, mais raisonnable avant tout. Notre ?quipe met cette grande fiabilit? collective des peuples europ?ens sur le compte du d?senclavement id?ologique permis par Internet et l?acc?s ? d?sinterm?di? ? ? l?information. Ni les politiques, ni les m?dias ne peuvent plus prendre en otages les opinions publiques interconnect?es17.
          C?est un fait que nous prendrons d?sormais en compte dans nos anticipations? Pour lire la suite de l?article, abonnez-vous au GEAB
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          1 Source : Euractiv, 22/10/2014.
          2 Soit, suivant des principes de communaut? d??tats, des objectifs de paix et de prosp?rit? partag?es et au moyen d?une gouvernance d?mocratique.
          3 Source : BBC, 25/01/2015.
          4 Source : Euractiv, 04/02/2015.
          5 Source : Le Figaro, 04/01/2015.
          6 L?ann?e 2014 a appris la prudence ? notre ?quipe qui sait d?sormais que les bonnes nouvelles provoquent des irruptions brutales de mauvaises nouvelles. En ce qui concerne Syriza, nous nous concentrons dans le pr?sent num?ro sur le potentiel de sortie de crise que son ?lection v?hicule. Mais nous sommes parfaitement lucides sur les tentatives que certains int?r?ts obscurs ou r?flexes bureaucratiques pourraient susciter afin de bloquer les d?veloppements qui se mettent en place. Cela va de l?incapacit? du syst?me ? acc?der aux demandes de Tsipras ? des risques de tentative de d?stabilisation du pays. Source : Club Newropeans, 04/02/2015.
          7 Source : Le Monde, 02/02/2015.
          8 ? Nous sommes tu?s par l?intergouvernementalisme ?, nous disait r?cemment un responsable de la zone euro. La ? m?thode intergouvernementale ? fait r?f?rence ? ce syst?me de prise de d?cision ? 28 sur des logiques d?int?r?ts nationaux, qui s?oppose ? la ? m?thode communautaire ? qui placerait la prise de d?cision aux mains du seul niveau europ?en, les deux m?thodes esp?rant faire l??conomie de la d?mocratie qui consisterait ? fonder le syst?me d?cisionnel europ?en dans la volont? des peuples europ?ens.
          9 C?est ainsi que la Banque d?Angleterre ?voque la n?cessit? de sortir de la politique d?aust?rit? quelques jours apr?s l??lection de Tsipras. Source : The Guardian, 28/01/2015.
          10 Source : Bloomberg, 30/01/2015.
          11 Contrairement l? encore ? ce que les m?dias comprennent, un r?f?rendum britannique sur une sortie de l?UE se conclura par un refus (des sondages l?ont d?j? montr?) et tout le levier de chantage britannique sur l?UE prendra fin. Source : EUObserver, 23/10/2014.
          12 La perspective de sortie de l?euro est un levier de n?gociation plut?t qu?autre chose. Quand on voit ? quel point le syst?me politique, institutionnel et financier europ?en vit dans la terreur de la moindre d?cision susceptible de faire baisser les bourses, on ne les imagine vraiment pas excluant l?un de ses membres ! La bonne nouvelle, c?est qu?ils vont donc devoir trouver un accord.
          13 Source : BBC, 30/01/2015.
          14 Mais sur ce dernier point, nous avons d?j? fait remarquer qu?un syst?me institutionnel qui dysfonctionne ne peut m?me plus servir les lobbies. L?enjeu devient d?s lors commun de relancer la machine.
          15 ? Seules 15% des personnes interrog?es se montrent favorables ? un maintien de la dette grecque et des ?ch?ances de remboursement actuelles ?. Source : Les Echos, 04/02/2015.
          16 En dehors des in?vitables minorit?s et des effets li?s ? l?absence d?alternative entre partis institutionnels et partis extr?mistes? En France ou en Angleterre, par exemple.
          17 On l?a vu aussi dans la couverture m?diatique occidentale de la crise ukrainienne, tr?s peu objective et extr?mement va-t-en-guerre, qui a laiss? les populations pour le moins sceptiques.

          La terrible crise ukrainienne de 2014 doit être comprise comme une limite infranchissable au-delà de laquelle le « monde d’avant » disparaît quoi qu’il arrive.

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          • 2015 – M?dias, finances, syst?me-p?trole, appareil militaro-industriel, QE : la guerre des narratifs


            Dans le chaos qui caract?rise toute crise, les discours explicatifs se multiplient comme autant de tentatives d’imposer sa vision du monde, dont l’enjeu est la domination de celui-ci. La ? b?ance[1] ? chaotique ouverte par une crise est aussi un espace de guerre narrative dont les vainqueurs seront soit les plus forts (pour un temps court), soit les plus lucides (pour un temps long). Pour le citoyen ou acteur lambda, la grande difficult? consiste ? ne pas perdre la t?te au milieu de ces innombrables storytellings. La mission que se donne le GEAB depuis janvier 2006 est pr?cis?ment celle-ci : aider ses lecteurs ? d?passer les ?vidences et les bruits dominants, et tenter de se rapprocher au plus pr?s de la r?alit? des ?volutions profondes. Ce travail est important ? titre individuel dans les d?cisions que chacun doit continuer ? faire dans un contexte instable. Mais c’est plus important encore sur le plan collectif, car le choix narratif est bien entendu un choix d’avenir. Or, entre la narration qui s’impose par la force et celle qui pr?vaut par la r?alit?, une soci?t? peut s’enfermer dans un syst?me id?ologique ou s’engager r?solument dans un monde ouvert. Au XXe si?cle, les peuples qui ont bascul? dans des syst?mes id?ologiques d?connect?s de la r?alit? ont probablement eu peu le choix. Aujourd’hui, les soci?t?s ultra-connect?es et multi-inform?es ont une vraie responsabilit? du choix de leur avenir. C’est pourquoi le GEAB et l’anticipation politique, sans pr?tendre avoir toujours raison, proposent une grille de lecture des narrations tentant d’optimiser l’objectivit? et aider ses lecteurs ? conserver le plus possible de distance face aux ?v?nements, ? distinguer entre information factuelle et opinion, entre information fallacieuse et information fiable, et ? se donner les outils pour forger et avoir confiance en sa propre opinion. Nous avons d?j? ?voqu? le fait que 2015 serait caract?ris? par un ? chevauchement monstrueux ? entre monde d’avant et monde d’apr?s, o? les deux mondes sont en apparence ? ?galit? : l’un par la puissance des outils de pouvoir dont il disposait et qui sont encore op?rationnels (m?dias, arm?es, finance…), l’autre par sa force intrins?que. En r?alit?, le monde d’avant est d?sormais ?minemment affaibli et son r?sidu de domination n’est plus que le fruit de ses efforts surhumains ? ? faire parler ? ses outils de puissance ? sa place, effort dans lequel il s’?puise, tout autant que l’URSS s’?tait ?puis? dans la course ? l’armement. Notre ?quipe a choisi de rendre publique la premi?re partie de la section ? Perspectives ?, consacr?e aux outils de puissance en crise, sachant que la deuxi?me partie propose une analyse du QE europ?en et de la parit? euro-dollar.
            Quatre outils de puissance en crise

