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Le 100e Nobel de m?decine ? un trio am?ricain en qu?te de jeunesse ?ternelle

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  • Le 100e Nobel de m?decine ? un trio am?ricain en qu?te de jeunesse ?ternelle

    Le 100e Nobel de m?decine ? un trio am?ricain en qu?te de jeunesse ?ternelle

    De Marc PREEL (AFP)
    STOCKHOLM ? Le 100e prix Nobel de M?decine a r?compens? lundi l'Am?ricano-australienne Elizabeth Blackburn et les Am?ricains Carol Greider et Jack Szostak pour leurs travaux sur une enzyme qui prot?ge les cellules du vieillissement, au point d'?tre associ?e ? l'immortalit?.

    Les trois biologistes, qui enseignent aux Etats-Unis, ont re?u le prix pour leurs travaux montrant comment les t?lom?res et l'enzyme t?lom?rase "prot?gent les chromosomes du vieillissement", a indiqu? le comit? Nobel, des d?couvertes faites dans la premi?re moiti? des ann?es 1980.

    Les t?lom?res, des structures d'ADN situ?es ? l'extr?mit? des chromosomes, contr?lent le d?but du vieillissement des cellules et le maintien de la stabilit? du patrimoine g?n?tique, le g?nome.

    Dans une interview ? la radio publique su?doise, Carol Greider, qui faisait la lessive tr?s t?t lorsqu'elle a appris la nouvelle outre-Atlantique, a dit qu'elle ?tait "aux anges".

    "Je pense que la reconnaissance des recherches scientifiques fondamentales, pouss?es par la curiosit?, c'est tr?s tr?s bien", a-t-elle ajout?.

    Jack Szostak s'attend lui "? une grande f?te bient?t".
    Quant ? Elizabeth Blackburn, elle a expliqu? ? la radio: "Nous avons fait la chasse ? cette enzyme (...) J'ai ?t? tr?s heureuse (quand on l'a d?couverte) et j'ai trouv? que c'?tait tr?s int?ressant, que c'?tait un r?sultat tr?s important, et on ne ressent pas ?a souvent".

    C'est la premi?re fois que deux femmes partagent la prestigieuse r?compense, Mmes Blackburn et Greider devenant les 9e et 10e laur?ates f?minines du prix de M?decine depuis 1901, contre 185 titres masculins.
    Le secr?taire permanent du comit? Nobel, G?ran Hansson, a soulign? ? l'agence de presse su?doise TT qu'elles "n'ont pas ?t? r?compens?es parce qu'elles sont des femmes", mais pour "une d?couverte fondamentale importante".

    N?e en 1948 en Tasmanie (Australie), Elizabeth Blackburn, qui enseigne ? l'universit? de Californie, et Jack Szostak, 56 ans, ont montr? dans une ?tude publi?e en 1982 comment l'ADN -le code g?n?tique de la vie- des t?lom?res prot?geait les chromosomes, un r?sultat "saisissant" pour le comit? Nobel.

    Le jour de No?l 1984, la m?me Blackburn et son ?l?ve de 23 ans ? l'?poque, Carol Greider, ont d?couvert et donn? son nom ? la t?lom?rase, parfois surnomm?e depuis "enzyme d'immortalit?", qui rallonge les t?lom?res.
    Objet de recherche dans la lutte contre le vieillissement, la t?lom?rase est aussi largement pr?sente dans les cellules canc?reuses qui ont ainsi une capacit? de multiplication illimit?e, ce qui signifie que l'enzyme a aussi des aspects n?gatifs.

    Le comit? Nobel a salu? les trois scientifiques pour avoir r?v?l? "une nouvelle dimension ? notre compr?hension de la cellule, ?clair? les m?canismes de la maladie et stimul? le d?veloppement de possibles nouvelles th?rapies".

    Pour ces d?couvertes, le trio avait d?j? re?u en 2006 le prix Lasker, un prestigieux prix scientifique am?ricain qui fait souvent figure de "pr?-Nobel".

