Le Point Afrique - Publi? le 29/10/2014 ? 18:22 - Modifi? le 30/10/2014 ? 07:59
Mali-Guin?e - Ebola : aux portes de l'enfer
REPORTAGE. Kouremale est une ville malienne sur la fronti?re guin?enne. Ce qui s'y passe donne une id?e des moyens ? d?ployer pour contenir Ebola.
Par notre correspondante ? Bamako, Laetitia Kretz
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Monsieur Maiga est le chef douanier ? la fronti?re Malie-Guin?e. La seule fronti?re de Guin?e qui n'a pas ?t? ferm?e. ? quelques kilom?tres de l?, dans la r?gion de Siguiri, Ebola a touch? des dizaines de personnes, selon le rapport de l'OMS. "Il y a quelques jours, un cadavre ?tait ramen? de Guin?e pour ?tre enterr? ici", raconte Ibrahim Maiga. Sur la fiche, le m?decin avait ?crit "maladie diabolique". "C'est exactement ce qu'on ressent : de l'autre c?t? de la fronti?re, il y a le diable, et c'est une lourde responsabilit? de ne pas le laisser entrer", ajoute-t-il.
Avec les faibles moyens dont ils b?n?ficient, les douaniers ne peuvent pas prot?ger jour et nuit cette large fronti?re. ? Kouremale, des contr?les approfondis sont mis en place pour tous les v?hicules. Les voyageurs sont soumis ? des questionnaires et des infirmiers locaux tentent de prendre leur temp?rature.
L'absence de personnel de sant? est patente
Mais lorsqu'on s'?loigne de l'axe Bamako Conakry qui passe par Koulemale, la fronti?re devient vite une passoire. ? Koumanakouta, Moussa est un habitu? de la travers?e : "Ici, il n'y a personne pour v?rifier notre temp?rature. Toutes les semaines, je pars travailler sur les sites d'orpaillage vers Siguiri pour nourrir ma famille. Personne ne me pose de probl?me", dit-il. Le Mali a choisi de garder ses fronti?res ouvertes et cette libert? de d?placement semble pr?cieuse pour les habitants de Koumanakouta : "?conomiquement, on ne survivrait pas s'ils nous emp?chaient d'aller et venir", explique Moussa.
...
Ah, la force des rumeurs...
Les rumeurs se multiplient. On s'en prend m?me aux Occidentaux. Malick a 18 ans. Un peu g?n?, vaguement incertain, il expose sa th?orie : "Ce sont peut-?tre les m?decins qui viennent avec le virus parce que l'Occident veut que nous mourions. Enfin, je ne sais pas." Malick ne semble pas croire en ce qu'il dit, mais il renvoie ? ce sentiment d'abandon face ? ce qui peut ?tre per?u comme une passivit? coupable des pays du Nord. Monsieur Sissoko, infirmier du village, a une mission difficile ici. Un jeune ? c?t? de lui intervient alors qu'il expose les mesures de s?curit? ? prendre : "Il nous dit de ne pas nous toucher, mais si on ne se salue pas, si on ne se serre pas la main, si on ne partage pas notre assiette en buvant dans le m?me verre. Alors, qu'est-ce qu'il nous reste ? ?tre ensemble, c'est toute notre vie."
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Article complet:
Mali-Guin?e - Ebola : aux portes de l'enfer
REPORTAGE. Kouremale est une ville malienne sur la fronti?re guin?enne. Ce qui s'y passe donne une id?e des moyens ? d?ployer pour contenir Ebola.
Par notre correspondante ? Bamako, Laetitia Kretz
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Monsieur Maiga est le chef douanier ? la fronti?re Malie-Guin?e. La seule fronti?re de Guin?e qui n'a pas ?t? ferm?e. ? quelques kilom?tres de l?, dans la r?gion de Siguiri, Ebola a touch? des dizaines de personnes, selon le rapport de l'OMS. "Il y a quelques jours, un cadavre ?tait ramen? de Guin?e pour ?tre enterr? ici", raconte Ibrahim Maiga. Sur la fiche, le m?decin avait ?crit "maladie diabolique". "C'est exactement ce qu'on ressent : de l'autre c?t? de la fronti?re, il y a le diable, et c'est une lourde responsabilit? de ne pas le laisser entrer", ajoute-t-il.
Avec les faibles moyens dont ils b?n?ficient, les douaniers ne peuvent pas prot?ger jour et nuit cette large fronti?re. ? Kouremale, des contr?les approfondis sont mis en place pour tous les v?hicules. Les voyageurs sont soumis ? des questionnaires et des infirmiers locaux tentent de prendre leur temp?rature.
L'absence de personnel de sant? est patente
Mais lorsqu'on s'?loigne de l'axe Bamako Conakry qui passe par Koulemale, la fronti?re devient vite une passoire. ? Koumanakouta, Moussa est un habitu? de la travers?e : "Ici, il n'y a personne pour v?rifier notre temp?rature. Toutes les semaines, je pars travailler sur les sites d'orpaillage vers Siguiri pour nourrir ma famille. Personne ne me pose de probl?me", dit-il. Le Mali a choisi de garder ses fronti?res ouvertes et cette libert? de d?placement semble pr?cieuse pour les habitants de Koumanakouta : "?conomiquement, on ne survivrait pas s'ils nous emp?chaient d'aller et venir", explique Moussa.
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Ah, la force des rumeurs...
Les rumeurs se multiplient. On s'en prend m?me aux Occidentaux. Malick a 18 ans. Un peu g?n?, vaguement incertain, il expose sa th?orie : "Ce sont peut-?tre les m?decins qui viennent avec le virus parce que l'Occident veut que nous mourions. Enfin, je ne sais pas." Malick ne semble pas croire en ce qu'il dit, mais il renvoie ? ce sentiment d'abandon face ? ce qui peut ?tre per?u comme une passivit? coupable des pays du Nord. Monsieur Sissoko, infirmier du village, a une mission difficile ici. Un jeune ? c?t? de lui intervient alors qu'il expose les mesures de s?curit? ? prendre : "Il nous dit de ne pas nous toucher, mais si on ne se salue pas, si on ne se serre pas la main, si on ne partage pas notre assiette en buvant dans le m?me verre. Alors, qu'est-ce qu'il nous reste ? ?tre ensemble, c'est toute notre vie."
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