            Observons un instant o? en sont ces fameux outils du pouvoir du monde d’avant : . des m?dias en plein questionnement sur leur objectivit?, leur professionnalisme, leur valeur ajout?e, etc., avec l’affaire Charlie Hebdo en ?v?nement embl?matique de cette profonde remise en question. Le contraste entre des chefs de r?daction aux m?thodes ultra-autoritaires soudain fiers de se badger ? Je suis Charlie ? ne manque pas d’interroger des classes enti?res de journalistes, mais aussi les citoyens, sur la libert? d’expression. Un d?bat sain sur le travail r?alis? par les m?dias occidentaux sur l’Ukraine, par exemple, appara?t timidement. La question se pose quant ? la pertinence de m?dias pyramidaux bien trop petits (probl?me de plomberie) pour pouvoir retraiter correctement l’immense complexit? de la r?alit? d’un monde multipolaire, multiculturel, multilinguistique, etc. La question aussi de la l?gitimit? de cette auto-proclamation comme ? quatri?me pouvoir ? qui ressemble de plus en plus ? une ? usurpation de pouvoir ?, celle des citoyens qu’ils avaient en effet comme mission implicite de repr?senter avant Internet. Mais celui-ci est l?, et d?sormais, si les m?dias ont un r?le ? jouer, ce n’est certainement pas celui d’un quelconque exercice de quatri?me pouvoir, mais bien celui, originel et incontournable, de contribuer ? la bonne information du vrai quatri?me pouvoir : les gens. La couverture de la crise ukrainienne a r?v?l? la mise sous tutelle des m?dias par des int?r?ts divers, mais aucunement citoyens. Les d?g?ts pour cette profession sont consid?rables, lui imposant de persister en une officialisation de son virage propagandiste ou de se r?inventer. Mais dans les deux cas, les m?dias auront bien du mal ? servir de mani?re cr?dible le syst?me d’avant. . un syst?me financier dollaro-centr? en pleine surchauffe[2], dop? par l’instabilit? et les opportunit?s de sp?culation, mais totalement d?connect? de ses missions premi?res de financement de l’?conomie. La r?alit?, c’est que les banques de d?tail continuent ? licencier et ? faire faillite[3] ; seules les banques d’investissement sp?culatif prosp?rent, mais d’une mani?re qui n’obtient plus l’adh?sion de qui que ce soit. Les particuliers ont quitt? le monde des actions boursi?res qui s’?tait ouvert ? eux tel un pays de cocagne dans les ann?es 1990[4]. Les ?tats-souverains (en particuliers ?mergents, telle la Chine) ne savent plus quoi inventer pour se prot?ger des bulles qu’elles essaiment sur leur passage, provoquant toujours plus d’instabilit? et perturbant toute planification ?conomique strat?gique[5]. L’?conomie r?elle s’en ?loigne aussi, qui n’en obtient plus les financements dont elle a besoin pour se d?velopper et cherche d?sormais du c?t? de nouvelles formules, telles que le crowdfunding pour n’en citer qu’une[6]. . un ? syst?me-p?trole ? en plein effondrement. La mainmise nord-am?ricaine sur la supr?me ressource ?nerg?tique du XXe si?cle s’est effondr?e sous le triple choc du d?couplage p?trole-dollar op?r? par l’arriv?e de l’euro en 2002 (suivi des efforts de certains pays producteurs de vendre leur p?trole en euros pour se d?gager de la tutelle US), de la dislocation du syst?me am?ricano-centr? de gouvernance du p?trole, l’Opep, induite ? l’instigation des ?tats-Unis eux-m?mes par les forages schisteux, enfin de la transition ?nerg?tique men?e par l’Europe au premier plan, bient?t suivie par tous les ?mergents, aboutissant ? l’effondrement des cours… et de ce qu’il restait de cr?dibilit? au dollar. . un appareil militaro-industriel occidental attaqu? par les coupes budg?taires et les plans d’aust?rit?. Et ce n’est pas parce que le ministre allemand des Finances, Scha?ble, annonce qu’il va falloir r?augmenter les budgets militaires ? l’horizon 2017 (!) que cela change quoi que ce soit au fait que les d?penses militaires allemandes ne font que baisser – encore cette ann?e[7] – et que la Gr?ce de Tsipras ne manquera pas d’entreprendre de diminuer la monstrueuse ponction effectu?e par l’arm?e sur les Grecs via le financement d’une arm?e totalement disproportionn?e avec la ? menace ? turque[8]. On observe ?galement les r?ductions du budget militaire britannique qui inqui?tent les Am?ricains[9], la Bulgarie vient pour sa part d’annuler tout budget militaire[10], etc. La r?alit?, c’est que l’Occident n’a plus les moyens de sa politique. Les grincements stridents de ces outils ?mouss?s Alors, bien s?r, ces quatre piliers de la puissance du monde d’avant n’ont jamais cri? aussi fort que maintenant. Et les grincements stridents de tous ces outils ?mouss?s cr?ent de vrais dangers : . du c?t? des m?dias, tout en manifestant des vraies tentatives de r?invention, la tentation subsiste de s’id?ologiser encore davantage, s’y autorisant m?me pour contrer la propagande, tr?s officielle celle-ci, de la machine m?diatique russe, par exemple[11]. . les banques, les march?s financiers, les statistiques, les montants des amendes et des profits, et surtout les hausses toujours plus improbables des cours de la bourse remplissent les pages des m?dias financiers et les esprits hypnotis?s par le pr?cipice qui s?pare ces sommes astronomiques de la r?alit? ?conomique. Mais la puissance que donnent ces chiffres faramineux autorise le syst?me bancaire et financier ? dicter pour quelque temps encore sa loi aux banques centrales et aux gouvernements. . l’effondrement du p?trole rend plus centrales que jamais les puissances p?troli?res aux abois et en plein imp?ratif de r?organisation : Arabie Saoudite, au premier plan, qui tente de faire main basse sur la r?gion via ses arm?es d’islamistes daeshiens r?pandant le wahhabisme sur le Moyen Orient[12]. . l’Otan, quant ? elle, a tent? un coup d’?tat militaire sur l’Europe en 2014, tirant profit d’une gestion inepte des relations de voisinage de l’UE. Le fait est qu’il n’est pas facile de demander sa bourse ? celui qui tient le pistolet… La strat?gie de l’appareil militaro-industriel occidental est donc simple et parfaitement logique : capitaliser sur, voire cr?er des conflits pour se rendre indispensable et parvenir ? maintenir/redresser ses budgets. C’est ainsi que l’affaiblissement consid?rable des outils de pouvoir, qui restaient l’apanage d’un monde d’avant malade, fait courir encore un temps des risques importants ? la plan?te, ? savoir : risques de guerre (p?trole, Otan), risques d’enfermement id?ologique d’un camp occidental sur lui-m?me (m?dias), risques d’effondrement ?conomique (march?s financiers)… Pour lire la suite, abonnez-vous au GEAB ——————————————————————————————————- [1] Le mot ? chaos ? vient du grec ? khaos ? qui signifie ? b?ance, faille ?. Source : Wikipedia [2] Notre ?quipe s’est souvent demand?e dans quelle mesure la sortie de route de l’?talon-dollar ne se ferait pas plut?t par le haut que par le bas. La surchauffe actuelle de la monnaie ?tasunienne, m?me si elle n’est pas d?finitive, semble consommer actuellement la transition du dollar US hors de son statut d’?talon mondial. [3] Le grand nettoyage, en particulier aux ?tats-Unis, s’est certes surtout produit au d?but de la crise (2008-2010), et le nombre r?duit de survivants rend plus anecdotiques leurs difficult?s. Cela dit, les banques souffrent toujours comme en t?moigne cette liste de licenciements et faillites r?centes : Boston Bank, Doral Bank Puerto Rico, banques hongroises, banques polonaises, ANZ Bank Australie, Bank of America, JP Morgan, Royal Bank of Scotland, etc…08/01/2013) [4] Sources : La Tribune, 08/01/2013; CNN, 27/12/2012 [5] Source : Ecns.cn, 02/03/2015 [6] Source : BusinessBecause, 18/02/2015 [7] Source : Deutsche Welle, 01/03/2015 [8] Source : The Guardian, 19/04/2012 [9] Source : Washington Post, 12/03/2015 [10] Source : Novinite, 24/02/2015 [11] Nos ?quipes ont constat? une hyst?rie sur la pr?tendue guerre m?diatique entre l’Occident et la Russie, qui semble autoriser l’usage de discours propagandistes pour ?quilibrer les forces en pr?sence. Un m?dia comme Ukraine Today, par exemple, s’est cr?? dans le camp occidental ukrainien avec pour objectif officiel de faire de la contre-propagande (soit de la propagande, bien entendu). Il est int?ressant de lire ce que dit la BBC sur ces questions (03/03/2015) [12] Source : New Statesman, 27/11/2014