    N?e en 1961, Carol Greider enseigne ? l'universit? am?ricaine Johns Hopkins. Jack Szostak, n? ? Londres et qui a grandi au Canada, est professeur ? Harvard et ? l'H?pital g?n?ral du Massachusetts ? Boston (nord-est).
    Le prix de M?decine sera suivi par ceux de Physique mardi, de Chimie mercredi, de Litt?rature jeudi, de la Paix vendredi puis d'Economie lundi prochain.
    Le prix Nobel est accompagn? d'une r?compense de 10 millions de couronnes su?doises (980.000 euros), ? partager entre les trois laur?ats.

    La remise des prix a lieu chaque ann?e le 10 d?cembre.

  • #2
    Re: Le 100e Nobel de m?decine ? un trio am?ricain en qu?te de jeunesse ?ternelle

    <table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"> <caption> PRIX NOBEL
    </caption> <tbody><tr> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_TL.png); background-repeat: no-repeat;" width="7" height="7">
    </td> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_CT.png); background-repeat: repeat-x;" height="7">
    </td> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_TR.png); background-repeat: no-repeat;" width="7" height="7">
    </td> </tr> <tr> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_CL.png); background-repeat: repeat-y;">
    </td> <td> Elizabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak viennent de recevoir le prix Nobel de M?decine ou Physiologie pour leurs travaux fondamentaux sur l?une des cl?s du vieillissement de la cellule : les t?lom?res et l?enzyme qui participe ? sa synth?se, la t?lom?rase. Parce qu?ils recouvrent les extr?mit?s des chromosomes, les t?lom?res pr?viennent le raccourcissement des brins d?ADN ? chaque copie au cours des mitoses. S?ils sont peu mis ? contribution dans les divisions de cellules saines, ils participent aux mitoses it?ratives des cellules canc?reuses et sont ?galement impliqu?s dans diverses affections d?origine g?n?tique.
    </td> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_CR.png); background-repeat: repeat-y;">
    </td> </tr> <tr> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_BL.png); background-repeat: no-repeat;" width="7" height="7" nowrap="nowrap">
    </td> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_CB.png); background-repeat: repeat-x;" height="7">
    </td> <td style="background-image: url(/img/HP_BX3_BR.png); background-repeat: no-repeat;" width="7" height="7" nowrap="nowrap">
    </td> </tr> </tbody></table> <table width="100%" border="0" cellpadding="5" cellspacing="0"><tbody><tr> <td> Le Nobel pour la protection des chromosomes

    Le prix Nobel 2009 de m?decine ou physiologie a ?t? d?cern? ? Elizabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak pour leurs recherches sur les t?lom?res, ces coiffes qui ?vitent aux chromosomes de raccourcir au cours des divisions cellulaires. Ainsi qu?? la d?couverte de la t?lom?rase, l?enzyme qui permet d??laborer l?ADN des t?lom?res, et impliqu?e dans le vieillissement.

    ILS SONT TROIS cette ann?e. Trois ? recevoir le prix Nobel de m?decine ou physiologie pour leurs travaux sur la protection des chromosomes par les t?lom?res et la t?lom?rase. Au centre de ces recherches Elizabeth Blackburn (San Francisco) aupr?s de qui ont ?troitement collabor? Carol Greider (Baltimore) et Jack Szostak (Boston).
    Cette tr?s haute distinction r?compense la r?ponse apport?e par ces chercheurs, ? une question dont les pr?misses remontent ? 1930 : comment les chromosomes peuvent-ils ?tre copi?s de fa?on compl?te au cours des divisions cellulaires et comment sont-ils prot?g?s des d?gradations ? Gr?ce aux t?lom?res et ? la t?lom?rase ont-ils r?pondu.

    Pour mieux comprendre l?explication finale, mieux vaut pr?senter la question telle qu?elle s?est pos?e au d?part. ? cette ?poque, deux futurs prix Nobel, Hermann M?ller (r?compens? en 1946) et Barbara McClintock (Nobel 1983) mettent en ?vidence des structures aux extr?mit?s des chromosomes, les t?lom?res. Du grec ? telos ?, la fin, et ? meros ?, la partie. Les deux scientifiques constatent que des ?l?ments emp?chent les chromosomes de se lier les uns aux autres. S?ils constatent le r?le protecteur des t?lom?res, ils n?ont pas id?e de leur mode de fonctionnement.
    Deux d?cennies plus tard, le probl?me se complique. Dans les ann?es 1950, le mode de copie des g?nes commence ? s??claircir. Lorsqu?une cellule est sur le point de se diviser, les mol?cules d?ADN sont copi?es, base par base, gr?ce ? l?ADN polym?rase. Th?oriquement, l?extr?me bout de l?un des deux brins d?ADN ne devrait pas ?tre copi?. Les chromosomes devraient ?tre raccourcis ? chaque division cellulaire. Or, il n?en est rien (figure, partie 1). Que se passe-t-il ?

