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Ne pas occulter la dimension criminelle de la crise financi?re

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    Ne pas occulter la dimension criminelle de la crise financi?re


    Par Jean-Fran?ois Gayraud et No?l Pons
    16/12/2008 | Mise ? jour : 12:58 <SCRIPT language=JavaScript src="http://www.lefigaro.fr/media-communautaire/js/ssoLibrary.js.php"></SCRIPT><SCRIPT src="http://www.lefigaro.fr/media-communautaire/js/jsxmlrpc/xmlrpc_lib.js" type=text/javascript></SCRIPT><STYLE type=text/css>.yui-panel { position:relative; background-color:white; }.mask { background-color:#000;opacity:.25; *filter:alpha(opacity=25); }</STYLE><SCRIPT language=JavaScript type=text/javascript>figcom_sep_bulle='avec';</SCRIPT><SCRIPT src="/media-communautaire/js/profil/figaro/nbcmt.php?article=20081220ARTFIG00002" type=text/javascript></SCRIPT>| Commentaires 1<SCRIPT src="http://www.lefigaro.fr/media-communautaire/js/jsxmlrpc/xmlrpc_lib.js" type=text/javascript></SCRIPT><SCRIPT src="http://www.lefigaro.fr/media-communautaire/js/profil/figaro/ajouter_selection.js" type=text/javascript></SCRIPT><SCRIPT src="http://www.lefigaro.fr/media-communautaire/js/jsxmlrpc/xmlrpc_lib.js" type=text/javascript></SCRIPT> | Ajouter ? ma s?lection .

    <!-- infos -->TRIBUNE - Jean-Fran?ois Gayraud, commissaire divisionnaire de la police nationale, et No?l Pons, conseiller au Service central de pr?vention de la corruption, ?tablissent un lien entre criminalit? et crise financi?re.

    Personne ne conteste ? la crise du subprime une dimension ? la fois structurelle (l'orgie de cr?dit) et conjoncturelle (l'?clatement de la bulle immobili?re aux ?tats-Unis). Cependant, nul n'a sembl? voir les aspects criminels de cette crise financi?re globalis?e. Un oubli ?tonnant car l'histoire nous enseigne que toutes les crises financi?res ?rec?lent? une dimension criminelle. Soit par l'immixtion du crime organis?, soit par la r?p?tition d'op?rations criminelles commises par les acteurs normaux des march?s ; et parfois aussi par l'association de ces deux univers. Dans notre propos, nulle volont? de r?duire une crise syst?mique ? du gangst?risme ou de d?busquer d'improbables boucs ?missaires, mais le souci de rappeler que le crime - organis? ou non - s'infiltre partout o? l'argent r?gne, y compris sur les march?s financiers.

    Le crime accompagne, amplifie et parfois provoque les crises financi?res. D'ailleurs, comment ne pas ?tre troubl? par l'?trange alerte publique que lan?a, en mai 2008, le ministre de la Justice am?ricain, Michael Mukasey, sur la menace grandissante pour la s?curit? nationale repr?sent?e par la ?p?n?tration des march?s par le crime organis?? ?

    Tout le monde ou presque semble avoir occult? le fait que le monde occidental avait d?j? v?cu dans les ann?es 1980-1990 deux grandes crises financi?res ? forte ?odeur criminelle?, dans un contexte ?galement de pr?ts immobiliers incons?quents et de d?r?gulation des march?s.
    Il y eut d'abord la faillite des caisses d'?pargne et de cr?dit immobilier (Savings and Loans) dans les ann?es 1980, aux ?tats-Unis, l'un des pires d?sastres financiers du XXe si?cle. Son co?t pour le contribuable am?ricain fut estim? ? pr?s de 500 milliards de dollars, en incluant les int?r?ts. Si le gouvernement f?d?ral n'?tait pas intervenu, le c?ur m?me de l'?conomie am?ricaine aurait ?t? mis en danger et, par contagion, une partie de l'?conomie mondiale.

    L'?picentre du d?sastre avait pour origine des fraudes criminelles de grande ampleur, men?es par des cadres de ces caisses d'?pargne et des b?n?ficiaires ext?rieurs, parfois m?me des mafieux av?r?s. 70 % ? 80 % des faillites de ces caisses d'?pargne furent dues ? une activit? criminelle.
    Au m?me moment, le Japon vit une crise comparable dont le pays n'est toujours pas gu?ri. Dans un contexte d'argent facile et de d?r?gulation, les banques pr?tent de mani?re inconsid?r?e ? des soci?t?s et ? des entrepreneurs ?en odeur de Yakuza?, la mafia japonaise. Lorsque les bulles bancaires et immobili?res ?clatent, le syst?me financier japonais se retrouve exsangue, pi?g? par des masses de pr?ts irr?couvrables, estim?s en 1998 ? 600 milliards de dollars. Dans 30 % ? 40 % des cas, ces ?cr?ances douteuses? s'av?rent ?tre en fait des ?cr?ances mafieuses?, donc impossibles ? recouvrer.

    La crise du subprime s'amorce probablement avec la multiplication de pr?ts immobiliers ? des b?n?ficiaires dans l'incapacit? de rembourser. D'abord, des montages primaires affectant la qualit? des pr?ts seront mis en ?vidence. La seconde p?riode (titrisation et d?riv?s d'assurances) enfante des montages alambiqu?s, toujours caus?s par l'attrait des bonus et par la complexit? m?me des op?rations. Les fraudes changent de nature, les conflits d'int?r?ts entre agences de notation et banques, banques et assureurs, se multiplient au gr? des ?valuations et des contrats. Surtout, les cr?ances g?nantes quittent les bilans. De v?ritables ?usines ? gaz? dans lesquelles le fictif a ?t? agr?g? au r?el sont mont?es. Au moment du d?compte final, les pertes doivent ?tre r?gularis?es : les bilans manipul?s et les annonces de situation falsifi?es. Le spectre d'Enron ressurgit !
    La troisi?me p?riode, celle du passage par les hedges funds et les banques d'affaires, voit la crise du subprime s'amplifier et ?clater lorsque les produits toxiques sont diffus?s mondialement.

    Une sp?culation effr?n?e g?n?re d'autres types de montage : le blanchiment, du fait de l'omnipr?sence de structures install?es dans des paradis fiscaux, et de la totale absence de transparence qui y r?gne ; la manipulation d'informations afin de cr?er un appel d'investisseurs nouveaux qui nourriront la machine alors que la situation est d?grad?e. Ensuite, la sp?culation boursi?re de type ?bouilloire? (prises de position rampantes, late-trading, ?cr?tage et tant d'autres montages). Enfin, les d?lits d'initi? qui peuvent survenir lors des recapitalisations des institutions bancaires, parabancaires ou d'assurances en utilisant les ventes ? d?couvert. Et, pour terminer, les jeux destin?s ? ?aider? la chute de concurrents en faisant baisser artificiellement les cours, ce qui cr?e des probl?mes graves ? la collectivit?. Pour conclure, rappelons une r?plique c?l?bre du film L'Arnaque : ?? quoi bon faisander si les honn?tes gens en font autant ??

    TRIBUNE - Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire de la police nationale, et Noël Pons, conseiller au Service central de prévention de la corruption, établissent un lien entre criminalité et crise financière.
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