            http://geab.eu/2015-medias-finances-...des-narratifs/

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            • 2015 ? Le krach mondial n?aura pas lieu


              Nous aurions aussi pu intituler notre article : ? Non, le gonflement des bourses chinoises n?est pas une bulle ?, car c?est beaucoup de la Chine dont il va ?tre ici question. La d?lirante augmentation de 100 % de la bourse de Shanghai en un an est certes effrayante, mais elle traduit une dynamique r?elle (ou plut?t un rattrapage) du d?veloppement ?conomique du pays. Il faut vraiment se demander comment du vrai argent (l??pargne des Chinois) s?investissant dans de vrais besoins (infrastructures, syst?mes sociaux, d?pollution, route de la soie, etc.) pourrait g?n?rer une bulle. Notre ?quipe souhaite relever l?incoh?rence qu?il y a ? s?effrayer de la prise de valeur de places financi?res situ?es dans d??videntes zones de d?veloppement ?conomique comme la Chine, alors que depuis des ann?es le monde entier doit s??merveiller des scores des bourses occidentales, et en particulier am?ricaines, en compl?te contradiction avec les fondamentaux ?conomiques des zones concern?es. Oui, la bourse ?tasunienne est en pleine bulle (ainsi que, dans une moindre mesure, le Japon et l?Europe). Mais la lib?ration des dynamiques des ?mergents se dotant des outils infrastructurels ? la taille de leurs flux est sur le point d?absorber toutes ces bulles pour financer un d?veloppement d?activit? d?une ?chelle encore jamais vue. Le krach mondial n?aura donc pas lieu, parce que la ? plan?te finance ? vient seulement de na?tre. Les sous-parties de l?article :
              1. Bourse chinoise : une ouverture bien pr?par?e
              2. Route de la soie : la Chine vient de lancer un New Deal mondial
              3. BRIICS et BAII lib?rent la puissance des ?conomies ?mergentes
              4. De la globalisation ? la globalit? : probl?me de plomberie r?solu !
              5. Un monde ouvert, mais pas b?ant
              6. Vers un krach occidental? ou pas
              Notre ?quipe a choisi de rendre public la partie de cet article intitul?e ? De la globalisation ? la globalit? : probl?me de plomberie r?solu ! ?, De la globalisation ? la globalit? : probl?me de plomberie r?solu ! Il ne tient qu?? l?Occident de saisir cette formidable opportunit?. D?un c?t?, il y a la montagne insurmontable des probl?mes des ?tats-Unis : une ?conomie qui entre ? nouveau en r?cession[1], la pr?carit? qui atteint des sommets[2], les revenus des 80 % les moins riches qui baissent depuis d?j? deux ans[3], une s?cheresse qui n?en finit plus en Californie, le spectre d?un nouveau shutdown en novembre[4]avec possibilit? de d?faut de paiement ? la cl?, une bourse en surchauffe[5], etc. Figure 1 ? ?volution des revenus par quintile, entre les p?riodes juillet 2012-juillet 2013
              et juillet 2013-juillet 2014. Source : Bloomberg
              De l?autre c?t?, il y a les perspectives prometteuses des BRIICS dans une logique de collaboration mondiale. Nos lecteurs savent bien ? quel point nous nous sommes inqui?t?s l?an dernier du risque d?enfermement de l?Occident sur lui-m?me. Depuis trois mois, nous avons repris le fil de nos anticipations concernant l??mergence du monde multipolaire, des d?fis pos?s par son organisation, des obstacles ? sa mise en place et des ?cueils ? son d?veloppement aussi. Avec l?accord iranien, le monde est soudain redevenu passionnant? car les probl?mes qui se pr?sentent sont autant de d?fis ? relever et non plus des menaces de mort. Les solutions existent. Ces probl?mes sont innombrables : d?g?ts de la crise syst?mique globale ? r?parer autant que probl?mes structurels ? r?soudre ensemble. Mais la machine est relanc?e et elle est mondiale pour la premi?re fois dans l?histoire. Ce passage d?un monde occidental ? un monde global a finalement surtout pos? des probl?mes de plomberie : une seule monnaie appuy?e sur une petite ?conomie nationale US, des march?s financiers non adapt?s ? la taille des flux, des institutions internationales incapables d?int?grer les nouvelles r?alit?s globales? Alors, les BRICS ont relev? leurs manches et cr?? les conditions de r?invention du syst?me mon?taire international multi-monnaie, de march?s financiers v?ritablement mondiaux (par des innovations comme la connexion de leurs deux places financi?res de Shanghai et Hong Kong[6], sans parler du r?seau de transaction en yuans qui traverse d?sormais la plan?te), des banques multipolaires ou mondiales comme la banque BRICS ou la toute nouvelle Banque asiatique d?investissement pour les infrastructures (AIIB), vers laquelle les pays europ?ens, apr?s avoir boud? la banque BRICS, se ruent d?sormais ? l?invitation des Chinois (Londres d?abord, puis Paris, Rome et Berlin)[7], au point que les ?tats-Unis, apr?s avoir ? grond? ? les Europ?ens pour leur enthousiasme[8], se retrouvent oblig?s de marquer une certaine volont? de coop?ration[9]. M?me Isra?l, qui s?est fait courtiser par l?AIIB, comme par hasard pendant les n?gociations avec l?Iran a d?cid? de poser sa candidature[10]. Il manquait ? toute cette ing?nierie le terrain d?application. La Route de la soie en fournit la premi?re trame. Le monde multipolaire est ? construire, les milliards et les milliards qui flottaient dans l?air des march?s financiers occidentaux vont ? nouveau pouvoir trouver o? se poser. C?est un v?ritable New Dealque nous proposent les Chinois, nous l?avons vu, mais cette fois, il est mondial. L?Occident a invent? la globalisation, mais c?est la Chine, et les BRICS, qui ont boucl? le processus et mis en place la globalit?. Pour lire la suite, abonnez-vous au GEAB. ?????????????? [1] Source : Business Insider, 02/04/2015 [2] Selon une ?tude de 2013 (d?j?), 80 % des Am?ricains ont fait face au ch?mage au cours de leur vie professionnelle, ou pendant au moins un an ont d?pendu des aides de l??tat ou ont v?cu avec des revenus inf?rieurs ? 150 % du seuil de pauvret?. Source : Associated Press, 28/07/2013 [3] Source : Bloomberg, 02/04/2015 [4] Source : CNBC, 16/03/2015 [5] Source : MarketWatch, 25/03/2015 [6] Source : China Stock Markets web [7] Source : Le Monde, 17/03/2015 [8] Source : The Guardian, 13/03/2015 [9] Source : Xinhuanet, 30/03/2015 [10] Source : Japan Times, 02/04/2015