    Une s?quence d?ADN : CCCCAA.

    C?est Elizabeth Blackburn qui ouvre la voie de la r?ponse, en s?int?ressant au s?quen?age de l?ADN. Elle travaille alors sur un organisme cili? unicellulaire, Tetrahymena. Elle d?couvre une s?quence d?ADN se r?p?tant aux extr?mit?s des chromosomes : CCCCAA. Elle n?en comprend pas encore la signification, lorsqu?elle pr?sente ses travaux lors d?un congr?s en 1980.
    Cette recherche retient l?attention d?un scientifique, Jack Szostak, qui pour sa part avait constat? qu?une esp?ce de minichromosome, en fait une mol?cule lin?aire d?ADN, ?tait rapidement d?grad?e lors de son introduction dans une levure.

    Les deux scientifiques pressentent un lien commun ? leurs travaux. Ils d?cident d?une exp?rimentation inter-esp?ces (figure, partie 2). Elizabeth Blackburn isole la s?quence CCCCAA de l?ADN de Tetrahymena. Elle la confie ? Jack Szostak qui la couple ? ses minichromosomes et introduit l?ensemble dans des cellules de levures. ? leur grande surprise, ils constatent que la s?quence de t?lom?re prot?ge les minichromosomes de la destruction. La d?couverte est publi?e en 1982. L??tonnement est d?autant plus grand que la protection dans la levure est obtenue ? partir de t?lom?res d?un autre organisme, Tetrahymena. Il s?agit donc d?un m?canisme fondamental jusque-l? inconnu. Le caract?re quasi universel, des plantes ? l?homme, de cette s?quence caract?ristique des t?lom?res sera ?tabli un peu plus tard.
    Voici pour la premi?re partie de la recherche : l?ADN des t?lom?res prot?ge les chromosomes.

    Sans n?gliger l?extr?mit? terminale.

    La seconde partie, implique toujours Elizabeth Blackburn, mais cette fois avec l?une de ses ?tudiantes, Carol Greider. Cherchant ? aller plus avant elles se demandent si la formation de l?ADN des t?lom?res pourrait ?tre sous la responsabilit? d?une enzyme jusqu?alors inconnue. L?histoire retiendra que c?est le jour de No?l 1984 que Carol Greider d?couvre les manifestations d?une activit? enzymatique dans un extrait cellulaire. Les deux chercheuses la baptisent t?lom?rase. Apr?s purification, elles s?aper?oivent qu?elle se compose ? la fois d?ARN et de prot?ine (figure, partie 3). Elles constatent que la partie ARN porte la s?quence CCCCAA et synth?tise les r?p?titions de t?lom?re sur les extr?mit?s chromosomiques. La t?lom?rase assure l?extension de l?ADN du t?lom?re ce qui permet ? l?ADN polym?rase de copier la totalit? du chromosome sans n?gliger l?extr?mit? terminale.
    La r?ponse ? la seconde interrogation est obtenue.

    Pourquoi et comment restant les ma?tres mots de la recherche, les m?mes ?quipes se sont int?ress?es aux r?les des t?lom?res dans la cellule. L??quipe de J. Szostak identifie des cellules de levure porteuses de mutations qui conduisent au raccourcissement progressif des t?lom?res. Elles ont du mal ? se d?velopper, voire ne peuvent se diviser. De son c?t?, E. Blackburn introduit des mutations dans l?ARN de la t?lom?rase sur des Tetrahymena. Elle observe les m?mes perturbations de la croissance. Les deux ?quipes se rejoignent aussi sur un point : une s?nescence pr?matur?e des cellules. ? l?inverse, des t?lom?res fonctionnels ?vitent des dommages chromosomiques et retardent la s?nescence. L??quipe de Carol Greider fait des constats similaires sur les chromosomes humains. La s?quence d?ADN des t?lom?res attire des prot?ines qui forment une coiffe protectrice sur les fragiles extr?mit?s des brins d?ADN.

    Cette implication des t?lom?res dans les ph?nom?nes de s?nescence a fait sugg?rer que leur raccourcissement ?tait la raison du vieillissement. En fait, ils n?en seraient que l?une de ses composantes.
    En physiologie, comme les cellules se divisent assez peu, leurs chromosomes sont ? faible risque de raccourcissement et donc l?activit? de la t?lom?rase demeure faible. ? l?inverse les cellules canc?reuses se divisent infiniment. L?explication en serait une activit? ?lev?e de la t?lom?rase.
    Pour le jury du Prix Nobel, ces d?couvertes ont ? ajout? une dimension ? notre compr?hension de la cellule, fait la lumi?re sur des m?canismes de maladies et stimul? le d?veloppement de nouvelles th?rapeutiques ?.

    ? Dr GUY BENZADON

    </td> </tr> <tr> <td>Le Quotidien du M?decin du : 07/10/2009




    <table width="100%" border="0" cellpadding="5" cellspacing="0"><tbody><tr><td> Tout a commenc? chez les bact?ries?

    On a compris comment chez les organismes qui ont des chromosomes lin?aires, le syst?me des t?lom?res et de la t?lom?rase permet d?une part le renouvellement cellulaire, assurant le cycle de vie et mort cellulaire, et d?autre part la transmission des g?nes d?un individu ? l?autre. Il en va diff?remment des cellules somatiques et des cellules germinales.

    TOUT D?COULE des questions qui se sont pos?es lorsqu?on a commenc? ? comprendre comment l?ADN se r?plique. Les d?couvertes ont ?t? faites sur des bact?ries qui ont un chromosome circulaire. Chez les humains chaque chromosome est un brin d?ADN lin?aire. Au moment de la r?plication, du fait des caract?ristiques biochimiques du processus, il y a en th?orie une perte d?information aux extr?mit?s des chromosomes. Les t?lom?res avaient ?t? identifi?s en tant que structure sp?cialis?e, mais ce n?est qu?avec les travaux des chercheurs nob?lis?s que l?on a mis en ?vidence leur mode de fonctionnement. Avant ces travaux, ? sur le papier ? cela posait un gros probl?me : le processus de division cellulaire ne permet pas de faire deux chromosomes identiques, ils devraient se raccourcir ? mesure des divisions et au fil du temps, il ne devrait plus y avoir personne sur le globe?

    C?est alors qu?une d?couverte a ?t? faite chez un organisme cili? monocellulaire, Tetrahymena pyriforma, un eucaryote soumis ? la m?me probl?matique, dont pourtant les chromosomes ne se raccourcissent pas. Le groupe d?Elizabeth Blackburn, maintenant r?compens? par le prix Nobel, a d?couvert chez Tetrahymena une enzyme qui a pour propri?t? d?allonger les extr?mit?s des chromosomes par une activit? tout ? fait originale. La t?lom?rase est constitu?e d?une prot?ine et d?ARN. L?ARN affleure ? la surface de la prot?ine et fait l?office d?une matrice, d?une ? forme ?, qui ajoute des s?quences r?p?t?es de fa?on monotone des dizaines voire des centaines de fois ? l?extr?mit? du chromosome. On pourrait imaginer que ces t?lom?res s?allongent au fil des divisions cellulaires, mais l?activit? de cette enzyme est tr?s r?gul?e. Dans une cellule comme Tetrahymena, les cellules filles, dix ans apr?s, ont des t?lom?res de m?me longueur que les cellules m?res.

    Les recherches ont ensuite ?t? poursuivies ailleurs et ?videment chez les humains. Et les faits sont apparus diff?remment selon que l?on consid?re :
    - les cellules somatiques : on s?aper?oit qu?avec l??ge les t?lom?res se raccourcissent, ce qui signe le fait que dans ces cellules, il n?y a pas d?activit? t?lom?rase. Cela se poursuit jusqu?? parvenir ? une situation grave : lorsque le raccourcissement int?resse une r?gion importante du chromosome, on peut aboutir ? l?inactivation de g?nes importants ou ? la mise en ?uvre de g?nes qui devraient ?tre r?prim?s, ? une d?r?gulation cellulaire, qui peut bien ?videmment aboutir ? des processus de canc?risation.