              Nous aurions aussi pu intituler notre article : « Non, le gonflement des bourses chinoises n’est pas une bulle », car c’est beaucoup de la Chine dont il va être ici question. La délirante augmentation de 100 % de la bourse de Shanghai en un an est certes effrayante, mais elle traduit une dynamique réelle (ou plutôt un rattrapage) […]


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              • UE/UK/US ? Union, dislocation, r?invention : la grande transformation syst?mique de l?Occident


                Pour le quatri?me mois cons?cutif, assorti de toutes les pr?cautions d?usage, notre ?quipe continue de penser que le pic de la crise est d?sormais derri?re nous. Entre cinq minutes avant ce pic et cinq minutes apr?s, il est ?vident que les deux photos peuvent ?tre identiques, en revanche le film n?a rien ? voir? C?est que la perspective est radicalement diff?rente. Le randonneur en montagne le sait : apr?s le passage du col, la descente semble a priori plus facile que la mont?e (direction clarifi?e, gravit? alli?e, r?confort en vue?). Mais attention quand m?me, avant de retrouver la route bitum?e, les obstacles et risques de chute sont encore bien pr?sents, peut-?tre m?me aggrav?s par le sentiment de facilit? associ? ? la fatigue de la mont?e. Cette impression de fin de randonn?e est exactement ce que ressent notre ?quipe depuis quatre mois d?j?. Certains de nos lecteurs s??tonnent de nous voir chausser des lunettes roses. Les lunettes sont-elles roses ou bien est-ce le coucher de soleil de cette crise qui s?annonce ? Depuis 2006, le GEAB a entrepris d?analyser et d?anticiper les diff?rentes ?tapes de ce que le coordinateur de notre ?quipe, Franck Biancheri, a d?cid? d?appeler la ? crise syst?mique globale ?, que l?on peut r?sumer ? une gigantesque transition entre deux syst?mes globaux : le monde unipolaire occidentalo-centr?, d?une part ; le monde multipolaire, d?autre part, dans lequel nous sommes d?sormais entr?s et que plus personne n?est en mesure de nier ? m?me si certains posent l?hypoth?se d?une n?o-unipolarit?, cette fois sino-centr?e, en gestation[1]. Cette gigantesque mutation globale a ?t? permise et s?est accompagn?e d?une autre transformation syst?mique majeure li?e ? la ? r?volution ? Internet, qui a provoqu? une r?organisation, ou plut?t une ? organicisation ?[2], profonde et totale de toute la structure sociale et des modes d?organisation et d?activit? au niveau mondial. Comme GEAB l?a ?crit il y a bien longtemps, le syst?me mondial qui s?effondre sous nos yeux ?tait vieux de 500 ans. Il ?tait n? des grandes d?couvertes de la Renaissance qui ont donn? un avantage de cinq si?cles ? l?Europe, puis ? ses avatars russe et am?ricain, au d?triment de grandes civilisations pr?existantes comme la Chine ou l?Iran. Ce monde occidentalo-centr? n?existe aujourd?hui plus, et c?est l?Occident lui-m?me qui a enclench? cette transition en inventant la colonisation, puis la d?colonisation, puis la culpabilit? post-coloniale, puis la coop?ration, puis les processus d?int?gration r?gionale, puis la globalisation, puis Internet? L?Occident a cr??/voulu d?une certaine mani?re cette multipolarisation qui n?a donc pas de raison de faire si peur ? certains. Il est temps d?assumer les cons?quences de nos politiques et de nos discours et d?accepter de partager la plan?te. Et c?est ce qui est en passe d?arriver. La meilleure preuve est actuellement fournie par Obama qui, apr?s ?tre apparu instrumental dans les escalades de tensions euro-russes l?an dernier, s?est transform? cette ann?e en v?ritable artisan de la paix au Moyen-Orient avec ce revirement strat?gique ? 180? vis-?-vis de l?Iran. Sans oublier les tentatives r?centes de renouer un dialogue constructif entre Kerry et Lavrov, tentatives qui, malgr? leur non-aboutissement au moindre progr?s bien entendu ? ce stade, ont le m?rite d?exister. Le col de la montagne de la crise syst?mique globale est bien derri?re nous, m?me si des glissades sont encore devant nous, glissades qui peuvent ?tre douloureuses, mais qui ne feront que nous rapprocher elles aussi de la plaine en vue, glissades qu?il nous appartient encore de continuer ? tenter d?anticiper. Dans ce num?ro de GEAB, notre ?quipe a choisi de se concentrer sur les caract?ristiques de la r?organisation d?sormais en cours de trois acteurs du monde occidental : l?Union Europ?enne, le Royaume-Uni et les ?tats-Unis, trois ? unions ? politiques qui doivent imp?rativement se r?inventer pour devenir compatibles avec le monde multipolaire. Or, notre ?quipe estime que ce processus de r?invention est d?sormais en cours, entra?nant enfin l?Occident sur la voie de son indispensable transformation syst?mique. Les sous-parties de l?article :
                1. Europe : retour ? la m?thode communautaire
                2. Royaume-D?sUni: la fin du Royaume-Uni tel qu?on l?a connu? et sa r?invention
                3. 2015-2016 : d?ici la fin de son mandat, Barack Obama entreprend de m?riter son prix Nobel de la paix