    Par ailleurs, dans les cellules somatiques, cette d?croissance progressive induit la cellule ? entrer dans une crise o? elle va ?tre orient?e vers un processus du type apoptotique. C?est ce qui se passe aussi dans les cultures cellulaires. Toutefois, dans certains cas, on a observ? par exemple dans des cultures de fibroblastes, l??mergence de sous-clones qui se multiplient tr?s activement. Quand on les observe, on s?aper?oit que les cellules se sont immortalis?es ; elles ont r?activ? leur t?lom?rase. Par ailleurs, le processus de la cellule qui prolif?re sans r?gulation est aussi celui de la canc?risation ;
    - les cellules des lign?es germinales. Dans l?esp?ce humaine, l?important est de transmettre ses g?nes. Les seules cellules du corps o? il existe une activit? t?lom?rase r?guli?re, ce sont les cellules sexuelles, qui vont donner naissance aux spermatozo?des et aux ovules ; tout est mis en ?uvre pour que les chromosomes qui vont fabriquer les embryons de la lign?e N+1 soient de la bonne longueur, identique tout au long de la vie reproductive. La descendance aura ?galement des chromosomes reproductifs de taille identique, et la vie va continuer.

    ? Dr B?ATRICE VUAILLE

    Article r?dig? avec l?aide du Pr Pierre Netter (Jussieu).

    </td> </tr> <tr> <td>Le Quotidien du M?decin du : 07/10/2009

    Des mol?cules test?es

    LE SYST?ME t?lom?res-t?lom?rase, on l?a compris, assure la stabilit? du patrimoine g?n?tique. Au del? de cela, d?autres fonctions sont soup?onn?es et montr?es. Ce syst?me intervient dans la capacit? de prolif?ration des cellules : dans tous les cas, une cellule doit maintenir ses t?lom?res pour se diviser. Le raccourcissement des t?lom?res m?ne la cellule et tout l?organisme ? la s?nescence ; il y a un lien avec l??puisement des organes, lorsqu?il n?y a plus de possibilit? de remplacer les cellules qui se perdent. En m?me temps, ce syst?me constitue un m?canisme protecteur contre le cancer car il emp?che les cellules de prolif?rer ind?finiment, explique au ? Quotidien ? Jos?-Arturo Londono Vallejo (charg? de recherche au CNRS et ? l?Institut Curie), qui a travaill? avec Elizabeth Blackburn. Le panorama que ces d?couvertes ouvrent dans le domaine de la recherche est extr?mement vaste. Il faut, d?une part, comprendre les m?canismes de l?activit? enzymatique et des prot?ines qui interviennent, et, d?autre part, chercher ? favoriser la division de cellules normales ou emp?cher la prolif?ration des cellules anormales. En effet, sans t?lom?res et sans maintenance de la t?lom?rase, pas de cancer.

    Il n?y a pas encore de m?dicaments dans les pharmacies, mais des mol?cules pouvant favoriser l?activit? t?lom?rase sont en train d??tre test?es.
    Certaines ciblent l?activit? enzymatique, d?autres les t?lom?res euxm?mes. Un produit est en phase III de la recherche dans des cancers h?matologiques ; il cible un composant de l?enzyme t?lom?rase et montre un effet direct sur la capacit? de prolif?ration cellulaire (Compagnie Geron).
    Beaucoup d?investissements sontr?alis?s en recherche dans ce domaine.Le processus est pr?sent chez tout organisme ayant des chromosomes lin?aires ; aussi les chercheurs peuvent-ils travailler sur des organismes simples, des lign?es cellulaires humaines ou des levures.
    En pathologie, on conna?t la dysk?ratose cong?nitale que l?on peut connecter directement ? un d?faut de la t?lom?rase. Cette maladie fait partie du syndrome dit de vieillissement pr?matur? ou prog?ria. Dans le syndrome de Down, on trouve un raccourcissement t?lom?rique, dont on ne conna?t pas encore les r?percussions, mais qui potentiellement contribue ? un vieillissement pr?matur?.
    Les t?lom?res peuvent-ils se rallonger? Ce n?est pas la r?gle g?n?rale. Mais il y a des observations, comme dans les lymphocytes B o? un rallongement survient lors du passage ? travers certaines ?tapes de diff?renciation.

    ? Dr B?. V.