                Notre ?quipe a choisi de rendre public la partie intitul?e : ? Europe : retour ? la m?thode communautaire ?.

                Europe : retour ? la m?thode communautaire Comme nous l?avons d?j? expliqu?, depuis le trait? de Maastricht en 1992 l?Union Europ?enne a c?d? ? la tentation de dupliquer ? son niveau tous les outils de l??tat-nation. La m?thode communautaire invent?e par les p?res fondateurs fut pourtant une vraie innovation politique dont les principes de structure plate coordonnant la diversit? du continent ont ?t? oubli?s par plusieurs g?n?rations de politiques et technocrates sans imagination : incapables de concevoir autre chose qu?une super-structure ?tatique, incapables de la d?mocratiser, incapables de l?imposer? L?UE n?a r?ussi qu?? g?n?rer des r?sistances nationales et ? se donner aux int?r?ts les plus puissants, int?r?ts que personne n?a souhait? voir devenir l?int?r?t collectif europ?en pour lequel l?appareil institutionnel europ?en avait pourtant ?t? cr??.

                La d?mocratisation avance La double ?re Barroso a pouss? ? ses derni?res limites cette logique, aboutissant au d?saveu citoyen exprim? dans d?innombrables voix euro-sceptiques et euro-critiques, dont aucune n?est pourtant anti-europ?enne. Ni Tsipras, ni Orban, ni m?me Le Pen n?envisagent d?sormais de sortir de l?UE. En revanche, tous la veulent ? leur id?e : partageant les richesses pour le premier, connect?e ? la Russie pour le second, traitant les questions migratoires pour la troisi?me, etc. Finalement, c?est bien la d?mocratie europ?enne qui commence ? se mettre en place, dont la premi?re condition est l??mergence d?un d?bat public europ?en d?sormais audible. Une citoyennet? europ?enne voit le jour. De la pyramide aux r?seaux C?t? syst?me politico-institutionnel, Juncker nous a envoy? ce mois-ci un signal fort sur les bases conceptuelles de sa vision organisationnelle de l?Europe. En lan?ant son projet de ? R?seau s?curitaire ?[3]qui vient remplacer l?ancienne id?e d?Agence europ?enne de renseignement, il donne le ton : le niveau europ?en cesse de vouloir se substituer aux ?tats-membres pour devenir le chef d?orchestre d?un concert des nations europ?ennes mises en musique. L?UE prend le parti de devenir l?instance de coordination des outils de souverainet? de ses membres, souverainet?s nationales ? la fois r?affirm?es, mais qui ne s??panouiront qu?? travers leurs combinaisons et de leur coop?ration. Retour au principe du ? e pluribus unum ? originel. Relation transatlantique : le fil s?curitaire en moins Bien s?r, on peut regretter que le premier terrain d?application de cette ? m?thode communautaire r?invent?e ? soit la s?curit?. Et en m?me temps? Il faut bien partir des th?mes o? l?int?r?t des ?tats ? coop?rer est le plus imp?rieux. Quant ? savoir pourquoi cet int?r?t est si imp?rieux, il est probable que, outre l??vident objectif de gestion des menaces transfrontali?res terroristes, il soit devenu urgent pour l?UE de se d?gager du syst?me pr?-existant en ce domaine, ? savoir le syst?me germano-am?ricain r?v?l? actuellement par les attaques contre Merkel[4]. Cette tentative d??mancipation couve depuis longtemps d?sormais. Nous avons suivi attentivement les accusations de la NSA par Merkel concernant des ?coutes inacceptables[5], puis nous avons vu la justice allemande conclure qu?il n?y avait pas de preuve de ces ?coutes[6], avant que l?affaire ne ressorte sous un jour tout ? fait nouveau via ces accusations contre Merkel, cette fois, de coop?ration inconstitutionnelle entre la NSA et le BND. En r?alit?, depuis le 11 septembre, les Am?ricains ont convaincu les Europ?ens des risques pesant chez eux et que, en l?absence d?une Europe du renseignement, ils n?avaient d?autre recours que de coop?rer avec les services ?tasuniens via l?Allemagne qui, en mati?re de s?curit? et de d?fense, est une mini-Am?rique sur le continent europ?en[7]. La simultan?it? de tout ceci avec le jugement retentissant des ?coutes de la NSA aux ?tats-Unis, o? la justice am?ricaine a r?ussi ce coup de force de juger ill?gales les ?coutes de la NSA et ? condamner cette agence[8], ne saurait ?tre un hasard. L?ancien syst?me de renseignement transatlantique, et un point majeur de la tutelle am?ricaine sur l?Europe, est en train de dispara?tre. Reste l?Otan? qui a exactement les m?mes caract?ristiques : en l?absence d?une Europe de la d?fense, l?Otan prot?ge l?Europe. Unit? r?affirm?e Ce dernier point nous am?ne ? cette absence des leaders europ?ens aux comm?morations de la victoire contre le nazisme organis?es par la Russie[9], absence dont les Europ?ens doivent ?tre conscients qu?elle envoie un signal ?pouvantable au reste du monde : l?Europe s?est rang?e du c?t? du nazisme? C?est vraiment ainsi qu?il faut savoir que le reste du monde a lu l?absence des dirigeants europ?ens aux c?t?s des puissances ?mergentes? et de l?Onu. En effet, Ban Ki Moon ?tait ? Moscou, de m?me qu?il est du c?t? de l?Iran dans la guerre civile au Yemen. Cela dit, les ? lunettes roses ? de notre ?quipe lui permettent de d?celer dans cette attitude europ?enne de bonnes raisons aussi. Le fait est que la crise ukrainienne, de m?me qu?elle a mis ? mal l?int?grit? de l?Ukraine, menace celle de l?UE. D?aucuns estiment que la dislocation de l?UE, et notamment de son flanc oriental[10], est d?sormais in?luctable. Il est donc actuellement de premi?re importance de r?affirmer l?unit? et la solidarit? europ?ennes. L?absence de TOUTE l?UE aux c?l?brations russes, y compris celle notoire de plusieurs pays qui avaient commenc? par accepter l?invitation, telles la Gr?ce, la R?publique Tch?que, Chypre, la Hongrie et la Slovaquie[11], indique qu?il y a eu n?gociation autour de ce besoin de marquer l?unit?. Mais nous anticipons que cette concession faite aux pays baltes et ? la Pologne responsabilise ces quatre pays et ne sera pas sans contreparties. Or, pour une coordination europ?enne de la d?fense, la Pologne est instrumentale? les Baltes aussi, d?une certaine mani?re. Gr?ce : modernisation en cours Quelques mots ?galement sur la Gr?ce qui, comme anticip?, trouve encore l?argent n?cessaire au remboursement des int?r?ts d?s au FMI[12]. Au cours des quatre derni?res semaines, notre ?quipe a surtout remarqu? la ponction des liquidit?s des municipalit?s grecques par Ath?nes[13]. L? o? les m?dias ont vu une Gr?ce aux abois, nous voyons un Tsipras qui, jouant des pressions europ?ennes, en profite pour affaiblir les caciques locaux ? pour l?essentiel membres des deux partis institutionnels qui, pris dans un syst?me client?liste, interdisent toute modernisation de l?appareil d??tat grec ? et centralise les outils de la r?forme de son pays : argent et pouvoir. La modernisation du syst?me politico-institutionnel grec, priorit? pour l?Europe du XXIe si?cle, avance vite? Fronti?res de l?UE atteintes Sur le plan de sa d?limitation, l?UE enfin se pose. D?s le d?but de son mandat, Juncker a pr?venu que l??largissement allait conna?tre une pause : r?duction de la DG ?largissement, moratoire de cinq ans sur tout nouvel ?largissement? Aujourd?hui, m?me les accords de libre-?change perdent en ambition[14]. Il faut dire que, d?une part, les citoyens europ?ens sont plut?t contre la logique d??largissement sans limite, ?largissement dont tout le monde sait depuis longtemps qu?il emp?che le tant attendu approfondissement politique, d?sormais prioritaire, de l?UE ; et d?autre part, l?essentiel des ?largissements/accords de libre-?change ciblent les pays de la CEI/Union eurasiatique (Moldavie, Georgie, Azerbaidjan, Bi?lorussie, Ukraine?) dans lesquels les populations sont loin d??tre enti?rement favorables ? l?int?gration europ?enne (les Ukrainiens nous le disent haut et fort) et qui n?cessitent, bien s?r, une entente pr?alable avec la Russie. Un chemin bien mal emprunt?. Avec l?Ukraine, l?UE non-id?ologique a compris qu?elle avait rencontr? ses limites g?ographiques. Il est dommage qu?elle n?ait pas su les voir elle-m?me et que ce soient ses voisins qui aient ?t? oblig?s de lui rappeler qu?une entit? politico-institutionnelle qui ne se donne pas de fronti?res prend in?vitablement les caract?ristiques d?un empire. Le temps est donc venu de s?entendre avec nos voisins sur les r?gles de mitoyennet? : reconstruire une relation transatlantique d??gal ? ?gal hors de tous liens de servitude, construire un partenariat UE-Union Eurasiatique prenant acte du projet d?int?gration r?gionale russe, coop?rer ? la mise en place de l?Union du Maghreb Arabe en contribuant ? la r?solution du litige li? au Sahara Occidental entre Maroc et Alg?rie[15], etc. L?Europe doit construire ses relations de voisinage, non plus sur la logique du fort au faible, mais sur celle d??gal ? ?gal. Et notre ?quipe se r?jouit de lire ici et l? que l?UE parle d?sormais de n?gociations men?es en trilat?rale avec les pays de la CEI[16], o? ? trilat?rale ? veut dire EU-Russie-pays concern?, seule et unique solution ? la r?solution notamment de la guerre civile ukrainienne, comme l?explique par exemple la pr?sidente de LEAP dans une lettre adress?e ? une association d??tudiants ukrainiens[17]?Abonnez-vous pour lire la suite ?????????????????????? Notes: [1] Une hypoth?se ? laquelle notre ?quipe a tendance ? ne pas croire : les premi?res r?actions anti-chinoises sont parfaitement prises en compte par les Chinois, l??mergence de l?Inde comme prochaine super-puissance d?mographique vou?e ? d?passer en taille la Chine ? l?horizon 2025, tout cela nous donne l?indication que la multipolarit? a de l?avenir. [2] Mot compos? sur la base de l?adjectif ? organique ? qui correspond aux caract?ristiques des structures sociales permises par Internet notamment, connectant directement les cellules au tout. [3] Source : EUObserver, 12/05/2015. [4] Source : The Guardian, 07/05/2015. [5] Sources : The Guardian, 24/10/2013. The Guardian, 17/12/2013. [6] Source : Vox, 12/12/2014. [7] N?oublions pas que l?Allemagne seule, avec 38 491 militaires nord-am?ricains sur son territoire, accueille pr?s de 25 % des forces US dans le monde (hors US), soit 160 000 personnes (source : Wikipedia) ! Ce chiffre permet de comprendre la difficult? pour une Merkel ou pour tout autre chef de l?ex?cutif allemand ? imposer ses vues si celles-ci ne concordent pas avec celles de l?? alli? ? am?ricain. On voit au passage ? quel point l?Allemagne a besoin du reste de l?Europe pour mettre fin ? sa mise sous tutelle. Seule, elle en serait parfaitement incapable. [8] Source : CNN, 07/05/2015. [9] Source : The Hindu, 09/05/2015. [10] Nous avons d?ailleurs nous-m?me anticip? ce risque d?s le d?but de la crise ukrainienne : ? une ?poque o? tous les m?dias occidentaux misaient au contraire sur des pays de l?Est violemment anti-Russes, entra?nant l?Europe occidentale dans cette dynamique, nous anticipions une division de l?Europe orientale entre anti-Russes et non anti-Russes. [11] Source : Der Spiegel, 10/04/2015. [12] Source : The Guardian, 11/05/2015. [13] Source : Ekathimerini, 25/04/2015. [14] Source : EUObserver, 13/05/2015. [15] Source : Le Maghreb, 04/01/2014. [16] Source : Euractiv, 15/04/2015. Nous rappelons que cette configuration trilat?rale des n?gociations, demand?e par le Parlement ukrainien en Novembre 2013 pour cause de ? s?curit? nationale ?, avait ?t? rejet?e par la Commission Barroso, un rejet dont nous estimons qu?il porte une tr?s large responsabilit? dans les plus de 6 000 morts ukrainiens. [17] Source : AAFB, 24/04/2015.

                http://geab.eu/ueukus-union-dislocation-reinvention-la-grande-transformation-systemique-de-loccident/

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                • Otan, FMI, tensions, divisions, Grexit? Horizon 2020 : le retour des guerres europ?ennes ?