    Le Quotidien du M?decin du : 07/10/2009

    Une horloge du vieillissement

    ? C?est un Nobel est tout ? fait raisonnable et m?rit? ?, d?clare au " Quotidien " le Pr Axel Kahn, directeur de recherche INSERM, pr?sident de l?universit? Paris Descartes et ancien directeur de l?Institut Cochin. ? La d?couverte de la t?lom?rase ?tait incontestablement une d?couverte nob?lisable. Cette enzyme tr?s particuli?re permet de r?parer les brins d?ADN rabot?s ? chaque division cellulaire dans deux situations diff?rentes : heureusement au cours du d?veloppement embryonnaire, et malheureusement dans les cancers. ?

    ? La t?lom?rase, qui ?vite le raccourcissement progressif des fragments des bouts de chromosomes, est ensuite inactiv?e ? la fin du d?veloppement embryonnaire, hormis dans les cellules souches, explique le g?n?ticien. C?est la raison pour laquelle la taille des extr?mit?s des chromosomes est une horloge du vieillissement. Une fois la p?riode embryonnaire pass?e, chaque division cellulaire entra?ne inexorablement un raccourcissement progressif des extr?mit?s des chromosomes. La taille des t?lom?res est ainsi un des marqueurs du vieillissement. Dans les cancers, il existe une r?activation pathologique de la t?lom?rase. Les cellules peuvent alors se diviser sans conna?tre le ph?nom?ne de la s?nescence, qui limiterait la croissance tumorale. ?

    ? Pour les applications en m?decine, la t?lom?rase permet de comprendre les ph?nom?nes de vieillissement. Mais il n?est ?videmment pas question de lutter contre le vieillissement en r?parant les t?lom?res. Certains l?imaginent peut-?tre mais ?a rel?ve davantage de la science-fiction, commente Axel Kahn. En revanche, comme cible potentielle anticanc?reuse, il y a d?ores et d?j? des essais th?rapeutiques pr?cliniques sur les inhibiteurs des t?lom?rases. Dans le processus de canc?risation, on savait qu?il faut l?inactivation d?un antioncog?ne, puis l?activation d?un oncog?ne ; on sait maintenant qu?il faut aussi un m?canisme de r?paration des t?lom?res, comme la r?activation de la t?lom?rase. ?

    ? Dr IR?NE DROGOU

    Le Quotidien du M?decin du : 07/10/2009


    Un impact pour la th?rapie cellulaire

    ? La d?couverte de la t?lom?rase, c?est ?videmment tr?s important. Cette enzyme est impliqu?e dans les ph?nom?nes de vieillissement et de canc?risation ?, estime le Pr ?liane Gl?ckman (h?pital Saint-Louis). ? Est-ce qu?il y a des d?bouch?s dans la pratique ? A priori non pour le moment. C?est surtout tr?s int?ressant dans le d?bat sur la th?rapie cellulaire. Cette d?couverte apporte un ?clairage particulier sur l?int?r?t des cellules embryonnaires et de celles de sang de cordon (...) En h?matologie, il existe certaines maladies dont on sait qu?il existe des d?fauts des g?nes de t?lom?res. Ce sont des maladies rares, comme la dysk?ratose cong?nitale, ou an?mie aplastique an?mique, due ? une mutation d?un g?ne de t?lom?re. ?

    Le Quotidien du M?decin du : 07/10/2009

    Une bo?te de Pandore

    ? PUBLI?E EN 1985, la d?couverte de la t?lom?rase par Elizabeth Blackburn est une avanc?e majeure, bien plus importante encore que l?identification ant?rieure des t?lom?res ?, explique au ? Quotidien ? le Pr ?ric Gilson, professeur ? la facult? de M?decine de Nice, chercheur sp?cialiste sur les t?lom?res. ? C?est une v?ritable bo?te de Pandorre. Une fois le couvercle ouvert, il en a d?coul? quantit? d?autres recherches et Elizabeth Blackburn a d?ailleurs continu? par la suite ? produire de nombreux travaux de qualit?. Elizabeth Blackburn, je n?ai pas collabor? avec elle mais je la connais bien, car c?est ?videmment quelqu?un de tr?s important dans le domaine. ?