                  Devant la combinaison de certains indicateurs plut?t inqui?tants ces derniers mois, nous en sommes venus ? nous poser la question de la probabilit? d?un retour des guerres europ?ennes ? l?horizon 2020.
                  En effet, ce n?est pas parce que notre ?quipe continue ? voir les pistes de sortie de crise se mettre en place qu?elle ne garde pas sa vigilance sur les obstacles qui demeurent sur la route. Des obstacles qui nous semblent de deux natures essentiellement :
                  . d?une part, les efforts des ma?tres du ? monde d?avant ? pour garder la main, conflits anachroniques et ancr?s dans le pass?, g?n?r?s par des puissances de plus en plus isol?es, mais aussi de plus en plus agressives, au nombre desquelles on trouve surtout l?appareil militaire US, mais pas seulement ;
                  . d?autre part, les ?tincelles, ? naturelles ? celles-ci, susceptibles de na?tre des immenses frottements entre plaques tectoniques, image ?voquant le mieux les r??quilibrages g?opolitiques en cours.

                  Sommaire de ce num?ro :
                  1. Perspectives : Otan, FMI, tensions, divisions, Grexit? Horizon 2020 : le retour des guerres europ?ennes ?
                  2. Telescope : 2015-2020 : Le grand isolement de l?? Am?rique dure ?
                  3. Focus : Crise grecque : la tentation d??carter le FMI

                  Notre ?quipe a choisi de rendre publique la partie Focus, intitul?e : ? Crise grecque : la tentation d??carter le FMI ?
                  Crise grecque : la tentation d??carter le FMI
                  ? en croire nos m?dias, il semblerait que le monde entier soit suspendu ? l?accord grec recherch? par l?UE, la BCE et le FMI. Entre rebondissements et enlisement, la tension monte et d?sormais le d?faut de paiement de la Gr?ce n?est pas exclu[1]. Cataclysme ou opportunit? ?
                  La Gr?ce restera dans la zone euro
                  Nous l?avons toujours dit et nous le maintenons : la Gr?ce restera dans la zone euro. Il est ?trange que, jusqu?? tr?s r?cemment, tous les m?dias associaient d?faut de paiement et grexit. Ce temps est r?volu : les deux probl?matiques sont d?sormais bien s?par?es, comme il se doit, et c?est un signe que la Gr?ce gardera la monnaie unique. Qu?elle fasse d?faut, en revanche, est une possibilit?. Et si tel est le cas, ce sera un d?faut voulu, organis?, et m?me concert? entre Europ?ens. Le cas grec n?est pas sous le microscope mondial depuis six ans pour que l?issue de la crise se produise de mani?re inattendue.
                  On assiste d?ailleurs ? une reprise en main politique de la zone euro, avec Merkel et Hollande qui veulent un ? renforcement de la zone euro ?[2], avec Juncker qui insuffle une ?nergie politique nouvelle, et avec Sigmar Gabriel (vice-chancelier allemand) et Emmanuel Macron (ministre de l??conomie fran?ais) qui demandent une ? int?gration radicale ? de l?Eurozone[3]. Tout cela n?est ?videmment pas tr?s compatible avec une sortie d?sordonn?e de la Gr?ce de la zone euro. Juncker et Ts?pras, qui bataillent depuis des mois pour obtenir un accord, n?envisagent pas plus l?un que l?autre de grexit. Un grexit qui n?est qu?un fantasme des march?s financiers et des m?dias.
                  Le FMI : une ?pine dans le pied europ?en
                  Certes, ce grexit aura ?t? recherch?, sciemment ou non, par quelques acteurs de la partie de poker qui se joue actuellement, et en particulier l?acteur washingtonien. Chacun conna?t les positions historiques du FMI en mati?re de gestion d?endettement souverain. L?affaire grecque ne fait pas exception : des trois membres de la tro?ka, le FMI est de loin le plus id?ologiquement exigeant dans ses demandes envers la Gr?ce[4].
                  Si la trag?die grecque dure depuis si longtemps, ce n?est pas la taille du probl?me qui est en question. Il a certes fallu injecter environ 240 milliards d?euros dans l??conomie grecque ? ou plut?t dans les banques et le syst?me financier grec afin que celui-ci ne s?effondre pas (ce qui aurait risqu? d?entra?ner tout le syst?me europ?en). Un tel montant ne repr?sente que le quart du QE de la BCE, par exemple, ou une petite partie des plans de relance europ?ens et du soutien aux banques.
                  Non, si la trag?die grecque dure depuis si longtemps, c?est qu?il y a une autre raison. Les Allemands qui ne voudraient pas payer ? Ils sont loin d??tre les seuls ? payer (ils repr?sentent seulement 22 % des fonds pr?t?s) et ils l?ont toujours fait jusqu?? pr?sent, finalement sans trop rechigner. La raison est plut?t ? aller chercher du c?t? du FMI et de ses exigences d?mesur?es et bien trop n?olib?rales pour le continent europ?en. Un ? alli? ? impos? par Washington en 2010, mais qui repr?sente moins de 20 % des aides (et dont plus de la moiti? a maintenant ?t? rembours?e). Un alli? encombrant dont l?Europe voudrait bien se d?barrasser pour g?rer son probl?me seule, sans ing?rence des ?tats-Unis. D?autant qu?elle s?est enfin cr?? les moyens de le r?soudre, ce probl?me, gr?ce notamment au FESF (Fonds europ?en de stabilit? financi?re), puis ? son successeur, le MES (M?canisme europ?en de stabilit?).

                  Figure 1 ? R?partition de la dette grecque (320 milliards d?euros). Source : La Croix.
                  L?occasion r?v?e de se d?barrasser du FMI
                  Le d?nouement du probl?me grec est donc intimement li? ? la r?solution du probl?me FMI. Un probl?me qui ne vaut ? plus que ? 21 milliards d?euros.

                  Figure 10 ? Sommes dues par Ath?nes ? ses cr?anciers et ?ch?ancier des remboursements.
                  Source : WSJ.
                  De nombreuses sources doutent que la Gr?ce dispose de la somme exig?e par le FMI au 30 juin (1,6 milliard d?euros), et le ministre de l?Int?rieur a lui-m?me exclu un remboursement du FMI sans aide ext?rieure[5].
                  ? en croire le ministre de l??conomie, Y?nis Varouf?kis[6] (qui regrette la m?thode employ?e et aurait aim? n?gocier directement avec les ?tats-membres europ?ens), la tro?ka n?a en fait jamais vraiment n?goci? et s?est content?e d?imposer ses desiderata. Une fa?on de jouer au poker en pariant que la Gr?ce craquerait ? Peut-?tre. Mais surtout une gestion technocratique d?une crise grecque aux implications ?minemment politiques? et un jeu tr?s risqu?, car les messages envoy?s par le gouvernement grec aux peuples europ?ens (que ce soit les tribunes de Ts?pras ou les interviews de Varouf?kis dans les journaux europ?ens) sont limpides et finissent par porter leurs fruits : qui ne comprend pas qu?ils ont raison[7] et qu?ils ont par ailleurs mis une extraordinaire bonne volont? ? poursuivre les n?gociations sans utiliser leur argument d?cisif, ? savoir le d?faut et la sortie de la zone euro ?
                  C?est l?id?e que nous d?fendons depuis plusieurs mois d?j? qu?il y a accord tacite entre la Gr?ce et l?Eurogroupe, o? le gouvernement Ts?pras est envoy? au combat contre le FMI et ses exigences d?mesur?es.
                  Les dirigeants europ?ens auront-ils le courage d?assumer un d?faut de paiement pur et simple de la Gr?ce ? Vraisemblablement pas, car les cons?quences sont assez impr?visibles[8]. Mais une autre solution naturelle existe, comme Varouf?kis le mentionne : que le MES (qui a ?t? cr?? pour cela) avance l?argent que la Gr?ce doit au FMI[9]. Pas de d?faut de paiement, solidarit? europ?enne et ?vincement du FMI (puisque celui-ci serait int?gralement rembours?) : il y a beaucoup d?avantages ? cette solution. M?me le FMI y trouverait son compte, car il comprend bien que tout le monde est maintenant dans le m?me bateau et qu?il vaut mieux ?tre rembours? par l?Europe que de continuer ? mettre de l?huile sur le feu et risquer une explosion du syst?me financier dans son ensemble. Et puis, imaginons un instant le signal qu?enverrait un refus de remboursement de la Gr?ce au FMI en direction de tous les d?biteurs de cette institution. Le FMI envisage-t-il vraiment d?aller jusqu?au bout de la logique ? Ou tout cela n?est-il, comme nous le supposons depuis des mois, qu?une mise en sc?ne entre des acteurs qui ont tous int?r?t au changement et ont pour cela besoin d?une situation de tension extr?me pour justifier leur mouvement ?
                  La solution de Varouf?kis est ind?niablement le bon compromis. Mais si vraiment elle ne peut pas ?tre appliqu?e, il en existe une autre, plus violente et impr?visible, mais au m?me potentiel de d?nouement de crise.
                  D?faut de paiement en zone euro : r?ve ou cauchemar ?
                  En effet, au point o? en sont les n?gociations, l?alternative maintenant la plus cr?dible est plus violente : laisser la Gr?ce faire d?faut partiel. A priori, il faudrait pour cela un courage politique bien plus grand que ce dont nos dirigeants sont capables ? ? moins que les atermoiements europ?ens ne poussent Ts?pras ? bout (il ne faut pas oublier qu?il a l? une carte majeure en main). Cette option n?est donc gu?re probable d?apr?s notre ?quipe. Cela dit, elle aurait des cons?quences int?ressantes et de moins en moins taboues.
                  Elle obligerait en effet ? remettre ? plat les dettes de la zone euro (et peut-?tre m?me mondiales). Car pourquoi soulager la Gr?ce d?une partie de ses dettes, quand l?Espagne, l?Italie, le Portugal ou la France, par exemple, luttent eux aussi avec leur endettement ? Cela aurait le m?rite de lancer une r?flexion sur le sujet[10], avec la possibilit? d?effacer purement et simplement une partie de la dette publique[11].
                  Les dettes priv?es ont ?t? transform?es en dettes souveraines qui ?crasent les ?tats, et pas seulement la Gr?ce, d?sormais incapables de la moindre action de relance ?conomique. Un assainissement forc? via un d?faut partiel et r?fl?chi aurait certes des cons?quences d?sagr?ables pour quelques ?tablissements financiers parasites, mais ce serait enfin un moyen d?apurer le syst?me ? cet apurement qui est la cl? pour sortir de la crise syst?mique globale.
                  La tentation doit donc ?tre forte d?organiser le non-remboursement de certains cr?diteurs ou du FMI et d?enclencher un processus d?annulation de la dette, surtout dans un contexte de remont?e des taux d?int?r?t sur le point de r?duire ? n?ant tous les efforts d?aust?rit? men?s par les pays endett?s.
                  La grande n?gociation autour du cas embl?matique grec est sans doute avant tout et surtout un grand temps de r?flexion et de pr?paration ? l?application d?une solution d?finitive qui pourrait, apr?s tout pourquoi pas, consister ? pousser les Grecs ? d?clencher la grande bombe de l?annulation des dettes qui ?crasent la plan?te.
                  Mais notre pronostic va tout de m?me au choix de solution ? raisonnable ? de transfert de dette sur l?Eurozone marquant la reprise d?ind?pendance financi?re du continent europ?en?. Pour lire plus, inscrivez-vous au GEAB
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                  Notes:
                  [1] Source : Le Monde, 13/06/2015.
                  [2] Source : Reuters, 26/05/2015.
                  [3] Source : Guardian, 03/06/2015.
                  [4] ? Le FMI toujours sur une ligne tr?s dure ? ; ? Le FMI plus exigeant que la Commission ?? Source : Le Monde, 27/05/2015.
                  [5] Source : RT, 25/05/2015.
                  [6] Il faut lire cette interview tr?s claire : Tagesspiegel, 09/06/2015.
                  [7] Un exemple r?cent en date concerne cette remarque de Varouf?kis plaidant non coupable dans l?incapacit? pour le gouvernement de traiter la question de l??vasion fiscale compte tenu du fait que le syst?me judiciaire du pays est ? l?arr?t faute d?argent (voir lien pr?c?dent). Que r?pondre ? cela ?
                  [8] Les enjeux sont bien r?sum?s ici : Bloomberg, 25/05/2015.
                  [9] Autre solution : que le QE de la BCE profite enfin ? la Gr?ce?
                  [10] Que certains ont d?ailleurs d?j? commenc?e : 60 % de la dette publique fran?aise serait ? ill?gitime ?. De l? ? l?effacer, il n?y a qu?un pas. Source : Guardian, 09/06/2014.
                  [11] Au minimum, effacer la dette d?tenue par d?autres ?tats europ?ens ne peut pas faire de mal, mais les montants ne sont pas tr?s ?lev?s.

                  Devant la combinaison de certains indicateurs plutôt inquiétants ces derniers mois, nous en sommes venus à nous poser la question de la probabilité d’un retour des guerres européennes à l’horizon 2020. En effet, ce n’est pas parce que notre équipe continue à voir les pistes de sortie de crise se mettre en place qu’elle ne […]


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