    ? On lui doit la grande d?couverte de la t?lom?rase, cette enzyme qui permet le renouvellement des t?lom?res au cours de chaque division cellulaire. C?est tr?s important en m?decine et en recherche, parce qu?en l?absence de la t?lom?rase, les t?lom?res raccourcissent progressivement jusqu?? mettre en p?ril le destin des cellules ?, poursuit le chercheur. ? C?est d?ailleurs ? partir de l?, il y a plus de dix ans, en 1997 exactement, qu?avec un chercheur am?ricain, nous avons pu d?couvrir un m?canisme parall?le et compl?mentaire qui permet aux t?lom?res de se maintenir ind?pendamment de la t?lom?rase. Ce m?canisme fait appel ? des prot?ines, qui en se fixant sur l?extr?mit? de nos chromosomes, vont assurer leur protection. ?

    ? La d?couverte de la t?lom?rase, ses m?canismes et son existence m?me, ont permis d?aborder des questions tr?s centrales en biologie : le m?canisme de s?nescence des cellules, leur immortalisation et leur transformation canc?reuse. Avant que l?enzyme soit d?couverte, aucune de ces questions ne pouvait ?tre abord?e. Une ?tape d?terminante en particulier, qui n?est pas le fait d?Elizabeth Blackburn, c?est la d?monstration que la t?lom?rase est essentielle pour immortaliser les cellules, que ce soit in vitro en laboratoire mais aussi lors du processus de canc?risation. Cette d?couverte a mis en avant un concept tr?s important : il existe un m?canisme universel, qui compte le nombre de divisions des cellules. Chacun de nous est programm? pour permettre ? ses cellules de se diviser un certain nombre de fois. Et ce nombre de fois est limit?, afin d??viter des prolif?rations cellulaires anarchiques. Quand ce nombre est atteint, les cellules rentrent alors en s?nescence. C?est en d?finitive le m?me m?canisme qui nous prot?ge contre le cancer et contribue ? notre vieillissement. ?

    Cancers, maladies g?n?tiques, stress, maladies cardio-vasculaires.
    ? Comme il s?agit d?un m?canisme universel, les applications en m?decine sont tr?s nombreuses. ? vrai dire, presque tous les domaines de la m?decine sont concern?s, de pr?s ou de loin. Tout d?abord, il faut nommer les maladies li?es ? un probl?me de prolif?ration, le cancer en premi?re ligne ?videmment, mais pas uniquement. On s?aper?oit de plus en plus en effet qu?il existe des syndromes de vieillissement pr?matur?, qui sont eux aussi li?s ? des dysfonctionnements de t?lom?res. Quant aux maladies g?n?tiques, elles sont rares mais pr?sentent l?avantage de mettre au premier plan des m?canismes qui agissent ? bas bruit ? l??tat physiologique lors du vieillissement. Des maladies li?es ? certains stress, comme le stress h?modynamique, sont elles aussi d?termin?es, entre autres, par l?activit? de la t?lom?rase et la taille des t?lom?res. Concernant les maladies cardio-vasculaires, il appara?t que les param?tres t?lom?riques sont des marqueurs pr?dictifs du pronostic. De nombreuses ?tudes ?pid?miologiques montrent des corr?lations ?tonnantes tr?s positives entre la taille des t?lom?res, l?activit? de la t?lom?rase et le risque de d?velopper des maladies cardio-vasculaires. ?

    ? En faisant un peu de m?decine fiction, il est vraisemblable que la taille des t?lom?res et/ou l?activit? de la t?lom?rase seront utilis?s tr?s r?guli?rement en m?decine de routine. Ces param?tres sanguins traduiraient une hom?ostasie de l?organisme, qui se fait ou qui ne se fait pas ?, conclut le chercheur. ? Des ?quipes travaillent d?ores et d?j? ? la miniaturisation de tests destin?s ? mesurer la taille des t?lom?res. Je ne serai pas surpris si dans les dix ans ? venir, ces param?tres trouvent leur place en m?decine de routine. Ce sont non seulement des marqueurs pronostics dans des maladies graves, comme le cancer, ou dans des maladies cardio-vasculaires, mais il semble qu?ils soient, de mani?re encore plus large, des indicateurs du bon fonctionnement de l?hom?ostasie de nos cellules. ?

    ? Dr I. D.

    Le Quotidien du M?decin du : 07/10/2009
    </td> </tr> </tbody></table> </td></tr></tbody></table>

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